Bénéfices de l’AP et de la lutte contre la sédentarité 

Bénéfices de l’AP et de la lutte contre la sédentarité

En 2008, dans son expertise collective, l’INSERM a recensé les dernières études évoquant les liens entre AP, sédentarité et effet global sur la santé, depuis 1996. (8)
– moins de 30 minutes d’AP d’intensité modérée au minimum 5 fois par semaine pour les adultes
– moins de 60 min par jour pour les enfants et adolescents.(2)
L’ANSES a fait de même dans son expertise collective de février 2016 (6), en s’appuyant notamment sur des études récentes. (9–11)
Le 14 février 2019, l’INSERM a de nouveau réalisé une méta-analyse sur près de 1800 documents,en analysant « dans le cadre de maladies chroniques, l’impact de l’act ivité physique et sa place dans le parcours de soins ». (12) Elle met en évidence les réels effets bénéfiques de l’AP sur de nombreuses maladies chroniques, d’autant plus importants qu’elle est introduite tôt après le diagnostic. L’AP fait partie du traitement systématique des maladies chroniques selon le groupe d’expert, parfois avant même les traitements médicamenteux.
A ce jour un français sur quatre est atteint d’une maladie chronique, et trois français sur quatre après 65 ans. (12)
A noter que les effets de la sédentarité sur la santé sont actuellement moins codifiés que ceux de l’AP. Ils font encore l’objet de nombreuses recherches scientifiques actuellement, (et intéressent notamment les astronautes concernés pendant leur voyage dans l’espace !).
Voici un rappel ci-dessous des bénéfices de l’AP.

Mortalité globale

Si l’AP est pratiquée régulièrement, elle est corrélée à une réduction de la mortalité précoce de 29 à 41 %. (6)
A partir de 15 min quotidiennes, elle diminuerait le risque de 14%. (6)
En population générale, et plus particulièrement chez les sujets dont le temps quotidien de sédentarité dépasse 7 heures par jour, si l’AP est pratiquée à une intensité modérée à élevée, elle atténuerait la mortalité précoce toutes causes confondues. (6)
Les données mettant en relation l’espérance de vie et la sédentarité semblent montrer une relation dose-effet linéaire (plus le temps quotidien passé à des activités sédentaires augmente, plus la mortalité augmente).
L’espérance de vie en bonne santé semble augmenter chez les personnes réduisant leur inactivité physique.

Sédentarité

Il pourrait y avoir un lien délétère entre sédentarité et DMO.

Le sommeil

Les données suivantes sont reconnues chez l’adulte, chez les plus de 65 ans et chez la femme ménopausée. Elles sont suspectées chez l’enfant, l’adolescent, et les personnes présentant une limitation fonctionnelle d’activité due à leur état de santé (LFA). (6)
Le sommeil équivaut à un tiers du temps de notre vie, et sa qualité détermine nos capacités pendant la phase d’éveil. Pourtant en France, dès l’enfance le temps de sommeilest insuffisant.

Maladies neurodégénératives

L’incidence ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population. On estime qu’en 2025 on atteindra 1 million de patients atteints de démence en France. (6)
L’augmentation du débit sanguin cérébral retrouvé lors de la pratique de l’AP a des effets neuroprotecteurs, probablement en favorisant la formation de neurones, de connexions au niveau des synapses, et l’angiogénèse du parenchyme cérébral.

Activité physique

L’AP régulière d’intensité modérée (pour 30 minutes par jour) ou élevée (pour 20 minutes par jour) diminuerait les risques d’anxiodépression et de stress psychologique, et améliorerait les marqueurs de qualité de vie, d’autant plus si elle est pratiquée en plein air. (6)
Dans la dépression légère à modérée, l’AP est recommandée en première intention, avant les traitements médicamenteux. (12)
Chez les enfants et adolescents, l’AP améliore la confiance en soi, la concentration, l’attention et les résultats scolaires. Par le biais des valeurs qu’elle transmet elle participe à l’éducation à la citoyenneté (respect des règles, persévérance, solidarité, empathie, respect de l’autre). (22)
A contrario, des durées plus longues de pratique (supérieures à 90 minutes tous les jours à une intensité élevée) seraient délétères sur la qualité de vie. (6)
Les études en milieu professionnel montrent que la santé mentale et donc la productivité au travail seraient améliorées par l’AP (la diminution des arrêts de travail y contribuant).

