L’ACCUEIL A L’HOPITAL DE NEUROCHIRURGIE
Le service de neurochirurgie de l’hôpital Fann accueille des adultes et des enfants souffrant des maladies neurochirurgicales. Les enfants présentant des problèmes de neuro-traumatismes, d’infections ou parfois des myéloméningocéles sont admis au service d’accueil des urgences, où ils sont vus par le neurochirurgien de garde. Les malades nécessitant une réanimation sont acheminés à la salle de réanimation, ceux nécessitant une intervention neurochirurgicales sont opérés au bloc, ceux nécessitant juste une surveillance sont hospitalisés dans le service. En dehors de tout contexte d’urgence, les admissions sont faites sur rendez-vous (les hydrocéphalies, et les tumeurs), les enfants sont hospitalisés la veille de l’intervention après avoir été vus à la consultation. Les bilans demandés seront vérifiés et /ou complété après une visite effectuée par le médecin anesthésiste qui s’occupera des malades au bloc.
Hydrocéphalie
Dans notre étude, 201 cas d’hydrocéphalie ont été notés au service de neurochirurgie, soit 26,87% de l’ensemble des pathologies rencontrées au service de neurochirurgie. Cette fréquence est variable dans la littérature : ainsi pour l’étude faite en milieu pédiatrique à Yaoundé, Cameroun chez les enfants de la naissance à l’âge de 15 ans du 1er janvier1982 au 31 mai 1991[2], 130 cas d’hydrocéphalie ont été identifiés sur 8843 hospitalisation pédiatrique, soit une fréquence de 1,5%.pour Lamghabbar [55], 148 cas d’hydrocéphalie ont été notés, soit 36,96% de l’ensemble des pathologies rencontrées au service de neurochirurgie IBN ROCHD de Casablanca. Nous avons rencontré une prépondérance des hydrocéphalies post méningitiques qui étaient pour 89 cas, soit une fréquence de 45 %.cette fréquence est variable pour VAESSEN [98] parmi les 194 patients opérés pour hydrocéphalie entre 1987 et 2003 dans le service de neurochirurgie de la Citadelle de Liège seulement 9% avaient pour cause la méningite, pour Lamghabbar [55] parmi 148 cas d’hydrocéphalie hospitalisés au service neurochirurgie IBN ROCHD, 27,7% présentaient une méningite. D’une part, DE ROUGEMONT [30] estime que 30% des méningites du nourrisson se compliquent d’hydrocéphalie. Cette même fréquence est retrouvée par J.CONSU-FOSTIN [31] de Yaoundé sur une étude basée sur échographie trans-fontanellaire pratiquée chez 61 nourrissons qui présentaient une méningite purulente, O DULAC [34] rapporte que sur 40 nouveau-nés présentait une méningite purulente et examinés par la TDM ,25 présentaient une HC soit une fréquence de 62,5% des cas. Alors que pour ELKHATIB [36] de Casablanca et MBONDAE [68] de Yaoundé, ces fréquences sont respectivement de 10,7% et 8,92%. On constate que dans les pays en voie de développement la méningite constitue une cause fréquente d’HC acquise, à côté de ces HC postméningitiques nous avons 12 cas soit 6% des HC secondaires à une hémorragie méningée, ainsi que les hydrocéphalies post-traumatiques avec 7 cas, soit 3%. Les processus expansifs intracrâniens étaient responsables d’une hydrocéphalie dans 14 cas, soit 7% et dans les étiologies des hydrocéphalies congénitales : 18 cas, soit 9% de myéloméningocéles ; 18 cas, soit 9% de syndrome de dandyWalker ; 27 cas, soit13% de sténose de l’aqueduc de Sylvius ; 8 cas, soit 4% HC congénital d’étiologie non précisée ; 1 cas d’HC secondaire à un kyste de la fosse cérébrale postérieure. Ces chiffres sont comparables à ceux de l’étude faite en Tunisie à partir de 86 enfants (âgés de 0 à 15 ans) atteints d’hydrocéphalie non tumoral, observés sur une période de 6 ans (janvier 1993-decembre1998) [95] : hydrocéphalie était congénitale dans 81% des cas, malformative (sténose de l’aqueduc de Sylvius 42,8% ; malformation de dandy-Walker 25,7% ; myéloméningocéle 15,7%). Dans notre série, comme dans la littérature, la DVP est nettement préférée car l’introduction d’une importante longueur de cathéter évite les interventions itératives de rallongement nécessitées par la naissance. Les dérivations cardiaques ont en route l’inconvénient de favoriser une thrombose de la jugulaire, parfois mal tolérée, et de faire courir des risques infectieux plus sévères (septicémie, néphropathie de shunt). Parmi les 201 patients de notre série, 167 ont subi DVP (25,73%), ce résultat concorde avec celui trouvé par GELBERT [42] et ELOURZADI [39]. Pour ELKHATIB [36] la DVP a été pratiquée 25 fois soit 92,8%. Tandis que pour PEAKOC [80], 79,6% des patients ont bénéficié des DVP, 17,5% ont bénéficié d’une DLP, 0,5% seulement ont bénéficié d’une DVA et les 2,1% restant ont subi un drainage externe. Pour VAESSEN [98] parmi 194 patients opérés, une DVP a été placée dans 72% des cas et DVA dans les 28% restants. Des complications postopératoires ont été observées chez 43 enfants : infections du dispositif de dérivation dans 10 cas (soit 17%), un dysfonctionnement du matériel de dérivation dans 27 cas (soit 46%), une ascite dans 3 cas (soit 5%) et une extériorisation de la valve dans 3 cas (soit5%).
