Statistiques sur les pesticides dans le monde et au Sénégal
Il est recensé dans le monde 900 matières actives entrant dans la composition de près de 100000spécialités commerciales classées comme pesticides et autorisées à la vente (FAO, 2011). La consommation mondiale est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg/ha en 1961 à 2kg/ha en 2004. Les Etats Unis sont les premiers consommateurs suivis du Brésil, du Japon et de la France. Le marché mondial des pesticides représente environ 40 milliards de dollars US par an (FAO, 2011). Les plus utilisés de par le monde sont les herbicides, suivis des insecticides (UIPP, 2010).
Au Sénégal, on note quelques 300 spécialités commerciales présentes ou utilisées contre 189 autorisées par le CILSS. Ces 300 spécialités intéressent à peu près 80matières actives (Pan Africa, 2007). Selon un rapport du Conseil Economique et Social (CES, 2010), plus de 3741 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année, dont 70% importées, ce qui représente environ 0,6% du PIB moyen et 6,4% du PIB agricole. Ces quantités s’accroissent nettement en cas de fléaux comme les invasions acridiennes. Les secteurs d’utilisation sont surtout l’agriculture, la santé publique et la transformation des produits de la pêche.
L’agriculture totalise plus de 95% des utilisations de pesticides (Sow et al, 2008). La consommation moyenne nationale effective est approximativement de 5l/ha pour les seules formulations liquides. Ces quantités sont comparables à celle du Mali où les terres cultivées sont dix fois plus étendues (CES, 2010).
Les pesticides utilisés en santé animale sont en totalité importés.
Les politiques nationales de santé publique n’emploient pas de grandes quantités de pesticides. En zone urbaine la demande porte de plus en plus sur des atomiseursinsecticides et des « mosquitos » spiralés pour lutter contre certains nuisibles domestiques (mouches, moustiques, cafards, rats, souris, etc.).
Les pesticides dans la transformation des produits de la pêche représentent 10% des utilisations non agricoles et il s’agit surtout d’insecticides. Ces produits ne sont pas spécifiquement destinés à l’usage quien est fait ici (Sow et al, 2008).
Dans le monde entier, plus d’un demi-million de tonnes de pesticides interdits, périmés et indésirables menaceraient l’environnement et la santé de l’homme. Une estimation de la FAO (FAO, 2011) porte les quantités de pesticides périmés et interdits à 100000 tonnes en Afrique et au Moyen Orient, 200 000 en Asie et 200 000 en Europe de l’Est et dans l’ex-Union Soviétique.
Le Sénégal détient un stock de près de 500 tonnes de pesticides obsolètes (Sow et al., 2008).
CLASSIFICATION DES PESTICIDES
Les pesticides disponibles aujourd’hui sur le marché sont caractérisés par une telle variété de structures chimiques, de groupes fonctionnels et d’activités que leur classification est malaisée. Généralement, ils sont classés en fonction de la nature de l’espèce à combattre, de la composition chimique de la principale substance active qui les compose ; mais aussi en fonction de la formulation, de la toxicité ou du mode d’action sur l’espèce visée. Néanmoins, des systèmes de classification universels sont établis.
L’option retenue ici procède selon la cible, la famille chimique, la formulation, la toxicité et selon les risques de cancers pour l’homme.
Selon la cible
Selon le ravageur ou la maladie qu’ils combattent, on distingue(Boland et al, 2007):
les avicides utilisés contre les oiseaux granivores (fenthion, chloralose) ;
les bactéricides qui tuent ou inhibent la croissance des bactéries (tecloftalam, acide oxolinique, nitrapyrin) ;
les fongicides utilisés contre les moisissures et champignons (HCB, thirame, zirame, manèbe) ;
les herbicides qui tuent ou inhibent la croissance des mauvaises herbes (monuron, fenuron) ;
les insecticides destinés à la lutte contre les insectes (parathion, métoxychlore, prostigmine);
les acaricides ou miticides et termiticides qui sont nuisibles aux acariens et termites (acéquinocyl, azocyclotin) ;
les molluscicides qui éliminent les escargots et les limaces (métaldéhyde, vinylsulfone, niclosamine);
les nématicides utilisés dans la lutte contre les nématodes (dichloropropéne, fenamiphos) ;
les rodenticides qui tuent les rongeurs (bromadiolone, bromethalin, brodifacoum).
Certains pesticides ne sont efficaces que contre une seule espèce de ravageurs ou de maladie. Il s’agit là de la spécificité d’un pesticide. Cependant pour beaucoup de pesticides, cette spécificité est relative. Ils sont moins sélectifs, ou même nonspécifiques, car ils sont efficaces contre plusieurs classes biologiques. On peut citer comme exemple :
o le bromure de méthyle qui est en même temps utilisé comme insecticide, acaricide, nématicide, fongicide, et herbicide
o le triazophos (classe des organophosphorés), insecticide ayant également une action sur les acariens et les nématodes.
Selon la famille chimique
Les pesticides se répartissent en près de 150 familles chimiques (Afsset, 2010) et l’hétérogénéité de ce vaste ensemble de produits rend difficile toute classification.
Toutefois, la majeure partie des pesticides les plus utilisés peut être répartie en 5 grandes classes chimiques à savoir (Bolandet al, 2007 ; Sene, 2008) :
Les organochlorés : composés à structure cyclique très variée, caractérisée par la présence d’un ou de plusieurs atomes de chlore. Ils sont peu solubles dans l’eau, solubles dans les corps gras, stables dans l’air, à la lumière et à la chaleur d’où leur persistance élevée dans l’environnement (eau, air, sol). Ces propriétés rendent lesorganochlorés très dangereux et expliquent les restrictions ou interdictions les visant. Exemple :
o groupe du DDT : DDT, DDE, perthane, methoxychlore, dicofol
o groupe du HCH : lindane
o groupe du chlordane : chlordane, heptachlore, aldrine, dieldrine, endrine, chlordécone, perchlordécone, diénochlore
o dérivés de l’essence de térébenthine : endosulfan, toxaphène, polychlorocamphène
o divers : chlorfénétol, mirex, pentachlorophénol, chlorbenside.
Les organophosphorés : sont des esters de l’acide phosphorique, caractérisés par une structure chimique similaire, ils sont très solubles dans les solvants organiques, généralement volatils, relativement instables et biodégradables. Ils sont donc moins persistants que les organochlorés. Ils possèdent pour la plupart une toxicité aigüe élevée. On distingue :
o les organophosphorés aliphatiques : acéphate, déméton, dichlorvos, dicrotophos,
diméthoate, formothion, malathion, mévinphos, monocrotophos, phosphamidon, trichlorphon. Ils sont généralement hautement toxiques et peu stables.
o les organophosphorés à cycle phényl : bromophos, chlorfenvinphos, fénitrothion, fenthion, fonofos, parathion, phosalone, profénofos, protiophos. Ils sont plus stables que les organophosphorés aliphatiques (meilleure rémanence).
o les organophosphorés à hétérocycle : chlorpyriphos, diazinon, etrimfos, isoxation, quinalphos, méthidathion, phosphomet.
Les carbamates : ce sont des esters de l’acide carbamique, très peu solubles dans l’eau, solubles dans la plupart des solvants organiques, et pratiquement insolubles dans les solvants polaires. Ils se présentent comme des substances faiblement persistantes mais dont la toxicité est élevée. Le risque d’intoxication pour les mammifères est plus faible qu’avec les Organophosphorés car l’absorption cutanée (qui compte parmi les principaux modes d’absorption) est beaucoup plus lente. Cette famille comprend :
o les méthyl carbamates à structure cyclique phényl : aminocarbe, propoxur
o les méthyl et diméthyl carbamates à structure hétérocyclique : bendiocarbe, carbofuran, dimétilan
o les méthyl carbamates à chaîne aliphatique : aldicarbe, méthomyl, thiodicarbe.
Les pyrèthrinoïdes et pyréthrines : esters d’acide chrysanthémique et pyréthique.
Synthétisés à partir de substances naturelles (pyréthrine), la rémanence est en principe faible dans le milieu extérieur. Avec le développement des pesticides de synthèse, la pyréthrine qui est l’élément naturel de base, est synthétisée pour donner d’autres produits. Les applications agricoles requièrent des doses beaucoup plus
faibles, sous réserve de quoi le risque pour l’homme est faible. En revanche, il y’a un danger écologique important du fait qu’ils sont très nocifs pour les auxiliaires (exemple des abeilles), les prédateurs et les organismes aquatiques. De plus le risque d’apparition de résistances est élevé.
