Les femmes dans la société antique
Durant l’antiquité, les femmes étaient considérées comme des biens, une propriété de l’homme. Par conséquent, les femmes n’avaient pas de droit, ni pour la parole, ni pour le jugement et bien moins de décision. A cette époque, une fille appartenait totalement à son père qui désigne son mari. Et une fois mariée, ce sera ce dernier qui prendra toutes les décisions concernant sa vie. Lorsque l’homme découvre sa propre part dans la procréation, les sociétés préhistoriques sont essentiellement matriarcales c’est-à-dire que la femme est chère, elle est affaiblie parl’enfantement. C’est au début de l’Antiquité que l’homme s’arroge le pouvoir social. Mais dès la plus haute Antiquité, la femme est déclarée mineure vis-à-vis de la loi ; elle ne possèdeaucun droit civique. Pour le législateur grec ou romain par exemple, sa faiblesse d’esprit légitime, et ses incapacités juridiques : c’est l’homme qui possède la puissance paternelle. De même, elle ne pouvait participer à la vie de la cité : l’Athénienne par exemple doit sortir du foyer accompagnée d’une esclave et ne peut assister ni aux jeux, ni aux représentations théâtrales ; la Spartiate bénéficie de quelques libertés, lesquelles se limitent pourtant à concourir dans des jeux qui lui sont réservés ; pas plus citoyenne que ses congénères, mais une Romaine a toutefois le droit de se rendre seule dans les lieux publics ou aux grandes fêtes. Signe du détachement pour la femme, à Rome, seules les héritières sont recensées et il faut attendre le IIIe siècle apr. J.-C. pour que l’empereur Dioclétien tente, pour des raisons fiscales, de les inclure dans les dénombrements. Toutefois, il existait quand même à cette époque des exemples exceptionnels où quelques femmes jouissaient de droits; c’est le cas de la poétesse Sappho, dont l’influence intellectuelle est majeure dans le monde grec du VIIe siècle av. J.-C. ; c’est également le cas de Cléopâtre qui règne seule sur le royaume Lagide au Ier siècle avant notre ère.
Inégalité des ressources
Les femmes n’ont pas suffisamment de pouvoir par rapport aux hommes sur le contrôle concernant tout gamme de ressources, y compris l’éducation, les biens fonciers, l’information et les ressources financières. Pour le cas de la Niger par exemple, la scolarité moyenne des femmes est équivalant à la moitié de celle des hommes, et on a un taux d’inscription des jeunes filles au niveau secondaire qui n’équivaut qu’aux deux tiers de celui des garçons. Les femmes sont interdites de posséder de lopins de terre. Dans les autres pays africains, l’accès à la machinerie, aux fertilisants, à l’information et au crédit est limité pour les femmes qui dirigent des entreprises, ce qui est contraire aux hommes entrepreneurs. Concernant le travail, les hommes demeurent plus bien rémunérés que les femmes même si les formations et les expériences sont égales. Les femmes sont aussi exclues des postes de direction pour les pays en voie de développement. Pour ce qui a trait à l’accès aux ressources financières, par rapport aux hommes, le niveau d’exclusion des populations féminines au crédit bancaire, estimé en moyenne à 61%, montre que c’est de façon limitée que les femmes accèdent à cette ressource. Le même constat est fait concernant l’accès à la propriété autre que foncière. Toutefois, au cours de ces dernières années, une attention particulière a été portée au micro crédit qui se destinent particulièrement aux femmes. Conformément à la déclaration et au programme d’action de Beijing, le micro crédit est un instrument de lutte contre la pauvreté qui permet de contourner les problèmes que posent, dans le cas des institutions de crédit ordinaires, les conditions d’octroi de prêts (garanties, apports, preuves de solvabilité, etc.), les frais de transaction élevés et les taux de remboursement importants. Même si en terme d’effectif, le nombre de bénéficiaires est à la fois important et en progression, la portée se trouve réduite par le rôle tampon joué par les ONG, celles-ci étant inégalement réparties à l’échelle des États et de la sous région, relativement plus concentrées dans certains endroits que dans d’autres.
L’ISDH
L’ISDH ou l’indicateur sexospécifique de développement humain mesure les mêmes avancées et se fonde sur les mêmes variables que l’IDH qui est l’indicateur de développement humain. L’ISDH par rapport à l’IDH donne un peu plus de précision sur les disparités sociologiques entre hommes et femmes. Si l’ISDH est inférieur à l’IDH, cela signifie qu’il y a une inégalité entre les genres au détriment de la femme. Le procédé de calcul de l’ISDH implique que la valeur de celui ci est toujours inférieure à celle de l’IDH. Mais un ISDH faible peut découler de différences entre les niveaux atteints par les hommes et les femmes, ainsi que d’un niveau moyen faible pour l’une des variables retenues pour le calcul de l’indicateur, malgré un niveau d’égalité de genre élevé. Inversement, un pays peut avoir un ISDH relativement élevé, malgré des disparités importantes entre les hommes et les femmes, pour peu que son niveau de développement humain soit élevé. Pour obtenir une mesure fiable des inégalités entre les sexes, il faut comparer l’ISDH à l’IDH et utiliser comme indicateur soit la différence, soit le rapport entre ces deux indicateurs.
Les femmes qui sont victime de l’inégalité des sexes sont très fragiles face au VIH/Sida
La fragilité biologique des femmes et des filles est alourdie par l’inégalité des sexes en tant que facteur social. L’activité sexuelle chez la femme débute plus rapidement, et les jeunes filles ont, en général, des relations sexuelles avec des partenaires plus âgés qu’elles. Le plus dramatique, malgré cela, est qu’en déduction des inégalités entre les sexes et de la condition d’infériorité des femmes, celles-ci n’ont pas l’autonomie requise pour prendre de décisions touchant leur vie sexuelle, une brutalité généralisée et des sévices sexuels s’exercent à leur égard et les filles sont souvent les proies de unions prématurés obligés. La déficience de l’aptitude économique des femmes, due aux inégalités entre les sexes en ce qui intéresse l’accès aux ressources et leur contrôle, peut aussi inciter les conduites à risques de propagation du VIH. Dans le rapport d’ONU SIDA, publié en juillet 2004, la fragilité sexuelle des femmes et des filles est mise en certitude et il semble que le fait d’être marié ou en relation monogamique ne protègent pas les femmes face au VIH. Cela s’explique en partie par le fait que les hommes ont des partenaires sexuels multiples, et qu’ils ont des comportements sexuels à risques, que ce soit avec leurs partenaires en dehors du mariage qu’avec leurs épouses. Chez certains pays africains, on voit que « les adolescentes mariées de 15 à 19 ans présentaient des taux d’infection à VIH plus élevés que les filles non mariées, sexuellement actives, du même âge». En outre, on a constaté, dans certains pays, qu’une femme sur cinq subissait des violences sexuelles du fait d’un partenaire intime, et que pour 33% des filles l’initiation sexuelle s’était faite sous la contrainte. Or on sait que les rapports sexuels violents ou forcés augmentent les risques de transmission du VIH. Les idéologies patriarcales qui régissent la succession et l’héritage, et qui veulent que le statut culturel et social de la femme soit encore en grande partie lié à sa capacité à se marier et à avoir des enfants, en particulier des garçons, sont autant de facteurs qui rendent les femmes et les filles plus vulnérables. Il s’agit de considérations qui prennent le pas sur la séropositivité des hommes et des femmes engagés dans une relation, et qui rendent les femmes et les filles plus vulnérables à l’infection à VIH.
Les travails des femmes alourdis par le VIH/Sida
Au fur et à mesure que le VIH/Sida s’intensifie, la charge du travail non rémunéré des femmes s’accroît considérablement. En Afrique subsaharienne, on estime que 90% des soins attachés au sida sont dispensés à la maison, ce qui forme un fardeau amplement pesante pour les femmes, qui doivent s’occuper des enfants, générer les revenus et garantir la production vivrière. La prédominance des femmes dans ce secteur est le résultat de la composition sociale des rôles et des rapports entre les sexes, qui détermine ce que les hommes et les femmes peuvent ou ne peuvent pas faire. En cas de crise liée au VIH/sida, ce partage du travail fondé sur le sexe ne change pas. En effet, les individus qui doivent offrir les soins sont encore des femmes de tous âges (même lorsqu’elles sont souffrants elles-mêmes). Leur quotidien se traduit par un fardeau de tâche exagérée ; s’occuper des malades et des orphelins, tout en poursuivant et en assurant leur rôle classique de femme au sein de la famille, de la communauté. Les conséquences du VIH/sida sur le travail des femmes sont fortement attachées dans les structures de l’inégalité entre les sexes, de l’infériorité des femmes et des séparations entre les classes sociales.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : Historique et généralité des inégalités fondées sur le genre
Chapitre I : L’historique de l’inégalité des sexes
Section I : Les femmes dans la société antique
Section II : Les inégalités fondées sur le genre favorisées par le christianisme
Section III : Les mouvements des femmes pour l’égalité des sexes
Section IV : Les inégalités des sexes dans les pays africains
Chapitre II : Les domaines touchés par les inégalités des sexes
Section I : La famille
I-1- Inégalité des ressources
I-2- Inégalité de l’influence
Section II : Éducation
Section III : La juridiction
Section IV : La politique
Section V : La rémunération et l’accès au poste
Chapitre III : Les différents indicateurs pour mesurer les inégalités des sexes
Section I : L’ISDH
I-1- Construction de l’ISDH
I-2- Calcul de l’ISDH
Section II : L’IPF
II-1- Calcul du PERE pour représentation parlementaire
II-2- Calcul du PERE pour la participation économique
II-3- Calcul du PERE pour les revenus
II-4- Calcul de l’IPF
Section III : Le classement des pays selon l’ISDH
PARTIE II : IMPACTS ET LUTTE CONTRE LES INEGALITES DES SEXES
Chapitre I : Les impacts de la dimension genre sur l’économie
Section I : L’insuffisance du capital humain
Section II : Une économie lourde à faire évoluer
Section III : Une économie sous-exploitée
Section IV : Taux de morbidité élevé
Section V : Les inégalités des sexes et le VIH/sida
V-1- Ce sont les femmes qui sont les premières victimes du VIH/sida
V-2- Les femmes qui sont victime de l’inégalité des sexes sont très fragiles face au
V-3- Les femmes qui sont atteint du VIH sont punies sévèrement que les hommes
V-4- Les travails des femmes alourdis par le VIH/Sida
Section VI : La qualité de la culture de la population est en fonction des mères
Chapitre II : Les politiques envisageables pour promouvoir l’égalité fondée sur le genre
Section I : Engagements africains
Section II : Politique d’égalité en droit
II-1- Réforme foncière et des plans d’aménagement
II-2- L’accès des femmes au crédit
Section III : Education
III-1- Education pour tous
III-2- Les programmes de formation des formateurs pour intégrer la dimension genre
Section IV : Augmentation des revenus des ménages
Section V : Faciliter l’accès des femmes à des postes du cadre organique
Chapitre III : Limite de la politique pour promouvoir l’égalisation des sexes et l’autonomisation des femmes
Section I : Les approches institutionnalistes
Section II : Les contraintes culturelles et sociologiques
Section III : Les contraintes causées par la pauvreté
PARTIE III : LE CAS DE MADAGASCAR
Chapitre I : Généralité sur les inégalités des sexes à Madagascar
Section I : L’indicateur sexospécifique de développement humain à Madagascar
Section II : Indicateur de Participation Féminine (IPF) à Madagascar
Chapitre II : Les politiques mises en place pour promouvoir l’égalité entre sexe
Section I : Les stratégies initiées par le gouvernement malgache
I-1- La formation des formateurs
I-2- Amélioration de la juridiction
I-3- Elimination de la discrimination dans l’éducation
Section II : Les stratégies initié par les bailleurs de fonds
II-1- Le FNUAP
II-2- La Banque Mondiale
II-3- Le PNUD
CONCLUSION
Télécharger le rapport complet