Biens et services des écosystèmes

 Biens et services des écosystèmes 

Définition 

Le concept de biens et services écosystémiques a été diversement défini dans la littérature scientifique. Selon Fisher et al. (2009), les trois définitions communément acceptées sont :
– les conditions et les processus grâce auxquels les écosystèmes naturels et les espèces qui les composent soutiennent et rendent la vie humaine possible (Daily, 1997).
– les bénéfices que les hommes tirent directement ou indirectement des fonctions des écosystèmes (Costanza et al., 1997).
– les bénéfices que les gens obtiennent des écosystèmes (Millennium Ecosystem Assessment, 2005a). Boyd et Banzhaf (2007) estiment que les services écosystémiques ne sont pas les bénéfices que les hommes tirent des écosystèmes mais qu’ils représentent les composants écologiques directement consommés ou utilisés pour le bien-être des hommes. Pour Fischer et al. (2009), les services écosystémiques sont les aspects des écosystèmes utilisés (activement ou passivement) pour le bien-être de l’Homme.

Typologie

Le Millennium Ecosystem Assessment (2003) a scindé les services des écosystèmes en quatre grandes fonctions ou services qui sont : les services d’approvisionnement, les services de régulation, les services de support et les services culturels . Plusieurs industries doivent leur existence aux biens et services directement fournis par les écosystèmes. C’est notamment le cas de l’industrie pharmaceutique qui dépend fortement des ressources biologiques pour l’extraction des composés actifs (Jain et al., 2012).

Valeur

Les biens et les services écosystémiques possèdent une valeur inestimable. La fourniture constante de ces biens et services tirés des écosystèmes naturels a une grande importance économique qui justifie la conservation de la biodiversité (Dobson et al., 2006).

Nous illustrons cette importance par le cas de l’approvisionnement en eau de la ville de New York rapporté par Ranganathan et al. (2008). Au début des années 1990, la ville de New York, qui comptait plus de 9 millions de personnes, et ses environs étaient confrontés à un problème de fourniture en eau potable dont 90 % provenaient des sources de l’Hudson River et du fleuve Delaware. En comparant les coûts de réalisation d’une usine de filtration d’eau qui s’élevait à 6 milliards de dollars et d’un plan de protection des bassins versants qui alimentent les sources qui était évalué à 2,7 milliards, la municipalité a opté d’aménager toutes les terres protégeant les bassins versants afin de continuer de bénéficier de l’eau de source. Ce cas est similaire à l’approvisionnement en eau potable de la commune de BoboDioulasso ; l’eau est captée gratuitement d’une source située dans la Forêt Classée du Kou : c’est un bien écosystémique dont la valeur est inestimable. A l’échelle mondiale, la contribution des insectes pollinisateurs à l’augmentation des rendements des cultures s’évalue à 190 milliards de dollars US/an (Gallai et al., 2009) et les produits pharmaceutiques issus des ressources génétiques sont estimés à 640 milliards de dollars US (The Economics of Ecosystems and Biodiversity, 2009). La valeur économique totale des écosystèmes peut se subdiviser en deux grands groupes, à savoir les valeurs d’usage personnelle, et les valeurs non liées à l’usage (Pearce et Moran, 1994 ; Turner et al., 2003 ; Chevassus-au-Louis et al., 2009) (Figure 1). Les produits forestiers non ligneux (PFNLx), par exemple, procurent en moyenne 72 479 F CFA par an et par ménage, avec une dépendance économique à ces PFNLx estimée à 12 % au Sud-Ouest du Burkina Faso (Ouédraogo et al., 2013b). Les « paiements des services environnementaux » (PSE) constituent un terme de plus en plus utilisé dans la littérature scientifique et dans les documents de politique environnementale (Centre d’Analyse Stratégique, 2009 ; Kill, 2014). Par exemple, d’énormes moyens financiers sont déployés pour soutenir la conservation et la restauration des formations afin qu’elles puissent continuer à jouer leur rôle de séquestration du carbone, nécessaire au contrôle des émissions des gaz à effet de serre (Aklilu et Gren, 2014 ; Grimaud et Rouge, 2014 ; Shrestha et al., 2015). Il faudra tout de même veiller à ne pas considérer les PSE comme un « paiement qui autorise à détruire » « car la nature n’est pas à vendre, elle n’a pas de prix et doit être défendue » (Kill, 2014).

Biodiversité 

Définition

Le terme « biodiversité » est un néologisme largement utilisé dans la littérature scientifique (Kaennel, 1998). « Biodiversité » est une contraction de l’expression « diversité biologique » (Harrison et al., 2004). La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) signée en 1992 à Rio de Janeiro désigne la « diversité biologique comme la variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ». Les termes biodiversité et diversité biologique sont considérés par différents auteurs comme des synonymes ou des quasi-synonymes (Kaennel, 1998) bien que la CDB ne mentionne pas le premier terme dans ses textes.

Enjeux et opportunités 

La biodiversité est devenue un enjeu planétaire et un thème central dans toutes les politiques environnementales. L’importance de la diversité biologique pour le bien-être humain et le développement socioéconomique réside dans sa contribution à fournir des biens et services écosystémiques, à assurer la sécurité alimentaire et la santé, à améliorer les relations sociales, à augmenter les revenus, à concourir à la gestion durable des terres et à réduire les effets des changements climatiques (Millennium Ecosystem Assessment, 2003). D’après Darwin, c’est l’évolution à partir d’êtres primitifs qui est à l’origine de la diversité de vie observée sur Terre. Pour illustrer cette thèse par exemple, Albert et al. (2013) ont découvert que l’espèce Amborella trichopoda Baill., une plante endémique de la Nouvelle Calédonie, est le dernier témoin de la plus ancienne lignée des angiospermes dont la diversité est estimée de nos jours à plus de 300 000 espèces. Malheureusement, partout dans le monde, la biodiversité est menacée (Butchart et al., 2010). Un grand nombre d’espèces a actuellement disparu. D’autres sont menacées ou le seront probablement à cause du réchauffement global (Malcolm et al., 2005). Au Burkina Faso, la diversité végétale est évaluée à 2067 espèces (Zizka et al., 2015). La préservation de la biodiversité et des écosystèmes requière d’énormes sacrifices en terme de moyens financiers pour la mise en œuvre de changements de modes de production de biens agricoles ou industriels, et d’une prise de conscience politique et citoyenne. La cryopréservation, les banques d’ADN (Jain et al., 2012), l’augmentation des aires protégées, la capture d’espèces absolument menacées d’extinction ou la restauration des fonctions des écosystèmes (Mawdsley et al., 2009) sont autant d’efforts à consentir par le monde de la recherche et les Etats pour garantir une maitrise de la préservation de la biodiversité. Plusieurs conventions, protocoles et règlements ont été adoptés afin de mieux protéger la biodiversité des menaces de tous genres. On peut citer la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) adoptée à Rio de Janeiro (Secretariat of the CBD, 1992), le Protocole de Cartagena sur la biosécurité signé à Montréal (Secretariat of the CBD, 2000) et le Protocole de Nagoya sur l’accès équitable aux ressources génétiques (Secretariat of the CBD, 2011).

Au Burkina Faso, le Code forestier et le Code de l’environnement sont entre autres des moyens légaux pris pour protéger les massifs forestiers et le milieu de vie de la déforestation et des pollutions. Le 22 mai est déclarée « Journée internationale de la Diversité Biologique ». Le thème de l’année 2015 était « Biodiversité pour un développement durable ».

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Table des matières

Introduction générale 
Chapitre 1 : Revue bibliographique et description des espèces étudiées
1.1. Biens et services des écosystèmes
1.1.1. Définition
1.1.2. Typologie
1.1.3. Valeur
1.2. Biodiversité
1.2.1. Définition
1.2.2. Enjeux et opportunités
1.2.3. Causes humaines et climatiques de la déforestation
1.3. Description des espèces étudiées
1.3.1. Crateva adansonii
1.3.2. Sarcocephalus latifolius
1.3.3. Burkea africana
Chapitre 2 : Cadre de l’étude
2.1. Approche méthodologique
2.1.1. Choix de la zone d’étude et des espèces
2.1.2. Etude de la structure et de la distribution des populations des espèces
2.1.3. Etude de la productivité des espèces
2.1.4. Etude des biens et services écosystémiques
2.2. Présentation de la zone d’étude
2.2.1. Localisation de la région du Sud-Ouest
2.2.2. Milieu biophysique
2.2.2.1. Climat
2.2.2.2. Végétation, réseau hydrographique et sols
2.2.2.3. Réserves de Bontioli
2.2.2.4. Forêt Classée de Koulbi
2.2.3. Population
2.2.3.1. Caractéristiques démographiques et groupes ethniques
2.2.3.2. Activités socio-économiques
Chapitre 3 : Structure, dynamique et écologie des espèces
3.1. Introduction
3.2. Matériels et méthodes
3.2.1. Localisation des sites d’étude
3.2.2. Collecte des données
3.2.3. Analyses des données
3.3. Résultats
3.3.1. Paramètres structuraux des populations des espèces
3.3.1.1. Densité
3.3.1.2. Surface terrière
3.3.1.3. Diamètre moyen du houppier
3.3.1.4. Etat sanitaire
3.3.2. Structure et dynamique des espèces
3.3.2.1. Populations adultes
3.3.2.2. Populations juvéniles et potentialités de régénération
3.3.3. Richesse spécifique et indice de Jaccard
3.3.4. Préférences écologiques des espèces
3.4. Discussion
3.4.1. Analyse globale des paramètres dendrométriques des espèces
3.4.2. Analyse globale de la structure et de la dynamique des espèces
3.4.3. Analyse de la richesse spécifique des peuplements et des préférences écologiques des espèces
3.5. Conclusion
Chapitre 4 : Productivité en biomasse foliaire de Crateva adansonii D.C. dans un contexte de dégradation et de pression humaine sur les ressources biologiques
4.1. Introduction
4.2. Matériels et méthodes
4.2.1. Site d’étude
4.2.2. Collecte des données
4.2.3. Analyse des données
4.3. Résultats
4.3.1. Structure des plantes étudiées
4.3.2. Production en biomasse foliaire suivant le milieu
4.3.3. Productivité en biomasse foliaire des individus plantés
4.3.3.1. Production annuelle et extrapolation
4.3.3.2. Cycle de production
4.4. Discussion
4.5. Conclusion
Conclusion générale

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