BACTERIES ANAEROBIES CARACTERISTIQUES DE LA VAGINOSE B BACTERIENNE

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ETIOLOGIE

Gardnerella vaginalis

Gardnerella vaginalis est responsable d’une vaginite frรฉquente dont l’รฉlรฉment caractรฉristique est la mauvaise odeur (poisson pourri). Ce germe est pour certains un hรดte normal de la flore vaginale car isolรฉ chez prรจs de 10 % des patientes. Pour รชtre pathogรจne il doit รชtre associรฉ ร  diffรฉrents germes anaรฉrobies. En fait c’est la dรฉcarboxylation par les germes anaรฉrobies des acides aminรฉs รฉlaborรฉs par le Gardnerella qui est responsable de cette odeur caractรฉristique. ร€ l’รฉtat de sels non volatils in vivo, ces amines peuvent รชtre libรฉrรฉes lors de l’alcalinisation du vagin, en particulier suite ร  un rapport ou en fin de rรจgles (CNGOF, 2010-2011).

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES

G. vaginalis est un bacille dโ€™apparence granuleuse. G. vaginalis est un petit bacille immobile, non capsulรฉ, non sporulรฉ, et de taille rรฉguliรจre (Tamboura, 2004). Il a un Gram variable (Catlin, 1992). La paroi de cette bactรฉrie prรฉsente des similitudes avec celle des bactรฉries gram positif mais la coloration nous donne un gram variable ou nรฉgatif (Bouchra, 2018). Elle est immobile, aรฉro-anaรฉrobe facultatif, dรฉpourvue de catalase et dโ€™oxydase et ร  mรฉtabolisme fermentatif (Richoz, 2009). Cette bactรฉrie pousse mal en milieu liquide et est difficile ร  cultiver aprรจs repiquage. En gรฉnรฉral, elle apparaรฎt aprรจs 48 heures sur gรฉlose Columbia au sang de mouton, incubรฉe dans une atmosphรจre humide et enrichie en CO2. Les bactรฉries se prรฉsentent comme de trรจs petites colonies rondes, opaques, lisses et sans hรฉmolyse. Par contre, on peut voir une hรฉmolyse de type bรชta sur les gรฉloses ร  Gardnerella, faites avec du sang de lapin ou humain. (Richoz, 2009)

HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE

G. vaginalis a pour habitat le vagin de la femme ; 20 ร  40% des femmes sont des porteuses saines. Alors que lโ€™infection se transmet principalement par voie sexuelle, dans de rares cas, elle peut se trouver chez des femmes vierges. Comme la plupart des bactรฉries commensales du vagin, elle peut prolifรฉrer abondamment et รชtre ร  l’origine de vaginose bactรฉrienne, en association le plus souvent avec des bactรฉries anaรฉrobies strictes (Tamboura, 2004). G. vaginalis peut provoquer รฉgalement des urรฉtrites, des cystites, des balanoposthites, prostatites, des endomรฉtrites et des atteintes nรฉonatales (Tamboura, 2004). Ces infections sont beaucoup plus prรฉsentes chez la femme que chez lโ€™homme. On peut aussi observer quelques fois des endomรฉtrites et des bactรฉriรฉmies chez la femme lors de la dรฉlivrance. Dans de rare cas, il y a une atteinte nรฉonatale (Richoz, 2009).

BACTERIES ANAEROBIES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE LA VAGINOSE BACTERIENNE

Les bactรฉries anaรฉrobies font partie de la flore normale. En cas de vaginose bactรฉrienne, on observe une forte augmentation de leur nombre. Elles interviennent donc sans aucun doute dans la physiopathologie de la vaginose bactรฉrienne mais le mรฉcanisme exact nโ€™est pas encore cernรฉ. La prolifรฉration bactรฉrienne concerne plusieurs espรจces de bactรฉries anaรฉrobies ; aucune vaginose nโ€™est due ร  une seule bactรฉrie anaรฉrobie spรฉcifique (Loizeau, 2012). Les plus frรฉquentes sont des bacilles ร  Gram nรฉgatif, Bactรฉroides, Prevotella et Porphyromonas, des cocci ร  Gram positif, Peptostreptococcus et des bacilles mobiles incurvรฉs, Mobiluncus (Sebtani, 2008) ainsi que des cocci ร  Gram nรฉgatif du genre Veillonella (Loizeau, 2012). Ces bactรฉries sont responsables dโ€™une partie des symptรดmes prรฉsentent en cas de vaginose, notamment lโ€™hyper desquamation de la muqueuse et de la mauvaise odeur รฉmanant des sรฉcrรฉtions (Loizeau, 2012). Il est aujourd’hui admis que ces espรจces anaรฉrobies vont interagir avec G.vaginalis pour maintenir l’รฉcosystรจme au cours de la vaginose bactรฉrienne (Sebtani, 2008). Certaines espรจces ont รฉtรฉ particuliรจrement incriminรฉes dans la pathogenรจse de la vaginose. C’est le cas de Atopobium vaginae et de Mobiluncus (Sebtani, 2008).
Le diagnostic de vaginose bactรฉrienne ne nรฉcessite pas lโ€™identification prรฉcise de toutes ces bactรฉries comme il repose sur la prรฉsence dโ€™un envahissement microbien massif. Les diffรฉrentes bactรฉries anaรฉrobies se distinguent alors par la prรฉsence ou non de catalase, la fermentation des glucides, les caractรฉristiques enzymatiques etc. (Loizeau, 2012).

Mobiluncus spp

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES

Mobiluncus a รฉtรฉ observรฉ dรจs 1933 par Curtis qui a dรฉcrit un bacille incurvรฉ extrรชmement mobile, qu’il rend responsable des leucorrhรฉes observรฉes dans les vaginites. En 1980, Durieux et Dublanchet isolent le germe incurvรฉ dรฉcrit, รฉtudiรฉ ultรฉrieurement par Thomasson. Spiegel et Roberts, en 1984, caractรฉrisent ces micro-organismes qu’ils nomment Mobiluncus et y dรฉfinissent deux espรจces : Mobiluncus mullieris, bacille incurvรฉ gram positif faible et un bacille plus petit et fin Mobiluncus curtisii (Sebtani, 2008). Mobiluncus est un bacille incurvรฉ mobile ร  Gram variable, anaรฉrobie (Sahuquillo-Arcea et al., 2008). Les exigences mรฉtaboliques de cette bactรฉrie requiรจrent l’utilisation des milieux enrichis de sang frais ou cuit et/ou de sรฉrum de bovidรฉ. Mobiluncus poussent lentement en milieu solide et les colonies ne commencent ร  se distinguer qu’aprรจs cinq ร  six jours d’incubation entre 35ยฐC et 42ยฐC. Les colonies sont rondes, convexes, translucides, lisses et brillantes ; elles mesurent 0,5 ร  1 mm aprรจs cinq jours d’incubation en anaรฉrobiose. C’est une bactรฉrie oxydase et catalase nรฉgative, indole nรฉgatif, les cultures produisent de l’acide succinique et acรฉtique avec ou sans production d’acide lactique (Sebtani, 2008). Ces bacilles ne sont observรฉs que trรจs rarement (infรฉrieure ร  5%) dans la flore normale, et avec une frรฉquence variable mais toujours supรฉrieure au cours de la vaginose bactรฉrienne (Sebtani, 2008).

HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE

L’habitat naturel de Mobiluncus spp est la cavitรฉ vaginale de la femme. Ces deux espรจces, M curlisii et M. mulieris, sont retrouvรฉs dans 14 ร  96 % des vaginoses bactรฉriennes. Elles ne sont jamais isolรฉes chez les femmes asymptomatiques (Tamboura, 2004).
Germe isolรฉ en 1999 ร  partir de sรฉcrรฉtions vaginales d’une femme ยซย saineย ยป. Elle est classรฉe comme une nouvelle espรจce dans le genre Atopobium qui est crรฉรฉ en 1992 suite ร  la rรฉvision du genre Lactobacillus. C’est une bactรฉrie anaรฉrobie stricte, coccobacillaire, Gram positif, immobile, ne forme pas d’endospores, produisant principalement de l’acide lactique lors de la fermentation des sucres, difficile ร  identifier par les galeries biochimiques disponibles (Sebtani, 2008). La culture de A. vaginae, germe fastidieux, est onรฉreuse, peu performante. A. vaginae est rรฉsistant au mรฉtronidazole, l’antibiotique couramment utilisรฉ pour le traitement de la vaginose bactรฉrienne. Quelques รฉchecs thรฉrapeutiques pourraient รชtre expliquรฉs par la prรฉsence de ce germe. L’application de la PCR 16S ADNr sur des sรฉcrรฉtions vaginales a contribuรฉ ร  mettre en รฉvidence l’association de cette espรจce ร  la vaginose : Chez les femmes atteintes, on a retrouvรฉ l’ADN de A. vaginae ร  45-70%, chez les femmes saines ร  0-8% (Sebtani, 2008).

MYCOPLASMES GENITAUX

Le nom commun de mycoplasme dรฉsigne les microorganismes qui se distinguent des autres bactรฉries par leurs dimensions minuscules et lโ€™absence de paroi (Djigma, 2009).
Les mycoplasmes sont ubiquitaires et sont les plus petits organismes (0,2 ฮผm de diamรจtre) capables de se multiplier en dehors dโ€™une cellule vivante (Demol, 2018).
Les mycoplasmes sont des bactรฉries fragiles sans paroi, ce qui explique quโ€™ils sont insensibles aux รŸ-lactamines et quโ€™ils ne peuvent รชtre colorรฉs par le Gram (Hodille, 2016). Il existe seize espรจces (Demol, 2018) chez lโ€™homme mais trois seulement sont mises en รฉvidence dans le tractus uro-gรฉnital comme รฉtant pathogรจnes : Mycoplasma hominis, Mycoplasma genitalium et Ureaplasma spp (Judlin, 2003), (regroupant deux biovars : UU et Ureaplasma parvum, ce dernier possรฉdant un gรฉnome un peu plus petit quโ€™UU) (Demol, 2018).
Ils ont comme habitat les muqueuses colonisant le tractus gรฉnital de patients nโ€™ayant jamais eu de relations sexuelles (Hodille, 2016).
M. hominis est prรฉsent en petite quantitรฉ dans la flore normale chez 10% ร  30% des femmes (Sebtani, 2008). Il colonise les voies gรฉnitales et relรจve de la flore commensale. Il apparaรฎt ร  la naissance ou peu aprรจs, mais souvent de faรงon transitoire, et tend ร  disparaรฎtre vers les deux ans de lโ€™enfant. Il est nรฉanmoins possible de le retrouver chez prรจs de 17% des jeunes filles prรฉ pubรจres. Il est possible de le voir rรฉapparaรฎtre au niveau du tractus gรฉnital infรฉrieur chez lโ€™adolescent, en fonction des contacts sexuels et du nombre de partenaires (Demol, 2018).
M. genitalium est un pathogรจne de la flore gรฉnitale, cโ€™est le deuxiรจme agent responsable dโ€™urรฉtrite non gonococcique (UNG), aprรจs Chlamydia trachomatis. Il est responsable de 15 ร  25 % des UNG (Demol, 2018).
UU serait encore prรฉsent chez 20% des jeunes filles avant la pubertรฉ. Pendant la vie sexuelle active, son portage varie lui aussi en fonction du nombre de partenaires sexuels. Il est retrouvรฉ au niveau du vagin chez 40 ร  80% des femmes asymptomatiques (Demol, 2018).
UU sont potentiellement sexuellement transmissibles mais ne sont pas ร  lโ€™origine dโ€™infections classรฉes comme infections sexuellement transmissibles (IST) (Biomnis, 2013).
Il peut รชtre transmis sexuellement de muqueuse gรฉnitale ร  muqueuse gรฉnitale, mais รฉgalement par voies rectale et orale, mรชme sโ€™il est moins prรฉsent au niveau de lโ€™oropharynx (Jensen et al., 2016). Il peut รฉgalement se retrouver au niveau de lโ€™arbre respiratoire des nouveau-nรฉs mais la transmission de la mรจre ร  lโ€™enfant nโ€™est pas systรฉmatiquement รฉtudiรฉe (Jensen et al., 2016).

AUTRES MICROORGANISMES

Certains microorganismes peuvent รชtre associรฉs ร  la vaginose bactรฉrienne. Ces germes appartiennent ร  la flore endogรจne intestinale. Il s’agit le plus souvent d’entรฉrobactรฉries, de staphylocoques, et de streptocoques. Toutefois, la recherche de ces germes doit รชtre systรฉmatiquement entreprise sous peine d’รชtre incomplet et donc d’appliquer une thรฉrapeutique inadaptรฉe. L’isolement d’un ou plusieurs germes pathogรจnes en quantitรฉ abondante doit รชtre considรฉrรฉ et interprรฉtรฉ en fonction de la clinique (Tamboura, 2004).

FACTEURS FAVORISANT

Plusieurs facteurs peuvent รชtre ร  lโ€™origine de la vaginose bactรฉrienne. Les douches vaginales, l’emploi de produits d’hygiรจne fรฉminine (tels que les bombes et les serviettes vaginales) et les bains moussantsย peuvent provoquer la VB. Lโ€™altรฉration du systรจme immunitaire (SIDA). Bien que la VB ne soit pas une MST, il est possible que les rapports sexuels sans prรฉservatif lโ€™occasionnent ou l’aggrave ร  cause de l’effet du sperme sur les bactรฉries se trouvant dans le vagin (Labaune-Kiss, 2011). Le sperme basique modifiant le pH serait ร  lโ€™origine du dรฉsรฉquilibre de la flore (Labaune-Kiss, 2011). Il semble que la prรฉsence d’une MST accroรฎt le risque de VB (Boukhechba, 2010).

CRITERES DIAGNOSTIC ET MANIFESTATIONS CLINIQUES

Le diagnostic de VB est gรฉnรฉralement clinique. Ce diagnostic clinique est basรฉ sur la mรฉthode dโ€™Amsel (Livengood, 2009). Celle-ci est fondรฉe sur la prรฉsence de 3 sur 4 critรจres suivants :
1. pH vaginal > 4,5 ;
2. sรฉcrรฉtions vaginales grisรขtres, homogรจnes et adhรฉrentes ร  la paroi vaginale ;
3. odeur vaginale caractรฉristique de poisson avariรฉ aprรจs mise en contact des pertes vaginales avec quelques gouttes de potasse 10% (sniff test) ;
4. prรฉsence de clue-cells ร  lโ€™examen microscopique des sรฉcrรฉtions vaginales ร  lโ€™รฉtat frais. Ces clue-cells sont des cellules de lโ€™exo col tapissรฉes de bacilles Gram nรฉgatif (Menard, 2012).
Un examen bactรฉriologique peut venir confirmer le diagnostic. Il sโ€™agit de lโ€™รฉtablissement dโ€™un score de Nugent basรฉ sur une รฉvaluation semi quantitative de 3 morphotypes bactรฉriens (Gardnerella vaginalis, Lactobacillus spp et Mobiluncus spp) en se fondant sur lโ€™examen au microscope des sรฉcrรฉtions vaginales aprรจs coloration de Gram (Livengood, 2009).

TRAITEMENT DES VAGINOSES BACTERIENNES

Le traitement a pour but principal la suppression des symptรดmes et des signes de l’infection, il repose sur le mรฉtronidazole, la clindamycine ou la secnidazole (Sebtani, 2008). Le mรฉtronidazole par voie orale est le traitement de choix pour les femmes qui ne sont pas enceintes. Cependant, il peut avoir des effets secondaires pour lโ€™organisme. Les mรฉdecins prรฉfรจrent donc administrer aux femmes enceintes le mรฉtronidazole sous forme de gel vaginal ou de crรจme vaginale (insรฉrรฉ(e) dans le vagin ร  lโ€™aide dโ€™un applicateur). Les femmes qui utilisent une crรจme ร  base de clindamycine ne peuvent pas utiliser de produits en latex (prรฉservatifs ou diaphragmes) comme mรฉthode contraceptive, car le mรฉdicament altรจre le latex. En gรฉnรฉral, la vaginose bactรฉrienne disparaรฎt en quelques jours, mais rรฉapparaรฎt frรฉquemment. En cas de rechutes frรฉquentes, les travaux de Oluwatosin, (2018) recommandent des traitements spรฉcifiques qui font recours ร  des prises d’antibiotiques sur une pรฉriode prolongรฉe.

MATERIEL ET METHODE

CADRE Dโ€™ETUDE

Cette รฉtude a รฉtรฉ rรฉalisรฉe au Laboratoire du Centre Hospitalier Rรฉgional El Hadji Ibrahima Niass (CHREIN) de Kaolack.

PRESENTATION DU LABORATOIRE

Le Laboratoire dโ€™analyses mรฉdicales (LAM) rempli auprรจs des services dโ€™hospitalisation et de consultation de CHREIN, une fonction dans le diagnostic Biologique et le suivi de lโ€™efficacitรฉ des traitement indispensables en matiรจre de Bactรฉriologie, Parasitologie, Immunologie, Hรฉmatologie et Biochimie. Le LAM assure un certain nombre dโ€™examens et de contrรดles permettant de dรฉceler des affections courantes telles que les vaginoses bactรฉriennes, les mycoses gรฉnitales etc. Le LAM dispose dโ€™une unitรฉ de prรฉlรจvement oรน on effectue des prรฉlรจvements sanguins, gรฉnitaux, de gorges, et des recueils de selles et dโ€™urines.

ORGANISATION DU TRAVAIL TECHNIQUE

Le LAM fonctionne 24H /24 et 7jours/7. Le service est assurรฉ pour la routine et les urgences. Du Lundi au Vendredi de 08h ร  11h, se font lโ€™enregistrement des bulletins, les prรฉlรจvements, lโ€™enregistrement des feuilles de paillasse, le traitement des urgences. Une permanence de 14h30 ร  17h et une garde de 17h au lendemain ร  08h sont assurรฉes chaque jour pour les urgences. Pour les samedis, dimanches et jours fรฉriรฉs, un technicien assure la permanence de 08h ร  17h et un autre prend la garde de 17h au lendemain ร  08h. Les analyses sont rรฉparties sur trois postes de travail : biochimie, immuno – hรฉmatologie et microbiologie.

TYPE ET PERIODE Dโ€™ETUDE

Il sโ€™agit dโ€™une รฉtude rรฉtrospective chez des patientes se prรฉsentant pour un prรฉlรจvement vaginal sur une pรฉriode allant de Janvier 2017 ร  Dรฉcembre 2018.

POPULATION Dโ€™ETUDE

Lโ€™รฉtude porte sur toutes les femmes qui se sont prรฉsentรฉes au laboratoire pour un prรฉlรจvement vaginal de Janvier 2017 ร  Dรฉcembre 2018 et ayant respectรฉ les conditions requises (pas de rapports sexuels dรจs la veille du prรฉlรจvement, pas de toilette intime la veille du prรฉlรจvement, etc.). Ces femmes se prรฉsentent soit sur prescription, soit pour un bilan dโ€™infertilitรฉ, soit par suspicion dโ€™une infection gรฉnitale. Lโ€™รฉtude a portรฉ sur 614 patientes รขgรฉes entre 10 et 98 ans.
Parmi ces 614, 55 sont non inclues dans l’รฉtude ร  cause dโ€™un mauvais remplissage de leur bulletin ou de prรฉlรจvement non traitรฉ.

MATERIEL

๏ถ Dans la salle de prรฉlรจvement, on trouve une table dโ€™examen gynรฉcologique, une lampe de Wood, des spรฉculums stรฉriles ร  usage unique, des รฉcouvillons stรฉriles, des gants dโ€™examens, des lames pour frottis, de lโ€™eau physiologique (Figure 4).
๏ถ Dans la salle de traitement des prรฉlรจvements gรฉnitaux, nous trouvons une paillasse รฉquipรฉe dโ€™un bec Bunsen, des lames porte-objet et des lamelles couvre-objet, des pipettes et une anse bactรฉriologique. Nous y trouvons รฉgalement un kit de coloration de Gram, un microscope optique et une รฉtuve dโ€™incubation des cultures.

PRELEVEMENT

CONDITIONS

Le prรฉlรจvement vaginal se fait dans le laboratoire du Lundi au Mercredi ร  partir de 08h avec certaines conditions requises :
Pas de rapports sexuels dรจs la veille du prรฉlรจvement ; pas de toilette intime le matin ; รชtre en dehors de la pรฉriode des menstrues. En cas de traitement antifongique ou antibiotique, une fenรชtre thรฉrapeutique de 72heures est requise, pas de traitement local (ovules gynรฉcologiques).

INTERROGATOIRE

Il sโ€™effectue dans la salle de prรฉlรจvement et consiste ร  renseigner les informations cliniques de la patiente. Celle-ci aura ร  en fournir quelques informations personnelles (origine, nombre de grossesses, dโ€™avortement, dโ€™enfants, etc.). (Voir fiche en annexe a).

TECHNIQUE DE PRELEVEMENT ET EXAMEN MACROSCOPIQUE

La patiente est allongรฉe, de prรฉfรฉrence sur une table gynรฉcologique et plie les genoux en รฉcartant les cuisses. Avant dโ€™introduire le spรฉculum, la vulve a รฉtรฉ nettoyรฉe avec de la Bรฉtadine puis introduite verticalement, dรฉlicatement et en position fermรฉe dans le vagin en prenant appui sur le bas de la fourchette. Lorsqu’il est introduit, le spรฉculum a รฉtรฉ dรฉlicatement retournรฉ afin de le mettre en position horizontale et pressรฉ lรฉgรจrement avec la main pour รฉcarter les parois afin de chercher le col de l’utรฉrus. Lorsquโ€™ il est repรฉrรฉ, nous commenรงons ร  visser doucement afin d’รฉcarter les mors, et cessons de visser avant la pleine ouverture. Avec le premier รฉcouvillon, un prรฉlรจvement a รฉtรฉ effectuรฉ autour du col en raclant la pรฉriphรฉrie pour typer la flore et pour ensemencer les milieux de culture.
Avec le deuxiรจme รฉcouvillon, un prรฉlรจvement dรฉlicat a รฉtรฉ effectuรฉ sur le col lui-mรชme (gonocoques, chlamydiae) en appuyant fermement l’รฉcouvillon sur l’orifice et en lui imprimant un mouvement rotatif. Du mucus sur l’orifice (phรฉnomรจne physiologique) est enlevรฉ, s’il y en a, grรขce ร  une gaze stรฉrile montรฉe sur une pince avant de prรฉlever. L’aspect du col est dรฉcrit pour le compte-rendu final de l’examen.
Les รฉcouvillons sont ensuite replacรฉs dans leur รฉtui sans toucher l’ouverture. Le spรฉculum est ensuite retirรฉ en commenรงant par le dรฉvisser un peu puis en le tirant tout en effectuant un quart de tour pour le remettre en position verticale puis placรฉ dans un bac contenant de lโ€™eau de javel diluรฉe. Lโ€™odeur des pertes est ainsi apprรฉciรฉe. Aprรจs lโ€™avoir retirรฉ, nous รฉtalons lโ€™รฉcouvillon sur lame en vue dโ€™une coloration de Gram qui permet en rรฉalitรฉ dโ€™estimer lโ€™รฉquilibre de la flore vaginale de la patiente. Cet รฉcouvillon est ensuite dรฉchargรฉ dans 0.5 ร  1ml de sรฉrum physiologique (NaCl ร  0.9%) dans un tube stรฉrile en lโ€™agitant vigoureusement et en lโ€™essorant sur les parois du tube puis le jeter. Cette suspension sert dโ€™รฉtat frais et dโ€™ensemencement pour les milieux adรฉquats. Le tube et la lame ainsi identifiรฉs par le numรฉro de la patiente sont acheminรฉs au laboratoire.
NB : Pour les femmes enceintes, le prรฉlรจvement se fait seulement au niveau de lโ€™exocol. Pour les femmes vierges, le speculum n’est pas utilisรฉ. Le prรฉlรจvement se fait au niveau vulvaire.

EXAMEN MACROSCOPIQUE

Il se fait lors du prรฉlรจvement et renseigne sur lโ€™aspect du col et du vagin (enflammรฉ, normal, etc.), la couleur des pertes (blanches, striรฉes de sang, etc.), lโ€™odeur des pertes (fรฉtides, inodores, etc.).

EXAMEN MICROSCOPIQUE

ETAT FRAIS

Lโ€™examen direct ร  lโ€™รฉtat frais consiste ร  prรฉlever une goutte de culture liquide (ร  la pipette Pasteur ou ร  l’anse de platine) et ร  la dรฉposer sur une lame propre quโ€™on recouvre par la suite avec une lamelle. La lecture se fait au microscope optique ร  lโ€™objectif 10 puis ร  lโ€™objectif 40. Cet examen permet de rechercher dโ€™รฉventuels parasites, levures et filaments mycรฉliens et de dรฉterminer la quantitรฉ leucocytaire, dโ€™hรฉmaties et de cellules รฉpithรฉliales.

COLORATION GRAM

Elle consiste ร  rรฉaliser un frottis ร  partir du prรฉlรจvement dโ€™exo col. Pour ce faire, le prรฉlรจvement a รฉtรฉ รฉtalรฉ sur une lame puis fixรฉ au feu. La lame a รฉtรฉ par la suite recouverte par du violet de gentiane pendant 1minute puis rincรฉe avec de lโ€™eau. La lame a รฉtรฉ ensuite recouverte dโ€™une solution de lugol environ 30secondes puis rincรฉe avec de lโ€™eau. Sโ€™en suit la dรฉcoloration ร  lโ€™alcool puis rinรงage ร  nouveau avec de lโ€™eau. Aprรจs cela, la lame a รฉtรฉ recouverte de fuschine durant 1minute, rincรฉe avec de lโ€™eau puis sรฉchรฉe ร  lโ€™air libre.
Lโ€™observation ร  lโ€™objectif x100 avec une goutte dโ€™huile ร  immersion a permis de distinguer quatre types de flores :
Type I : Constituรฉ exclusivement de bacilles de Doderlin,
Type II : Prรฉdominance de bacilles de Doderlin,
Type III : Prรฉsence de bacilles de Doderlin mais prรฉdominance dโ€™autres germes,
Type IV ; Absence totale de bacilles de Doderlin et prรฉsence exclusive dโ€™une flore mono ou poly microbienne.

CULTURE

La mise en culture des prรฉlรจvements vaginaux permet d’apprรฉcier l’ensemble de la flore endogรจne et exogรจne. La multiplicitรฉ des espรจces bactรฉriennes recherchรฉes entraรฎne la pluralitรฉ des modes de croissance et la variรฉtรฉ des milieux de culture. Ces milieux peuvent รชtre liquides ou solides, enrichis et sรฉlectifs, au sang frais et au sang cuit ou ร  la bile de bล“uf. Lโ€™intรฉrรชt de cette culture est de dรฉterminer la sensibilitรฉ et la rรฉsistance des germes lors de lโ€™antibiogramme. Les prรฉlรจvements se font sรฉparรฉment dans l’endocol et dans le vagin pour le diagnostic des vaginoses bactรฉriennes. Cependant, les rรฉsultats des cultures ne sont pas significatifs de la vaginose bactรฉrienne.

CHOIX DES MILIEUX

– Gรฉlose Gardnerella ou gรฉlose sรฉlective au sang humain pour lโ€™isolement sรฉlectif de Gardnerella vaginalis. La gรฉlose Gardnerella est un milieu d’isolement sรฉlectif destinรฉ ร  la mise en รฉvidence de G. vaginalis ร  partir de prรฉlรจvements gรฉnitaux. La prรฉsence de sang humain facilite la croissance de lโ€™espรจce recherchรฉe et permet lโ€™obtention dโ€™une hรฉmolyse รŸ autour des colonies. Les antibiotiques prรฉsents dans le milieu inhibent la plupart des contaminants Gram (-) ainsi que les levures.
– Milieux liquides sรฉlectifs des mycoplasmes ร  base dโ€™urรฉe et dโ€™arginine (U. urealiticum, M. hominis)
– Gรฉlose Schaedler + 5% de sang de mouton : La gรฉlose Schaedler + 5 % de sang de mouton est un milieu d’isolement destinรฉ plus particuliรจrement ร  la recherche des bactรฉries anaรฉrobies strictes et facultatives. La prรฉsence de facteurs de croissance tels que lโ€™extrait de levure, lโ€™hรฉmine et la vitamine K3 ainsi que lโ€™addition de sang de mouton, permettent la croissance des espรจces les plus exigeantes. La prรฉsence dโ€™un rรฉducteur (L-cystine) et de glucose ร  forte concentration favorisent le dรฉveloppement des espรจces anaรฉrobies.

ENSEMENCEMENT

Lโ€™ensemencement se fait sous flamme en stries ร  lโ€™aide dโ€™un รฉcouvillon. La date dโ€™ensemencement ainsi que le numรฉro dโ€™identification de la patiente sont ainsi indiquรฉes.

