Autocontrôle glycémique par mesure de la glycémie capillaire (SMBG – Self Monitoring of Blood Glucose)

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Diabète de type 1 et de type 2 :

En 2019, quasiment un demi-milliard de personnes sont atteintes du diabète (tous types confondus) à travers le monde (9,3% des adultes entre 20 et 79 ans). Cette estimation du nombre de personnes (entre 20 et 79 ans) vivant avec le diabète a augmenté de 62% ces 10 dernières années ; de 285 millions en 2009 à 463 millions aujourd’hui. Actuellement, on estime que la moitié (50,1%) de ces personnes atteintes de diabète l’ignore. Les raisons de cette augmentation sont complexes parmi lesquelles : l’augmentation de l’incidence du DT1 chez les enfants, principalement chez les jeunes enfants ; l’augmentation de l’incidence du DT2 chez les adultes semble être la résultante d’une augmentation de la sédentarité, des apports énergétiques alimentaires élevés, et d’autres facteurs encore inconnus. Il existe également des effets intergénérationnels de l’hyperglycémie durant la grossesse ainsi qu’un vieillissement global de la population. Par ailleurs, le diagnostic précoce de DT2 et l’amélioration de la gestion de tous les types de diabète conduisent à une meilleure espérance de vie et donc contribuent à l’augmentation de la prévalence (11).

Autocontrôle du diabète :

Importance d’un contrôle glycémique strict :

Le diabète atteint des proportions épidémiques et le contrôle glycémique est la clé pour prévenir la survenue de complications micro et macro vasculaires à long terme (12-16). Jusqu’à maintenant, l’HbA1c reste le gold standard pour la surveillance du contrôle glycémique et compte tenu des effets néfastes de l’hyperglycémie, les sociétés savantes recommandent un contrôle strict de l’HbA1c avec des objectifs qui doivent être adaptés au type de diabète et personnalisés au profil du patient (17). L’équilibre glycémique actuellement observé au cours du DT1 demeure en-deçà des objectifs fixés par les recommandations de l’ADA (American Diabetes Association) qui recommande une HbA1c < 7 % (avec une tolérance allant jusqu’à 7,5%) pour un sujet adulte (hors grossesse). Concernant les diabètes compliqués d’épisodes d’hypoglycémie sévère, du sujet âgé ou à espérance de vie réduite, ou bien encore de patients présentant des complications vasculaires avancées ou une comorbidité grave, les objectifs sont élargis avec un objectif d’HbA1c < 8,0%. Le registre américain T1D Exchange Clinic observe un taux moyen de 8,4% (18) et les données françaises ENTRED (Echantillon National Témoin Représentatif des Personnes Diabétiques) sont similaires (19).
Ces objectifs d’HbA1c sont justifiés par la démonstration du lien entre l’équilibre glycémique et le risque de survenue de complications micro et macro-vasculaires.
Cependant, le traitement de l’hyperglycémie peut s’avérer pourvoyeur d’hypoglycémie, particulièrement chez les patients traités par insuline (20-24).
Le risque d’hypoglycémie, constitue un des freins à l’obtention des objectifs d’HbA1c et justifie donc un recours à des approches nouvelles (25). Des études chez les patients DT1 ont permis d’établir la relation entre la fréquence quotidienne de l’ASG (Auto-Surveillance Glycémique) et le niveau de l’HbA1c, avec un plafonnement de l’effet se situant aux alentours de 10 autocontrôles par jour (22).

Contrôle glycémique et hypoglycémies :