Sédentarité

Là encore les données manquent pour conclure.

Classification de l’activité physique

Dans son expertise collective de février 2016, l’ANSES a actualisé les repères du Plan National Nutrition Santé (23), sur l’activité physique et la sédentarité.
L’AP a été distinguée selon le type d’activités (endurance, renforcement musculaire, souplesse, et équilibre), l’intensité, les différentes classes d’âges et le sexe (enfants, adolescents, adultes, femmes enceintes, post -partum, ménopausées, personnes âgées de plus de 65 ans, et présentant une LFA). En effet, le vieillissement s’accompagne de modifications physiologiques notamment hormonales qui justifient cette précision.
Ces conclusions très techniques ont fait l’objet d’une simplification par Santé publique France en août 2017 dans le but de faciliter leur utilisation par les professionnels de santé et le grand public.

Recommandations chez la femme enceinte

Bénéfices

Après avoir écarté une contre-indication générale, l’AP est tout à fait indiquée chez la femme enceinte.
Elle permet de maintenir ou d’améliorer la forme physique et le sommeil, diminue les lombalgies, la prise de poids, le risque de diabète gestationnel, et les symptômes dépressifs.

Précautions

Il convient de prendre en compte les conditions environnementales, notamment pendant les périodes de chaleur ou de pollution, où l’activité doit être réduite .
La régularité est préférée à l’intensité : une intensité modérée est recommandée.
Plus spécifiquement, pendant les exercices de renforcement musculaire, il faut éviter :
– la manœuvre de Valsalva (ne pas retenir son souffle durant l’effort)
– à partir du 2 ème trimestre : les exercices en décubitus dorsal ou de renforcement abdominal.

Recommandations chez la femme ménopausée

En limitant la perte de la densité osseuse, l’AP en charge pratiquée au cours de la ménopause est très importante.
Ses effets bénéfiques sur le sommeil sont aussi particulièrement intéressants au cours de la ménopause.
Afin de limiter les risques chez les femmes ménopausées avec un diagnostic d’ostéoporose, il est recommandé d’éviter les AP à risque de chute élevé, les sauts, les flexions importantes du tronc et le port de charges lourdes. La progression doit être douce chez les femmes inactives antérieurement.

Recommandations chez les personnes avec limitation fonctionnelle d’activité (LFA)

Les recommandations sont valables pour les enfants, adolescents, et adultes. Les limitations fonctionnelles d’activité s correspondent aux difficultés d’exécution de fonctions élémentaires, qu’elles soient physiques, sensorielles ou cognitives.
Elles augmentent avec l’âge : – 70 % des hommes après 85 ans – 80 % de femmes après 85 ans

Sédentarité

Les recommandations en termes de sédentarité chez les personnes présentant une LFA sont identiques à l’adulte en population générale, avec bien sûr une adaptation au niveau physique et selon le degré de limitation fonctionnelle.

Activité physique

Les recommandations en termes d’AP chez les personnes présentant une LFA sont identiques à l’adulte en population générale, avec le même principe d’adaptation sur :
– l’intensité, selon la LFA
– l a durée : débuter par des temps courts puis augmentation très progressive
– la fréquence : débuter avec des temps de récupérations longs entre les séances (minimum 48h), puis augmentation très progressive jusqu’à une pratique quotidienne.

Etats des lieux en France

L’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS), a été créé en octobre 2015. Visant une meilleure connaissance sur les niveaux d’activité physique et de sédentarité, il a pour objectif d’améliorer la santé et la qualité de vie en population générale.

Sédentarité

Enfants et adolescents de 3 à 17 ans

Les enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans passent en moyenne 3 à 4 heures par jour devant un écran, sans différence entre les sexes. Cette durée augmente avec l’âge (le maximum est atteint chez les 15-17 ans). 41 à 61 % passeraient même plus de 3 heures par jour devant un écran. Environ 23% des enfants en grande section de maternelle ont accès à un écran dans leur chambre.
D’un point de vue social, la durée passée devant un écran s’accroît lorsque le niveau d’éducation du représentant de l’enfant diminue. En grande section de maternelle et en CM2, le nombre d’enfants d’ouvriers passant plus d’une heure par jour devant les écrans est plus nombreux que les enfants de cadres. La présence d’un écran dans la chambre estplus fréquemment retrouvée chez les enfants d’ouvriers que chez les enfants de cadres.