Abcès et empyèmes cérébraux
Les abcès et les empyèmes intracrâniens sont des pathologies fréquentes de l’enfant [1-4]. Cette prédominance infantile semble plus nette dans les pays en voie de développement où les conditions socio-économiques défavorables constituent un facteur favorisant de ces pathologies en raison du manque de moyens diagnostiques (TDM et service neurochirurgie). Depuis l’avènement des antibiotiques, l’abcès du cerveau est devenu une pathologie rare. Dans les services de neurochirurgie des hôpitaux des pays développés, environ 5 à 8 cas sont observés chaque année. Si le nombre n’est pas véritablement en augmentation dans ces pays, il n’en est pas le même dans les pays en voie de développement. En effet, le maximum d’abcès est retrouvé chez les enfants [56-73]. Ainsi SMAIL [92] a rapporté une fréquence de 62% chez les enfants du nombre total des abcès. L’abcès cérébral est une affection dont l’incidence réelle est difficile à évaluer la fréquence moyenne par an varie d’une série à l’autre, allant de 1 cas /an dans la série de CHEMLI [24] à 8,4 cas/an dans la série de NARONG [77]. Dans notre série la fréquence moyenne est de 14 cas/an, tout en sachant que le nombre varie d’une année à l’autre. Nous avons observé 51 cas (49%) d’abcès contre 46 cas (45%) d’empyèmes. La prédominance d’abcès dans notre étude est comparable à d’autres études où les abcès cérébraux sont prédominants. Ainsi ALLIEZ a retrouvé 44 cas d’abcès contre 16 cas d’empyèmes sous duraux et 4 cas d’empyèmes extra duraux [12]. PONSOT, sans donner de chiffre, affirmait que les abcès étaient les plus fréquents des collections suppurées intracrâniennes [83]. GUEYE et ses collaborateurs ont diagnostiqué 41 cas d’abcès contre 21 cas d’empyèmes chez les patients de sexe masculin et 14 cas d’abcès contre 4 cas d’empyème chez des patients de sexe féminin [46]. NATHOO a diagnostiqué 699 cas d’empyème sous dural contre 82 cas d’empyème extra dural et 712 cas d’abcès intracrânien [78]. BISSAGNENE a diagnostiqué en 8 ans, 19 cas d’abcès et 7 cas d’empyème [23]. Par contre une étude rétrospective du 1er janvier 1996 au 31 décembre 2004 chez les enfants admis pour suppuration intracrânienne à l’hôpital principal de Dakar [81] montré que la suppuration intracrânienne était un empyème sousdural (n=8), abcès cérébral (n=6), la même chose pour l’étude faite au service de neurochirurgie CHU de Yapougon [19], 12 cas d’abcès contre 16 cas d’empyèmes. Ceci marque une différence avec notre étude. L’abcès cérébral de l’enfant reste avant tout une maladie chirurgicale, la ponction simple est le traitement de référence en urgence, mais doit souvent être répétée. Seuls les patients comateux ou présentant des abcès volumineux (de 2 à 6 cm) facilement accessibles et avec important effet de masse sont traités par ponction-aspirations d’emblée. Certains auteurs recommandent l’aspiration de tout abcès, indépendamment de sa taille. En effet, l’association aspiration-antibiothérapie reste, ce jour, le traitement de référence, car le plus sécurisant. Les empyèmes sous-duraux ont été exclusivement évacués après avoir réalisé une rondelle osseuse. Notre avis rejoint celui de BOK [16] et DECHAMBENOIT [30] en proposant l’utilisation préférentielle de la tréphine ou le trou de trépan pour le traitement de ces collections suppurées intracrâniennes [16,30] contrairement à la taille systématique d’un large volet autrefois recommandé [9]. Les empyèmes et abcès intracrâniens gardent une réputation de gravité à l’origine d’une lourde mortalité 15 %. De ce fait ils constituent une urgence médico-chirurgicale.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I- HISTORIQUE
II- NOTRE ETUDE
II.1- CADRE D’ETUDE
1.1- STRUCTURE
I.2- PERSONNEL
II.2- MATERIEL ET METHODE D’ETUDE
RESULTATS
I ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
I.1 REPARTITION DES PATIENTS SELON LES ANNEES
I.2 REPARTITION DES PATIENTS SELON LES TRANCHES D’AGE
I.3 REPARTITION DES PATIENTS SELON LE SEXE PAR ANNEE
I.4 REPARTITION DES PATIENTS SELON LEUR ORIGINE
II ASPECTS CLINIQUE ET PARACLINIQUE
II.1 pathologies rencontrees
1.1 Hydrocéphalie et la pathologie malformative
1.2 Pathologie traumatique
1.3 Pathologie infectieuse
1.4 Pathologie tumorale
1.5 Autres pathologies
II.2 Examens complémentaires
III INTERVENTIONS CHIRURGICALES
III.1 Types d’intervention
III.2 Morbidité
III.3 Types de mortalité
3.1 Décès selon les années chez les enfants
3.2 Décès et pathologies rencontrées chez les enfants
DISCUSSION
I. LA PRISE EN CHARGE PRE HOSPITALIERE
II L’ACCUEIL A L’HOPITAL DE NEUROCHIRURGIE
III ASPECT GENERAL
III.1 Epidémiologie
III-2 Profil clinique
2-1 Les pathologies rencontrées
2-2 les examens complémentaires
2.3- l’anesthésie réanimation
IV- LA MORBIDITE
V- LA MORTALITE
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
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