Un contrôle glycémique strict chez les DT1 retarde l’apparition de complications micro et macro-vasculaires (13,27). Cependant les niveaux de glucose doivent être étroitement surveillés afin de prévenir les hypoglycémies (27). Les données épidémiologiques indiquent que 30 à 40% des patients atteints de DT1 expérimentent en moyenne 1 à 3 épisodes d’hypoglycémie sévère chaque année (28). Les hypoglycémies nocturnes sont particulièrement dangereuses et comptent pour plus de la moitié des hypoglycémies sévères (29). En France, les données de l’étude DIALOG ont confirmé que les hypoglycémies iatrogènes chez les patients insulino-traités constituaient une source d’inquiétude majeure puisqu’elles concernent 85,3% des DT1 et 43,6% des DT2 traités par insuline (30). Les hypoglycémies affectent le bien être des patients et leur qualité de vie. Lorsqu’elles sont récurrentes, les hypoglycémies constituent une préoccupation supplémentaire dans la mesure où elles peuvent conduire à une diminution de la réponse hormonale à la chute de glycémie et à terme altérer la sensibilité aux hypoglycémies, ce qui implique une augmentation du risque d’hypoglycémie sévère (31). Une diminution d’au moins 30% des hypoglycémies est considérée comme cliniquement significative ; une éducation thérapeutique appropriée, des cibles glycémiques individualisées et une auto-surveillance glycémique constituent les pierres angulaires du traitement afin de prévenir et de contrôler la survenue d’hypoglycémies (32).

Modalités de l’auto-surveillance :

Autocontrôle glycémique par mesure de la glycémie capillaire (SMBG-Self Monitoring of Blood Glucose) :

L’auto-surveillance glycémique par mesure de la glycémie capillaire dans le diabète est essentielle pour la sécurité et une adaptation thérapeutique optimale chez les patients traités par insuline (33,34). Le SMBG constitue la méthode de référence pour l’auto-surveillance glycémique d’après le NICE (National Institute for Health and Care Excellence) qui recommande 4 à 10 contrôles par jour chez les patients diabétiques de type 1 (35). Bien qu’un taux élevé de contrôles glycémiques (≥8/jour) soit corrélé à une amélioration du contrôle glycémique (26,36), les contrôles glycémiques quotidiens répétés sont contraignants, peuvent être source de douleurs et d’inconfort et sont ainsi difficiles à maintenir à long terme (37). L’auto-surveillance glycémique par mesure de la glycémie capillaire (SMBG) reste l’une des méthodes la plus utilisée pour la mesure répétée de la glycémie chez les diabétiques. Cependant, même avec des contrôles fréquents, le SMBG a des limites car il ne donne accès qu’à des mesures ponctuelles, une grande partie du profil restant méconnu. De plus, la plupart des patients ressentent les glycémies capillaires comme stressantes, douloureuses et contraignantes, cette méthode de surveillance glycémique étant associée à une moins bonne qualité de vie et à une moins bonne adhésion des patients au traitement (38-40).
Une récente étude réalisée au Royaume-Uni basée sur les données des pharmacies a rapporté la réalisation de 2,1 contrôles par jour chez les patients insulino-traités (DT1 et DT2 confondus) (41). Ces résultats mettent en évidence que cette méthode de mesure ne permet pas la réalisation d’une auto-surveillance glycémique rapprochée en routine clinique.

La mesure continue du glucose (MCG) :

