Audits des décès maternels

Historique

   Depuis des millénaires, pour survivre, les collectivités humaines ont toujours utilisé leur génie pour se protéger contre toutes sortes de risques. Il en est ainsi dans le domaine de la santé. Avant que l’homme n’ait eu une connaissance plus approfondie de son corps, la maternité était considérée comme un risque majeur : nos grands-mères n’hésitaient pas à fêter la ménopause car elles estimaient avoir échappé à une période de haut risque de mortalité [8]. De l’antiquité à nos jours, l’homme n’a cessé de mettre en œuvre sa créativité pour trouver des remèdes visant à épargner à la femme enceinte qui représente le maillon indispensable pour la continuation de l’espèce .Cette recherche permanente de solution a permis de noter quatre périodes parfois intrinsèques, au cours de l’évolution de cette lutte [9,8]. Ainsi on distingue :
L’étape empirique :
-Hippocrate (460 à 370 ans avant Jésus-Christ) proposait la succussion en cas de dystocie de siège et de la présentation transversale.
-Dans certains pays d’Afrique, pour combattre les maux considérés comme une malédiction divine ou comme une sanction à une mère infidèle, il existe des rites de purification des femmes enceintes à terme. M .PELLEGRIN rapporte que chez les Diola au Sénégal un sacrifice est fait sur un fétiche « HUNA » à la naissance [10]. Les formules sont souvent aidées de potions magiques et d’infusions de plantes qui sont susceptibles de faciliter le déroulement de l’accouchement [8,11].
-Sissoko M. au Mali disait qu’en cas de difficultés d’accouchement la parturiente était accusée d’infidélité, menacée et flageller pour dénoncer le partenaire adultérin et en ces circonstances on avait recourt à des sacrifices de poulets, de moutons, de chèvres ou mêmes d’autres choses pour transformer le pronostic fatal en favorable [12].
L’étape mécanique : De 700 à 1200 après J .C, l’emploi des techniques manuelles et instrumentales a permis d’extraire le produit de conception par voie basse. Ainsi :
-Avicenne (980-1037 après J .C) pratiquait la version par manœuvre interne dans les présentations de l’épaule et de sièges.
-Chamberlain (1531-1596) inventa le forceps [13].
L’étape chirurgicale : Rudimentaire au début, elle va connaître des progrès considérables grâce à :
-L’utilisation de chloroforme au cours d’une césarienne par James
-L’asepsie chirurgicale avec Semmelweis (1818-1865) qui fut nommé « sauveur des mères » [13].
-L’antisepsie avec Sir Joseph Lister (1827-1912) qui parvint en 1869 à réduire le taux de mortalité opératoire de 60 à 15% par l’usage du phénol, mais surtout Pasteur (1822-1895) avec l’isolement du streptocoque dans les lochies de la femme [13].
De l’étape contemporaine à nos jours : A partir de 1935, la mortalité maternelle a chuté grâce à l’arrivée des antibiotiques, à la mise au point de la transfusion sanguine, au traitement des troubles hypertensifs de la grossesse et à l’introduction de la technique de la césarienne segmentaire [14].

Définition du décès maternel

   Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), «la mortalité maternelle est le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelque soient la durée et la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle ni fortuite » [1]. Cette définition exclut un 3ème groupe de décès maternel à savoir : La mort accidentelle ou fortuite : ici, la maladie ayant provoqué le décès maternel n’était pas d’origine obstétricale et elle n’a pas été aggravée par la grossesse. En 1967, la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) définissait la mort maternelle comme « la mort de toute femme succombant à n’importe quelle cause, que ce soit pendant la grossesse ou les 42 jours suivant son issue, sans tenir compte de la durée ou du siège de la gestation ». L’OMS repartit les causes de décès maternels en 2 groupes :
– Décès par cause obstétricale directe : ce sont ceux qui résultent des complications obstétricales (grossesse, travail d’accouchement et suites de couche).
– Décès par cause obstétricale indirecte : Ils résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse.

L’audit clinique

   L’Audit est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité. Du fait de la variété des domaines à couvrir et des missions à conduire, l’audit interne doit disposer d’une gamme de compétences toujours plus étendue. La formation permanente constitue un facteur clé de performance au plan individuel et collectif. L’audit clinique, selon l’Agence Nationale pour le Développement de l’évaluation médical (ANDEM), est une méthode d’évaluation qui permet à l’aide de critères déterminés , de comparer les pratiques des soins à des références admises en vue de mesurer la qualité de ces pratiques et des résultats de soins, avec l’objectif de les améliorer [7]. Cette méthode d’évaluation des pratiques professionnelles a été expérimentée par l’ANDEM de 1990 à 1997 dans le cadre d’une collaboration avec 250 établissements publics et privés. L’audit clinique distingue 6 étapes.
1. Choix du thème
2. Choix des critères
3. Choix de la méthode de mesure.
4. Recueil des données.
5. Analyse des résultats.
6. Plan d’actions d’amélioration et réévaluation

La mortalité maternelle dans les pays en développement.

    Près de 99% des décès se produisent dans les pays en développement où ont lieu 86% des naissances du monde entier. Plus de la moitié survient en Asie où la mortalité maternelle fait plus de 300.000 victimes par an. [2]. L’Afrique compte au moins 150.000 décès maternels par an. Le taux de mortalité maternelle moyen est de 640/100.000 naissances vivantes (NV). En Afrique le taux est variable d’une région à une autre. Il est de :
– 700/100.000 NV en Afrique occidentale
– 660/100.000 NV en Afrique orientale.
– 570/100.000NV en Afrique australe.
– 500/100.000 NV en Afrique septentrionale [25].
En Asie, surtout en Asie du Sud, les taux de mortalité maternelle sont également très élevés avec environ 420/100.000 naissances vivantes pour l’ensemble de l’Asie et 650 décès/100.000 NV pour l’Asie du Sud. En Amérique Latine, les taux de mortalité maternelle les plus forts se trouvent dans les régions tropicales et les plus faibles dans les régions tempérées. Ainsi un taux de 310/100.000 NV est enregistré en Amérique du Sud tropicale contre 110/100.000 NV en Amérique du Sud Tempérée [25]. Au Mali le taux de mortalité maternelle moyen est de 464/100.000 naissances vivantes (NV) selon EDS IV (2006) [4]. Selon le Professeur M. Fathala [26], ex président de la fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique, « pour les sages femmes et les obstétriciens qui pratiquent dans les pays en développement, la mortalité maternelle est plus que les statistiques. Il s’agit de femmes : des femmes qui ont des noms ; des visages dont nous avons vu les traits tordus par l’agonie, la détresse et le désespoir… Ce n’est pas simplement le fait que ces femmes, qui sont dans la force de l’âge, meurent alors qu’elles sont supposées vivre un moment joyeux de leur vie que représente l’expectative de la naissance ; ce n’est pas non plus le fait qu’un décès maternel est un des décès les plus terribles qui soit… Ce qui est désolant, plus que tout, c’est le fait que la quasi- totalité de ces décès peut être évité et qui n’aurait jamais dû se produire… »

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Table des matières

I) INTRODUCTION
OBJECTIFS
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) RECOMMANDATIONS
VIII) REFERENCES
IX) ANNEXES

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