Bactéries responsables des vaginoses bactériennes

Bactéries responsables des vaginoses bactériennes 

Gardnerella vaginalis

Morphologie
Gardnerella vaginalis est un petit bacille de 1-1,5 µm de long sur 0,4 µm de large, immobile, non capsulé, non sporulé, de taille régulière et de Gram variable. Sur les frottis vaginaux colorés au Gram, les GV apparaissent sous forme de bacilles à Gram positif et/ou à Gram négatif (Cf. figure 2). Au microscope électronique, il se présente comme un bacille à Gram négatif mais la composition chimique de sa paroi le rapproche des bacilles à Gram positif [5, 29].

Différentes études ont suggéré la capacité de Gardnerella vaginalis à produire des biofilms sur l’épithélium vaginal ce qui augmenterait sa résistance à de nombreux stimuli négatifs. Les biofilms de Gardnerella vaginalis seraient capables de tolérer des concentrations plus élevées de certains antibiotiques, de survivre en présence de H2O2 et d’acide lactique qui sont des dérivés des substances des lactobacilles protégeant la flore vaginale. En résumé, la formation de biofilm confère à Gardnerella vaginalis un avantage de survie et constitue un élément important dans la pathogénie de la VB et pourrait être à l’origine des récidives observées dans la VB [12, 23].

Caractères culturaux 

Gardnerella vaginalis est aéro-anaérobie facultatif mais préférentiellement anaérobie. C’est une bactérie exigeante qui se cultive mieux dans une atmosphère enrichie en CO2. Sa croissance est difficile en milieu liquide mais meilleure quand celui-ci est additionné de 0,2% de gélose [5, 31]. En pratique, la culture se fait sur gélose chocolat supplémenté d’isovitalex. Sur ce milieu, les colonies de GV sont de petites tailles, bombées, luisantes et régulières.

Caractères biochimiques 

Les caractères biochimiques de GV sont difficiles à mettre en évidence. Cependant, cette bactérie est caractérisée par [31] :
– L’absence de catalase et d’oxydase
– La fermentation du glucose, du maltose mais pas du mannitol
– La présence de bêta galactosidase
– L’hydrolyse de l’hippurate et de l’amidon
– La présence d’une lipase.

Production d’enzymes
L’analyse de sécrétions vaginales contenant GV par chromatographie en phase gazeuse a révélé la présence de trois enzymes (composés aminés) [16] : la sialidase, la cadavérine et la putrescine. Selon différentes études, ces composés auraient un rôle dans les manifestations de la vaginose à Gardnerella vaginalis allant de la capacité de résistance de la bactérie, de sa survie et de la manifestation de la VB [33].

Ces amines sont capables de modifier l’écosystème vaginal au profit des bactéries incriminées dans la VB (modification du pH, adhérence aux cellules, etc.).
– La sialidase
La sialidase est une enzyme produite par tous les êtres vivants et appartient à la famille des Neuraminidases qui sont des enzymes capables d’hydrolyser des liaisons entre deux sucres [2]. La sialidase produite par les bactéries hydrolyse l’acide sialique présent sur le glycane terminal de nombreuses glycoprotéines présentes dans les sécrétions vaginales et à la surface des cellules muqueuses, y compris la muqueuse vaginale [14]. L’acide sialique libéré est utilisé par les agents pathogènes comme mécanisme d’adhérence aux surfaces cellulaires et inertes, comme source de nutrition et modifie également la barrière muqueuse normale et la réaction immunitaire [14]. La sialidase serait impliquée dans la virulence des vaginoses bactériennes à Gardnerella vaginalis. Il a été question d’infecter des cellules épithéliales cervicales (Héla) par Gardnerella vaginalis et ensuite d’inhiber l’enzyme sialidase par le Zamanavir qui est un inhibiteur de la sialidase. Cette étude a démontré que l’association cellulaire et l’invasion des cellules épithéliales ont été réduites de 50% [14]. Ces données montrent le rôle de la sialidase dans l’adhérence des Gardnerella vaginalis aux cellules épithéliales qui est l’une des caractéristiques essentielles dans le diagnostic de la VB.

– La cadavérine
De formule C5H14N2, la cadavérine est une diamine nauséabonde formée par la décarboxylation de la lysine. C’est un alcane alpha oméga-diamine comprenant un noyau pentane à chaîne droite avec des substituants amino en position 1 et 5. C’est une enzyme produite en petite quantité par les mammifères et serait partiellement responsable de l’odeur distincte de l’urine et du sperme [40]. La cadavérine a également été reconnue comme étant responsable de la mauvaise odeur vaginale observée au cours des vaginoses bactériennes à Gardnerella vaginalis [6]. L’anabolisme de la cadavérine est dépendant de la lysine car elle est obtenue par décarboxylation de cette dernière .

– La putrescine
De formule NH2(CH2)4NH2, elle est proche de la cadavérine et a les mêmes rôles que cette dernière dans l’étiologie de la VB. Elle est également incriminée dans la mauvaise odeur observée au cours des vaginoses bactériennes et est produite par décarboxylation de l’ornithine par l’ornithine décarboxylase.

Mobiluncus spp 

Morphologie

Les espèces du genre Mobiluncus sont des bacilles à Gram négatif ou à Gram positif (Gram variable) incurvés, aux extrémités effilées, se présentant parfois deux à deux donnant un aspect de papillon. Ils sont également non sporulés. Les Mobiluncus sont très mobiles par ciliature subpolaire et cette mobilité est visible à l’examen direct par un mouvement rapide des bactéries caractérisé de « vol de moucheron » [31, 38]. Le genre Mobiluncus comporte deux espèces : M. curtisii et M. mulieris. Deux sous espèces de M. curtisii ont été décrites, M. curtisii curtisii et M. curtisii holmesii [31].

Caractères culturaux 

Mobiluncus est une bactérie difficile à cultiver. Il existe cependant des milieux préconisés riches en base gélosée :
– Gélose pour Brucella (Brucella Agar) supplémentée ou non de 5% d’érythrocytes de mouton
– Gélose Columbia additionnée de 5% de sang ou 2,5% de sérum de mouton ou de cheval Ces milieux peuvent être rendus sélectifs en ajoutant 15µg/ml d’acide nalidixique ou 10µg/ml de colistine .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LA LITTERATURE
I. Physiopathologie des infections vaginales
I.1. Description de l’écosystème vaginal
I.1.1. Composition de l’écosystème vaginal
I.1.2. Mécanismes de contrôle de la flore vaginale
I.1.3. Perturbations de la flore vaginale
I.2. Les différentes infections vaginales
I.2.1. Les vaginites à Trichomonas vaginalis
I.2.2. Les candidoses vaginales
I.2.3. Les vaginoses bactériennes
I.2.3.1. Epidémiologie
II. Bactéries responsables des vaginoses bactériennes
II.1. Gardnerella vaginalis
II.1.1. Morphologie
II.1.2. Caractères culturaux
II.1.3. Caractères biochimiques
II.1.4. Production d’enzymes
II.2. Mobiluncus spp
II.2.1. Morphologie
II.2.2. Caractères culturaux
II.2.3. Caractères biochimiques
II.3 Diagnostic des vaginoses bactériennes au laboratoire
II.3.1. Prélèvement
II.3.2. Examen à l’état frais
II.3.3. Examen après coloration de Gram
II.3.4. Autres tests
II.4. Traitement de la vaginose bactérienne
II.4.1. Le métronidazole
II.4.2. La clindamycine
III. Evaluation des performances d’un test
III.1. Performances intrinsèques : sensibilité et spécificité
III.2. Performances extrinsèques : valeurs prédictives positives et négatives
III.3. Le coefficient Kappa
DEUXIEME PARTIE: TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. Objectifs de l’étude
II Cadre de l’étude
III. Matériels et méthodes
III.1. Matériels
III.2. Méthodologie
III.2.1. Population d’étude
III.2.2. Recueil du prélèvement exocol
III.2.3. Typage de la flore par détermination du score de Nugent
III.2.4. Détection de la sialidase avec le kit BV Pro
III.3. Analyse des données
IV. Résultats
V. Discussion
Conclusion
Références bibliographiques

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