BASES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE LA XEROSTOMIE ET DES DIFFERENTES MANIFESTATIONS BUCCODENTAIRES AU COURS DU SGS

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BASES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE LA XEROSTOMIE ET DES DIFFERENTES MANIFESTATIONS BUCCODENTAIRES AU COURS DU SGS

Nous avons vu quโ€™il est maintenant รฉtabli que le SGS est une รฉpithรฉlite auto-immune dโ€™origine multifactorielle intรฉressant tous les รฉpithรฉlia, principalement des glandes salivaires et lacrymales responsables dโ€™un syndrome sec. En raison de lโ€™atteinte primitive des รฉpithรฉlia, le SGS est actuellement considรฉrรฉ comme une maladie auto-immune mรฉdiรฉe par lโ€™immunitรฉ innรฉe.
Les รฉpithรฉlia et la peau sont des barriรจres anatomiques, faisant offices dโ€™interfaces de lโ€™organisme avec le milieu extรฉrieur (environnement). La peau (dont la surface globale est de 1,8 m2) est considรฉrรฉe comme une muqueuse ร  la diffรฉrence quโ€™elle constitue un territoire sec qui sโ€™appuie sur la kรฉratinisation de lโ€™รฉpiderme, alors que les muqueuses (qui reprรฉsentent une surface de 465 m2) se situent en milieu humide et tirent grandement partie de la sรฉcrรฉtion dโ€™un mucus. Mรชme sโ€™ils partagent une mรชme architecture fonctionnelle, les diffรฉrents compartiments muqueux sont plus ou moins autonomes.

LA CAVITE BUCCALE

Organisation anatomique

On distingue deux portions :
– Le vestibule externe bordรฉ par les lรจvres et les joues,
– La cavitรฉ buccale proprement dite, sรฉparรฉe du vestibule par lโ€™alvรฉole, les dents et la gencive. En haut, la muqueuse revรชt le palais dur et le palais mou ; en bas, elle tapisse le plancher buccal et la base de la langue ; en arriรจre elle est limitรฉe par les piliers du voile et les amygdales qui la sรฉparent du pharynx.

