Balzac et sa conception littéraire
BIOGRAPHIE DE BALZAC
Vie familiale
Né le 20 mai 1799 à Tours, chef-lieu du département d’Indre-et- Loire, sur la Loire, à 225 km au Sud-ouest de Paris, d’une famille de petite bourgeoisie enrichie, Honoré Balzac (qui s’attribuera plus tard la particule « de ») connaîtra l’enfance typique des « enfants du siècle. » .
Parallèlement à la naissance de ses deux sœurs Laure et Laurence, en 1800 et 1802, et d’Henri François Balzac, fils adultérin de M. de Margonne, châtelain de Saché, Honoré fut mis en nourrice puis en pension et faisait des études peu brillantes au collège de Vendôme de 1807 à 1813, date à laquelle ses sœurs fréquentent l’institution des dames Vauquer à Tours. Ensuite en 1814, la famille Balzac s’installe à Paris où Honoré commence des études de droit et de littérature. Débutant ses études juridiques en 1816 pour être bachelier en droit en 1819, Balzac apprend rudement le métier chez différents notaires. Là se termine la liaison de Balzac avec sa famille après que ses parents quittent Paris l’année de la fin de ses études pour Villeparisis.
Nous allons désormais entrer dans la vie sociale et conjugale de Balzac dès qu’il s’était logé solitairement dans une mansarde, où il rédige une tragédie s’intitulant Cromwell.
Vie conjugale
Cromwell, la tragédie de Balzac a été mal accueillie par l’académicien auquel il la fait lire. Il se décide dorénavant à écrire des romans, publiés anonymement, parfois sous des noms d’emprunts ou pseudonymes, à partir de 1802. Durant cette année, il va commencer sa liaison avec Mme de Berny, qui eut une grande influence sur lui.
Grâce aux subsides de cette femme, Balzac se lance dans les affaires, fondant une maison d’édition et une entreprise de fonderies de caractères en 1825. Malheureusement, il échoue lamentablement dans ses affaires qui le plongent dans un cycle infernal de dettes de 60000 francs, dont il ne pourra jamais se libérer. Il retourne à la littérature. En 1828, il s’installe dans un appartement de la rue Cassini. Son propriétaire est un négociant de farines du nom de Marest. En mars 1829 était publié le premier roman signé Honoré de Balzac, Les Chouans et puis en décembre La Physiologie du mariage. En 1830, introduit par la duchesse d’Abrantès dans les salons à la mode, il pénètre également dans le cercle du grand patron de presse Emile de Girardin, participe à de nombreuses publications, et s’abandonne complètement à toutes les exubérances des mondanités parisiennes et aux griseries du succès. Parallèlement à ces événements, Balzac fit publier La Peau de Chagrin, « roman philosophique par M. de Balzac » .
Les correspondances
Après avoir fréquenté assidûment les salons, il reçoit la première lettre de sa correspondante, Mme Hanska, signée « L’Etrangère ». La comtesse Hanska est ukrainienne mais vivant en Russie. Balzac l’avait admirée et la rencontra pour la première fois en 1833, année durant laquelle il publia Le Médecin de Campagne et Eugénie Grandet.
Déclin
Vers la même époque, Balzac connaît une crise dont la nature est toujours sujette à discussion : peut-être pour plaire à la marquise dont il voulait faire sa maîtresse, il se convertit au parti légitimiste, Parti d’opposition en faveur des Bourbons. Balzac mène alors une vie débordante : la succession des voyages la multiplicité de ses fréquentations (toutes personnalités confondues notamment des maîtresses), le foisonnement des écrits qu’il a publiés entraînant de nombreux procès, épuisent toute une partie de son énergie. Malgré cela il commence à rédiger Le Père Goriot en septembre 1834 (qui paraîtra en librairie en mars 1835) et continue encore d’écrire à sa correspondante, le 26 octobre 1834. Il lui explique préalablement son entreprise d’une grande œuvre, La Comédie Humaine, regroupant les romans qu’il a publiés à partir des Chouans, premier roman paru sous la signature de Balzac .
En 1836, il encourt un nouveau désastre financier : la Chronique de Paris, journal qu’il avait racheté, et dont il est le directeur, est mise en liquidation judiciaire. Balzac tente d’échapper à ses créanciers en voyageant en Italie, particulièrement en Sardaigne, où il rêvait d’exploiter des mines d’argent ; en changeant de domicile parisien ( il quitte la rue Cassini pour s’installer à Sèvres), en se cachant sous de fausses identités, tandis que sa production se raréfie. En 1839, Balzac est élu président de la société des gens de lettres. Il échoue à l’Académie française. Il quitte le ruineux domaine des Jardies à Sèvres pour l’actuelle rue Raynouard à Paris un an plus tard. En 1841, il signa un contrat pour la publication de ses œuvres complètes sous le titre de la Comédie Humaine. En 1842, avec la publication de la Comédie Humaine, il apprit la mort du comte Hanska, l’époux de Mme Hanska et va désormais tout mettre en œuvre pour épouser l’étrangère.
La liaison « éphémère » et la fin précoce
Il se rend à Saint- Pétersbourg où il rencontre Eve Hanska désormais, après huit ans de séparation et lui écrit presque quotidiennement. Mais l’état de santé de Balzac empire et les voyages en Europe décrurent sa durée de vie. Parmi les voyages qu’il a effectués en compagne de sa maîtresse, il y avait eu les voyages en Allemagne, en Belgique, en Hollande et à Naples en 1844.
En 1846, il fit un long voyage en Italie. A la fin de l’année même, Balzac apprend que Mme Hanska a fait une fausse couche. Atterré par cette nouvelle, lui qui voulait tant avoir un fils de l’ « Etrangère », il est malheureux. Craignant que sa santé n’empire, Balzac résout de partir pour l’Ukraine avec Eve Hanska. Il y séjourne durant toute l’année 1849 chez sa maîtresse, pour l’épouser le 14 mars 1850. La même année, il revient à Paris en compagnie de sa femme, c’était un 20 mai. Son état de santé se détériore très rapidement et il meurt quelques semaines plus tard, le 18 août 1850, après avoir reçu la visite de Victor Hugo.
Balzac n’a pu achever de remplir les cadres immenses qu’il avait tracés pour sa Comédie Humaine. Il a pu terminer Modeste Mignon en 1844, la Cousine Bette en 1846 et le Cousin Pons en 1847, ses derniers chefs-d’œuvre. Il laisse inachevées les Paysans et les Employés.
Avec le recul du temps et à la lumière des études les plus récentes que la célébration de double centenaire de sa naissance et de sa mort a encore multipliées, Balzac apparaît, en plein romantisme, comme le précurseur et le fondateur du roman réaliste, dont le prestige, après un siècle de gloire, commence à peine à pâlir. Si certains romanciers contemporains, par un légitime désir de renouvellement, cherchent à s’évader de ses limites un peu étroites, une foule de lecteurs en France et à l’étranger, continue à se passionner pour la Comédie Humaine et salue Balzac comme l’un des plus grands génies de la littérature universelle.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Balzac et sa conception littéraire
Chapitre I : BIOGRAPHIE DE BALZAC
1/-Vie familiale
2/-Vie conjugale
3/-Les correspondances
4/-Déclin
5/-La liaison éphémère et la fin précoce
Chapitre II : LES PRINCIPAUX FONDEMENTS DE LA CONCEPTION LITTERAIRE BALZACIENNE
1/-Les influences scientifiques balzaciennes
a/-La théorie de Lamarck
b/-La théorie de Geoffroy Saint-Hilaire
c/-La théorie de Cuvier
d/-La théorie de Charles Darwin
2/-Le réalisme balzacien
a/-L’idée de classification des espèces sociales
b/-Typologie de la société
c/-La conception balzacienne
d/-Les types humains balzaciens
3/-La Comédie Humaine de Balzac
a/-La « Comédie Humaine » ou l’« illumination rétrospective »
b/-Le procédé du retour des personnages
3/-Le dandysme
a/-L’invention de Brummell
b/-Le passage au type : Barbey d’Aurevilly, Baudelaire ( le dandysme au XIXè.s)
c /-Crépuscule du dandysme
4/-Présentation du roman Le Père Goriot
a/-Une effroyable tragédie parisienne
b/-Le Père Goriot
c/-Un roman balzacien exemplaire
5/-La Société française du XIX ème siècle
DEUXIEME PARTIE : L’arrivisme dans le roman Le Père Goriot étudié à partir de l’approche sociologique goldmannienne
Chapitre I : Présentation des aspects fondamentaux de l’approche de Lucien Goldmann
1/ Lucien Goldmann
2/La conception goldmannienne
3/-Origine de l’approche sociologique goldmannienne
4/-L’approche de Lucien Goldmann
a/-La conscience réelle
b/La conscience possible
Chapitre II : APPLICATION DE L’APPROCHE SOCIOLOGIQUE GOLDMANNIENNE AU ROMAN LE PERE GORIOT ET MISE EN EVIDENCE DU THEME S’INTITULANT L’ARRIVISME
1/-Présentation des groupes sociaux
a/-Le groupe social d’origine
b/-Le deuxième groupe social
c/-Le troisième groupe social
2/-Les actants sociologiques
a/ -Définition des mots « arrivisme », « ambition » et « intérêt » et décèlement de passages illustratifs dans le roman Le Père Goriot
b/Détermination proprement dite des actants sociologiques dans le roman
b-1/ -Explication de la conception de Vautrin
b-2/-L’entretien ou le discours de Vautrin et ses contributions sur le sujet connaissant
b-3/-Le personnage de la vicomtesse de Beauséant
b-4/-L’évolution de Rastignac dans la société
b-5/-La réussite selon Rastignac
c/-Le Paris du Père Goriot
c-1/-Le Faubourg Saint-Germain
c-2/-La Chaussée d’Antin
TROISIEME PARTIE : L’arrivisme à travers le réalisme balzacien
Chapitre I : La notion de milieu, d’espèce, d’évolution
Les portraits
Chapitre II : Le réalisme balzacien
1/- A travers les métaphores et les comparaisons
2/-A travers les figures d’opposition
Les antithèses
Les contrastes
CONCLUSION