BASKETTEURS ET LA PRISE EN CHARGE DE L’EXPULSION DE L’INCISIVE CENTRALE MAXILLAIRE

ETIOLOGIES DES TRAUMATISMES DENTAIRES

       Les causes des traumatismes dentaires sont nombreuses. Certains traits d’occlusion comme la protrusion des incisives supérieures voire l’ inocclusion constituent des facteurs de risque. De même les traumatismes sont plus sévères chez les enfants ayant un overjet supérieur à 4mm [93]. Ces traumatismes surviennent le plus souvent lors des situations suivantes :
-Apprentissage de la marche (avec un pic de fréquence vers l’âge de 19 mois) ou lors d’accidents de jeu chez l’enfant, pour la denttemporaire.
-Activités sportives lors de coups ou de chutes (football, lutte, arts martiaux, conduite de chevaux…), dont le pic de fréquence se situe entre 7 et 10 ans [33, 70, 71, 80].
-Accidents de la voie publique
-Fautes iatrogènes lors des extractions (luxation involontaire de dents voisines) ou d’intubations mal faites ou difficiles au cours d’anesthésie générale.
-chute pendant une crise d’épilepsie ou un malaise d’autre origine.

Fractures corono-radiculaires simples

 Trait de fracture superficiel : Le but du traitement est de conserver la vitalité pulpaire de la dent et de préserver la santé du parodonte marginal. Il est nécessaire de retirer le fragment, d’effectuer un polissage de la dent, d’instituer une hygiène parfaite, accompagnée de la prescription de bains de bouche à la chlorhexidine. Après une semaine, la dent peut être restaurée à l’aide d’un composite.
 Trait de fracture plus profond : Dans ce cas, il est possible d’obtenir une limite supragingivale après gingivoplastie et/ou ostéotomie. Il est nécessaire d’obtenir une cicatrisation gingivale et une réparation dentinaire. Le trait de fracture est dégagé par gingivoplastie et/ou ostéotomie, suivi du polissage de la surface dentinaire. Une protection de la dentine peut être réalisée (verre ionomère). Deux ou trois semaines plus tard, la cicatrisation gingivale est obtenue et la dent est reconstituée, à l’aide des techniques de collages.
 Fractures corono-radiculaires compliquées : Dans de tels cas, il faut traiter individuellement le problème pulpaire, le problème parodontal et réaliser, dans les meilleures conditions possibles, une restauration prothétique. En raison de l’exposition pulpaire fréquente, il est souvent nécessaire d’extruser la dent après le retrait du fragment coronaire, afin de rétablir l’espace biologique, permettant une restauration coronaire optimale.
 Ablation du fragment coronaire et traction orthodontique : : avec une phase endodontique et une phase orthodontique [67,93].
 Ablation du fragment coronaire et extrusion chirurgicale : cette technique est réservée aux dents matures.
 Extraction de la dent : le recours à l’extraction s’impose quand le trait de fracture s’étend trop bas et qu’après extrusion, le ratio racine/couronne clinique n’est pas favorable à la réalisation prothétique.

Extrusion

          Cliniquement, la dent subit un déplacement partiel hors de l’alvéole. La dent est partiellement sortie de l’alvéole et souvent déplacée lingualement. La mobilité est fortement accrue. Le plexus vasculo-nerveux peut subir une élongation ou être déchiré, ainsi que le ligament parodontal. Seules les fibres sur le versant palatin maintiennent encore la dent dans l’alvéole. Le contrôle radiographique montre un élargissement de l’espace desmodontal. Le traitement est variable selon le délai qui sépare le traumatisme et la consultation. Si le patient consulte rapidement, il est possible de repositionner la dent dans l’alvéole, après anesthésie locale, par une pression digitale sur le bord incisif. A ce stade, la dent est très mobile, et aura tendance à ressortir après le repositionnement. Il est donc important de la fixer à l’aide d’une contention pendant 2 à 3 semaines. Certains auteurs conseillent une attelle flexible pendant une période de 1 à 2 semaines [75]. Si le patient consulte tardivement et si le déplacement est important, il faudra tenter de repositionner la dent par traction orthodontique.