La muqueuse buccale

Elle est la paroi interne des lรจvres de la cavitรฉ buccale ; elle est en continuitรฉ avec la peau ร  la jonction vermillon, versant externe des lรจvres et se poursuit en arriรจre avec la muqueuse digestive (pharynx) et respiratoire (larynx). Elle est perforรฉe par les dents au niveau des gencives et contracte ainsi une jonction รฉtanche avec la dent.
La muqueuse buccale est donc en relation avec plusieurs structures osseuses ou musculaires permettant dโ€™individualiser plusieurs territoires :
๏ƒ˜ Les lรจvres : riches en muscles striรฉs, elles ont un versant exobuccal cutanรฉ et endobuccal, muqueux riches en glandes salivaires accessoires (siรจge รฉlรฉctif de la biopsie de ces derniรจres).
๏ƒ˜ La muqueuse jugale, tissu conjonctif et adipeux avec de nombreuses glandes salivaires accessoires.
๏ƒ˜ La langue : organe trรจs diffรฉrenciรฉ, intervenant dans les fonctions du goรปt, de la parole et la mastication. La muqueuse y repose sur une musculeuse constituรฉe de faisceaux intercroisรฉs en tous sens. Sur son dos, elle prรฉsente de nombreuses papilles dont on distingue quatre variรฉtรฉs :
o Les papilles filiformes, dispersรฉes sur toute la surface, confรฉrant au dos de la langue son aspect rรขpeux ;
o Les papilles fongiformes, plus grosses, intriquรฉes aux prรฉcรฉdentes mais prรฉdominant sur les bords de la langue ;
o Les papilles caliciformes ou circumvallรฉes, alignรฉes le long du sulcus terminalis ; elles forment le V lingual ;
o Les papilles foliรฉes, situรฉes dans la rรฉgion postรฉrieure et sur les bords, de forme irrรฉguliรจre, constituรฉes de tissu lymphoรฏde. La muqueuse de la face ventrale de la langue, en revanche dโ€™aspect lisse, est dรฉpourvue de papilles. Elle se poursuit avec celle du plancher buccal. Langue et plancher sont rรฉunis sur la ligne mรฉdiane par le frein de la langue.
๏ƒ˜ Le plancher de la bouche : la muqueuse y revรชt les glandes sublinguales. Elle prรฉsente des saillies sur lesquelles sโ€™abouchent les canaux excrรฉteurs des glandes sublinguales;
๏ƒ˜ Les gencives : la muqueuse y circonscrit le collet des dents et recouvre lโ€™os alvรฉolaire auquel elle est รฉtroitement fixรฉe. Entre face externe de la gencive et muqueuse jugale, se creuse le sillon vestibulaire.
๏ƒ˜ Le palais dur : la muqueuse y est amarrรฉe au tissu conjonctif et au plan osseux sous-jacent et est sillonnรฉe de plis transversaux ;
๏ƒ˜ Le palais mou, situรฉ en arriรจre du prรฉcรฉdent, est revรชtu dโ€™une muqueuse mince.
๏ƒ˜ les glandes salivaires [113]
Il existe deux catรฉgories de glandes salivaires : celles mineures et majeures.
Les glandes salivaires accessoires appartiennent aux glandes salivaires mineures, dissรฉminรฉes sur toute la surface buccale, exceptรฉ au niveau des gencives et du vermillon des lรจvres.
Quant aux glandes salivaires majeures, elles sont au nombre de trois : les glandes parotides, submandibulaires et sublinguales.
– Histoembryologie des glandes salivaires :
Les glandes salivaires apparaissent dรจs la 6รจme semaine de la vie intra-utรฉrine (glandes parotidiennes). Au terme de lโ€™embryogรฉnรจse, elles sont organisรฉes en lobes constituรฉs de plusieurs lobules, eux-mรชmes formรฉs de plusieurs acini. Les glandes salivaires sont ainsi qualifiรฉes de glandes lobulaires exocrines. Lโ€™acinus est constituรฉ dโ€™un amas de cellules sรฉcrรฉtrices regroupรฉes autour dโ€™un canal collecteur appelรฉ canal intercanalaire. On distingue plusieurs types dโ€™acini, suivant leur morphologie, produit de sรฉcrรฉtion et coloration ร  lโ€™hรฉmatoxyline รฉosine :
o Lโ€™acinus sรฉreux, lieu de synthรจse des enzymes salivaires, o Lโ€™acinus muqueux, contenant du mucus,
o Lโ€™acinus mixte.
– Vascularisation des glandes salivaires :
o La vascularisation artรฉrielle est assurรฉe par les diffรฉrentes branches de la carotide externe.
o Le retour veineux est assurรฉ par les veines faciales puis jugulaires internes.
– Innervation des glandes salivaires :
Le contrรดle de la sรฉcrรฉtion salivaire est sous la dรฉpendance des deux divisions, ortho et parasympathique, du systรจme nerveux autonome. Contrairement aux autres organes oรน ils son antagonistes, leur action est complรฉmentaire au niveau des glandes salivaires.
o Lโ€™acรฉtylcholine, sรฉcrรฉtรฉe du cรดtรฉ parasympathique, se fixe sur des rรฉcepteurs muscariniques des cellules รฉpithรฉliales des glandes exocrines, ce qui produit une sรฉcrรฉtion dโ€™eau et une excrรฉtion de
potassium.
o Adrรฉnaline, noradrรฉnaline et dopamine qui sont produites du cรดtรฉ orthosympathique, stimulent les rรฉcepteurs alpha-adrรฉnergiques ce qui provoque encore une sรฉcrรฉtion dโ€™eau, mais, cette fois cโ€™est du potassium qui est excrรฉtรฉ par les rรฉcepteurs bรชta-adrรฉnergiques ce qui entraรฎne en plus une synthรจse dโ€™amylase.
– La salivation :
La sรฉcrรฉtion salivaire fait partie intรฉgrante du processus physiologique de la cavitรฉ buccale. La salive est รฉlaborรฉe par les glandes salivaires.
o Caractรฉristiques physicochimiques de la salive :
๏‚ง Dรฉbit salivaire : le dรฉbit de salive par 24h est de 750 ml.
๏‚ง Composition de la salive : il sโ€™agit dโ€™un mรฉlange complexe fait de salive produit par les glandes salivaires, de rรฉsidus alimentaires, de fluide gingival, de cellules รฉpithรฉliales et dโ€™รฉlectrolytes provenant du plasma. Son pH varie entre 6,7 et 8,5. Elle est composรฉe ร  99% dโ€™eau. Le 1% est composรฉ de constituants organiques et inorganiques.
โ€ข Constituants organiques : deux catรฉgories sont individualisรฉes :
o Les protรฉines extrinsรจques, issues du sรฉrum : albumine sรฉrique, immunoglobulines.
o Les protรฉines intrinsรจques synthรฉtisรฉes par les glandes salivaires : enzymes salivaires (essentiellement lโ€™amylase et le lysozyme), les mucines, des immunoglobulines sรฉcrรฉtoires (IgA) et des cytokines (NGF) et EGF.
โ€ข Constituants inorganiques : il sโ€™agit dโ€™ions (sodium, potassium, calcium, hydrogรจne, chlorures, bicarbonates et des mรฉtaux (cuivre, fer).
o Rรดles de la salive : la salive possรจde quatre fonctions distinctes :
๏‚ง Digestive : facilite la formation du bol alimentaire (grรขce ร  lโ€™amylase, aux lipases et protรฉases) et la dรฉglutition (grรขce aux substances mucilagineuses qui jouent le rรดle de lubrifiant).
๏‚ง Protectrice : protection de la muqueuse buccale et des dents.
๏‚ง Excrรฉtrice,
๏‚ง Endocrinienne : production de stรฉroรฏdes et dโ€™insuline.

La gencive

La gencive est la partie superficielle du parodonte. Elle est composรฉe dโ€™un tissu รฉpithรฉlio-conjonctif qui forme un bandeau de muqueuse masticatrice autour des dents. Elle recouvre la crรชte alvรฉolaire, les septa osseux, inter-dentaires et la portion coronaire des procรจs alvรฉolaires jusquโ€™ร  la jonction muco-gingivale du cotรฉ vestibulaire et lingual. La gencive saine a une consistance ferme, une couleur rose pรขle parfois pigmentรฉe.
Les tissus gingivaux sont classiquement subdivisรฉs en diffรฉrentes zones topographiques :
– la gencive libre ou marginale,
– la gencive attachรฉe,
– la gencive inter- dentaire.
โ€ข La gencive libre ou marginale
La gencive libre de consistance ferme est situรฉe tout autour des dents. En vestibulaire et en lingual, La gencive libre par du sommet de la gencive marginale en direction apicale jusquโ€™au sillon gingival marginal qui se situe ร  un niveau correspondant au niveau de la jonction amรฉlo-cรฉmentaire. La gencive marginale entoure le collet des dents sans adhรฉrer ร  celle-ci formant ainsi entre la dent et la paroi tissulaire molle un espace virtuel appelรฉ sulcus gingival ou sillon gingivo-dentaire. La profondeur moyenne de cet espace est de 1,8mm selon Glickman [61].
โ€ข La gencive inter-dentaire
Cโ€™est la portion gingivale qui comble normalement lโ€™espace inter proximal crรฉe par deux dents adjacentes en contact. Elle est constituรฉe de deux protubรฉrances triangulaires, les papilles linguale et vestibulaire, entre lesquelles sโ€™รฉtale une zone de dรฉpression appelรฉe col gingival. Ce col nโ€™existe pas lorsquโ€™on est en prรฉsence dโ€™un diastรจme ou dโ€™un espace laissรฉ libre ร  la suite dโ€™une avulsion dentaire.
โ€ข La gencive attachรฉe
Elle se situe apicalement par rapport ร  la gencive marginale. Elle est fermement solidarisรฉe ร  lโ€™os alvรฉolaire sous-jacent. De hauteur trรจs variable pouvant aller de 1 ร  7 mm environ, elle est gรฉnรฉralement plus haute au niveau des dents antรฉrieures et plus mince au niveau des prรฉmolaires. La gencive attachรฉe prรฉsente une surface finement granitรฉ ร  lโ€™aspect en peau dโ€™orange ยป dont lโ€™รฉpithรฉlium est kรฉratinisรฉ. Au niveau de la voรปte palatine, la gencive attachรฉe se prolonge par la muqueuse palatine.