L’auto-surveillance glycémique par mesure de la glycémie capillaire permet d’apporter uniquement des données sporadiques et représente une contrainte pratique majeure pour les patients. La mesure continue du glucose (MCG) offre des données plus complètes de l’évaluation du glucose et différentes études contrôlées randomisées ont montré qu’elle permettait d’améliorer l’équilibre glycémique (42-45).
• Principes de la mesure continue du glucose (MCG) :
La MCG est fondée sur le dosage semi continu du glucose dans le tissu interstitiel. La mesure continue du glucose repose sur trois composantes principales : un capteur de glucose implantable, un transmetteur et un récepteur sans fil. La plupart des dispositifs de MCG actuellement disponibles sont constitués d’un système d’électrodes contentant une enzyme fixée : la glucose oxydase. La glucose oxydase est capable de convertir le glucose en acide gluconique et peroxyde d’hydrogène. Le peroxyde d’hydrogène est à son tour oxydé par le système d’électrodes afin de générer un courant électrique (46,47). Le signal électrique (en milliAmpères) est ensuite converti en concentration de glucose (en mg/dL) par un processus de calibration. Pour la plupart des systèmes de MCG, l’algorithme de calibration s’appuie sur un système de calibration dont les paramètres doivent être régulièrement mis à jour en réalisant des SMBG à des moments adaptés correspondant à une période de glycémie stable (48-51). En ce qui concerne le FSLÒ , la calibration est réalisée en usine et est stable pour une durée de 14 jours (39).
Il existe un écart entre la valeur affichée du glucose interstitiel (GI) et celle de la glycémie capillaire lié au retard temporel de l’équilibration du GI par rapport à la glycémie, mais également au délai de mesure par l’électrode sous cutanée, à la conversion du signal électrique en taux de glucose et à l’affichage du résultat sur l’écran (50,52-54). Le décalage temporel entre glycémie capillaire et GI est moins marqué avec les systèmes de dernière génération, notamment estimé à 4,5+/-4,8 minutes pour le FSLÒ, un algorithme réduisant artificiellement le décalage temporel (55). Ce phénomène de décalage est très important à comprendre pour bien interpréter les valeurs affichées par le lecteur. En cas de glycémie stable, la valeur affichée sera proche de la glycémie capillaire. Cependant, en cas d’augmentation glycémique, la valeur affichée sera généralement plus basse que la glycémie capillaire au même instant. A l’inverse, en cas de chute glycémique rapide, la valeur affichée sera plus élevée que la glycémie au même instant, et le patient pourra ressentir des symptômes d’hypoglycémie alors que la valeur affichée est encore normale. Ces écarts observés sont d’autant plus importants que les variations glycémiques sont fortes et rapides. Si l’on prend en compte la marge d’erreur des lecteurs de glycémie capillaire, on peut comprendre que les patients non éduqués puissent être désemparés par les différences observées (56).
Ces dix dernières années, la mise en place de la surveillance du taux de glucose en continu dans le but d’améliorer l’autogestion du diabète a mis en évidence une amélioration du contrôle glycémique et une diminution de l’exposition aux hypoglycémies (57). Plusieurs études récentes ont montré le bénéfice de la MCG couplée au traitement par pompe à insuline à réduire de 40 à 50% le temps passé en hypoglycémie, ainsi que la fréquence des évènements hypoglycémiques, en particulier chez des patients dont l’HbA1c initiale est satisfaisante mais au prix de nombreuses hypoglycémies (58-60). Des résultats favorables ont également été démontrés chez les patients DT1 sous multi-injections avec l’étude américaine DIAMOND au cours de laquelle ont été randomisés 158 patients DT1 avec une HbA1c initiale de 8,6% +/-0,6%. Après 24 semaines, les utilisateurs de MCG (Dexcom G4Ò), ayant eu une excellente observance (port du capteur au moins 6 jours par semaine pour 93% des patients), ont vu leur HbA1c diminuer de -1% vs -0,4% et leur temps passé en hypoglycémie diminué à 43min/jour vs 80min/jour (p=0,002). La proportion de patients passés en dessous de 7,5% était significativement plus importante (39% vs 6%, p<0,001) (43). L’étude suédoise GOLD a étudié en cross over 161 patients DT1 sous multi-injections. Après 6 mois, l’amélioration de l’HbA1c était supérieure de 0,43% dans le groupe capteur et les hypoglycémies sévères étaient moins fréquentes (1 seul cas sous capteur, 5 cas sous ASG et 7 cas pendant la période de Wash out). De même, le temps passé en hypoglycémie était inférieur dans le groupe capteur (2,8% vs 4,8%) (42). Il a également été clairement démontré que les patients ne ressentant pas leurs hypoglycémies ont une fréquence réduite d’hypoglycémie sévère sous MCG (61).
En février 2019, l’ATTD (Advanced Technologies & Treatments for Diabetes) a réuni un panel international de cliniciens, chercheurs en diabétologie ainsi que des personnes atteintes de diabète ayant une expertise en CGM afin de définir des cibles cliniques à partir des données CGM. Des études ont montré une corrélation entre le temps dans la cible (70-180mg/dL) et les complications du diabète (62,63). La relation entre le temps dans la cible et l’A1c (62,63) et le nombre d’hypoglycémies sévères et non sévères (64-68) a aussi été observée. Ce comité d’experts a mis en avant que pour atteindre un contrôle glycémique efficace et sécuritaire il fallait augmenter le temps dans la cible (TIR : Time In Range) et diminuer le temps sous la cible (TBR : Time Below Range). Concernant les objectifs de taux de glucose ils se sont accordés pour un seuil bas à 70mg/dL et un seuil haut à 180mg/dL chez les DT1 et DT2. Le seuil pour les femmes enceintes est abaissé à un taux de glucose compris entre 63mg/dL et 140mg/dL. L’objectif communément admis pour un sujet DT1 ou DT2 est d’obtenir un TIR>70% et un TBR<4% (Figure 2 (69)). Les analyses ont été réalisées à partir de 4 essais randomisés incluant 545 adultes DT1 ayant eu des dosages d’HbA1c au laboratoire (62). Un TIR (70-180mg/dL) compris entre 70% et 50% correspondait fortement à une HbA1c d’environ 7% et 8% respectivement. Une augmentation du TIR de 10% (soit 2,4heures/jour) correspondait approximativement à une diminution d’HbA1c de 0,5%.

Diabète de type 1 et de type 2 :

En 2019, quasiment un demi-milliard de personnes sont atteintes du diabète (tous types confondus) à travers le monde (9,3% des adultes entre 20 et 79 ans). Cette estimation du nombre de personnes (entre 20 et 79 ans) vivant avec le diabète a augmenté de 62% ces 10 dernières années ; de 285 millions en 2009 à 463 millions aujourd’hui. Actuellement, on estime que la moitié (50,1%) de ces personnes atteintes de diabète l’ignore. Les raisons de cette augmentation sont complexes parmi lesquelles : l’augmentation de l’incidence du DT1 chez les enfants, principalement chez les jeunes enfants ; l’augmentation de l’incidence du DT2 chez les adultes semble être la résultante d’une augmentation de la sédentarité, des apports énergétiques alimentaires élevés, et d’autres facteurs encore inconnus. Il existe également des effets intergénérationnels de l’hyperglycémie durant la grossesse ainsi qu’un vieillissement global de la population. Par ailleurs, le diagnostic précoce de DT2 et l’amélioration de la gestion de tous les types de diabète conduisent à une meilleure espérance de vie et donc contribuent à l’augmentation de la prévalence (11).

Autocontrôle du diabète :

Importance d’un contrôle glycémique strict :

Le diabète atteint des proportions épidémiques et le contrôle glycémique est la clé pour prévenir la survenue de complications micro et macro vasculaires à long terme (12-16). Jusqu’à maintenant, l’HbA1c reste le gold standard pour la surveillance du contrôle glycémique et compte tenu des effets néfastes de l’hyperglycémie, les sociétés savantes recommandent un contrôle strict de l’HbA1c avec des objectifs qui doivent être adaptés au type de diabète et personnalisés au profil du patient (17). L’équilibre glycémique actuellement observé au cours du DT1 demeure en-deçà des objectifs fixés par les recommandations de l’ADA (American Diabetes Association) qui recommande une HbA1c < 7 % (avec une tolérance allant jusqu’à 7,5%) pour un sujet adulte (hors grossesse). Concernant les diabètes compliqués d’épisodes d’hypoglycémie sévère, du sujet âgé ou à espérance de vie réduite, ou bien encore de patients présentant des complications vasculaires avancées ou une comorbidité grave, les objectifs sont élargis avec un objectif d’HbA1c < 8,0%. Le registre américain T1D Exchange Clinic observe un taux moyen de 8,4% (18) et les données françaises ENTRED (Echantillon National Témoin Représentatif des Personnes Diabétiques) sont similaires (19).
Ces objectifs d’HbA1c sont justifiés par la démonstration du lien entre l’équilibre glycémique et le risque de survenue de complications micro et macro-vasculaires.
Cependant, le traitement de l’hyperglycémie peut s’avérer pourvoyeur d’hypoglycémie, particulièrement chez les patients traités par insuline (20-24).
Le risque d’hypoglycémie, constitue un des freins à l’obtention des objectifs d’HbA1c et justifie donc un recours à des approches nouvelles (25). Des études chez les patients DT1 ont permis d’établir la relation entre la fréquence quotidienne de l’ASG (Auto-Surveillance Glycémique) et le niveau de l’HbA1c, avec un plafonnement de l’effet se situant aux alentours de 10 autocontrôles par jour (22).
b. Contrôle glycémique et hypoglycémies :
Un contrôle glycémique strict chez les DT1 retarde l’apparition de complications micro et macro-vasculaires (13,27). Cependant les niveaux de glucose doivent être étroitement surveillés afin de prévenir les hypoglycémies (27). Les données épidémiologiques indiquent que 30 à 40% des patients atteints de DT1 expérimentent en moyenne 1 à 3 épisodes d’hypoglycémie sévère chaque année (28). Les hypoglycémies nocturnes sont particulièrement dangereuses et comptent pour plus de la moitié des hypoglycémies sévères (29). En France, les données de l’étude DIALOG ont confirmé que les hypoglycémies iatrogènes chez les patients insulino-traités constituaient une source d’inquiétude majeure puisqu’elles concernent 85,3% des DT1 et 43,6% des DT2 traités par insuline (30). Les hypoglycémies affectent le bien être des patients et leur qualité de vie. Lorsqu’elles sont récurrentes, les hypoglycémies constituent une préoccupation supplémentaire dans la mesure où elles peuvent conduire à une diminution de la réponse hormonale à la chute de glycémie et à terme altérer la sensibilité aux hypoglycémies, ce qui implique une augmentation du risque d’hypoglycémie sévère (31). Une diminution d’au moins 30% des hypoglycémies est considérée comme cliniquement significative ; une éducation thérapeutique appropriée, des cibles glycémiques individualisées et une auto-surveillance glycémique constituent les pierres angulaires du traitement afin de prévenir et de contrôler la survenue d’hypoglycémies (32).