ANALYSE DES DONNEES

Les donnรฉes recueillies telles que lโ€™รขge, le statut matrimonial, le type de flore, les signes cliniques, la nature de lโ€™espรจce et les reprรฉsentations graphiques ont รฉtรฉ saisies ร  lโ€™aide du tableur Excel 2013. Certains paramรจtres tels que la gestitรฉ, la paritรฉ, la date des derniรจres rรจgles nโ€™ont pas รฉtรฉ pris en compte dans lโ€™analyse ร  cause dโ€™un mauvais remplissage des fiches de renseignement et du registre dโ€™enregistrement. La prรฉvalence de la maladie a รฉtรฉ calculรฉe en appliquant la formule : Nombre de patientes atteintes de vaginose sur le nombre total de patientes que lโ€™on multiplie par cent. Les rรฉsultats obtenus sont rรฉpartis selon diffรฉrents critรจres tels que lโ€™รขge (qui est rรฉparti selon des tranches ร  intervalle de 10 ans), la situation matrimoniale, le type de flore, la pรฉriode dโ€™infection, les espรจces en cause, les signes cliniques. Les variables qualitatives sont exprimรฉes sous forme de pourcentage. Lโ€™รขge moyen et lโ€™intervalle de confiance sont calculรฉs grรขce au logiciel Epi info. 7.1.2.0. Pour vรฉrifier si la diffรฉrence de prรฉvalence est significative entre deux groupes nous avons calculรฉ la valeur de P ร  partir du test exact de Fisher grรขce au logiciel R.3.1.5. Nous avons eu des donnรฉes non paramรฉtriques (qui ne respectent pas la loi normale), ce qui justifie le choix du test de Fisher. Pour dรฉterminer sโ€™il y a une relation entre la maladie et un facteur, un test de rรฉgression logistique multiple a รฉtรฉ fait. Les Odds ratio (OR) obtenus nous ont permis de dรฉterminer les facteurs ร  risques et les facteurs protecteurs. Lโ€™intervalle de confiance pour toutes les donnรฉes est de 95% soit un seuil de significativitรฉ ฮฑ de 5%.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES VAGINOSES BACTERIENNES
I.1. DEFINITION
I.2. HISTORIQUE
I.3. EPIDEMIOLOGIE
I.4. ETIOLOGIE
I.4.1. Gardnerella vaginalis
I.4.1.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
I.4.1.2. HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE
I.4.2. BACTERIES ANAEROBIES CARACTERISTIQUES DE LA VAGINOSE B BACTERIENNE
I.4.2.1. Mobiluncus spp
I.4.2.1.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
I.4.2.1.2. HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE
I.4.2.2. Atopobium vaginae
I.4.3. MYCOPLASMES GENITAUX
I.4.4. AUTRES MICRO-ORGANISMES
I.5. LES FACTEURS FAVORISANT
I.6. LES CRITERES DIAGNOSTICS ET MANIFESTATIONS CLINIQUES
I.7. TRAITEMENT DES VAGINOSES BACTERIENNES
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. CADRE Dโ€™ETUDE
II.1.1. PRESENTATION DU LABORATOIRE
II.1.2. ORGANISATION DU TRAVAIL TECHNIQUE
II.2. TYPE ET PERIODE Dโ€™ETUDE
II.3. POPULATION Dโ€™ETUDE
II.4. MATERIEL
II.5. PRELEVEMENT
II.5.1.CONDITIONS
II.5.2. INTERROGATOIRE
II.5.3. TECHNIQUE DE PRELEVEMENT
II.5.4. EXAMEN MACROSCOPIQUE
II.6. EXAMEN MICROSCOPIQUE
II.6.1. ETAT FRAIS
II.6.2.COLORATION RAM
II.7. CULTURE
II.7.1. CHOIX DES MILIEUX
II.7.2. ENSEMENCEMENT
II.8. ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. REPARTITION DES ESPECES DANS LA VAGINOSE BACTERIENNE
III.1.2. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON Lโ€™AGEโ€ฆ..
III.1.3. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LA SITUATION MATRIMONIALE
III.1.4. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LE TYPE DE FLORE
III.1.5. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LES SIGNES CLINIQUES
III.1.6. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LA PERIODE
III.I.7. RELATION ENTRE LA MALADIE ET LES DIFFERENTS FACTEURS EN JEU
III.2. DISCUSSION.
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

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