Le desmodonte ou ligament alvรฉolo-dentaire

Encore appelรฉ ligament alvรฉolo-dentaire, le desmodonte est un tissu conjonctif constituรฉ principalement de faisceaux de fibres de collagรจne intriquรฉes et ordonnรฉes en rรฉseau. Le desmodonte contribue ainsi fortement ร  lโ€™ancrage de la dent dans son alvรฉole. Il comble lโ€™espace existant entre la racine de la dent et lโ€™os alvรฉolaire grรขce ร  ses fibres conjonctives, ses รฉlรฉments cellulaires dont les plus nombreux sont les fibroblastes.
Il est en forme de sablier et son รฉpaisseur varie en fonction de la rรฉgion de la racine et en gรฉnรฉral, diminue avec lโ€™รขge.

Le cรฉment

Le cรฉment un tissu minรฉralisรฉ de type osseux qui recouvre la surface des racines. Il constitue une protection pour la dentine et son รฉpaisseur varie de 20 ร  200 nm. Une des fonctions principales du cรฉment est lโ€™ancrage des fibres de Scharpey du ligament parodontal ร  la surface radiculaire de la partie coronaire de la racine ร  la partie apicale oรน il est plus รฉpais. On distingue deux types de cรฉment : le cรฉment acellulaire que lโ€™on retrouve principalement sur la partie coronaire des racines et le cรฉment cellulaire retrouvรฉ sur la partie apicale des racines.

Lโ€™os alvรฉolaire

Lโ€™os alvรฉolaire est un tissu osseux qui entoure la ou les racines des dents et dรฉtermine ainsi autant dโ€™alvรฉoles que de racines. Il est classiquement admis que ยซ lโ€™alvรฉole naรฎt, vit et meurt avec la dent ยป. Il constitue la charpente osseuse qui fait suite ร  lโ€™os basal des maxillaires bien quโ€™aucune limite ne soit clairement dรฉfinie. Il comprend deux parois osseuses denses appelรฉes corticale alvรฉolaire interne et externe formรฉes dโ€™os compact. Entre ces deux corticales se trouve un os spongieux ร  grands espaces mรฉdullaires assurant une vascularisation trรจs importante. La paroi alvรฉolaire interne รฉtablit un rapport avec lโ€™attache desmodontale. Cโ€™est une lame criblรฉe de pertuis qui permet le passage des structures vasculaires. Elle est encore appelรฉe lame cribriforme [5]. Lโ€™os alvรฉolaire est formรฉ par les ostรฉoblastes qui sรฉcrรจtent dโ€™abord une matrice ostรฉoรฏde non minรฉralisรฉe, puis, aprรจs รฉmission de vรฉsicules matricielles, ils vont assurer la minรฉralisation de la trame par des cristaux dโ€™apatite. Cet os nouveau subit ensuite comme les autres os du squelette un remodelage permanent, avec alternance de rรฉsorption osseuse par les ostรฉoclastes et dโ€™รฉdification osseuse par de nouveaux ostรฉoblastes issus du follicule dentaire.
Schรฉmatiquement, le remodelage osseux est caractรฉrisรฉ par quatre phases successives : la phase dโ€™activation des prรฉcurseurs ostรฉoclastiques, la phase de rรฉsorption osseuse : elle est due aux OC, la phase dโ€™inversion et la phase de formation osseuse.

IMMUNITE DE LA CAVITE BUCCALEย 

Comme soulignรฉ plus haut, la cavitรฉ buccale est un espace ouvert sur lโ€™extรฉrieur, humide, de tempรฉrature stable (34-36ยฐC), dโ€™un pH avoisinant la neutralitรฉ, composรฉe de deux types de tissus : les muqueuses plus moins kรฉratinisรฉes selon leurs localisations et un tissu dur minรฉralisรฉ, lโ€™รฉmail dentaire.
Ces surfaces baignent dans le fluide buccal et sont colonisรฉs par une flore microbienne commensale.
Lโ€™รฉcosystรจme buccal est constituรฉ de plusieurs niches รฉcologiques dont les diffรฉrentes muqueuses, les surfaces dentaires et le sillon gingivodentaire.
Lโ€™intรฉgritรฉ des tissus de la cavitรฉ buccale dรฉpend du maintien de lโ€™รฉquilibre de lโ€™รฉcosystรจme. Cette homรฉostasie repose sur trois types de facteurs รฉtroitement liรฉs : la flore, lโ€™hรดte et les facteurs exogรจnes. Parmi les facteurs exogรจnes, on peut citer : lโ€™alimentation, la prise mรฉdicamenteuse, lโ€™hygiรจne buccale, le tabagisme, le port de prothรจses.
La protection de la cavitรฉ buccale est non spรฉcifique et spรฉcifique :
– La protection non spรฉcifique des muqueuses repose sur :
o Les barriรจres physicochimiques : par exemple, le flux salivaire permet dโ€™รฉliminer les micro-organismes en suspension dans la cavitรฉ buccale en les entraรฎnant dans lโ€™estomac lors de la dรฉglutition.
o Les molรฉcules antibactรฉriennes : lysozyme, lactofรฉrrine, dรฉfensines.
– La protection spรฉcifique : repose sur lโ€™exclusion immune spรฉcifique. Elle est essentiellement due aux immunoglobulines IgA sรฉcrรฉtoires (IgAs) propres au systรจme muqueux. Les IgAs empรชchent la colonisation des tissus par les micro-organismes en les agglutinant en se fixant sur leurs dรฉfensines. Les IgAs sont produits par les organes lymphoรฏdes associรฉs aux muqueuses : mucosa-associated lymphoid tissues (MALT). Selon le site concernรฉ le MALT est subdivisรฉ en gut-associated lymphoid tissue (GALT), bronchus-associated lymphoid tissue (BALT), nasal-associated lymphoid tissue (NALT) ou eusthachian-tube-associated lymphoid-tissue (TALT). Par sa situation anatomique, la cavitรฉ buccale fait partie ร  la fois des systรจmes digestif et respiratoire. Les tissus lymphoรฏdes associรฉs aux muqueuses au niveau :
o aรฉrodigestif : cโ€™est lโ€™anneau de Waldeyer (amygdales palatines, lโ€™amas lymphoรฏde en arriรจre du V lingual, les amygdales nasales ou vรฉgรฉtations et les amas lymphoรฏdes de la trompe dโ€™Eustache) ;
o digestif : ce sont les plaques de Peyer.

PHYSIOPATHOLOGIE DU SGS

Le SGS est dโ€™origine multifactorielle, gรฉnรฉtique et environnementale. La cellule cible des diffรฉrents facteurs รฉtiologiques est la cellule รฉpithรฉliale (รฉpithรฉlite), principalement de la glande salivaire et lacrymale.

