Madagascar est un pays à vocation agricole. Les terres non-cultivées et cultivables sont abondantes, les zones relativement facilement irrigables sont encore nombreuses. De plus, plus de 70% de la population malgache vit en milieu rural essentiellement avec des activités agricoles. Pourtant, l’agriculture reste généralement dominée par les types d’exploitations rattachés à de longues traditions: exploitations familiales utilisant la force manuelle des membres de la famille, peu d’équipement, beaucoup de travail, des procédés traditionnels, une polyculture. On peut dire que la petite culture est techniquement sous-équipée et économiquement suréquipée. Sous-équipée car l’exploitation n’arrive pas à réunir tous les matériels dont elle a besoin ; suréquipée dans la mesure où les matériels insuffisants ne sont pas utilisés de manière rationnelle.
AUTOCONSOMMATION DE PRODUCTION ET PAUVRETE
Autoconsommation de production
A Madagascar où plus de 70% de la population vivent de l’agriculture c’est-à-dire que la population malgache est composée majoritairement d’agriculteurs. Toutefois la production agricole est loin de satisfaire les besoins de la population et les techniques agricoles utilisées par les paysans dégradent le milieu en l’appauvrissant progressivement. L’économie de la plupart des pays africains reste basée essentiellement sur l’agriculture. A Madagascar, en comparaison avec ses semblables africains, l’agriculture emploie plus de 80% de la population active et contribue à presque 29% du PIB réel .Il joue un rôle crucial dans son territoire. Malheureusement, la population malgache vit dans l’insécurité alimentaire. Alors que la mondialisation, la technologie, la mécanisation et l’industrialisation sont le contexte de l’économie mondiale, notre pays, encore industriellement retardé, pratique la technique de production traditionnelle, peu évolutive. Selon l’UNESCO « l’agriculture prédomine dans la création d’emplois avec plus de 80,5% de la population active qui y est occupée. Pourtant, c’est dans l’agriculture que le revenu annuel moyen de l’emploi salarial est le plus faible » . Selon le MAAF : « En 2000, l’agriculture représentait environ 29% du produit Intérieur Brut (PIB). L’agriculture malgache se caractérise par une multitude des petites exploitations (surfaces cultivées moyennes: 1,2 ha par exploitation) qui associent plusieurs activités (culture et élevage) et dont les produits sont principalement orientés vers l’autoconsommation. » .
Madagascar est un pays à vocation agricole. Selon les statistiques, de grandes superficies restent inexploitées. Ceci représente un manque à gagner non négligeable pour le pays (le secteur produit actuellement 35% du PNB) car le développement du secteur agricole pourrait très bien être un levier important pour le développement du pays en général. A ce manque à gagner vient s’ajouter une menace récente : l’accaparement des terres par les firmes ou exploitants étrangers qui est devenu et va devenir un sujet de tension de plus en plus grandissant. La perception actuelle du monde rural malgache met en premier plan l’énorme potentiel en agriculture, élevage et pêche, mines, bois, avec des paysans travailleurs, facile à former et en face, la pauvreté. La majorité de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté. L’insécurité alimentaire fait partie de leur quotidien et ce, à cause du niveau de leur revenu nettement inférieur à la moyenne nationale. Cette situation est aggravée par l’insuffisance de bonne gouvernance car les services à la base sont éloignés et le niveau du personnel de terrain insuffisant. L’économie rurale est fermée et faiblement intégrée dans l’économie mondiale. La transformation des produits agricoles reste embryonnaire. Le système rural est fragmenté et peu organisé. Les liens essentiels entre la production, la transformation et la commercialisation sont flous. Les agriculteurs et leurs associations n’ont presque pas la possibilité d’accéder aux informations techniques, commerciales et managériales. La logistique est faible en matière d’intrants, d’appui conseil et d’approvisionnement. En amont, les points de vente des facteurs de production et l’accès au capital aussi bien financier que foncier font défaut. En aval les infrastructures de stockage, de conditionnement, de transformation, de marchés manquent.
La permanence de deux types d’économies, avec : D‘une part, l’agriculture de subsistance difficilement ouverte aux innovations et n’intégrant pas suffisamment l’économie de marché, rend difficile la production de cultures viables, commercialement capables de générer des revenus pour améliorer les conditions de vie. Cette situation est à l’origine de l’importation des produits alimentaires de base comme le riz. En effet, le riz constituant l’aliment de base, les paysans adoptent un comportement prudentiel rationnel et préfèrent le produire eux-mêmes plutôt que d’avoir à l’acheter à un prix aléatoire. En conséquence l’orientation de l’agriculture vers l’autosubsistance persiste avec une faible connexion au marché et des niveaux de productivité très faible
D‘autre part, l’économie vivrière marchande émergente aux alentours des grandes agglomérations et des sites touristiques alimente les besoins du marché notamment les grandes surfaces et les grands restaurants. Elle commence à être sollicitée par l’exportation: cas de la pomme de terre, du haricot vert, du cornichon et des épices (piments, oignons, gingembre). En expansion, cette économie marchande est à l’origine de la diversification de la production et du développement des initiatives, en répondant aux problèmes fonciers par une gestion intensive de l’espace rural. Elle préfigure les transformations à venir de l’ensemble des campagnes. Le vieillissement et le mauvais entretien des cultures d’exportation sont à l’origine de la baisse de la production et de la mauvaise qualité. Seuls, la vanille et le litchi, appuyés par les projets bilatéraux ou multilatéraux, connaissent un regain d’essor avec l’apparition de nouvelles plantations. La dégradation de l’environnement due aux feux de brousse successifs et aux cultures sur brûlis est à l’origine de la baisse de la fertilité des sols, de la régression des parcours servant de pâturage et de la détérioration des réseaux hydro agricoles. L’envasement des barrages et des canaux entraîne l’ensablement des rizières, la rupture des digues et provoque des inondations… Le monde rural reste soumis aux catastrophes et fléaux naturels: cyclones, inondations, sécheresse, organismes nuisibles et maladies.
Pauvreté
La pauvreté reste remarquablement un phénomène rural. En effet, les nombreuses réformes économiques mises en œuvre à Madagascar depuis le milieu des années quatre-vingt n’ont pas suffi à mettre le milieu rural malgache sur le chemin de la croissance. Malgré une embellie de la situation macroéconomique du pays à la fin des années quatre-vingt-dix, les conditions de vie des ménages ruraux ont continué à se dégrader et les écarts de développement entre milieu rural et milieu urbain n’ont cessé de se creuser. La pauvreté en milieu rural peut être constaté par :
-La faiblesse du revenu : Le revenu des ménages provient de nombreuses sources : activités agricoles, activités informelles, salaires formels, dividendes du capital formel, revenus du métayage, transferts des autres ménages et du gouvernement. Chaque ménage peut ainsi percevoir des revenus provenant de plusieurs sources. Une partie du revenu total est épargnée. En effet, les ménages ruraux sont tous des ménages agricoles. Ces derniers sont définis comme tous ceux qui tirent un revenu de l’exploitation de la terre.
-La malnutrition : Qui reste encore un fléau qui frappe particulièrement les enfants de moins de 5 ans.
-Le niveau d’instruction : La pauvreté est fortement reliée au niveau d’éducation. En 2001, 48 % de la population malgache sont analphabètes dont 61 % vivent en milieu rural et 50,6 % sont des femmes. En effet, 60 % des enfants en milieu urbain ont une scolarité complète contre seulement 12 % en milieu rural. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation précaire dans le domaine de l’éducation: la faiblesse du niveau de revenu de la majorité de la population, l’enclavement des communes suite à la dégradation des routes et pistes rurales.
-La santé : L’état de la pauvreté est également perceptible à partir des conditions de la santé publique. En effet, la prévalence des maladies transmissibles telles que la peste, la bilharziose, la cysticercose, la lèpre, le VIH/sida et le paludisme accentuent la pauvreté.
-L’accès à l’eau potable : L’accès à l’eau potable reste très limité. En 2001, 23,8 % de la population avait accès à l’eau potable, soit 24,4 % des ménages, dont 59 % en milieu urbain et moins de 10 % en milieu rural.
PROBLEMES RENCONTRES ET LES CONSEQUENCES DANGEREUSES
quelques problèmes majeurs
Le faible produit agricole sur le marché : la plupart des producteurs se plaignent du faite que leurs produits sont achetés à des prix trop dérisoires sur le marché, soit par des grossistes, soit par des collecteurs et autres intermédiaires. Le manque d’équité tout au long de la chaine commerciale : alors que le paysans fournit le plus d’effort pendant des mois, investissant de sa petite économie (pour l’achat ou ma production de semence, pour l’engrais, les pesticides…)et prenant tous les risques à son compte pour produire des aliments pour les consommateurs, ce sont le plus souvent les intermédiaires (collecteurs, grossistes-revendeurs, les supermarchés et les exportateurs agricoles) qui tirent le plus grand profit de leur dure labeur. L’insuffisance de conseil et d’encadrement agricole : beaucoup de paysans se plaignent des manques, et aussi des contradictions et incohérences des conseils et orientation agricoles fournies par les différents techniciens agricoles qui passent (sporadiquement) chez eux. Il en a été ainsi, par exemple, dans certains cas de l’usage de différents produits chimiques qui ont été plutôt « dumpés » sur leurs exploitations (souvent dans le cadre de « projets de développement ») et sans qu’il y ait de suites ni de mesures d’accompagnement appropriées. A terme, ces genres de projets de font que décevoir et affaiblir le paysan.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : SITUATION DUMONDE RURAL
CHAPITRE 1 : Autoconsommation de production et pauvreté
SECTION 1 : Autoconsommation de production
SECTION 2 : Pauvreté
CHAPITRE 2 : Problèmes rencontrés et les conséquences dangereuses
SECTION 1 : quelques problèmes majeurs
SECTION 2 : Les conséquences dangereuses
PARTIE II : POLITIQUE AGRICOLE
CHAPITRE 1 : Relancer l’agriculture par cinq actions prioritaires
SECTION 1 : Vision à court terme
SECTION 2 : Les éléments d’une vision à long terme
CHAPITRE 2 : Exécution des plans d’action pour mettre l’agriculture au service du développement
SECTION 1 : Ouverture et élargissement des voies de sorties de la pauvreté
SECTION 2 : Assurer la croissance et la sécurité alimentaire
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES