BACTERIES ANAEROBIES CARACTERISTIQUES DE LA VAGINOSE B BACTERIENNE

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ETIOLOGIE

Gardnerella vaginalis

Gardnerella vaginalis est responsable d’une vaginite fréquente dont l’élément caractéristique est la mauvaise odeur (poisson pourri). Ce germe est pour certains un hôte normal de la flore vaginale car isolé chez près de 10 % des patientes. Pour être pathogène il doit être associé à différents germes anaérobies. En fait c’est la décarboxylation par les germes anaérobies des acides aminés élaborés par le Gardnerella qui est responsable de cette odeur caractéristique. À l’état de sels non volatils in vivo, ces amines peuvent être libérées lors de l’alcalinisation du vagin, en particulier suite à un rapport ou en fin de règles (CNGOF, 2010-2011).

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES

G. vaginalis est un bacille d’apparence granuleuse. G. vaginalis est un petit bacille immobile, non capsulé, non sporulé, et de taille régulière (Tamboura, 2004). Il a un Gram variable (Catlin, 1992). La paroi de cette bactérie présente des similitudes avec celle des bactéries gram positif mais la coloration nous donne un gram variable ou négatif (Bouchra, 2018). Elle est immobile, aéro-anaérobe facultatif, dépourvue de catalase et d’oxydase et à métabolisme fermentatif (Richoz, 2009). Cette bactérie pousse mal en milieu liquide et est difficile à cultiver après repiquage. En général, elle apparaît après 48 heures sur gélose Columbia au sang de mouton, incubée dans une atmosphère humide et enrichie en CO2. Les bactéries se présentent comme de très petites colonies rondes, opaques, lisses et sans hémolyse. Par contre, on peut voir une hémolyse de type bêta sur les géloses à Gardnerella, faites avec du sang de lapin ou humain. (Richoz, 2009)

HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE

G. vaginalis a pour habitat le vagin de la femme ; 20 à 40% des femmes sont des porteuses saines. Alors que l’infection se transmet principalement par voie sexuelle, dans de rares cas, elle peut se trouver chez des femmes vierges. Comme la plupart des bactéries commensales du vagin, elle peut proliférer abondamment et être à l’origine de vaginose bactérienne, en association le plus souvent avec des bactéries anaérobies strictes (Tamboura, 2004). G. vaginalis peut provoquer également des urétrites, des cystites, des balanoposthites, prostatites, des endométrites et des atteintes néonatales (Tamboura, 2004). Ces infections sont beaucoup plus présentes chez la femme que chez l’homme. On peut aussi observer quelques fois des endométrites et des bactériémies chez la femme lors de la délivrance. Dans de rare cas, il y a une atteinte néonatale (Richoz, 2009).

BACTERIES ANAEROBIES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE LA VAGINOSE BACTERIENNE

Les bactéries anaérobies font partie de la flore normale. En cas de vaginose bactérienne, on observe une forte augmentation de leur nombre. Elles interviennent donc sans aucun doute dans la physiopathologie de la vaginose bactérienne mais le mécanisme exact n’est pas encore cerné. La prolifération bactérienne concerne plusieurs espèces de bactéries anaérobies ; aucune vaginose n’est due à une seule bactérie anaérobie spécifique (Loizeau, 2012). Les plus fréquentes sont des bacilles à Gram négatif, Bactéroides, Prevotella et Porphyromonas, des cocci à Gram positif, Peptostreptococcus et des bacilles mobiles incurvés, Mobiluncus (Sebtani, 2008) ainsi que des cocci à Gram négatif du genre Veillonella (Loizeau, 2012). Ces bactéries sont responsables d’une partie des symptômes présentent en cas de vaginose, notamment l’hyper desquamation de la muqueuse et de la mauvaise odeur émanant des sécrétions (Loizeau, 2012). Il est aujourd’hui admis que ces espèces anaérobies vont interagir avec G.vaginalis pour maintenir l’écosystème au cours de la vaginose bactérienne (Sebtani, 2008). Certaines espèces ont été particulièrement incriminées dans la pathogenèse de la vaginose. C’est le cas de Atopobium vaginae et de Mobiluncus (Sebtani, 2008).
Le diagnostic de vaginose bactérienne ne nécessite pas l’identification précise de toutes ces bactéries comme il repose sur la présence d’un envahissement microbien massif. Les différentes bactéries anaérobies se distinguent alors par la présence ou non de catalase, la fermentation des glucides, les caractéristiques enzymatiques etc. (Loizeau, 2012).

Mobiluncus spp

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES

Mobiluncus a été observé dès 1933 par Curtis qui a décrit un bacille incurvé extrêmement mobile, qu’il rend responsable des leucorrhées observées dans les vaginites. En 1980, Durieux et Dublanchet isolent le germe incurvé décrit, étudié ultérieurement par Thomasson. Spiegel et Roberts, en 1984, caractérisent ces micro-organismes qu’ils nomment Mobiluncus et y définissent deux espèces : Mobiluncus mullieris, bacille incurvé gram positif faible et un bacille plus petit et fin Mobiluncus curtisii (Sebtani, 2008). Mobiluncus est un bacille incurvé mobile à Gram variable, anaérobie (Sahuquillo-Arcea et al., 2008). Les exigences métaboliques de cette bactérie requièrent l’utilisation des milieux enrichis de sang frais ou cuit et/ou de sérum de bovidé. Mobiluncus poussent lentement en milieu solide et les colonies ne commencent à se distinguer qu’après cinq à six jours d’incubation entre 35°C et 42°C. Les colonies sont rondes, convexes, translucides, lisses et brillantes ; elles mesurent 0,5 à 1 mm après cinq jours d’incubation en anaérobiose. C’est une bactérie oxydase et catalase négative, indole négatif, les cultures produisent de l’acide succinique et acétique avec ou sans production d’acide lactique (Sebtani, 2008). Ces bacilles ne sont observés que très rarement (inférieure à 5%) dans la flore normale, et avec une fréquence variable mais toujours supérieure au cours de la vaginose bactérienne (Sebtani, 2008).

HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE

L’habitat naturel de Mobiluncus spp est la cavité vaginale de la femme. Ces deux espèces, M curlisii et M. mulieris, sont retrouvés dans 14 à 96 % des vaginoses bactériennes. Elles ne sont jamais isolées chez les femmes asymptomatiques (Tamboura, 2004).
Germe isolé en 1999 à partir de sécrétions vaginales d’une femme « saine ». Elle est classée comme une nouvelle espèce dans le genre Atopobium qui est créé en 1992 suite à la révision du genre Lactobacillus. C’est une bactérie anaérobie stricte, coccobacillaire, Gram positif, immobile, ne forme pas d’endospores, produisant principalement de l’acide lactique lors de la fermentation des sucres, difficile à identifier par les galeries biochimiques disponibles (Sebtani, 2008). La culture de A. vaginae, germe fastidieux, est onéreuse, peu performante. A. vaginae est résistant au métronidazole, l’antibiotique couramment utilisé pour le traitement de la vaginose bactérienne. Quelques échecs thérapeutiques pourraient être expliqués par la présence de ce germe. L’application de la PCR 16S ADNr sur des sécrétions vaginales a contribué à mettre en évidence l’association de cette espèce à la vaginose : Chez les femmes atteintes, on a retrouvé l’ADN de A. vaginae à 45-70%, chez les femmes saines à 0-8% (Sebtani, 2008).

MYCOPLASMES GENITAUX

Le nom commun de mycoplasme désigne les microorganismes qui se distinguent des autres bactéries par leurs dimensions minuscules et l’absence de paroi (Djigma, 2009).
Les mycoplasmes sont ubiquitaires et sont les plus petits organismes (0,2 μm de diamètre) capables de se multiplier en dehors d’une cellule vivante (Demol, 2018).
Les mycoplasmes sont des bactéries fragiles sans paroi, ce qui explique qu’ils sont insensibles aux ß-lactamines et qu’ils ne peuvent être colorés par le Gram (Hodille, 2016). Il existe seize espèces (Demol, 2018) chez l’homme mais trois seulement sont mises en évidence dans le tractus uro-génital comme étant pathogènes : Mycoplasma hominis, Mycoplasma genitalium et Ureaplasma spp (Judlin, 2003), (regroupant deux biovars : UU et Ureaplasma parvum, ce dernier possédant un génome un peu plus petit qu’UU) (Demol, 2018).
Ils ont comme habitat les muqueuses colonisant le tractus génital de patients n’ayant jamais eu de relations sexuelles (Hodille, 2016).
M. hominis est présent en petite quantité dans la flore normale chez 10% à 30% des femmes (Sebtani, 2008). Il colonise les voies génitales et relève de la flore commensale. Il apparaît à la naissance ou peu après, mais souvent de façon transitoire, et tend à disparaître vers les deux ans de l’enfant. Il est néanmoins possible de le retrouver chez près de 17% des jeunes filles pré pubères. Il est possible de le voir réapparaître au niveau du tractus génital inférieur chez l’adolescent, en fonction des contacts sexuels et du nombre de partenaires (Demol, 2018).
M. genitalium est un pathogène de la flore génitale, c’est le deuxième agent responsable d’urétrite non gonococcique (UNG), après Chlamydia trachomatis. Il est responsable de 15 à 25 % des UNG (Demol, 2018).
UU serait encore présent chez 20% des jeunes filles avant la puberté. Pendant la vie sexuelle active, son portage varie lui aussi en fonction du nombre de partenaires sexuels. Il est retrouvé au niveau du vagin chez 40 à 80% des femmes asymptomatiques (Demol, 2018).
UU sont potentiellement sexuellement transmissibles mais ne sont pas à l’origine d’infections classées comme infections sexuellement transmissibles (IST) (Biomnis, 2013).
Il peut être transmis sexuellement de muqueuse génitale à muqueuse génitale, mais également par voies rectale et orale, même s’il est moins présent au niveau de l’oropharynx (Jensen et al., 2016). Il peut également se retrouver au niveau de l’arbre respiratoire des nouveau-nés mais la transmission de la mère à l’enfant n’est pas systématiquement étudiée (Jensen et al., 2016).

AUTRES MICROORGANISMES

Certains microorganismes peuvent être associés à la vaginose bactérienne. Ces germes appartiennent à la flore endogène intestinale. Il s’agit le plus souvent d’entérobactéries, de staphylocoques, et de streptocoques. Toutefois, la recherche de ces germes doit être systématiquement entreprise sous peine d’être incomplet et donc d’appliquer une thérapeutique inadaptée. L’isolement d’un ou plusieurs germes pathogènes en quantité abondante doit être considéré et interprété en fonction de la clinique (Tamboura, 2004).

FACTEURS FAVORISANT

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la vaginose bactérienne. Les douches vaginales, l’emploi de produits d’hygiène féminine (tels que les bombes et les serviettes vaginales) et les bains moussants peuvent provoquer la VB. L’altération du système immunitaire (SIDA). Bien que la VB ne soit pas une MST, il est possible que les rapports sexuels sans préservatif l’occasionnent ou l’aggrave à cause de l’effet du sperme sur les bactéries se trouvant dans le vagin (Labaune-Kiss, 2011). Le sperme basique modifiant le pH serait à l’origine du déséquilibre de la flore (Labaune-Kiss, 2011). Il semble que la présence d’une MST accroît le risque de VB (Boukhechba, 2010).

CRITERES DIAGNOSTIC ET MANIFESTATIONS CLINIQUES

Le diagnostic de VB est généralement clinique. Ce diagnostic clinique est basé sur la méthode d’Amsel (Livengood, 2009). Celle-ci est fondée sur la présence de 3 sur 4 critères suivants :
1. pH vaginal > 4,5 ;
2. sécrétions vaginales grisâtres, homogènes et adhérentes à la paroi vaginale ;
3. odeur vaginale caractéristique de poisson avarié après mise en contact des pertes vaginales avec quelques gouttes de potasse 10% (sniff test) ;
4. présence de clue-cells à l’examen microscopique des sécrétions vaginales à l’état frais. Ces clue-cells sont des cellules de l’exo col tapissées de bacilles Gram négatif (Menard, 2012).
Un examen bactériologique peut venir confirmer le diagnostic. Il s’agit de l’établissement d’un score de Nugent basé sur une évaluation semi quantitative de 3 morphotypes bactériens (Gardnerella vaginalis, Lactobacillus spp et Mobiluncus spp) en se fondant sur l’examen au microscope des sécrétions vaginales après coloration de Gram (Livengood, 2009).

TRAITEMENT DES VAGINOSES BACTERIENNES

Le traitement a pour but principal la suppression des symptômes et des signes de l’infection, il repose sur le métronidazole, la clindamycine ou la secnidazole (Sebtani, 2008). Le métronidazole par voie orale est le traitement de choix pour les femmes qui ne sont pas enceintes. Cependant, il peut avoir des effets secondaires pour l’organisme. Les médecins préfèrent donc administrer aux femmes enceintes le métronidazole sous forme de gel vaginal ou de crème vaginale (inséré(e) dans le vagin à l’aide d’un applicateur). Les femmes qui utilisent une crème à base de clindamycine ne peuvent pas utiliser de produits en latex (préservatifs ou diaphragmes) comme méthode contraceptive, car le médicament altère le latex. En général, la vaginose bactérienne disparaît en quelques jours, mais réapparaît fréquemment. En cas de rechutes fréquentes, les travaux de Oluwatosin, (2018) recommandent des traitements spécifiques qui font recours à des prises d’antibiotiques sur une période prolongée.

MATERIEL ET METHODE

CADRE D’ETUDE

Cette étude a été réalisée au Laboratoire du Centre Hospitalier Régional El Hadji Ibrahima Niass (CHREIN) de Kaolack.

PRESENTATION DU LABORATOIRE

Le Laboratoire d’analyses médicales (LAM) rempli auprès des services d’hospitalisation et de consultation de CHREIN, une fonction dans le diagnostic Biologique et le suivi de l’efficacité des traitement indispensables en matière de Bactériologie, Parasitologie, Immunologie, Hématologie et Biochimie. Le LAM assure un certain nombre d’examens et de contrôles permettant de déceler des affections courantes telles que les vaginoses bactériennes, les mycoses génitales etc. Le LAM dispose d’une unité de prélèvement où on effectue des prélèvements sanguins, génitaux, de gorges, et des recueils de selles et d’urines.

ORGANISATION DU TRAVAIL TECHNIQUE

Le LAM fonctionne 24H /24 et 7jours/7. Le service est assuré pour la routine et les urgences. Du Lundi au Vendredi de 08h à 11h, se font l’enregistrement des bulletins, les prélèvements, l’enregistrement des feuilles de paillasse, le traitement des urgences. Une permanence de 14h30 à 17h et une garde de 17h au lendemain à 08h sont assurées chaque jour pour les urgences. Pour les samedis, dimanches et jours fériés, un technicien assure la permanence de 08h à 17h et un autre prend la garde de 17h au lendemain à 08h. Les analyses sont réparties sur trois postes de travail : biochimie, immuno – hématologie et microbiologie.

TYPE ET PERIODE D’ETUDE

Il s’agit d’une étude rétrospective chez des patientes se présentant pour un prélèvement vaginal sur une période allant de Janvier 2017 à Décembre 2018.

POPULATION D’ETUDE

L’étude porte sur toutes les femmes qui se sont présentées au laboratoire pour un prélèvement vaginal de Janvier 2017 à Décembre 2018 et ayant respecté les conditions requises (pas de rapports sexuels dès la veille du prélèvement, pas de toilette intime la veille du prélèvement, etc.). Ces femmes se présentent soit sur prescription, soit pour un bilan d’infertilité, soit par suspicion d’une infection génitale. L’étude a porté sur 614 patientes âgées entre 10 et 98 ans.
Parmi ces 614, 55 sont non inclues dans l’étude à cause d’un mauvais remplissage de leur bulletin ou de prélèvement non traité.

MATERIEL

 Dans la salle de prélèvement, on trouve une table d’examen gynécologique, une lampe de Wood, des spéculums stériles à usage unique, des écouvillons stériles, des gants d’examens, des lames pour frottis, de l’eau physiologique (Figure 4).
 Dans la salle de traitement des prélèvements génitaux, nous trouvons une paillasse équipée d’un bec Bunsen, des lames porte-objet et des lamelles couvre-objet, des pipettes et une anse bactériologique. Nous y trouvons également un kit de coloration de Gram, un microscope optique et une étuve d’incubation des cultures.

PRELEVEMENT

CONDITIONS

Le prélèvement vaginal se fait dans le laboratoire du Lundi au Mercredi à partir de 08h avec certaines conditions requises :
Pas de rapports sexuels dès la veille du prélèvement ; pas de toilette intime le matin ; être en dehors de la période des menstrues. En cas de traitement antifongique ou antibiotique, une fenêtre thérapeutique de 72heures est requise, pas de traitement local (ovules gynécologiques).

INTERROGATOIRE

Il s’effectue dans la salle de prélèvement et consiste à renseigner les informations cliniques de la patiente. Celle-ci aura à en fournir quelques informations personnelles (origine, nombre de grossesses, d’avortement, d’enfants, etc.). (Voir fiche en annexe a).

TECHNIQUE DE PRELEVEMENT ET EXAMEN MACROSCOPIQUE

La patiente est allongée, de préférence sur une table gynécologique et plie les genoux en écartant les cuisses. Avant d’introduire le spéculum, la vulve a été nettoyée avec de la Bétadine puis introduite verticalement, délicatement et en position fermée dans le vagin en prenant appui sur le bas de la fourchette. Lorsqu’il est introduit, le spéculum a été délicatement retourné afin de le mettre en position horizontale et pressé légèrement avec la main pour écarter les parois afin de chercher le col de l’utérus. Lorsqu’ il est repéré, nous commençons à visser doucement afin d’écarter les mors, et cessons de visser avant la pleine ouverture. Avec le premier écouvillon, un prélèvement a été effectué autour du col en raclant la périphérie pour typer la flore et pour ensemencer les milieux de culture.
Avec le deuxième écouvillon, un prélèvement délicat a été effectué sur le col lui-même (gonocoques, chlamydiae) en appuyant fermement l’écouvillon sur l’orifice et en lui imprimant un mouvement rotatif. Du mucus sur l’orifice (phénomène physiologique) est enlevé, s’il y en a, grâce à une gaze stérile montée sur une pince avant de prélever. L’aspect du col est décrit pour le compte-rendu final de l’examen.
Les écouvillons sont ensuite replacés dans leur étui sans toucher l’ouverture. Le spéculum est ensuite retiré en commençant par le dévisser un peu puis en le tirant tout en effectuant un quart de tour pour le remettre en position verticale puis placé dans un bac contenant de l’eau de javel diluée. L’odeur des pertes est ainsi appréciée. Après l’avoir retiré, nous étalons l’écouvillon sur lame en vue d’une coloration de Gram qui permet en réalité d’estimer l’équilibre de la flore vaginale de la patiente. Cet écouvillon est ensuite déchargé dans 0.5 à 1ml de sérum physiologique (NaCl à 0.9%) dans un tube stérile en l’agitant vigoureusement et en l’essorant sur les parois du tube puis le jeter. Cette suspension sert d’état frais et d’ensemencement pour les milieux adéquats. Le tube et la lame ainsi identifiés par le numéro de la patiente sont acheminés au laboratoire.
NB : Pour les femmes enceintes, le prélèvement se fait seulement au niveau de l’exocol. Pour les femmes vierges, le speculum n’est pas utilisé. Le prélèvement se fait au niveau vulvaire.

EXAMEN MACROSCOPIQUE

Il se fait lors du prélèvement et renseigne sur l’aspect du col et du vagin (enflammé, normal, etc.), la couleur des pertes (blanches, striées de sang, etc.), l’odeur des pertes (fétides, inodores, etc.).

EXAMEN MICROSCOPIQUE

ETAT FRAIS

L’examen direct à l’état frais consiste à prélever une goutte de culture liquide (à la pipette Pasteur ou à l’anse de platine) et à la déposer sur une lame propre qu’on recouvre par la suite avec une lamelle. La lecture se fait au microscope optique à l’objectif 10 puis à l’objectif 40. Cet examen permet de rechercher d’éventuels parasites, levures et filaments mycéliens et de déterminer la quantité leucocytaire, d’hématies et de cellules épithéliales.

COLORATION GRAM

Elle consiste à réaliser un frottis à partir du prélèvement d’exo col. Pour ce faire, le prélèvement a été étalé sur une lame puis fixé au feu. La lame a été par la suite recouverte par du violet de gentiane pendant 1minute puis rincée avec de l’eau. La lame a été ensuite recouverte d’une solution de lugol environ 30secondes puis rincée avec de l’eau. S’en suit la décoloration à l’alcool puis rinçage à nouveau avec de l’eau. Après cela, la lame a été recouverte de fuschine durant 1minute, rincée avec de l’eau puis séchée à l’air libre.
L’observation à l’objectif x100 avec une goutte d’huile à immersion a permis de distinguer quatre types de flores :
Type I : Constitué exclusivement de bacilles de Doderlin,
Type II : Prédominance de bacilles de Doderlin,
Type III : Présence de bacilles de Doderlin mais prédominance d’autres germes,
Type IV ; Absence totale de bacilles de Doderlin et présence exclusive d’une flore mono ou poly microbienne.

CULTURE

La mise en culture des prélèvements vaginaux permet d’apprécier l’ensemble de la flore endogène et exogène. La multiplicité des espèces bactériennes recherchées entraîne la pluralité des modes de croissance et la variété des milieux de culture. Ces milieux peuvent être liquides ou solides, enrichis et sélectifs, au sang frais et au sang cuit ou à la bile de bœuf. L’intérêt de cette culture est de déterminer la sensibilité et la résistance des germes lors de l’antibiogramme. Les prélèvements se font séparément dans l’endocol et dans le vagin pour le diagnostic des vaginoses bactériennes. Cependant, les résultats des cultures ne sont pas significatifs de la vaginose bactérienne.

CHOIX DES MILIEUX

– Gélose Gardnerella ou gélose sélective au sang humain pour l’isolement sélectif de Gardnerella vaginalis. La gélose Gardnerella est un milieu d’isolement sélectif destiné à la mise en évidence de G. vaginalis à partir de prélèvements génitaux. La présence de sang humain facilite la croissance de l’espèce recherchée et permet l’obtention d’une hémolyse ß autour des colonies. Les antibiotiques présents dans le milieu inhibent la plupart des contaminants Gram (-) ainsi que les levures.
– Milieux liquides sélectifs des mycoplasmes à base d’urée et d’arginine (U. urealiticum, M. hominis)
– Gélose Schaedler + 5% de sang de mouton : La gélose Schaedler + 5 % de sang de mouton est un milieu d’isolement destiné plus particulièrement à la recherche des bactéries anaérobies strictes et facultatives. La présence de facteurs de croissance tels que l’extrait de levure, l’hémine et la vitamine K3 ainsi que l’addition de sang de mouton, permettent la croissance des espèces les plus exigeantes. La présence d’un réducteur (L-cystine) et de glucose à forte concentration favorisent le développement des espèces anaérobies.

ENSEMENCEMENT

L’ensemencement se fait sous flamme en stries à l’aide d’un écouvillon. La date d’ensemencement ainsi que le numéro d’identification de la patiente sont ainsi indiquées.

ANALYSE DES DONNEES

Les données recueillies telles que l’âge, le statut matrimonial, le type de flore, les signes cliniques, la nature de l’espèce et les représentations graphiques ont été saisies à l’aide du tableur Excel 2013. Certains paramètres tels que la gestité, la parité, la date des dernières règles n’ont pas été pris en compte dans l’analyse à cause d’un mauvais remplissage des fiches de renseignement et du registre d’enregistrement. La prévalence de la maladie a été calculée en appliquant la formule : Nombre de patientes atteintes de vaginose sur le nombre total de patientes que l’on multiplie par cent. Les résultats obtenus sont répartis selon différents critères tels que l’âge (qui est réparti selon des tranches à intervalle de 10 ans), la situation matrimoniale, le type de flore, la période d’infection, les espèces en cause, les signes cliniques. Les variables qualitatives sont exprimées sous forme de pourcentage. L’âge moyen et l’intervalle de confiance sont calculés grâce au logiciel Epi info. 7.1.2.0. Pour vérifier si la différence de prévalence est significative entre deux groupes nous avons calculé la valeur de P à partir du test exact de Fisher grâce au logiciel R.3.1.5. Nous avons eu des données non paramétriques (qui ne respectent pas la loi normale), ce qui justifie le choix du test de Fisher. Pour déterminer s’il y a une relation entre la maladie et un facteur, un test de régression logistique multiple a été fait. Les Odds ratio (OR) obtenus nous ont permis de déterminer les facteurs à risques et les facteurs protecteurs. L’intervalle de confiance pour toutes les données est de 95% soit un seuil de significativité α de 5%.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES VAGINOSES BACTERIENNES
I.1. DEFINITION
I.2. HISTORIQUE
I.3. EPIDEMIOLOGIE
I.4. ETIOLOGIE
I.4.1. Gardnerella vaginalis
I.4.1.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
I.4.1.2. HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE
I.4.2. BACTERIES ANAEROBIES CARACTERISTIQUES DE LA VAGINOSE B BACTERIENNE
I.4.2.1. Mobiluncus spp
I.4.2.1.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
I.4.2.1.2. HABITAT ET POUVOIR PATHOGENE
I.4.2.2. Atopobium vaginae
I.4.3. MYCOPLASMES GENITAUX
I.4.4. AUTRES MICRO-ORGANISMES
I.5. LES FACTEURS FAVORISANT
I.6. LES CRITERES DIAGNOSTICS ET MANIFESTATIONS CLINIQUES
I.7. TRAITEMENT DES VAGINOSES BACTERIENNES
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. CADRE D’ETUDE
II.1.1. PRESENTATION DU LABORATOIRE
II.1.2. ORGANISATION DU TRAVAIL TECHNIQUE
II.2. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
II.3. POPULATION D’ETUDE
II.4. MATERIEL
II.5. PRELEVEMENT
II.5.1.CONDITIONS
II.5.2. INTERROGATOIRE
II.5.3. TECHNIQUE DE PRELEVEMENT
II.5.4. EXAMEN MACROSCOPIQUE
II.6. EXAMEN MICROSCOPIQUE
II.6.1. ETAT FRAIS
II.6.2.COLORATION RAM
II.7. CULTURE
II.7.1. CHOIX DES MILIEUX
II.7.2. ENSEMENCEMENT
II.8. ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. REPARTITION DES ESPECES DANS LA VAGINOSE BACTERIENNE
III.1.2. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON L’AGE…..
III.1.3. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LA SITUATION MATRIMONIALE
III.1.4. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LE TYPE DE FLORE
III.1.5. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LES SIGNES CLINIQUES
III.1.6. REPARTITION DE LA VAGINOSE BACTERIENNE SELON LA PERIODE
III.I.7. RELATION ENTRE LA MALADIE ET LES DIFFERENTS FACTEURS EN JEU
III.2. DISCUSSION.
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

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