Exemples : deltametrine, cypermethrine, fenvalerate, alphametrine, permethrine, lambdacyalhotrine.
UTILISATION ET RISQUES D’EMPLOI DES PESTICIDES AU SENEGAL
SOURCES D’APPROVISIONNEMENT
Les importations
Au Sénégal, on importe aussi bien des produits prêts à l’emploi que des matières actives pour les industries locales productrices de pesticides. C’est le fait autant du secteur privé, des ONG que de la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) (Sow et al, 2008).
Les importations de pesticides se font principalement par deux canaux :
– Un canal étatique (produits finis et prêts à l’emploi) principalement dans le cadre de l’aide bilatérale (Japon, France, U.S.A., Allemagne, etc.), multilatérale (FAO, PNUD, etc..), du budget de fonctionnement du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et del’Hydraulique. Ce canal tient également compte des besoins en pesticides des établissements publics de développement agricole (SODEFITEX, SAED, SODAGRI, etc.), des producteurs de tomate industrielle et des projets de développement agricole, grands importateurs/consommateurs de pesticides (Sow et al., 2008).
– Un canal non étatique des importations qui est celui des sociétés représentant les firmes agropharmaceutiques au Sénégal. Ces sociétés importent les produits formulés (spécialités commerciales) ou les matières actives pouvant servir à la formulation sur place des pesticides dont l’utilisation est autorisée au Sénégal.
Dans la majeure partie des cas, ces pesticides proviennent de la France, de l’Angleterre, des USA, des Pays-Bas, du Japon (Thiam, 2003).
Les productions locales
Quatre entreprises produisent et conditionnent les pesticides au Sénégal: la société des Produits Industriels et Agricoles (SPIA), la SENCHIM, la SOCHIM et VALDAFRIQUE.
Elles procèdent à la formulation des matières actives importées et au conditionnement de produits déjà formulés et importés en vrac. Leurs capacités de production vont bien au-delà des besoins du marché national et visent les marchés de la sous région (Sow et al, 2008).
Deux des entreprises concernées par la production, la SENCHIM et la SPIA, formulent et conditionnent essentiellement des produits phytosanitaires. Elles importent également des pesticides prêts à l’emploi pour les commercialiser à travers leurs réseaux de distribution.
Les deux autres, SOCHIM et VALDAFRIQUE d’envergure plus modeste, fabriquent des produits à usage d’hygiène publique et domestique (aérosols, liquides depulvérisation, plaquettes et serpentins). Elles sont surtout spécialisées dans le conditionnement de produits déjà formulés, en vue de la vente sur les marchés national et sous-régional.
Certains industriels, en relation avec les partenaires internationaux, reformulent une partie des stocks de pesticides obsolètes, et les remettent sur le marché (Sow et al, 2008).
Circuits et politique de distribution
Selon Ndao (2008), il existe au Sénégal quatre principaux circuits de distribution :
Le circuit non commercial : suite au désengagement des structures d’encadrement de la fourniture directes d’intrants aux producteurs, ce circuit est réduit à la DPV qui importe des produits finis prêts à l’emploi, au Service National d’Hygiène et aux ONG.
Le circuit des sociétés d’encadrement : celles-ci assistent les producteurs organisés pour la formulation d’appel d’offres, la passation de marchés et pour la livraison/réception des commandes. Certaines sociétés, comme la SODEFITEX en zone cotonnière, offrent un système d’encadrement rapproché au sein duquel le produit est livré jusqu’au magasin de stockage puis au producteur.
Le circuit commercial formalisé : il s’agit des industriels, des grossistes et des détaillants ou revendeurs qui fournissent les produits sur la base d’appels d’offres des sociétés d’encadrement et des groupements de producteurs. Ce qui ne les empêche pas de développer leurs propres réseaux de distribution à l’intérieur du pays. Les grands utilisateurs de pesticides et les sociétés agro-industrielles importent directement pour leurs propres besoins mais s’approvisionnent parfois sur le marché local.
Le circuit informel : c’est un réseau dense et diffus de distributeurs individuels qui s’installent volontiers dans les zones d’intensification agricole, telles les Niayes etdans les grandes agglomérations (Dakar, Touba, etc.). Les risques liés à ce circuit de distribution sont importants du fait de la maîtrise aléatoire ou quasi inexistante des normes appropriées de qualité, d’utilisation, de stockage, de conseils et contrôles adéquats. Cette situation est en partie due à la faible capacité financière des paysans et autres utilisateurs, mais aussi au manque d’encadrement dans ces secteurs. Dans les localités enclavées, l’approvisionnement des petits producteurs se fait dans les « loumas », c’est-à-dire les marchés forains hebdomadaires où foisonnent des produits provenant des pays limitrophes (Guinée Bissau, Gambie, Mauritanie,…) et même d’Extrême Orient. Au Sénégal, la politique commerciale et les niveaux des prix appliqués dans les circuits officiels, autant pour les pesticides que pour le matériel nécessaire à leur utilisation adéquate, portent facilement les petits producteurs et surtout ceux des zones autres que maraîchères à recourir à l’informel.
Les procédés d’application
L’usage des pesticides nécessite à la fois des précautions mais aussi, la connaissance des bonnes pratiques agricoles. Or au Sénégal, les enquêtes et les observations menées sur le terrain montrent que les méthodes d’application utilisées ne sont pas toujours conformes aux règles, et font courir beaucoup de risques aux utilisateurs. Ils ont principalement trois façons d’utiliser les pesticides (Cissé et al, 2006) :
– l’aspersion, pratiquée par les maraîchers cultivant de très petites surfaces. A ce niveau, les applications sont effectuées à l’aide de seaux de bouillie de pesticides où l’on trempe des branchettes d’arbres, des balais, des brosses pour asperger les plantes. Pour les poudres, le saupoudrage est effectué à la main sans matériel de protection.
– le traitement avec un pulvérisateur manuel ou motorisé, retrouvé chez les petits exploitants et les exploitants moyens. Là aussi les traitements sont souvent effectués sans matériels de protection.
– le traitement par ferti-irrigation ou par des appareils multi buses à très grand débit, montés sur des véhicules. La ferti-irrigation consiste à injecter directement les produits phytosanitaires et les engrais solubles dans le système d’irrigation goutte à goutte. Ce mode de traitement est utilisé par tous les grands et quelques moyens exploitants. Il présente moins de risques pour les applicateurs mais, il n’est à la portée que d’une minorité d’exploitants, compte tenu des coûts d’investissement élevés.
Avantages de l’utilisation des pesticides
Les pesticides permettent une protection contre les nuisibles souvent nécessaire, et qui peut parfois s’avérer vitale. Ils sont employés principalement dans l’agriculture mais aussi en santé publique et/ou animale ; pour les usages domestiques ; dans l’industrie textile et du bois.
Au plan sanitaire humain
Les affections à transmission vectorielle (le paludisme, la bilharziose, l’onchocercose, les arboviroses, les trypanosomiases, les filarioses, …) comptent parmi les principales causes de morbidité et de mortalité dans nombre de pays tropicaux et subtropicaux. Elles sont d’importants obstacles au développement économique et social de ces pays.
Aussi, la lutte anti vectorielle joue-t-elle un rôle déterminant dans le combat contre ces maladies, et constitue souvent la première ligne de défense en cas d’épidémie.
Aujourd’hui, après 30 années d’interdictions, et malgré de vives polémiques, l’OMS concède que l’utilisation du DDT reste la meilleure façon de lutter contre le paludisme, en plus des moustiquaires imprégnées d’insecticides etdes médicaments destinés à prévenir ou à traiter la maladie (OMS, 2006).
Sur l’environnement
Les trois principaux constituants physiques de notre environnement sont continuellement modifiés par la libération de milliers de molécules résultant des activités humaines, entre autre, les pesticides. Cette contamination se retrouve sur toutes les composantes du milieu abiotique.
Contamination de l’air
La présence de pesticides est observée dans toutes les phases atmosphériques avec des concentrations variables dans le temps (saisonnière, en relation avec les périodes d’application) et dans l’espace (selon la proximité des sources). Plusieurs phénomènes distincts sont causes de la dispersion involontaire des produits phytosanitaires dans l’air.
Lors d’un épandage aérien, près de 50% du produit pulvérisé n’atteint pas la cible (Regnault-Roger et al, 2005). Les gouttelettes microscopiques peuvent rester en suspension et se disperser dans l’air environnant. A cette contamination directe, il faut ajouter celle due aux molécules libérées par l’évaporation de leur solvant, une fois le pesticide déposé sur la plante, le sol ou dans l’eau. Une partie du produit peut aussi se volatiliser et se retrouver dans l’atmosphère.
Leur présence dans l’air peut aussi être due à l’érosion éolienne des sols traités, c’est-à-dire au transfert par le vent de débris pulvérulents de sols antérieurement traités et contenant encore des molécules résiduelles.
Toutes ces molécules peuvent se retrouver dans des nuages qui, poussés par les courants aériens, vont contribuer aux précipitations qui iront contaminer d’autres contrées. C’est ce qui explique en grande partie la présence des polluants organiques persistants (POP) dans l’Arctique canadien (Blais et al, 1998). Une analyse de l’air a révélé que des concentrations de lindane et de chlordane observées dans l’Arctique sontliées au transport depuis des latitudes plus méridionales en Amérique du Nord, en
Europe, et en Asie (Regnault-Roger et al, 2005).
Contamination du sol
Après leur utilisation, la plupart des pesticides arrivent sur le sol où ils sont soumis à un ensemble de mécanismes conditionnant leur devenir et leur dispersion vers les autres compartiments de l’environnement. Ces processus peuvent être biologiques ou abiotiques et concernent :
– leur transformation (métabolisme par les microorganismes, photolyse, catalyse…),
– leur rétention (absorption par les végétaux ou la microflore du sol, et d’un certains nombres de processus physico-chimiques conduisant à la création de liaisons, plus ou moins réversibles, entre le pesticides et les constituants du sol)
– leur transport (par les végétaux ou par la faune, par lixiviation, lessivage ou ruissellement ce qui conduit à la contamination des eaux de drainage, de surface ou des nappes phréatiques).
Les scientifiques avertissent aujourd’hui que les produits chimiques agricoles et industriels comme les pesticides ne se dégradent pas toujours rapidement dans le sol, ni ne s’en évaporent facilement. En plus de leur relative rémanence, la texture et la structure du sol jouent un rôle important dans la détermination de la vitesse de disparition des pesticides du sol.
Contamination de l’eau
Une des conséquences environnementales majeures de l’utilisation des pesticides est la dégradation de la qualité des eaux. En effet, la plupart des pesticides arrivent sur le sol plus ou moins dégradés et sont transportés par lixiviation, lessivage ou ruissellement, conduisant à la contamination des eaux de drainage, de surface ou de la nappe phréatique.
D’après l’Institut Français de l’environnement (IFEN, 2006) en France on trouve des résidus de pesticides dans 96% des eaux superficielles et dans 61% des eaux souterraines analysées.
Une étude réalisée à Richard Toll en 2009 a relevé dans l’eau du fleuve Sénégal des teneurs en pesticides 6 à 16 fois supérieurs, selon la substance dosée, aux normes fixées par l’OMS (Ndiaye, 2009). Certains de ces produits peuvent, sous l’action de la lumière, se dégrader en résidus plus toxiques et moins biodégradables que la substance mère.
Le rejet des emballages dans les eaux de surface et la proximité de l’entreposage des pesticides avec ces derniers peuvent aussi constituer une voie de pollution (Seck, 2001).
Les produits phytosanitaires et leurs résidus peuvent être également retrouvés dans les eaux de pluies. Une étude de l’IFEN (2006) a relevé que 70% des échantillons d’eau de pluies analysés contenaient des pesticides ; et que 60% de celles-ci contenaient des substances actives de pesticides au-delà de la concentration maximale admissible (CMA) pour l’eau de distribution.
La figure 2 donne un résumé des différents transferts subis par un pesticide après son application sur une plante. Il permet aussi de voir les améliorations possibles pour limiter la dispersion des produits dans les différents compartiments de l’environnement.