DISCUSSION

        La fréquence des traumatismes alvéolo-dentaires est très élevée chez les athlètes [65, 86, 101]. Les lésions sont plus rencontrées au niveau des dents antérieures maxillaires surtout l’incisive centrale permanente, en raison de sa position très antérieure qui en fait un véritable « parechoc ». Puis par ordre décroissant nous avons l’incisive latérale supérieure et l’incisive centrale inférieure [37,62]. Lors des activités sportives notamment celles de contact (Basket Ball, Volley Ball, Foot Ball, Hand Ball, Lutte etc.), le risque de traumatismes est très élevé [25,48]. Ces lésions sont plus fréquentes au niveau de l’incisive centrale maxillaire, qui est impliquée dans plus de 85% des cas de traumatismes , en raison de sa position très antérieure qui en fait un véritable « pare-choc » . Puis par ordre décroissant nous avons l’incisive latérale supérieure et l’incisive centrale inférieure [37, 62]. Les licenciés, les entraineurs et les coéquipiers sont souvent présents sur le site de l’accident pendant les entrainements ou les compétitions .Ainsi leurs connaissances de même que leurs attitudes face à ces traumatismes surtout l’expulsion dentaire sont fondamentales pour améliorer le pronostic du traitement clinique de l’expulsion. Cette présente étude destinée à évaluer les connaissances et attitudes des footballeurs face à ce type de traumatisme a intéressé les joueurs de 6 clubs de la région de Dakar. Sur les 200 questionnaires distribués 139 ont étés retenus, avec une prédominance masculine de 58% contre 41% de femmes. Ces données ne sont pas rencontrées exclusivement au Sénégal, car la même chose a été constaté à Hong Kong et au Brésil [33, 71]. Avec 56,4% du genre masculin. Les activités physiques et sportives ont toujours été dominées par le genre masculin. Ce n’est que récemment que les femmes intégrèrent ces disciplines. Concernant le profil sociodémographique des joueurs, 69,09% étaient au niveau d’étude universitaire avec une tranche d’âge comprise entre 20 à 30ans. Selon l’ancienneté, La grande majorité des joueurs, soit 86, ont affirmés avoir pratiqués le sport pendant 1 à 5ans (61,87%). Ces caractéristiques sociodémographiques ont été aussi relevées avec de faibles variations à Istanbul [95]. L’expérience d’une luxation dentaire n’a été rapportée que 28,78% des joueurs questionnés, soit 40. Après comparaison des résultats il a été conclu qu’il n’y’avait aucun lien entre la survenue du traumatisme et l’ancienneté ou encore l’âge des joueurs vu que la luxation a intéressée des joueurs de ces différentes catégories. Des résultats proches ont été rencontrés à Sao Paolo au brésil où 28,4% des athlètes interrogés avaient rencontrés un traumatisme dentaire durant leur carrière [71]. La fréquence des traumatismes dentaires est plus élevée dans certains pays tels que La Chine qui enregistre 80,6% chez les joueurs professionnels et 37,7% chez les semi professionnels [65]. Une étude en Suisse a montré que les joueurs de basket-ball présentaient une haute incidence de traumatismes dentaires de 46,6% [89]. La notion d’urgence par rapport à une expulsion dentaire était admise par 72,26%. Ce caractère urgent qui est fondamental pour le délai de prise en charge avait été aussi noté dans l’étude d’Al Afraj et Al Ansari en Arabie Saoudite où 64,3% se précipitaient en urgence à un hôpital ou une clinique [5]. Devant un cas de luxation, 60 joueurs (43,17%) choisissaient de voire le médecin d’équipe, 48 soit 34,53% allaient voire le dentiste. Dix neufs se retournaient vers le coach et enfin 8,63% soit 12, ne