Adultes

Les adultes passeraient en moyenne, en dehors des heures de travail, 5 heures par jour devant un écran, tous sexes confondus ! Et 8 adultes sur 10 y passeraient plus de 3h par jour.
4 adultes sur 10 auraient un niveau de sédentarité élevé (> 7h par jour) et 5 adultes sur 10 auraient un niveau de sédentarité modéré (3-7h par jour), sans différence entre les sexes.
Le niveau de sédentarité élevé diminuerait avec l’âge, au profit d’un niveau de sédentarité modéré.
D’un point de vue social, la durée passée devant la télévision s’accroît lorsque le niveau d’éducation diminue. La durée passée devant un ordinateur s’accroît avec le niveau d’éducation.
Le niveau d’éducation n’interfère pas sur le temps total passé devant un écran. Le temps passé assis ou allongé s’accroît avec le niveau de diplôme.

Analyses statistiques

Les taux de réponses aux 21 questions ont été exprimés sous forme de pourcentages.
Une analyse secondaire a été réalisée à l’aide de l’équipe de bio-statistiques du CHU de Rouen, afin de développer des pistes de recherches ultérieures, en comparant les praticiens parlant peu de sédentarité à ceux en parlant fréquemment . La comparaison a été faite sur leurs caractéristiques démographiques, la connaissance du score de Ricci et Gagnon, la prescription de l’APA, les classes de populations les plus ciblées par le discours des médecins et les types de supports. Les variables qualitatives ont été présentées àl’aide d’effectifs et de po urcentage. Elles ont été analysées à l’aide du test du Chi deux ou du test exact de Fisher lorsque lesconditions de validité n’étaient pas respectées. Le seuil de significativité a été fixé à 0,05.

RESULTATS

Caractéristiques démographiques des médecins répondeurs

123 questionnaires ont été recueillis : 96 médecins ont répondu à l’ensemble des questions, mais 27 médecins n’ont répondu que partiellement.
Sur les 53 médecins ayant des diplômes universitaires complémentaires (soit 43,8%), 35 en possédaient un, 13 en possédaient deux, 4 en possédaient trois, et 1 en possédait quatre.

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Table des matières
LISTE DES ABREVIATIONS 
PREAMBULE 
INTRODUCTION 
A – Définitions 
1 – Sédentarité
2 – Activité physique
3 – Sport
4 – Inactivité physique.
B – Conséquences de la sédentarité sur notre santé 
C – Bénéfices de l’AP et de la lutte contre la sédentarité 
1 – Mortalité globale
2 – Maladies cardio-vasculaires
a – Activité physique
b – Sédentarité
3 – Cancers
a – Activité physique
b – Sédentarité
4 – Maladies respiratoires
a – Activité physique
b – Sédentarité
5 – Maladies ostéoarticulaires
a – Activité physique
b – Sédentarité
6 – Le sommeil
a – Activité physique
b – Sédentarité
7 – Maladies neurodégénératives
a – Activité physique
b – Sédentarité
8 – Pathologies auto-immunes
9 – Santé mentale et qualité de vie
a – Activité physique
b – Sédentarité
D – Risques liés à l’activité physique 
E – Classification de l’activité physique 
1 – Classification selon le type d’activités physiques
a – Endurance
b – Renforcement musculaire
c – Souplesse
d – Equilibre
2 – Classification selon l’intensité de l’activité physique
a – A destination des professionnels de santé
b – A destination de la population générale
F – Recommandations en termes de sédentarité et d’activité physique selon Santé Publique France en 2017
1 – Recommandations générales chez l’adulte
a – Sédentarité
b – Activité physique
2 – Recommandations chez la femme enceinte
a – Bénéfices
b – Précautions
c – Contre-indications
d – Recommandations contre la sédentarité
e – Recommandations d’activité physique
3 – Recommandations chez la femme en post-partum
a – Accouchement sans épisiotomie, ni césarienne, ni complication
b – Accouchement avec épisiotomie
c – Accouchement par césarienne
4 – Recommandations chez la femme ménopausée
a – Sédentarité
b – Activité physique
5 – Recommandations chez les enfants et adolescents
a – Enfants jusqu’à 5 ans
b – Enfants de 6 à 11 ans
c – Adolescents de 12 à 17 ans
6 – Recommandations chez les personnes de plus de 65 ans
a – Sédentarité
b – Activité physique
7 – Recommandations chez les personnes avec limitation fonctionnelle d’activité (LFA)
a – Sédentarité
b – Activité physique
F – Etats des lieux en France 
1 – Sédentarité
a – Enfants et adolescents de 3 à 17 ans
b – Adultes
2 – Activité physique
a – Enfants de 3 à 10 ans
b – Adolescents de 11 à 17 ans
c – Adultes
MATERIELS ET METHODES 
A – Objectifs de l’étude
B – Conception du questionnaire
C – Diffusion du questionnaire
D – Analyses statistiques
RESULTATS 
A – Caractéristiques démographiques des médecins répondeurs
B – Résultat de l’objectif principal
1 – Réponses à la question 6 : avez-vous eu connaissance de la parution des nouvelles recommandations en termes de sédentarité (réactualisées en 2017 par Santé Publique France) ?
2 – Réponses à la question 7 : quand parlez-vous de sédentarité avec vos patients ?
3 – Réponses à la question 8 : à quelle fréquence parlez-vous de sédentarité lors de votre pratique ?
4 – Réponses à la question 9 : vous l’abordez principalement auprès de ?
5 – Réponses à la question 10 : Vos conseils sont ?
6 – Réponses à la question 11 : Comment abordez-vous le concept de sédentarité ?
7 – Réponses à la question 12 : D’une manière générale, que pensez-vous de l’observance de vos recommandations en termes de sédentarité ?
8 – Réponses à la question 13 : Concernant l’utilisation de supports pour parler de sédentarité en consultation
9 – Réponses à la question 14 : Utilisez-vous des scores de mesure d’activité physique et/ou de sédentarité en pratique quotidienne ?
C – Objectifs secondaires
1 – Opinions des médecins sur l’utilisation du score de Ricci et Gagnon : questions 15 à 19
a – Réponses à la question 15 : je vous invite à lire le score suivant : Ricci et Gagnon, test d’autoévaluation de l’activité. Connaissiez-vous ce score ?
b – Réponses à la question 16 : Connaissez-vous d’autres scores de mesure de l’activité physique ?
c – Réponses à la question 17 : trouvez-vous ce score facile à utiliser en consultation ?
d – Réponses à la question18 : Pensez-vous l’utiliser en pratique courante pour l’intégrer aux antécédents et au suivi des patients, dans le cadre de la prise en charge globale en médecine générale ?
e – Réponses à la question 19 : Pensez-vous qu’il puisse aider à modifier les habitudes de vie ?
2 – Prescription d’activité physique adaptée (APA) : questions 20 à 22
a – Réponses à la question 20 : avez-vous déjà prescrit de l’activité physique, selon les termes de l’article 144 de la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 ?
b – Réponses à la question 21 : savez-vous où/vers qui orienter vos patients concernés par la prescription d’activité physique ?
3 – Comparaison entre les médecins parlant peu de sédentarité et ceux en parlant fréquemment
DISCUSSION
A – Analyse des résultats
1 – Caractéristiques démographiques des médecins
a – Sexe
b – Age
c – Milieu d’exercice
d – Mode d’exercice
e – Diplômes universitaires
2 – Objectif principal : connaissance et évaluation de la lutte contre la sédentarité
a – Parution des dernières recommandations en termes de sédentarité
b – Evaluation de la sédentarité
3 – Objectifs secondaires
a – Utilisation de scores de mesure
b – Activité physique adaptée (APA)
c – Comparaison entre les médecins parlant peu de sédentarité et ceux en parlant fréquemment
B – Biais de l’étude
1 – Biais de sélection
2 – Biais de déclaration
3 – Biais de non-réponses
4 – Biais d’échantillonnage
5 – Manque de puissance
C – Pour aller plus loin : la prescription d’activité physique selon la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016
a – Article de loi et modalités de prescription
b – Localisation des structures prenant en charge l’APA
c – Enjeux pour 2019
CONCLUSION 
ANNEXES
Annexe 1 – Questionnaire diffusé en ligne
Annexe 2 – Score Ricci et Gagnon
BIBLIOGRAPHIE
RESUME 

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