BESOINS DU IAAS FRAMEWORK EN TERMES DE GESTION DE L’IDENTITÉ DE DU CONTRÔLE D’ACCÈS

BESOINS DU IAAS FRAMEWORK EN TERMES DE GESTION DE L’IDENTITÉ DE DU CONTRÔLE D’ACCÈS

APPROPRIATION DES PARCOURS

L’une des menaces qui pèsent sur l’espace pastoral, en particulier lorsque les cu ltivateurs s’y installent, est la privatisation des terres qui semble souvent inéluctable. Même lorsque le terrain n’est pas acquis par une personne physique, il est affecté à un usage restreint sous le contrôle de l’administration étatique (forêts domaniales par exemple) ou officiellement attribué à un groupe (communal ou autre), de sorte que l’utilisation en devient très rigide au détriment de la flexibilité nécessaire à la gestion pastorale (Schlecht E. , 2001 ). Les rapports des pasteurs avec les autres populations sont donc souvent marqués par des rivalités qui relèvent d’abord d’une perception différente de l’espace et du temps. Le territoire de l’agriculteur, c’est sa terre, celui du nomade, au contraire, est rarement délimité. Ce peut être une série de points d’eau et les chemins qui y mènent. La liberté de se déplacer à sa guise sur ces parcours est pour le nomade une nécessité (Spore 93). Pour compliquer les choses, ces besoins ne sont pas fixés une fois pour toutes.

Les pasteurs ont toujours dû leur salut à leur très grande souplesse d’adaptation, à leur opportunisme : qu’une période de sécheresse – ou au contraire une série de pluies inattendues-: survienne, qu’un conflit rende une région dangereuse, et ils modifient leur parcours en conséquence. Néanmoins, de plus en plus les déplacements du bétail en saison sèche dans la zone agricole sont entravés du fait d’une appropriation croissante des ressources fourragères. L’expansion de l’élevage rural sédentaire ainsi qu’urbain s’accompagne d’une récolte des chaumes qui sont stockés ou vendus par la population résidente dès que la récolte des grains est terminée. De plus, les opérations de « mise en valeur » des espaces pastoraux rélictuels de la zone agricole, souvent des zones rocheuses, des plateaux latéritiques ou des glacis érodés, se traduisent fréquemment par une appropriation de ces terres et de leurs produits (herbes ensemencées, arbustes fourragers) par les populations qui ont participé dans le travail d’aménagement, qui sont dans la plupart de cas les résidents. Les obstacles au déplacement et la réduction de l’offre fourragère, renforcés par des événements circonstanciels (épidémies, feux de brousse, banditisme, insécurité politique) peuvent amener les éleveurs à se déplacer encore plus vers le sud, dans les savanes soudaniennes les moins densément peuplées (Turner, 1999b ; Mortimore, 2001 ).

L’exploitation pastorale et agricole y est relativement peu dense, à cause de la prévalence de la trypanosomiase et de !’onchocercose qui ont tendance à décliner ou sont de mieux en mieux contrôlés (Schlecht E. , 2001 ). L’ancienne division du travail entre l’agriculture et l’élevage fait donc place à une déspécialisation, au moins relative, sans qu’il y ait pour autant une réelle homogénéisation du fait de trajectoires d’exploitation souvent inverses (allant de la capitalisation pour les uns à la décapitalisation pour les autres). L’agriculture elle-même est loin d’être une donnée fixe. De nouveaux arrivants et l’accroissement de la population provoquent une augmentation de la surface cultivée (de 50 % au Niger entre 1968 et 1980) au détriment des terres de parcours. Il n’est pas étonnant que les conflits entre agriculteurs et pasteurs soient nombreux et constants.

PRESSIONS DE PLUS EN PLUS FORTES SUR LES RESSOURCES PASTORALES

Dans les zones pastorales du Nord, les droits d’accès aux ressources sont encore équilibrés, et la régulation se fait selon des règles établies de longue date. Les conflits qui ont existé entre groupes sociaux différents par le passé, ont abouti à des accords et à un équilibre. C’est ainsi que l’on constate aujourd’hui une territorialisation de l’espace très nette, aisément cartographiable. Chaque puits, chaque site, correspond à un groupe bien déterminé, une « ethnie » et les « puits de l’Etat » construits dans cette zone font l’objet de droits de priorité. Le chef de canton désigne un responsable pour chaque puits. Ce dernier régule l’accès au puits : répartition des fourches , droits de priorité, ordre de passages et accueil des « étrangers », etc. Il organise également l’entretien du puits : lorsqu’une réparation est nécessaire- il répartit les tâches (approvisionnement en bois, en herbes, réparations proprement dites) et les contributions financières.

Ce système traditionnel s’avère très efficace. Les puits sont réparés par des techniques remarquables, avec les moyens à la portée des éleveurs. Les droits de réciprocité permettent une adaptation perpétuelle des éleveurs aux fluctuations de la production des pâturages dans l’espace. Par contre, là où la pression sur les ressources devient forte, les règles traditionnelles que nous avons décrites ne sont plus toujours respectées. Ces zones sont exploitées par des villages sédentaires que côtoient en saison sèche des petits transhumants et où se rendent les moyens et grands transhumants en pré- et post-hivernage. La pression sur les ressources est en augmentation, en particulier dans les ouaddis, de plus en plus cultivés alors qu’ils renferment les ressources en eau (mares, puisards, puits). Ces cours d’eau temporaires sont orientés d’est en ouest, alors que la transhumance s’inscrit dans des déplacements nord-sud. On comprend que la traversée de tous ces ouaddis, comme autant d’étapes de transhumance, pose problème et soit source de conflits.

D’autre part, à la périphérie des grandes agglomérations, les champs se sont étendus et densifiés. Les transhumants fréquentent pourtant les grands marchés. Lors de leurs déplacements, pour pouvoir effectuer, les échanges économiques, vitaux pour eux-mêmes comme pour les marchés concernés. Les aires de stationnement près de ces marchés disparaissent progressivement. La proximité des champs rend le stationnement du troupeau trop risqué. Ainsi, les éleveurs doivent couramment s’arrêter à une distance de 40 km d’Abéché : pour se rendre au marché, ils doivent partir la veille, dormir en chemin, pour revenir le surlendemain après une deuxième nuit sur la route. Les habitants d’Abéché eux-mêmes se plaignent de la diminution des échanges sur le marché et la traditionnelle baisse des prix des produits animaux au moment de la transhumance est de moins en moins sensible. La mise en culture des axes de transhumance, bien que proscrite, est rarement sanctionnée. Lorsque les axes n’ont plus que quelques mètres de large, les troupeaux peuvent très facilement causer des dégâts dans les champs. Certains axes, qui existaient pourtant depuis très longtemps, ont totalement disparu aujourd’hui du fait de l’envahissement des cultures

UNE MEDECINE VETERINAIRE ENCORE LOINTAINE

Les défaillances de l’assistance vétérinaire semblent de plus en plus importantes. En principe, les services de l’élevage ont la charge d’enrayer les grandes épizooties. En réalité, ils traitent seulement contre la peste bovine, avec des vaccinations assez régulières, dont le prix officiel est fixé à 20 francs, mais la somme demandée peut atteindre 75 francs , voire 100 francs, dans les secteurs isolés. Dans toutes les régions d’élevage, la même plainte commence à apparaître comme un refrain affligeant : les centres vétérinaires et zootechniques ne disposent d’aucun produit vétérinaire. Les éleveurs, sachant qu’il n’y a rien, ne perdent plus leur temps à aller voir les chefs de centres. Des trafics de contrebande se développent, montrant que l’insuffisance de médicaments est artificielle et comme entretenue pour favoriser les ventes au marché noir. Les transhumants sont restés à l’écart des actions et programmes nationaux, à l’exception de quelques projets de développement récents. L’accès aux infrastructures et services sociaux est déjà globalement difficile pour les habitants de l’Afrique de l’Ouest. Mais il l’est d’autant plus pour les familles mobiles, pour qui l’accès à la santé et à l’éducation reste très problématique (Barraud, 2001 ). Même si, comme nous l’avons vu, le Tchad est un milieu assez sain, les éleveurs subissent la pression de la trypanosomose sur leurs dromadaires et la menace de la peste sur leurs bovins. Mais les éleveurs ont encore aujourd’hui un accès très limité aux soins dits « modernes ». On peut à juste titre penser que la survie des systèmes mobiles dans l’avenir passe par un meilleur contrôle de la santé du cheptel par les éleveurs.

Les services vétérinaires sont, depuis quelques années, en cours de privatisation au Tchad. Sur l’ensemble de la région du Tchad, on compte quatre vétérinaires privés installés. Ces derniers tirent les trois-quarts de leur revenu de la vaccination antibovipestique, qui est encore obligatoire et en partie financée par l’Etat. Ils ne pratiquent que peu de vente de médicaments et de soins aux animaux et cela uniquement à proximité de leur lieu d’implantation. Les services étatiques comptent une trentaine de postes vétérinaires et sont chargés de la mise en oeuvre de la politique sanitaire. Ils interviennent également lors des campagnes de vaccination contre la peste bovine. Ils ne sont censés effectuer des soins aux animaux et vendre des médicaments que dans les endroits isolés, non touchés par les privés. Dans les faits, on assiste le plus souvent à des chevauchements là où l’activité est la plus rémunératrice au détriment de nombreuses zones qui restent non couvertes. Dans un tel contexte, l’accès à des soins de qualité réalisés par des professionnels est très difficile pour la grande majorité des éleveurs. Les médicaments vétérinaires circulent par deux grands circuits de commercialisation: l’un est « officiel », l’autre « illégal ».

La plupart des médicaments du circuit officiel (vétérinaires privés, grossistes, administration) sont vendus directement aux éleveurs, par deux grossistes qui assurent 95 % de l’importation de médicaments au Tchad, et qui ont ouvert des antennes locales au Tchad. Le reste des ventes est assuré par les vétérinaires privés et les services étatiques. Les médicaments « illégaux », d’origine diverse (Nigeria notamment) représentent un marché a priori beaucoup plus élevé mais difficile à chiffrer. Les vendeurs « illégaux », appelés « docteurs Choukou », ont un réseau particulièrement adapté aux transhumants : ils couvrent les marchés les plus reculés, suivent la transhumance, et se rendent parfois jusque dans les campements. Mais leurs médicaments sont très souvent de qualité douteuse, périmés ou mal conservés. D’autre part, les « docteurs Choukou », commerçants avant tout, donnent peu ou pas de conseils, ou des conseils erronés.

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Table des matières

RESUME ET MOTS-CLES
INTRODUCTION : LE PASTORALISME, UN MODE DE VIE ET DE PRODUCTION PARTICULIER.
PRESENTATION
Définition
Mobilité de l’élevage, une réponse adaptée aux conditions du milieu
MODE D’ELEVAGE PARTICULIER
Des elevages souvent extensifs
De vastes territoires de parcours
Des animaux adaptés
MODE DE VIE PARTICULIER ..
TENDANCES ACTUELLES DU PASTORALISME
I.L’ELEVAGE TRANSHUMANT EN AFRIQUE SAHELIENNE: PASSE, PRESENT,
1.1. LA TRANSHUMANCE : UN PHENOMENE ANCIEN EN PLEINE EVOLUTION
1.1.1. « Lancienne transhumance»
1.1.2. De lindépendance à nos jours : résistance et adaptation ..
1.2. LA TRANSHUMANCE ACTUELLE
I. 1. Grandes logiques de la transhumance
I. 2. 2. Contexte
I. 3. Calendrier des transhumances
2.4. Géographie des transhumances
2. 5. Types de transhumances
2. 6. Typologie des éleveurs transhumants
I. 7. Animaux concernés par la transhumance
II. QUEL AVENIR POUR LA TRANSHUMANCE EN AFRIQUE SAHELIENNE?
11.1. LA TRANSHUMANCE FACE AU MODERNISME : DECADENCE DES SOCIETES PASTORALES
Il. 1. 1. Changements concernant les besoins fourragers du bétail
Il. 1. 2. Changements concernant les productions
Il. 1. 3. Changements concernant l’accès aux ressources : pasteurs et agriculteurs, un malentendu réciproque
Il. 1.4. Changements concernant l’occupation agricole
11.1.5. Changements concernant les relations sociales
Il. 1. 6. Changements concernant l’encadrement
11.1. 7. Politiques et actions de développement parfois contradictoires
11.2. L’ELEVAGE TRANSHUMANT : UN FUTUR RICHE DE POTENTIALITES
Il. 2. 1. Bénéfices concrets de la mobilité
Il. 2. 2. Stratégies de gestion des risques
DISCUSSION ET CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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