Figure 2 : Dispersion des pesticides dans l’environnement après application (Inra/Cemagref, 2005)
Sur les animaux
Plusieurs études ont démontré les méfaits potentiels de l’utilisation des pesticides chez les animaux (domestiques ou sauvages). Ils peuvent être intoxiqués de manière directe (par absorption,ingestion, respiration,…) ou indirecte (par la consommation d’organismes contaminés, d’eau polluée,…). Les pesticides agissent sur des mécanismes fondamentaux du métabolisme de base et sont reconnus comme des perturbateurs du système nerveux, du système endocrinien, etc.
Pertes de produits dues à l’action du vent Pertes dues à la chaleur Pertes dues aux mouvements des eaux (pluies, ruissellement, …)
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Table des matières
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : GENERALITES SUR LES PESTICIDES
1 HISTORIQUE, DEFINITION, CLASSIFICATION ET MODE D’ ACTION DES PESTICIDES
1.1 DEFINITION ET HISTORIQUE
1.1.1 CONTEXTE HISTORIQUE
1.1.2 QUELQUES DEFINITIONS
1.1.3 STATISTIQUES SUR LES PESTICIDES DANS LE MONDE ET AU SENEGAL
1.2 CLASSIFICATION DES PESTICIDES
1.2.1 SELON LA CIBLE
1.2.2 SELON LA FAMILLE CHIMIQUE
1.2.3 SELON LA FORMULATION
1.2.4 SELON LA TOXICITE
1.2.5 SELON LE RISQUE DE CANCER POUR L ’HOMME
2 UTILISATION ET RISQUES D’EMPLOI DES PESTICIDES AU SENEGAL
2.1 SOURCES D’APPROVISIONNEMENT
2.1.1 LES IMPORTATIONS
2.1.2 LES PRODUCTIONS LOCALES
2.2 CIRCUITS ET POLITIQUE DE DISTRIBUTION
2.3 LES PROCEDES D’ APPLICATION
2.4 AVANTAGES DE L ’UTILISATION DES PESTICIDES
2.4.1 AU PLAN SANITAIRE HUMAIN
2.4.2 AU PLAN AGRICOLE
2.4.3 AU PLAN PASTORAL
2.5 RISQUES D’EMPLOI DES PESTICIDES
2.5.1 SUR L ’ENVIRONNEMENT
2.5.2 SUR L ’HOMME
3 GESTION DES PESTICIDES AU SENEGAL
3.1 STRUCTURES DE GESTION DES PESTICIDES AU SENEGAL
3.2 REGLEMENTATION DES PESTICIDES AU SENEGAL
3.2.1 LA REGLEMENTATION DE SOURCE INTERNATIONALE
3.2.2 LA REGLEMENTATION DE SOURCE SOUS-REGIONALE
3.2.3 LA REGLEMENTATION NATIONALE
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE D’ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES
1 GENERALITES SUR LA META-ANALYSE
1.1 INTRODUCTION
1.2 HISTORIQUE, DEFINITION ET INTERETS DE LA META-ANALYSE
1.2.1 HISTORIQUE DE LA META-ANALYSE
1.2.2 DEFINITION DE LA META-ANALYSE
1.2.3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA META-ANALYSE
1.3 LES DIFFERENTS TYPES DE META-ANALYSE
1.4 DEMARCHE GENERALE DE LA META-ANALYSE
1.5 MODES D’ESTIMATION DES EFFETS
1.5.1 MODELES A EFFETS FIXES
1.5.2 MODELES A EFFETS ALEATOIRES
2 META-ANALYSE D’ETUDES PROSPECTIVES
2.1 MATERIELS ET METHODE
2.1.1 PROBLEMATIQUE
2.1.2 OBJECTIF ET CHOIX METHODOLOGIQUE
2.1.3 TECHNIQUES D’EXPLOITATION DES DONNEES
2.2 RESULTATS
2.2.1 PROCEDURE DE SELECTION DES ETUDES
2.2.2 CODIFICATION DES ETUDES RETENUES
2.2.3 EXTRACTION DES DONNEES
2.2.4 CALCUL ET INTERPRETATION DES RESULTATS
DISCUSSIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES