Avantage d’une baisse de la consommation de produits d’origine animale
Introduction
J’ai eu envie de réaliser mon travail de bachelor sur une thématique qui me touche tout particulièrement. En effet, durant toute ma vie, j’ai vécu avec des animaux de compagnie. Ayant habité à Veyrier, j’avais aussi la possibilité de voir certains animaux de la ferme rien qu’en me promenant. Adepte des réseaux sociaux, j’ai aussi été sensibilisé par les différentes vidéos et articles diffusés par certaines sociétés protectrices des animaux. Intrigué, j’ai souhaité approfondir mes connaissances sur la thématique, notamment les conditions dans lesquelles les animaux étaient maintenus, transportés ou encore abattus. D’abord plus touché par la situation des animaux de compagnie, ce que j’ai appris sur les animaux de rente m’a fortement choqué. À travers mes recherches, j’ai pu réaliser l’ampleur et les enjeux liés au secteur alimentaire des produits d’origine animale. Les différents scandales diffusés par l’organisation de défense des animaux L214 ont fini de me conforter dans le choix de traiter ce sujet. Dans ces vidéos filmées en caméra cachée, il est possible de voir les méthodes atroces de déchargement, d’étourdissement, d’exécution des animaux dans des abattoirs situés en France. Ces pratiques ont éveillé en moi une profonde indignation et une envie d’exposer certaines recommandations qui pourraient améliorer la situation et le bien-être animal. J’ai donc décidé de parler du secteur alimentaire et plus particulièrement des produits d’origine animale. La problématique que j’ai identifiée est : « Reconsidérer la consommation de produits provenant des animaux grâce à une meilleure connaissance des conditions de production. »
Définition de l’éthique animale
« L’éthique animale peut être définie comme l’étude du statut moral des animaux ou, pour le dire autrement, l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux, pris individuellement. Elle pose donc les questions classiques des devoirs de l’homme envers les animaux, des éventuels droits des animaux et, plus généralement, des jugements moraux (c’est-à dire ceux formulés en termes de bien ou de mal) à porter sur notre traitement actuel des animaux. »1 J.-B. Jeangène Vilmer Les pays anglo-saxons ont une avance certaine sur les autres pays en termes d’éthique animale. En effet, dans les universités, il y a des cours entiers dédiés à ce sujet. Petit à petit, en Suisse, cela commence à se développer mais aucun module n’est encore mis en place. Depuis 1977, il existe une déclaration universelle des droits de l’animal. Elle n’a aucune valeur juridique mais est une position philosophique sur le comportement à adopter pour l’Homme envers les animaux. En Suisse, les animaux sont protégés par des ordonnances qui régissent la manière dont ils doivent être traités. Cette loi concerne tous les animaux qu’ils soient de compagnie, de rente ou sauvages. Il existe entre autre :
· La loi fédérale sur la protection des animaux
· La loi fédérale sur la pêche
· L’ordonnance sur la protection des animaux
· L’ordonnance concernant l’abattage d’animaux et le contrôle des viandes
· L’ordonnance de l’OSAV sur la protection des animaux lors de leur abattage
Les parties prenantes du secteur des produits d’origine animale dans l’alimentaire
Une partie prenante se définit comme un acteur qui a des intérêts pour un secteur d’activité ou une entreprise. Sur le tableau ci-dessous, il a été question de trouver les acteurs majeurs du secteur alimentaire et plus précisément de la filière des produits d’origine animale. Après avoir identifié les parties prenantes, il a fallu évaluer leur degré de connaissance, leur implication ainsi que le pouvoir qu’elles avaient pour changer. Ces notes vont de 1 à 10 (10 étant le maximum). Aucun tableau des parties prenantes n’a été fait auparavant. Par conséquent, les notes attribuées sont purement subjectives et mises en rapport aux faits appris durant le travail. Après avoir attribué les notes, il a fallu réfléchir aux différents moyens qu’auraient les parties prenantes pour changer positivement et les barrières qui les freinent. Pour les consommateurs, j’ai pris la décision de scinder en deux cette partie. À mon sens, il y a une différence colossale entre un seul consommateur et des milliers de consommateurs dans la façon d’aborder le sujet.
Élevage
Cette étape est sans conteste la plus longue du processus de fabrication de la viande. De nombreux types d’élevages existent. Il y a les « bons élèves » et « les mauvais élèves » comme dans toutes les industries. Les animaux de rente n’ont pas le même type d’élevage.
Pour le porc, les types d’élevage sont en bâtiment sur caillebottis, sur litière ou encore en plein air. Souvent, les porcs sont dans des bâtiments surpeuplés. La truie est souvent dans un enclos minuscule où elle peut à peine se mouvoir. Lorsqu’elle met bas, l’éleveur isole les petits pour éviter qu’elle ne les écrase. Ils ne peuvent pas rester blottis contre leur mère mais peuvent seulement téter. Après un mois, donc bien avant le sevrage (4 mois), les porcelets sont complètement retirés à leur génitrice. Pendant que la truie est inséminée artificiellement pour recommencer ce cycle, les porcelets sont rapidement mélangés aux autres animaux. Cette cohabitation cause du stress, des maladies ainsi que des conflits entre les porcs. Pour éviter cela, les éleveurs pratiquent la castration et la coupe ou le meulage des dents. Dans certains pays, ces procédés sont effectués sans anesthésie. Cependant, en Suisse, la castration doit obligatoirement être pratiquée après anesthésie. Dans ces bâtiments, le porc va être engraissé de manière intensive. L’eau est mélangée à la nourriture et s’il veut boire, il faut qu’il ingurgite cette nourriture.
Chez les poules pondeuses, l’éleveur ne garde que les poussins femelles. En effet, elles pourront pondre des œufs tandis que les mâles sont considérés comme inutiles et sont rapidement tués. Ils peuvent être gazés ou bien homogénéisés. Ce second procédé signifie que les poussins sont broyés vivants et réduits en farine. Ils peuvent aussi être servis aux serpents dans les vivariums. Pour la poule, le fait de vivre durant toute sa vie au sol engendre une malformation des pattes. Dans une halle, il peut y avoir près de 12’000 têtes. Avec une telle surpopulation, les espaces sont manquants et les poules commencent à faire preuve d’agressivité. Afin d’éviter cela, les éleveurs pratiquent l’épointage du bec. Cela veut dire que le bec des poussins est raccourci sans anesthésie. Afin d’obtenir des subventions, certains éleveurs n’hésitent pas à fabriquer des « jardins d’hiver » pour leurs bêtes. Cela permet aux poules de sortir à l’air libre. Cependant, selon Kate Amiguet de la Fondation MART, dans de nombreux cas, l’éleveur ne les laisse pas sortir pour éviter une surcharge de travail. Il touche donc ces subventions mais n’honore pas les engagements pris en ayant construit ces jardins d’hiver. 2
Transport
Il y a seulement deux types différents de transport. Le premier est le transport d’animaux vivants vers la mise au bétail ou à l’abattoir et le deuxième type commence après l’abattage de l’animal. Au cours de ces dernières années, de nombreux articles ont été publiés. Les auteurs s’inquiètent des conditions désastreuses dans lesquelles sont transportés les animaux. En effet, l’Europe est un grand exportateur de viande. Les animaux sont souvent vendus vivants à des sociétés installées en Afrique, au Moyen-Orient ou encore en Asie. Afin d’amener un animal d’un point à un autre, les moyens de transport utilisés sont le camion, le train, le bateau ou l’avion. Officiellement, il existe de nombreuses règles à respecter dans le cadre du transport d’animaux vivants en Europe qui évoquent la durée du trajet, les pauses à respecter, la conformité du camion qui transporte les bêtes, le type de bêtes qui peut faire le voyage et l’abreuvage. Cependant, dans les faits, tout ne se passe pas comme prévu. En effet, des enquêtes réalisées par plusieurs associations montrent, vidéos à l’appui, les conditions dans lesquelles les animaux sont transportés.
En Suisse, la loi sur le transport des animaux est considérée comme étant l’une des plus sévères au monde. En effet, il n’est autorisé de transporter des animaux que sur des trajets courts : le temps de transport (chargement des animaux, transport, déchargement) ne doit pas excéder huit heures. Les abattoirs suisses ont été construits dans les régions où la production animale est la plus forte ce qui permet d’éviter aux animaux de subir les désagréments des voyages trop longtemps. De plus, les animaux destinés à la boucherie ne peuvent être transportés que par l’éleveur luimême ou une personne dûment formée. Tout est mis en œuvre pour rendre le transport le moins stressant possible pour les animaux. « Les animaux doivent être traités avec ménagement, que ce soit durant le transport, le déchargement, l’hébergement et lors de l’étourdissement à l’abattoir. » (Exigences applicables aux transports d’animaux, Admin.ch). Les animaux et les produits animaux transitant par la Suisse sont soumis à des règles bien précises. Par exemple, les animaux (bovins, ovins, porcins, équidés, volaille) destinés à l’abattoir doivent transiter par la Suisse seulement par voie ferroviaire ou aérienne. Un transport routier est proscrit pour des raisons de protection des animaux. Les exigences peuvent varier en fonction de la provenance des produits d’origine animale qui transitent par la Suisse. Pour le transport de la viande ou des animaux abattus, il faut utiliser des camions frigorifiques. En effet, la viande étant un lieu propice à la prolifération de microorganismes, il faut éviter d’interrompre la chaîne du froid.
Abattoir
En Suisse, avant d’être abattues, les bêtes doivent subir un contrôle. Les éleveurs doivent annoncer les animaux destinés à l’abattage et donner des informations préalables sur l’état de santé de leurs bêtes. Grâce à ceci, l’abattoir peut veiller à ce que le nombre d’animaux destinés à l’abattage n’excède pas la capacité totale du lieu (capacité d’abattage et capacité d’hébergement). À l’abattoir, l’autorité compétente pour le contrôle des viandes vérifie les documents transmis et fait un examen de l’animal. S’il s’agit de volaille domestique, une évaluation du troupeau est faite. En effet, l’effectif total de volaille ne permet pas de faire une évaluation individuelle. Dès lors, il s’agit de faire l’examen d’un échantillon des animaux. Un vétérinaire est chargé de contrôler l’état des animaux à l’arrivée du chargement et vérifier si les réglementations sur la protection des animaux ont été respectées durant le transport. Les animaux ne passant pas les contrôles pour diverses raisons sont isolés et exclus de l’abattage pour des raisons d’hygiène. Lors de l’abattage de l’animal, un certain nombre de réglementations est à respecter quant à la manière dont l’animal est étourdi et saigné. Depuis la votation populaire du 20 août 1893, il est interdit d’abattre le bétail sans qu’il ait été étourdi au préalable. Aussi, depuis 1893, l’abattage rituel est interdit en Suisse. Le seul abattage rituel autorisé est celui des volailles. L’étourdissement de l’animal est un « moment clé » pour l’abattage. En effet, c’est un procédé qui doit provoquer une perte de conscience immédiate de l’animal et ce jusqu’à ce que la mort survienne des suites de l’abattage. Il existe différents types d’étourdissement tel que l’étourdissement électrique, mécanique ou en atmosphère modifiée. En théorie, lors de sa mise à mort, l’animal ne devrait donc pas souffrir. En cas d’utilisation d’étourdissement mécanique ou électrique, l’animal doit être placé de manière à ce que l’appareil soit utilisé de manière précise et efficace. Cependant, lorsqu’on regarde les vidéos mises en ligne par les associations de protection des animaux, il arrive régulièrement que l’animal ne soit pas complètement inconscient lors des procédés liés à son abattage. Selon le reportage « Derrière les portes : la réalité sur les conditions d’élevage en Suisse » de la fondation MART, durant l’étourdissement, les ratages sont fréquents. Les animaux sont donc Reconsidérer la consommation de produits provenant des animaux grâce à une meilleure connaissance des conditions de production. Entre éthique animale et évolution technologique.
conscients lors de la saignée et meurent dans d’atroces souffrances. Pour le vider de son sang, les travailleurs des abattoirs pendent l’animal par la patte de façon à ce qu’il ait la tête dirigée vers le sol pour faciliter la perte de sang. La saignée doit être effectuée le plus rapidement possible après l’étourdissement afin que l’animal soit toujours inconscient. C’est grâce à un sectionnement ou une incision au niveau du cou que l’animal sera tué. Il faut attendre la mort de l’animal avant de pouvoir pratiquer toute autre activité du processus d’abattage.
Après l’abattage, un contrôle des viandes doit être effectué par les personnes mandatées pour cette tâche. Le but est d’identifier les anomalies qui pourraient avoir une incidence sur la santé humaine et qui pourraient donner un aspect étrange à la viande. Le contrôle se fait de manière visuelle sur des parties de carcasses précises. En cas de doute, des analyses complémentaires peuvent être effectuées. Après le contrôle, une décision est prise quant à la commercialisation de la viande.
Atelier de découpe
Souvent, l’atelier de découpe est situé dans l’abattoir, mais il se peut aussi que la viande soit vendue « entière » et découpée chez le boucher. C’est à ce moment-là qu’elle sera conditionnée. Elle peut être pré-emballée, sous-atmosphère et sous-vide.
Ventes
Après avoir été transformée, la viande est commercialisée dans différents types de magasins. En grande partie, celles proposées par Bell et Micarna se retrouveront respectivement chez Coop et Migros. Les carcasses seront acheminées chez certains bouchers qui les transformeront pour les vendre. Durant la réception de la marchandise jusqu’à la vente, la chaîne du froid ne doit pas être interrompue. Pour ce faire, les grands groupes comme Coop et Migros ont leurs chambres froides directement au dépôt où les camions déchargent leurs marchandises.
Modes d’alimentation découlant d’une meilleure connaissance des conditions animales Grâce à une meilleure connaissance de la situation dans laquelle vivent les animaux, les gens se renseignent sur des modes d’alimentation plus sains et respectueux des animaux. Il en découle une augmentation des adeptes des modes d’alimentation qui vont suivre. Certains des mouvements ont été créés depuis plusieurs siècles tandis que d’autres sont plus récents.
Le welfarisme
Le welfarisme est un terme anglo-saxon signifiant « bien-être ». Initialement, ce mot était utilisé par les anglais pour parler des interventions des pouvoirs publics sur le marché afin de régulariser l’activité productive et ainsi permettre d’avoir une meilleure protection sociale.
Dorénavant, ce terme est aussi utilisé par les défenseurs des animaux. Dans ce contexte, le mouvement « welfariste » fait en sorte d’améliorer la qualité de vie des animaux exploités sans pour autant remettre en cause leur élevage. Comme on peut le comprendre, les welfaristes prônent en faveur de la mise en application de réformes. Le moindre changement en faveur des animaux est un pas en avant pour eux. Par exemple, en 2012, la directive européenne quant à la protection des poules pondeuses était une réussite pour les welfaristes. Les normes de cette directive étaient un agrandissement sensible des cages des poules ainsi que quelques aménagements.
Le flexitarisme
Le flexitarisme provient de la contraction des mots « flexible » et « végétarisme ». Il s’agit d’une pratique alimentaire créée aux États-Unis qui prône la diversification alimentaire. Les flexitariens mangent davantage de produits bios et locaux, et font attention à leur impact environnemental. Ce terme désigne les personnes qui réduisent considérablement leur consommation de viande, qui devient un met occasionnel voire rare, sans pour autant arrêter complétement d’en manger. Ce mode d’alimentation se situe donc entre les personnes qui consomment uniquement des produits végétaux et les amateurs de viande.
L’abolitionnisme
L’abolitionnisme provient d’un courant de pensée de la fin du 18ème siècle en GrandeBretagne. Ce terme signifie la suppression de l’esclavage, mais est dorénavant utilisé par une partie des défenseurs des animaux et tout particulièrement certains vegans. En effet, à leurs yeux, l’oppression des animaux s’apparente à l’esclavage. Leur revendication est purement et simplement l’abolition de ce genre de pratique inacceptable.
Le végétarisme
Le végétarisme est un mode d’alimentation qui exclut la consommation de chair animale. Lorsqu’on parle de végétarisme, il peut y avoir différentes nuances comme : le lacto-ovo-végétarisme, le lacto-végétarisme, l’ovo-végétarisme et le pescovégétarisme. À l’origine, dans les textes bibliques, il est dit que les hommes ne se nourrissaient pas de viande. Seule une petite part de la société aisée pouvait en consommer. Par la suite, le végétarisme est apparu en Inde au 8ème siècle avant Jésus-Christ car les hindous croient en la réincarnation. En Europe, Pythagore serait l’un des précurseurs du végétarisme. Dans son école, il interdisait à ses élèves de manger des œufs ou de porter des habits en laine. Pour lui, l’abattage des animaux était un crime car il croyait à la transmigration des âmes. Platon et Plutarque ne sont pas en reste quant au développement du végétarisme. Le premier, dans son œuvre « la République », décrit une cité saine où les habitants sont végétariens. Puis, celle-ci se détériore avec la croissance de la consommation de viande. La maladie, les misères, les guerres sont les conséquences de la consommation de viande. Plutarque, quant à lui, place au premier plan l’amour des animaux et leur bien-être qu’il estime primordial. Durant l’époque romaine, les gladiateurs suivaient un mode d’alimentation végétarien voire végétalien afin d’améliorer leur force et leur endurance durant les combats. Cela contraste avec les excès de l’empire romain.
Le végétalisme
Le végétalisme, aussi appelé « végétarisme strict », est un mode d’alimentation encore plus strict que le végétarisme. En effet, les végétalistes consomment seulement des produits végétaux. Ils excluent, donc, tous les types de viandes, le poisson, les fruits de mer, les produits laitiers, les œufs, le miel ; tout ce qui est d’origine animale. Il est souvent difficile pour un végétalien de consommer des produits industriels en raison des différents additifs d’origine animale insérés dans les aliments. Afin d’éviter toute consommation de viandes, les végétaliens doivent être très précautionneux quant aux aliments vendus dans les supermarchés ou les épiceries. Pour remédier à cela, la PETA a mis en ligne des listes exhaustives leur permettant de savoir quels produits sont dénués d’éléments d’origine animale. Pour ce mode d’alimentation, il faut assurément s’informer auprès de professionnels de la santé et parfois prendre des compléments alimentaires. Ce régime est, par contre, déconseillé pour les enfants ou toutes personnes ayant des besoins nutritionnels augmentés comme les femmes enceintes. En effet, en pleine croissance, les enfants ont besoin d’apports différents qu’un adulte.
Pêche et pisciculture
En Suisse, la pêche est régie par la loi fédérale sur la pêche. Celle-ci légifère afin de préserver ou accroître la biodiversité sous-marine, de protéger les espèces menacées, d’assurer la reproduction des poissons et crustacés sur le long terme et d’encourager la recherche piscicole. Les cantons doivent s’y référer pour réglementer la prise de poissons et d’écrevisses, que ce soit pour les pêcheurs avec ou sans permis, professionnel ou amateur. La pêche en rivière est également réglementée dans les cantons. Par exemple, à Genève, en 2017, la pêche en rivière a été ouverte le 4 mars et fermera le 30 septembre. Cependant, certaines races peuvent être capturées jusqu’au 30 novembre. C’est le cas notamment de la pêche de la truite. Des données sont relevées annuellement sur les différents lacs de Suisse. La pêche professionnelle représente environ 1’500 tonnes dans les lacs de Suisse. Cependant, dans le table en annexe 3, il manque les données provenant des rivières et des fleuves. Le lac Léman est le premier fournisseur de poissons suisses, mais en terme de rentabilité en kilogramme par kilomètre carré, il est seulement le quatrième meilleur lac. Le meilleur rendement kg/km² se trouve dans le lac de Zurich. En effet, 2’447 kilos par kilomètre carré de poissons sont pêchés en 2014. Le poisson le plus pêché dans notre pays est le corégone, suivi par la perche et le brochet.
Durant chacune des étapes du processus, des pertes plus ou moins importantes sont à noter. Les sources du gaspillage sont réparties de façon disparate entre les différents acteurs du secteur. Les ménages sont responsables de la plus grande partie avec 45% du gaspillage total, suivi par les ateliers de transformations (30% du total) et l’agriculture (13%). En moyenne, un Suisse jette pour près de 300 kilos d’aliments par an. Les chiffres quotidiens évoquent près de 320 grammes de nourriture qui finissent à la poubelle soit un repas complet. Selon « FoodWaste », près de 17% de la viande produite est gaspillée dont une grande part serait évitable. Le gaspillage inévitable est, par exemple, les os tandis que le gaspillage évitable peut s’apparenter aux abats ou encore au gras de la viande. Dans les commerces, les aliments endommagés lors du transport ou les produits ayant dépassé les dates limites seront détruits pour la plupart. La viande est moins touchée par le gaspillage en raison de son prix qui n’incite pas à faire de l’achat compulsif. Cependant, elle est quand même représentée dans les déchets d’un ménage. Selon la RTS, les consommateurs privilégient les morceaux de la viande qui sont dits nobles et qui sont faciles à cuire ou à cuisiner. En ce qui concerne le poisson, les gens ont tendance à manger des filets de poisson ou des poissons qui contiennent peu d’arêtes. En ce qui concerne les produits laitiers, le yogourt par exemple, les consommateurs privilégient les produits dont la date de péremption est lointaine. Ils recherchent la « fraîcheur » de l’aliment. Cependant, il y a encore quelques années, les dates de péremption n’existaient pas et les gens jugeaient s’ils consommaient ou pas les produits. Or, aujourd’hui, les dates de péremption en vigueur sont strictes et inclinent plutôt les gens à jeter leurs produits alors que certains pourraient être encore consommés plusieurs jours après cette date (ex : yogourt). Par conséquent, avec une meilleure organisation, un meilleur stockage ou encore une évolution des mets cuisinés avec des abats, par exemple, de grandes quantités de viande gaspillées pourraient être consommées. De par ce fait, moins d’animaux seraient tués. (Voir Annexe 3 pour connaître la situation de l’industrie du lait et produits laitiers ainsi que l’industrie des œufs et des ovo-produits)
Santé
Les élevages ainsi que la consommation de produits d’origine animale peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé de l’Homme. En effet, l’élevage industriel et intensif mène à une baisse de la qualité des produits et donc un risque plus élevé pour la santé. « Il n’est pas surprenant que les trois-quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux » (Rapport FAO, 2007). De plus, les antibiotiques, pour prévenir les maladies ou guérir les animaux sont grandement utilisés dans les élevages. Cette pratique crée des bactéries résistantes aux antibiotiques. La transmission de maladies entre les animaux, telle que la grippe aviaire par exemple, est facilitée du fait de l’entassement de ceux-ci dans un élevage intensif.
Par ailleurs, un rapport du centre international de recherche sur le cancer a annoncé que la consommation de viande rouge était probablement cancérogène pour l’être humain. La viande transformée a, quant à elle, été classée comme cancérogène pour l’Homme. Selon les estimations de Global Burden Disease Project, environ 34’000 décès liés aux cancers, dans le monde, pourraient être causés par une alimentation trop prononcée en viande transformée17. D’autres maladies y sont associées telles que les problèmes cardiaques, le diabète et le cholestérol, entre autres. Par conséquent, une baisse de la consommation de produits d’origine animale permettrait aux personnes d’éviter d’éventuels soucis de santé plus ou moins graves.
Recommandations
Commercialisation des produits substituts aux produits d’origine animale
Agriculture cellulaire
La viande cellulaire, aussi appelée viande in-vitro, consiste à prélever des cellules souches dans les muscles d’animaux, puis de les faire se reproduire. Ce procédé permet de passer outre l’utilisation de chair animale. En 2004, l’institut New Harvest a été créé et s’est donné pour mission de révolutionner le secteur de l’agriculture grâce à l’agriculture cellulaire. Depuis près de 10 ans, il travaille afin de substituer les produits d’origine animale. Sa vision s’apparente donc à « produire du lait sans vache, des œufs sans poules et du steak sans bœuf ». (Inès Joseph, 22.06.2016, FoodTech : cinq innovations agroalimentaires à déguster). En 2013, le premier burger à base de cellules souches, créé par Mark Post, a été présenté et dégusté par deux experts. Le coût estimé de ce mets était de 250’000 euros pour 142 grammes. Le créateur a mis près de 6 semaines pour le confectionner avec son équipe. Selon les « goûteurs », la viande avait un goût intense, était doté d’une texture presque similaire et une visuelle proche de la viande avec un bémol : le manque de gras. En 2013, les barrières à la fabrication de ce burger étaient le temps de fabrication et le coût. Aujourd’hui, une des sociétés les plus en avance dans le domaine de l’agriculture cellulaire se nomme Memphis Meat. L’année passée, elle avait présenté la première boulette de bœuf fabriquée en laboratoire. Cette année, elle est allée encore plus loin en annonçant avoir réussi à fabriquer de la viande de poulet et de canard toujours grâce aux cellules souches. Comme pour l’expérience du burger, certaines personnes ont pu goûter ces viandes. D’après les commentaires sur cette création, la viande était plus spongieuse qu’une poitrine de poulet « réelle » mais que le goût était à s’y méprendre. D’ici 2021, la start-up espère réussir à augmenter sa production tout en baissant ses coûts afin de rendre le produit abordable à la population.
Les insectes
Depuis le 1er mai 2017, la Suisse a autorisé la commercialisation de trois types d’espèces d’insectes : les grillons, les criquets migrateurs ainsi que les vers de farine. Ceux-ci peuvent être vendus entiers, en morceaux ou moulus. Cependant, certaines conditions doivent être remplies avant la commercialisation. Les insectes être surgelés puis traités par la chaleur pour éliminer les différents germes. L’étiquetage des aliments composés d’insectes doit impérativement en indiquer la présence. À mes yeux, les insectes ne sont pas à la même échelle que les animaux de rente et les animaux de compagnie, notamment car leur espérance de vie naturelle n’excède pas plus de quelques mois, ceci pour ces trois types d’espèces. Par conséquent, je préférerais me nourrir d’insectes plutôt que d’animaux de rente. Par exemple, un veau a une espérance de vie naturelle de plus de 20 ans alors qu’en élevage, sa vie ne dure qu’entre 6 mois et 2 ans. On peut donc dire qu’on leur impute près de 18 ans de leur vie juste pour notre consommation.
Taxer les produits d’origine animale
Selon les estimations de nombreux experts, la consommation de viande devrait suivre une certaine croissance pendant encore de nombreuses années. Par conséquent, l’ONU recommande d’insérer une taxe environnementale sur la viande19. Les organisations environnementales suisses soutiennent cette démarche et demandent ainsi que des mesures soient prises. Comme expliqué au point 7 de ce travail, la production de viande nécessite énormément de ressources.
Cependant, selon moi, la taxe ne devrait pas être uniquement mise en place pour l’impact environnemental de la viande, mais devrait concerner tous les produits d’origine animale. Toutefois, les acheteurs ne devraient pas payer la même taxe en fonction des produits qu’ils achètent. Différents facteurs sont à prendre en compte pour fixer la taxe. Il faut estimer le type de produit animal, l’impact environnemental de la production du bien, si la production a nécessité une quelconque souffrance animale, le degré de danger d’extinction de l’espèce animale. Certes, la viande rouge serait plus touchée que les autres produits d’origine animale, mais le lait, les œufs, le poisson, le miel, etc. devraient aussi être taxés Avec l’ajout d’une taxe, la consommation de produits d’origine animale pourrait baisser de manière plus ou moins forte selon le type de produit. Les taxes récoltées pourraient être reversées par l’État à des instituts qui auraient été sélectionnés au préalable sur la base d’une présentation de projet visant à diminuer la production et la consommation de produits d’origine animale. Cela permettrait donc de « booster » la recherche tout en baissant la consommation de produits d’origine animale. Ce genre d’aliments deviendrait plus exclusif et les gens prendraient plus de plaisir à en manger en de rares occasions
Création d’un organe de surveillance pour les élevages
De nombreuses exigences ont été mises en place pour la protection du bien-être animal dans les élevages, mais il est cependant difficile d’observer si les animaux dans les élevages sont réellement bien traités. En effet, il existe des milliers d’exploitations agricoles en Suisse et il est tout bonnement impossible pour le Conseil Fédéral de savoir si les règles sont suivies par tous les éleveurs. Selon le vétérinaire cantonal vaudois, Giovanni Peduto, des contrôles dans les élevages sont effectués chaque quatre ans. Durant cette trop longue période, de nombreuses maltraitances peuvent survenir. Par conséquent, la création d’un groupe s’occupant pleinement de surveiller les élevages permettrait de remarquer si les élevages suivent les règles. Les évaluations des experts seraient faites de manière impromptue afin de garder un effet de surprise, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque les contrôles doivent être annoncés. Cet effet de surprise est pourtant à mon avis primordial pour que l’éleveur n’ait pas le temps de prendre des dispositions avant la venue de l’organe de surveillance. Les sanctions, en cas de mauvais traitements ou d’équipements inadaptés, pourraient aller de la simple obligation de se mettre à niveau à une interdiction totale d’exploiter les animaux, ceci en fonction du nombre et de la gravité des manquements. L’éthique animale aurait donc plus de chance d’être respectée et ainsi les mauvais producteurs seraient éliminés de cette industrie. Les avantages seraient la création d’emplois pour cet organe de surveillance, une meilleure couverture du territoire et donc un respect accru du bien-être animal
Campagnes de prévention
À la télévision ou dans d’autres médias, il est souvent conseillé de manger équilibré avec cinq fruits et légumes par jour. Cependant, les campagnes de prévention sur la surconsommation de viande ou d’œufs ne sont pas ou très peu représentées dans les médias. En effet, comme expliqué dans le point sur la consommation de viande en Suisse, les habitants ingèrent plus de viande qu’il n’est recommandé. Il serait intéressant de retrouver dans une publicité télévisuelle pour une marque telle que Charal, un bandeau en bas de l’écran indiquant par exemple « Pour votre santé, ne mangez pas trop de viande rouge ». Par conséquent, il pourrait être pertinent de lancer certaines campagnes de prévention pour rappeler les quantités conseillées de consommation des groupes de produits comme nous le retrouvons dans la chaîne alimentaire. De plus, des médecins ou des spécialistes devraient délivrer le message de la dangerosité de la viande, par exemple, pour que l’impact soit plus important sur la population. On pourrait avoir tendance à écouter plus facilement un spécialiste qui émet des réticences plutôt qu’une personne « lambda ». Des campagnes de prévention devraient aussi être réalisées pour le gaspillage alimentaire existant en Suisse. Comme expliqué à la fin de mon analyse sur les produits d’origine animale, dans le secteur alimentaire, la population jette près d’un tiers des aliments produits. Le gaspillage touche tous les types d’aliments avec plus ou moins d’impact. Ce qui ressort pour la viande, par exemple, c’est la fin de la consommation des abats. En effet, souvent cette viande est jetée ou transformée en pâtée pour animaux.
Conclusion
Finalement, comme nous avons pu le voir tout au long du travail, les conditions des animaux sont régies par des réglementations. Cependant, les ne sont que rarement respectés. En effet, il arrive encore trop souvent que les animaux soient maltraités durant leur courte vie.
Les parties prenantes ont certains intérêts, notamment financiers, à laisser la situation telle qu’elle est actuellement. Des changements dans ce secteur pourraient leur coûter cher en restructuration afin de se mettre aux normes. Les détracteurs continuent leur travail dans le but d’éclairer le plus de personnes possibles quant aux conditions des animaux dans les élevages, aux abattoirs ou encore durant les transports. La consommation actuelle des produits d’origine animale dans les pays occidentaux et les pays en voie de développement sont nettement supérieures aux recommandations de l’OMS. Selon l’organe de la FAO, l’évolution devrait rester stable dans les pays « industrialisés » mais continuer d’augmenter dans les pays en voie de développement. La Chine, par exemple, est concernée par une croissance constante de la consommation de produits d’origine animale durant ces prochaines années. En conséquence, la consommation mondiale va augmenter du fait du nombre élevé d’habitants dans ce pays. En Suisse, nous avons une consommation de produits d’origine animale plutôt stable mais nettement supérieure aux recommandations en ce qui concerne la viande. Par contre, selon l’enquête MenuCH, notre consommation de lait et produits laitiers est grandement inférieure à ce qu’elle devrait être pour notre santé. Afin de faire baisser cette tendance à la surconsommation de viande, des mesures et réglementations encore plus strictes, prises par l’Etat, pourraient être mises en place. Cependant, le plus grand frein à une mise en application de ce genre de loi est le consommateur qui pourrait se sentir lésé. Des campagnes de prévention, une augmentation des élevages biologiques, une meilleure sensibilisation à la surconsommation de produits sont autant des points qu’il faut creuser pour améliorer la situation et convaincre les consommateurs.
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Table des matières
1. Introduction
2. Définition de l’éthique animale
3. Les parties prenantes du secteur des produits d’origine animale dans l’alimentaire
4. Processus de fabrication des produits animaux dans l’alimentaire
4.1 Élevage
4.2 Transport
4.3 Mise au bétail
4.4 Abattoir
4.5 Atelier de découpe
4.6 Ventes
5. Modes d’alimentation découlant d’une meilleure connaissance des conditions animales
5.1 Le welfarisme
5.2 Le flexitarisme
5.3 L’abolitionnisme
5.4 Le végétarisme
5.5 Le végétalisme
5.6 Le véganisme
5.7 L’antispécisme
5.8 Un avis contraire à ces pensées
6. Les produits d’origine animale à l’international et en Suisse
6.1 Situation à l’international
6.2 Situation en Suisse
6.2.1 Le secteur de la viande
6.2.2 Pêche et pisciculture
6.2.3 Gaspillage alimentaire en Suisse
Reconsidérer la consommation de produits provenant des animaux grâce à une meilleure connaissance des conditions de production. Entre éthique animale et évolution technologique.
BERNER Philippe
7. Avantage d’une baisse de la consommation de produits d’origine animale
7.1 Environnement
7.2 Santé
7.3 Éthique
8. Recommandations
8.1 Commercialisation des produits substituts aux produits d’origine animale
8.1.1 Agriculture cellulaire
8.1.2 La viande à base de produits végétaux
8.1.3 Les insectes
8.2 Taxer les produits d’origine animale
8.3 Subventionner les restaurants et magasins végétariens ou végétaliens
8.4 Création d’un organe de surveillance pour les élevages
8.5 Interdire l’abattage des animaux d’un certain âge
8.6 Réglementation dans les abattoirs
8.7 Campagnes de prévention
8.8 Sensibilisation dans les écoles
8.9 Lundi sans viande
8.10 Gaspillage alimentaire
Conclusion
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