faisaient rien à propos. Dans une étude similaire réalisée au Brésil des résultats proches ont été rapportés où 42,6% des joueurs consultaient un dentiste en vue d’un traitement de la dent expulsée [71] . Dans une étude similaire réalisée en Italie 71,1% des athlètes pensent que la prise en charge immédiate de l’expulsion par un dentiste est primordiale [26]. Une étude réalisée en Turquie chez des pratiquants professionnels de sport principalement ; le football, le basketball et le volleyball avait noté une attitude moins similaire avec seulement 12,5% qui partaient voir le dentiste en urgence [91]. Moins de la moitié des joueurs procédaient à un rinçage systématique de la dent expulsé à l’eau courante, soit 41,73%, dont 14,16% (24) étaient des femmes et 35 des hommes. Au Brésil 28,1% utilisent l’eau courante pour rincer la dent [71]. La réimplantation immédiate sur le lieu de l’accident serait tentée par seulement un joueur sur les 139 questionnés. Les raisons citées par certains étaient ne pas vouloir s’aventurer à le faire par peur et d’autres admettaient ne pas vouloir interrompre leur match. Ce taux est très faible comparé à une étude réalisée au Brésil par où plus de la moitié des pratiquants de sport (51,7%) réimplantaient la dent [71]. Alors qu’en Turquie on a rapporté que 34.5% tentaient de réimplanter la dent avulsée sur les lieux de l’accident [91]. En dehors de la réimplantation qui est l’attitude idéale la conservation de la dent a préoccupé environ 69,59% des basketteurs et seulement 30,41% ne la conservaient pas [59, 68]. Parmi ceux qui conservaient la dent expulsée, 54,68% des joueurs jugeaient important d’immerger la dent expulsée dans liquide. La conservation dans des milieux solides tels que les compresses constitue 13,67%, mais ce genre de conservation entraine la dissection et la nécrose de l’ensemble des structures parodontales recouvrant la racine donc il est vivement recommandé de les éviter [47]. La forme liquide reste la méthode de conservation la plus répandue parmi les joueurs. Le liquide de conservation de choix, a été l’eau avec un pourcentage de 48,39% puis suivent le sérum physiologique 12,39% et l’eau glacée 10,62% et enfin le lait avec 9,73%. Environ la moitié des basketteurs pensent que l’eau courante est le lieu idéal pour conserver la dent expulsée et pourtant, l’eau courante n’est pas recommandée car son hypotonicité provoque une lyse de la totalité des cellules en l’espace d’une heure [28, 92]. Elle est d’ailleurs régulièrement utilisée en contrôle négatif pour les études de conservation cellulaires dans divers milieux. Une étude réalisée chez des joueurs en Italie a montré des résultats similaires à notre présente étude, 62,2% des participants ont choisi des milieux liquides pour conserver la dent expulsée [26]. Le lait n’est considéré comme un milieu de conservation approprié que seulement un faible nombre de joueurs (9,73%.) Pourtant il est, parmi les milieux disponibles, le plus facile à accéder et le seul à pouvoir remplir le rôle de conservation. Le lait, du fait de son pH, sa composition et son osmolarité permet une conservation de l’activité mitotique des cellules parodontales pendant 6 heures [47,76]. L’enquête menée au Brésil a montré que 7% conservaient la dent dans du lait malgré sa disponibilité presque à coté de tous les lieux d’accident, ce qui est peu semblable à nos résultats (9,73%) [71]. Toujours dans le choix des milieux 6,19% des basketteurs ont choisi une solution antiseptique. Le choix de l’antiseptique est noté dans une étude antérieure [43]. Les basketteurs pensent que c’est un bon milieu car l’antiseptique peut détruire les germes présents sur la dent et  par conséquent permet de faire la désinfection. Les joueurs en Turquie quant à eux, étaient de 25.3% à choisir le sérum physiologique comme solution de conservation de la dent expulsée [43]. Les directives de l’IADT concernant la gestion des traumatismes dentaires tels que l’avulsion de dent permanente, sont claires sur l’importance de la réimplantation immédiate sur les lieux de l’accident Si jamais cette réimplantation était impossible à réaliser, l’idéal serait de conserver la dent dans un liquide de préférence le lait, HBSS ou la salive le plutôt possible afin d’éviter la déshydratation de la surface de la racine [47]. Concernant l’utilisation du protège dent 22,3% soit 31 basketteurs utilisaient ce dernier malgré son rôle fondamental dans la protection et la diminution des dommages dus aux chocs. Même si l’étude en Turquie avait montré un pourcentage élevé de joueurs qui avaient conscience de l’importance du rôle protecteur (95%), l’usage du protège-dent reste très faible avec seulement 6,3% [95].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ORGANISATION DE LA FEDERATION SENEGALAISE DE BASKETBALL
I. Présentation
1.1. Définition
1.2. Cadre et organisation des activités de la Fédération Sénégalaise de Basketball (FSBB)
DEUXIEME PARTIE : GENERALITES SUR LES TRAUMATISMES ALVEOLO-DENTAIRES
I.RAPPELS ANATOMIQUES
II.ETIOLOGIES DES TRAUMATISMES DENTAIRES
III.CLASSIFICATION DES TRAUMATISMES
3.1. Traumatismes des tissus durs de la dent
3.2. Traumatismes des tissus parodontaux et osseux
3.3. Traumatismes de la gencive ou de la muqueuse buccale
IV.ETUDE DES DIFFERENTS TRAUMATISMES
4.1. Fractures coronaires
4.1.1. Fêlure
4.1.2. Fracture de l’émail
4.1.3. Fractures coronaires amélo-dentinaires
4.2. Fractures coronaires avec exposition pulpaire
4.3. Fractures corono-radiculaires
4.3.1. Traitement
4.3.2. Suivi
4.4. Fractures radiculaires
4.5. Traumatismes des tissus parodontaux et osseux
4.5.1. Concussion
4.5.2. Subluxation
4.5.3. Extrusion
4.5.4. Luxation latérale
4.5.5. Intrusion
4.6. Expulsion dentaire
4.6.1. Diagnostic
4.6.2. Traitement
4.6.2.1. Traitement d’urgence
4.6.2.2. Deuxième séance
4.6.3. Pronostic
4.6.4.Complications
TROISIEME PARTIE: EVALUATION DES CONNAISSANCES ET DES ATTITUDES DES JOUEURS DE BASKET-BALL SUR LA PRISE EN CHARGE DE L’EXPULSION DE L’INCISIVE CENTRALE MAXILAIRE
I.JUSTIFICATION ET OBJECTIFS
II.MATERIEL ET METHODES
II.1.Type et cadre d’étude
II.2.Population d’étude
II.3.Critères de sélection
II.4.Échantillonnage
II.5.Variables étudiées
II.6.Outil de collecte
II.7.Procédure de collecte
II.8.Analyse statistique
III.RESULTATS
3.1. DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
3.1.1. Répartition de l’échantillon selon le sexe
3.1.2. Répartition selon le sexe
3.1.3. Répartition selon le niveau d’étude
3.1.4. Répartition de l’échantillon selon l’ancienneté
3.2. Niveau de connaissances sur la prise en charge de l’expulsion dentaire
3.2.1 Expérience des joueurs par rapport à l’expulsion de l’incisive centrale maxillaire au cours de leur carrière
3.2.2 Approche des joueurs par rapport à l’urgence odontologique
3.2.3. Attitudes devant un cas de luxation
3.2.4. Rinçage de la dent expulsée
3.2.5. Solution de rinçage
3.2.6. Tentative de réimplantation
3.2.7. Conservation de la dent
3.2.8. Milieux de conservation
3.2.9.Liquide de conservation
3.2.10. Utilisation de protège dent
IV.DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE

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