Modalités de l’auto-surveillance :

Autocontrôle glycémique par mesure de la glycémie capillaire (SMBG-Self Monitoring of Blood Glucose) :

L’auto-surveillance glycémique par mesure de la glycémie capillaire dans le diabète est essentielle pour la sécurité et une adaptation thérapeutique optimale chez les patients traités par insuline (33,34). Le SMBG constitue la méthode de référence pour l’auto-surveillance glycémique d’après le NICE (National Institute for Health and Care Excellence) qui recommande 4 à 10 contrôles par jour chez les patients diabétiques de type 1 (35). Bien qu’un taux élevé de contrôles glycémiques (≥8/jour) soit corrélé à une amélioration du contrôle glycémique (26,36), les contrôles glycémiques quotidiens répétés sont contraignants, peuvent être source de douleurs et d’inconfort et sont ainsi difficiles à maintenir à long terme (37). L’auto-surveillance glycémique par mesure de la glycémie capillaire (SMBG) reste l’une des méthodes la plus utilisée pour la mesure répétée de la glycémie chez les diabétiques. Cependant, même avec des contrôles fréquents, le SMBG a des limites car il ne donne accès qu’à des mesures ponctuelles, une grande partie du profil restant méconnu. De plus, la plupart des patients ressentent les glycémies capillaires comme stressantes, douloureuses et contraignantes, cette méthode de surveillance glycémique étant associée à une moins bonne qualité de vie et à une moins bonne adhésion des patients au traitement (38-40).
Une récente étude réalisée au Royaume-Uni basée sur les données des pharmacies a rapporté la réalisation de 2,1 contrôles par jour chez les patients insulino-traités (DT1 et DT2 confondus) (41). Ces résultats mettent en évidence que cette méthode de mesure ne permet pas la réalisation d’une auto-surveillance glycémique rapprochée en routine clinique.

La mesure continue du glucose (MCG) :

L’auto-surveillance glycémique par mesure de la glycémie capillaire permet d’apporter uniquement des données sporadiques et représente une contrainte pratique majeure pour les patients. La mesure continue du glucose (MCG) offre des données plus complètes de l’évaluation du glucose et différentes études contrôlées randomisées ont montré qu’elle permettait d’améliorer l’équilibre glycémique (42-45).
• Principes de la mesure continue du glucose (MCG) :
La MCG est fondée sur le dosage semi continu du glucose dans le tissu interstitiel. La mesure continue du glucose repose sur trois composantes principales : un capteur de glucose implantable, un transmetteur et un récepteur sans fil. La plupart des dispositifs de MCG actuellement disponibles sont constitués d’un système d’électrodes contentant une enzyme fixée : la glucose oxydase. La glucose oxydase est capable de convertir le glucose en acide gluconique et peroxyde d’hydrogène. Le peroxyde d’hydrogène est à son tour oxydé par le système d’électrodes afin de générer un courant électrique (46,47). Le signal électrique (en milliAmpères) est ensuite converti en concentration de glucose (en mg/dL) par un processus de calibration. Pour la plupart des systèmes de MCG, l’algorithme de calibration s’appuie sur un système de calibration dont les paramètres doivent être régulièrement mis à jour en réalisant des SMBG à des moments adaptés correspondant à une période de glycémie stable (48-51). En ce qui concerne le FSLÒ , la calibration est réalisée en usine et est stable pour une durée de 14 jours (39).
Il existe un écart entre la valeur affichée du glucose interstitiel (GI) et celle de la glycémie capillaire lié au retard temporel de l’équilibration du GI par rapport à la glycémie, mais également au délai de mesure par l’électrode sous cutanée, à la conversion du signal électrique en taux de glucose et à l’affichage du résultat sur l’écran (50,52-54). Le décalage temporel entre glycémie capillaire et GI est moins marqué avec les systèmes de dernière génération, notamment estimé à 4,5+/-4,8 minutes pour le FSLÒ, un algorithme réduisant artificiellement le décalage temporel (55). Ce phénomène de décalage est très important à comprendre pour bien interpréter les valeurs affichées par le lecteur. En cas de glycémie stable, la valeur affichée sera proche de la glycémie capillaire. Cependant, en cas d’augmentation glycémique, la valeur affichée sera généralement plus basse que la glycémie capillaire au même instant. A l’inverse, en cas de chute glycémique rapide, la valeur affichée sera plus élevée que la glycémie au même instant, et le patient pourra ressentir des symptômes d’hypoglycémie alors que la valeur affichée est encore normale. Ces écarts observés sont d’autant plus importants que les variations glycémiques sont fortes et rapides. Si l’on prend en compte la marge d’erreur des lecteurs de glycémie capillaire, on peut comprendre que les patients non éduqués puissent être désemparés par les différences observées (56).
Ces dix dernières années, la mise en place de la surveillance du taux de glucose en continu dans le but d’améliorer l’autogestion du diabète a mis en évidence une amélioration du contrôle glycémique et une diminution de l’exposition aux hypoglycémies (57). Plusieurs études récentes ont montré le bénéfice de la MCG couplée au traitement par pompe à insuline à réduire de 40 à 50% le temps passé en hypoglycémie, ainsi que la fréquence des évènements hypoglycémiques, en particulier chez des patients dont l’HbA1c initiale est satisfaisante mais au prix de nombreuses hypoglycémies (58-60). Des résultats favorables ont également été démontrés chez les patients DT1 sous multi-injections avec l’étude américaine DIAMOND au cours de laquelle ont été randomisés 158 patients DT1 avec une HbA1c initiale de 8,6% +/-0,6%. Après 24 semaines, les utilisateurs de MCG (Dexcom G4Ò), ayant eu une excellente observance (port du capteur au moins 6 jours par semaine pour 93% des patients), ont vu leur HbA1c diminuer de -1% vs -0,4% et leur temps passé en hypoglycémie diminué à 43min/jour vs 80min/jour (p=0,002). La proportion de patients passés en dessous de 7,5% était significativement plus importante (39% vs 6%, p<0,001) (43). L’étude suédoise GOLD a étudié en cross over 161 patients DT1 sous multi-injections. Après 6 mois, l’amélioration de l’HbA1c était supérieure de 0,43% dans le groupe capteur et les hypoglycémies sévères étaient moins fréquentes (1 seul cas sous capteur, 5 cas sous ASG et 7 cas pendant la période de Wash out). De même, le temps passé en hypoglycémie était inférieur dans le groupe capteur (2,8% vs 4,8%) (42). Il a également été clairement démontré que les patients ne ressentant pas leurs hypoglycémies ont une fréquence réduite d’hypoglycémie sévère sous MCG (61).
En février 2019, l’ATTD (Advanced Technologies & Treatments for Diabetes) a réuni un panel international de cliniciens, chercheurs en diabétologie ainsi que des personnes atteintes de diabète ayant une expertise en CGM afin de définir des cibles cliniques à partir des données CGM. Des études ont montré une corrélation entre le temps dans la cible (70-180mg/dL) et les complications du diabète (62,63). La relation entre le temps dans la cible et l’A1c (62,63) et le nombre d’hypoglycémies sévères et non sévères (64-68) a aussi été observée. Ce comité d’experts a mis en avant que pour atteindre un contrôle glycémique efficace et sécuritaire il fallait augmenter le temps dans la cible (TIR : Time In Range) et diminuer le temps sous la cible (TBR : Time Below Range). Concernant les objectifs de taux de glucose ils se sont accordés pour un seuil bas à 70mg/dL et un seuil haut à 180mg/dL chez les DT1 et DT2. Le seuil pour les femmes enceintes est abaissé à un taux de glucose compris entre 63mg/dL et 140mg/dL. L’objectif communément admis pour un sujet DT1 ou DT2 est d’obtenir un TIR>70% et un TBR<4% (Figure 2 (69)). Les analyses ont été réalisées à partir de 4 essais randomisés incluant 545 adultes DT1 ayant eu des dosages d’HbA1c au laboratoire (62). Un TIR (70-180mg/dL) compris entre 70% et 50% correspondait fortement à une HbA1c d’environ 7% et 8% respectivement. Une augmentation du TIR de 10% (soit 2,4heures/jour) correspondait approximativement à une diminution d’HbA1c de 0,5%.

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Table des matières

Introduction
1) Généralités
2) Epidémiologie
a. Diabète de type 1
b. Diabète de type 2
c. Diabète de type 1 et de type 2
3) Autocontrôle du diabète
a. Importance d’un contrôle glycémique strict
b. Contrôle glycémique et hypoglycémies
4) Modalités de l’auto-surveillance
a. Autocontrôle glycémique par mesure de la glycémie capillaire (SMBG – Self Monitoring of Blood Glucose)
b. La mesure continue du glucose (MCG)
• Principes de la Mesure continue du glucose (MCG)
• Etudes médico-économiques
5) Le FreeStyle LibreÒ
a. Evaluation de la précision des capteurs FreeStyle LibreÒ
b. Interprétation des flèches de tendance du glucose
• Qu’indiquent les flèches de tendance ?
c. Etudes réalisées sur le FreeStyle LibreÒ
• FreeStyle Libre et éducation…
6) Objectifs et originalité de l’étude
Matériel et méthodes
1) Description de l’étude et de la population
2) Déroulement pratique de l’étude
a. Participation à la formation FreeStyle LibreÒ
b. Déroulement de la formation
c. Objectifs de la formation
d. Téléconsultation à 3 mois
3) Données recueillies pour notre étude
a. Données recueillies avant la mise en place du capteur
b. Données recueillies lors de la téléconsultation à 3 mois
c. Données recueillies dans l’année suivant la mise en place du dispositif
d. Evaluation de l’évolution par intervalle d’HbA1c
e. Comparaison des sujets selon l’évolution de leur HbA1c plasmatique avant-après
4) Aspects administratifs
5) Analyses statistiques
Résultats
1) Caractéristiques de la population au moment de la mise en route du FSLÒ
2) Paramètres FGM à 3 mois et évolution de l’HbA1c plasmatique dans l’année ayant suivi la pose du système
3) Description de la population en fonction de l’évolution de l’HbA1c
a. Chez les patients diabétiques de type 1
b. Chez les patients diabétiques de type 2
4) Evaluation de l’impact du nombre de scans par jour en fonction du type de diabète et du type de traitement
a. Chez les patients diabétiques de type 1
b. Chez les patients diabétiques de type 2
Discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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