Apoptose de la cellule รฉpithรฉliale salivaire

Au niveau salivaire, lโ€™atteinte de la cellule รฉpithรฉliale salivaire est responsable dโ€™abord de la stimulation de celle-ci ร  lโ€™origine de la production de BAFF avant sa destruction par apoptose [66]. La libรฉration des vรฉsicules apoptotiques libรฉrรฉes par la destruction de la cellule รฉpithรฉliale est responsable de lโ€™activation des cellules dendritiques plasmocytoรฏdes (CDp) qui vont alors produire dโ€™รฉnormes quantitรฉs dโ€™interfรฉrons alpha (INF-alpha). Ainsi, lโ€™axe IFN-BAFF conduit ร  lโ€™activation des LB qui vont dโ€™une part, infiltrer la glande salivaire, dโ€™autre part, produire des auto-anticorps (facteur rhumatoรฏde, anticorps anti-SSA, anti-SSB, anti-fodrine) [122]
Ces auto-anticorps sont responsables de la formation de complexes immuns dont le dรฉpรดt dans les organes extra-glandulaires sous-tend la nature systรฉmique de lโ€™affection. Certains de ces auto-anticorps, notamment les anti-SSA et anti-SSB sont utilisรฉs comme outils diagnostiques [92]. BAFF B-cell activating factor of the TNF family est une cytokine de la famille du TNF-alpha. Les souris transgรฉniques ร  BAFF dรฉveloppent un SGS, un LES et une polyarthrite. Lโ€™activation du LB va รชtre responsable de celle du LT.

Histopathologieย 

Parmi les critรจres diagnostiques du SGS figure la sialadรฉnite lymphoplasmocytaire de grade III ou IV de Chisholm apprรฉhendรฉe par BGSA. Comme soulignรฉ ci-haut, cet infiltrat lymphoรฏde est donc secondaire ร  lโ€™atteinte initiale de la cellule รฉpithรฉliale. Les รฉtudes immunohistochimiques montrent que cet infiltrat est composรฉ :
– de lymphocytes T qui reprรฉsentent 55 ร  75% des cellules mononuclรฉรฉs, en majoritรฉ de lymphocytes T CD4 (70- 80%) et de lymphocytes TCD8 (10%),
– de lymphocytes B (10-20%) qui sont moins abondants.
Lโ€™activitรฉ des cellules infiltrant les glandes est attestรฉe par la prรฉsence de marqueurs de surface, notamment HLA-DR et rรฉcepteurs de lโ€™IL-2 (CD25).
Les lymphocytes TCD4 sont des cellules dites ยซmรฉmoiresยป. Les lymphocytes TCD8 contiennent contiennent non seulement de la perforine mais รฉgalement du granzyme A et du granzyme B, ร  lโ€™origine de leur cytotoxicitรฉ.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE RAPPEL
I HISTORIQUE
II BASES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE LA XEROSTOMIE ET DES DIFFERENTES MANIFESTATIONS BUCCODENTAIRES AU COURS DU SGS
II.1 LA CAVITร‰ BUCCALE
II.1.1 Organisation anatomique
II.1.2 La muqueuse buccale
II.1.3 La dent
II.1.4 Le parodonte
II.1.4.1 La gencive
II.1.4.2 Le desmodonte ou ligament alvรฉolo-dentaire
II.1.4.3 Le cรฉment
II.1.4.4 Lโ€™os alvรฉolaire
II.2 IMMUNITE DE LA CAVITE BUCCALE
III. PHYSIOPATHOLOGIE DU SGS
III.1 Apoptose de la cellule รฉpithรฉliale salivaire
III.2 Histopathologie
IV. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PARODONTITE
V. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA CARIE
VI. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DOULEUR
VII. LA QUALITE DE VIE
VIII. EPIDEMIOLOGIE
VIII.1 Frรฉquences
VIII.2 Sexe
VIII.3 Age
VIII.4 Hรฉrรฉditรฉ
VIII.5 Les facteurs environnementaux
IX. DIAGNOSTIC POSITIF
IX.1 LES MANIFESTATIONS BUCCO-DENTAIRES AU COURS DU SGS
IX.1.1 Le SGS primitif de la femme jeune
IX.1.1.1 Circonstance de dรฉcouverte
IX.1.1.2 Lโ€™anamnรจse : prรฉciser
IX.1.1.3 Examen clinique
IX.1.1.3.1 Examen systรฉmatique de la cavitรฉ buccale
IX.1.1.3.2 Evaluation de lโ€™hygiรจne buccodentaire
IX.1.1.3.3 Examen des dents
IX.1.1.3.4 Examen du parodonte marginal
IX.1.1.3.5 Examen parodonte profond
IX.1.1.3.6 Classification des maladies parodontales
IX.1.1.3.7 Examen des glandes salivaires
IX.1.1.4 Examen ophtalmologique
IX.1.1.5 Examen complet
IX.1.1.6 Examens complรฉmentaires
IX.1.1.7 Les critรจres diagnostiques de consensus amรฉricano-europรฉens du SGSP
IX.1.1.8 EVOLUTION ET PRONOSTIC
IX.1.1.9 Formes cliniques
X. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
X.1 Devant un syndrome sec
X.2 Devant une tumรฉfaction des glandes parotidiennes
XI. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
XII. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
XII.1 Buts
XII.2 Moyens
XII.3 Indications
DEUXIEME PARTIE RESULTATS
I. PATIENTS ET METHODES
I.1 Cadre de lโ€™รฉtude
I.2 Type dโ€™รฉtude
I.3 Critรจres dโ€™inclusion
I.4 Critรจres dโ€™exclusion
I.5 Mรฉthode
II. RESULTATS
II.1 ร‰pidรฉmiologies
II.1.1 Frรฉquence
II.1.2 Sexe
II.1.3 Age
II.1.4 Origine gรฉographique
II.1.5 Race
II.1.6 Conditions socio-รฉconomiques
II.1.7 Hรฉrรฉditรฉ
II.2 LES SIGNES CLINIQUES
II.2.1 Circonstance de dรฉcouverte
II.2.2 Manifestations extra glandulaires
II.3 LES MANIFESTATIONS DU SYNDROME SEC
II.3.1 Les manifestations bucco-dentaires
II.3.1.1 Evaluation de lโ€™รฉtat bucco-dentaire
II.3.1.1.1 Hygiรจne bucco-dentaire de la population
II.3.1.1.2 ร‰tat des dents
II.3.2 Les manifestations oculaires
II.3.3 Les manifestations digestives, ORL et cutanรฉes du syndrome sec
III. EVALUATION DE LA DOULEUR
III.1 La douleur bucco-dentaire
III.2 La douleur articulaire
IV. EVALUATION DE LA QUALITร‰ DE VIE
V. LE TRAITEMENT
I. AU PLAN ร‰PIDร‰MIOLOGIQUE
I.1 Frรฉquence
I.2 Sexe
I.3 Age
I.4 Origine socio-รฉconomique :
I.5 Hรฉrรฉditรฉ
II. AU PLAN CLINIQUE
II.1 Les manifestations bucco-dentaires au cours du SGS
II.1.1 Prรฉvalence des manifestations bucco-dentaires :
II.1.2 Les atteintes bucco-dentaires:
II.1.3 Autres atteintes du SGS:
II.1.4 Lโ€™atteinte parodontale:
III. EVALUATION DE LA DOULEUR
IV. ร‰VALUATION DE LA QUALITร‰ DE VIE
V. LA PRISE EN CHARGE
CONCLUSION
BLBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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