Besoins energetiques et nutritionnels au cours de la grossesse

La grossesse est une période au cours de laquelle des modifications importantes sont observées au niveau de tous les systèmes de l’organisme, avec une augmentation du métabolisme de base, nécessaire à la croissance fœtale. L’ensemble de ces changements a pour principale conséquence, une augmentation de la prise de poids maternelle observée pendant la période gestationnelle [53]. Le gain pondéral au cours de la grossesse est liée d’une part à la croissance des tissus fœtaux et d’autre part aux modifications métaboliques maternelles avec constitution de réserves de tissus adipeux. Les mécanismes qui influencent ce gain de poids total à la fin de la grossesse sont la conséquence de plusieurs facteurs. Il s’agit de l’âge, du niveau social, de l’état nutritionnel, du tabagisme, de l’alcoolisme, des infections, de certaines pathologies endocriniennes à l’instar de l’hypothyroïdie [27,49], et des pathologies chroniques telles la drépanocytose [56]. De tous ces facteurs, l’état nutritionnel avant la grossesse est celui qui influence le plus le gain de poids gestationnel. Il est estimé par l’Indice de Masse Corporelle (IMC) ou indice de Quételet qui est le rapport du poids en kilogrammes sur le carré de la taille en mètres (P/T²) [48]. En 1990, l’American Institute of Medecine (AIM) qui utilise cet indicateur (l’IMC) pour évaluer le gain de poids gestationnel a proposé des recommandations de prise de poids optimale au cours de la grossesse [30]. Ainsi, à chaque IMC avant la grossesse, correspond un gain de poids acceptable. Chez les femmes ayant présenté un gain de poids excessif pendant la grossesse, on note une fréquence plus élevée de la macrosomie, de l’asphyxie périnatale, de la mortalité périnatale, d’anomalies du travail, de toxémies gravidiques et de diabètes gestationnels, augmentant ainsi les risques d’accouchement par césarienne [28, 33]. Peu d’études se sont spécifiquement intéressées aux effets d’une prise de poids excessive dans une population de patientes de poids normal avant la grossesse [50-57]. En Afrique Subsaharienne, ce sujet reste encore très peu documenté.

BESOINS ENERGETIQUES ET NUTRITIONNELS AU COURS DE LA GROSSESSE 

Besoins énergétiques 

La grossesse conduit à une augmentation régulière des besoins énergétiques comparés à l’état de non-grossesse (375kcal/j au premier trimestre, 1200kcal/j au deuxième trimestre et 1950kcal/jour au troisième trimestre) [8]. Cette énergie supplémentaire peut être apportée en augmentant modérément la consommation par une alimentation équilibrée (20-35% de lipides, 15-20% de protéines, 40-50% de glucides). Ainsi, en début de grossesse on préconise en supplément de la ration habituelle 100kcal/jour et une augmentation de 200 à 250kcal/jour en fin de grossesse. En fait, la ration sera comprise entre 1800 à 2600kcal/jour environ. En dessous de 1500 kcal /jour, le risque d’hypotrophie fœtale et de mort fœtale in utero est augmenté.

Besoins nutritionnels

L’importance de la nutrition pendant la grossesse est à présent bien reconnue tant dans les pays développés que ceux en voie de développement. Plusieurs études ont évalué l’intérêt d’apporter des compléments alimentaires qui vont du simple nutriment, comme le fer, à des mélanges apportant plusieurs vitamines et de l’huile de poisson (bonne source en acide gras et en oméga 3). En plus des gènes, le déterminant principal de la croissance fœtale est la disponibilité des nutriments qui arrivent au fœtus par la veine ombilicale. Ces nutriments sont apportés par la mère à travers le placenta mais la composition nutritionnelle du sang maternel dépend de nombreux facteurs dont les plus importants sont l’alimentation et la composition corporelle de la mère.

Alimentation 

L’alimentation est reconnue comme l’un des principaux facteurs environnementaux influençant tant le développement de l’embryon, du fœtus mais aussi la santé de la mère. Chaque étape du développement embryonnaire et fœtal est influencée par les nutriments de la mère et selon le moment où se produit une défaillance nutritionnelle, les conséquences seront différentes chez l’embryon, le fœtus, le nouveau-né voire l’enfant et même l’adulte. Plusieurs études montrent l’influence de l’environnement précoce sur l’expression du génome. D’une manière générale, la programmation précoce est un concept bien établi en biologie : l’exposition aux hormones sexuelles pendant la période prénatale détermine le développement du sexe (programmation endocrine), l’exposition périnatale aux allergènes peut induire une tolérance (programmation immunologique), et l’expression monoallélique régulée par des méthylations de l’ADN induit le syndrome de Prader- Willi, le syndrome d’Angelman ou d’autres syndromes (programmation épi-génétique). La programmation des fonctions et des pathologies de l’adulte semble donc être influencée aussi bien par les hormones, les métabolites et les neurotransmetteurs que par la nutrition précoce [38]. La nutrition précoce (au tout début de la vie : stade embryonnaire) influencerait fortement la santé à l’âge adulte. Cette relation est notamment évoquée dans les risques de survenue ultérieure de pathologies cardiovasculaires, d’allergies, de maladies osseuses, auto-immunes (par exemple le diabète de type 1, les pathologies inflammatoires de l’intestin, la maladie cœliaque), d’atteinte des fonctions cérébrales et nerveuses, ou encore l’obésité.

Une alimentation maternelle équilibrée est donc fondamentale non seulement pour le développement du fœtus pendant la grossesse mais également pour la santé de l’enfant à long terme et de l’adulte qu’il deviendra. La période péri-conceptionnelle est donc une étape particulièrement critique pour le développement fœtal et la détermination de la santé. En effet, l’apparition de certaines malformations et troubles liés a la grossesse (tels que les anomalies congénitales, la perte du fœtus, une fausse couche, une croissance fœtale insuffisante, une naissance prématurée, une pré-éclampsie) peut se produire durant cette période, particulièrement en présence d’un déséquilibre en nutriments [12-51].

La composition corporelle 

Le poids pré-gravidique est un facteur important qui influence le déroulement de la grossesse et le développement du fœtus. L’indice de masse corporelle maternel est un des meilleurs marqueurs du statut nutritionnel. L’organisation mondiale de la santé a ainsi défini le statut nutritionnel en fonction de ce dernier.

Besoins en macronutriments

Les glucides 

Les glucides sont utilisés sous forme de glucose qui est le substrat énergétique utilisable par les cellules. Les glucides ont deux origines possibles : alimentaire ou métabolique, suite à la néoglucogenèse à partir des acides aminés. Les besoins de la femme sont de 150 g/ jour. Chez la gestante, les besoins sont de 350 g/ jour et représentent 50 à 55 % de la ration énergétique [42]. Des modifications du métabolisme du glucose surviennent au cours de la grossesse. Elles sont essentiellement centrées sur l’utilisation du glucose, la sécrétion insuline, la production hépatique du glucose.

➤ L’utilisation du glucose et la sécrétion d’insuline
Au début de la grossesse, la tolérance du glucose n’est pas différente de celle observée chez la femme non enceinte. Au cours du premier trimestre, il existe une nette augmentation de la sensibilité à l’insuline. Elle se traduit expérimentalement par une accentuation de la première phase de sécrétion insulinique. Au-delà du premier trimestre, la tendance à une réponse accrue de la sécrétion d’insuline s’accentue. Elle est en relation avec l’apparition de l’insulinorésistance de la grossesse. Ce mécanisme évolue avec la grossesse. En fin de grossesse, la capacité d’utilisation du glucose est diminuée de 50-70% en comparaison à celle observée chez une femme non enceinte en bonne santé. Au 3eme trimestre, les premières et deuxièmes phases de la sécrétion insulinique sont multipliées par trois en réponse au glucose, alors que l’insulinémie basale et l’insulinémie moyenne de 24 heures doublent.

➤ Production hépatique du glucose
Au début de la grossesse, l’insulinémie et la glycémie à jeûne ne sont pas modifiés. La production hépatique de glucose qui détermine le niveau de la glycémie et assure la fourniture aux tissus est similaire à celle précédant la grossesse. Au troisième trimestre, la glycémie à jeun s’élève de 0,1-0,15g /l et l’insulinémie double. Après le repas, le pic glycémique est retardé et la réponse glycémique est plus élevée. La production hépatique augmente de 15- 30% pour assurer la fourniture supplémentaire de glucose dont le fœtus a besoin.

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS
PREMIERE PARTIE : RAPPEL ET GENERALITES
I- BESOINS ENERGETIQUES ET NUTRITIONNELS AU COURS DE LA GROSSESSE
I-1- Besoins énergétiques
I-2- Besoins nutritionnels
I-3- Les besoins Hydriques
II- EVOLUTION DU GAIN PONDERAL AU COURS DE LA GROSSESSE
II-1- Les composants de la prise de poids durant la grossesse
III- CONSEQUENCE D’UN EXCES DE GAIN PONDERAL AU COURS DE LA GROSSESSE
III-1- Définition
III-2- Prévalence
III-3- Les conséquences chez la mère
III-4- Les conséquences chez le fœtus
IV- PREVENTION DU GAIN PONDERAL EXCESSIF AU COURS DE LA GROSSESSE
DEUXIEME PARTIE
I- CADRE D’ETUDE
II- CARACTERISTIQUES DE L’ETUDE
II-1- Type d’étude
II-2- Période et durée de l’étude
II-3- Population d’étude
II-4- Critères de sélections
II-5- Paramètres étudiés
II-6- Définition des variables étudiées
II-7- Saisie et analyse des données
III- RESULTATS
III-1- La prévalence
III-2- Les caractéristiques sociodémographiques de la population
III-3- Les données anthropométriques et obstétricales
III-4- Les pathologies pendant la grossesse
III-5- Les paramètres du nouveau né
IV- DISCUSSION
IV-1- La prévalence
IV-2- Influence des caractéristiques sociodémographiques
IV-3- Données anthropométriques et obstétricales
IV-4- Paramètres du nouveau-né
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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