Association observée entre critères d’admission et critères de suivi

Association observée entre critères d’admission et critères de suivi

Identification et sélection de la littérature

Les bases de données MedLine, Web of Science et Cochrane Library ont été explorées de manière systématique pour les publications de 2000 à 2013 selon l’équation (« medical school » or « student admissions » or « student selection ») and (« predictive validity » or « student performance » or « interview »). Des recherches complémentaires ont été réalisées avec les mots clé « MCAT » (medical college admission test) ; « interview » ; « MMI » (mini mental interview). Les bibliographies des articles retenus ainsi que des revues de la littérature récentes ont ensuite été analysées de manière systématique. Les articles en français et en anglais ont été inclus sur les critères suivants : publication postérieure à 2000, étude originale prospective ou rétrospective recherchant un lien entre des facteurs précisément décrits, mesurés à l’admission dans les études médicales et des mesures ultérieures de réussite. Les études correspondant seulement à la description d’une méthode, à l’analyse de ses propriétés métrologiques, à des méta-analyses ou à des avis d’expert ont été exclues. L’éligibilité d’une étude a été évaluée de façon indépendante par deux des auteurs (AVF et IR) et les divergences discutées jusqu’à accord.

Analyse de la littérature et extraction des résultats Pour chaque étude ont été extraites les données relatives à l’auteur, au pays et à l’année de publication. La méthode de l’étude a été analysée en relevant : l’inclusion ou non de tous les étudiants d’une cohorte, la taille de la cohorte, le taux de perdu de vue, les critères évalués lors de l’admission (Cadm), les critères mesurés lors du suivi (Csuiv) et le délai entre ces deux mesures en année, la prise en compte d’autres facteurs (genre, catégorie socio professionnelle, ethnie, âge et cursus antérieur) et la réalisation d’une analyse multivariée. Les Cadm ont été évaluées selon qu’elles faisaient ou non appel à des tests standardisés, (par exemple le MCAT), et selon qu’elles étaient ou non précisément décrites. Les Csuiv ont été classées en évaluation théorique (épreuves de contrôle des connaissances, note à une évaluation écrite même si elle concerne des connaissances cliniques ou cherche à évaluer le raisonnement clinique) et évaluation clinique (notes obtenues en stage, résultat à une épreuve de type Objective Structured Clinical Evaluation – OSCE- évaluations réalisées en simulation). Ces données ont été extraites de façon indépendante par deux des auteurs et les divergences discutées jusqu’à consensus. Un score de qualité de l’étude (tableau 1) sur 18 points a été construit.

Critères d’admission utilisés A l’échelle internationale on distingue différents modes de sélection des étudiants en médecine. Le processus peut se dérouler immédiatement après le lycée (au Royaume-Uni (UK), en France ou aux Pays-Bas par exemple), ou après plusieurs années universitaires généralistes (le plus souvent à orientation scientifique) aux Etats-Unis (USA) ou en Australie. En règle générale le processus de sélection combine plusieurs outils. On y retrouve à la fois les notes académiques antérieures (visant en général à évaluer les connaissances scientifiques basiques), des tests de « connaissances générales » (ayant pour objectif d’évaluer des capacités telles que la résolution de problèmes, le raisonnement, les qualités d’écriture), des entretiens ainsi que l’analyse de dossiers de candidature comportant des lettres de recommandations, des essais de motivation etc. Des « tests de connaissances générales » spécifiques de l’admission dans les études de médecine ont été développés dans plusieurs pays (United Kingdom Clinical Aptitude Test (UKCAT)[30] ou BioMedical Admissions Test (BMAT)[31] au Royaume-Uni ; Undergraduate Medicine and Health Sciences Admission Test (UMAT) et Graduate Medical School Admissions Test (GAMSAT)[32] en Australie, Medical College Admission Test (MCAT)[27] aux USA). Ces tests sont parfois exportés, ainsi les Canadiens utilisent le MCAT américain. Les scores obtenus à ces tests sont ensuite utilisés de manière indépendante par les différentes universités qui les associent à d’autres procédures pour réaliser la sélection des étudiants admis. Ainsi, en association le plus souvent à d’autres critères, l’entretien d’entrée est un outil très utilisé à l’étranger et sur lequel la littérature est abondante. On note en particulier le développement depuis 2004 et à partir de l’expérience canadienne, d’un type d’entretien standardisé, le mini mental interview (MMI) ou mini entretien multiple reconnu pour sa fiabilité nettement supérieure à celle d’un entretien standard[33]. Les limites fréquemment mises en avant sont la complexité de la mise en oeuvre et le coût. La majorité (73%) des études retenues utilisaient des procédures standardisées et bien décrites. Nous avons distingué cinq catégories (tableau 3) : les tests écrits et standardisés d’entrée dans les études médicales ; l’évaluation de la personnalité et des compétences sociales ; l’évaluation des performances académiques ; l’évaluation sur dossier d’éléments de CV et enfin les caractéristiques démographiques. Le Tableau 3 en fait les descriptions et précise les outils utilisés pour chaque catégorie dans les articles analysés.

Le cas particulier des Pays-Bas Aux Pays-Bas la sélection des étudiants en médecine s’effectue selon plusieurs méthodes. Dans un premier temps la sélection est qualifiée de « centrale » et les élèves dont les notes académiques du lycée sont supérieures ou égales à 8/10 sont admis d’office (AO) et peuvent choisir de s’inscrire dans la faculté de médecine de leur choix. Cette procédure est justifiée par l’hypothèse que d’excellents résultats académiques pré-universitaires seraient hautement prédictifs de la réussite ultérieure de l’étudiant[23]. Une seconde partie des étudiants admis en médecine aux Pays-Bas est sélectionnée par loterie pondérée (AL). Pour y présenter sa candidature, un étudiant doit avoir une moyenne académique du lycée supérieure ou égale à 5,5/10. Les candidats sont alors classés dans quatre groupes en fonction de leurs notes. Des coefficients sont attribués à chaque groupe (donnant une chance plus élevée pour les groupes aux meilleurs résultats académiques). Enfin une troisième partie des étudiants est sélectionnée par une procédure de sélection (AS) propre à chaque université. Le taux d’étudiants admis de cette manière a beaucoup augmenté passant de 15% en 2001 jusqu’à 50% en 2011. Depuis 2012 les universités peuvent choisir d’admettre jusqu’à 100% des étudiants de cette manière (Les étudiants présentant des notes supérieures ou égales à 8 étant toujours admis d’office de façon centrale). Les différents établissements sont libres d’organiser la sélection comme ils le souhaitent. A titre d’exemple, l’Université de médecine de Rotterdam, la Erasmus MC sur laquelle a travaillé Urlings-Strop et al. sélectionne à la fois sur dossier (activités extra scolaires, curriculum vitae (CV)) et sur des tests cognitifs écrits de connaissances médicales passés après quelques jours d’enseignement dans la structure.[23]

Les études réalisées aux Pays Bas mettent en avant cette pluralité unique au monde[23]. Ayant une partie des élèves sélectionnée au hasard, elles sont les seules à permettre une évaluation randomisée comparant un groupe « sélectionné » (méthode de sélection) à un groupe « contrôle » (sélectionné au hasard). Elles sont également les seules à disposer d’un échantillon d’étudiants avec de faibles résultats académiques antérieurs qui sont ceux issus des groupes les plus bas de l’admission par loterie. Les travaux réalisés dans ce contexte de Hulsman et al.[14] et de Urlings-Strop et al.[23][22][9] sont donc construits différemment et ne recherchent pas une association entre un critère de sélection et un critère de jugement mais comparent des groupes d’étudiants en fonction de leur type d’admission : AO ; AS ou AL. Urlings-Strop et al. et Hulsman et al. ont analysé la motivation (taux de décrochage précoce, rythme d’avancement dans le cursus médical, attitude de travail), la réussite académique et la réussite en stage dans les trois groupes d’étudiants (AO ; AS ; AL). En terme de motivation, le taux de décrochage précoce était significativement plus faible dans le groupe AS que dans le groupe AL tant à la phase d’enseignement théorique qu’au cours des stages [23][9]. Le risque relatif de décrochage était 2,6 fois moins élevé pour le groupe AS que pour le groupe AL (95% intervalle de confiance 1,59-4,17) [22].

Le groupe AS poursuivait plus d’activités extra scolaires, souvent en rapport avec la santé que les autres groupes (F = 6,7, degré de liberté = 2, P<0,001)[14]. Sur le questionnaire SMMS (Strength of Motivation for Medical School)[14] il existait des différences significatives entre les groupes (F=8,5, P<0,001) : le plus haut niveau de motivation était retrouvé dans le groupe AS alors que le groupe AO avait le plus bas niveau de motivation en dessous du niveau du groupe AL. Les étudiants du groupe AS présentaient une meilleure attitude de travail : ils assistaient plus souvent aux cours non obligatoires que les autres : environ 70% pour le groupe AS contre 40% pour le groupe AO, alors que le groupe AL se situait entre les deux P = 0,01)[14]. En terme de résultats académiques, le groupe AO avait des résultats plus élevés.[14] En revanche le taux d’étudiants obtenant une moyenne académique « optimale » et les notes obtenues lors des premières évaluations ne différaient pas de manière statistiquement significative entre les groupes AS et AL[23][14]. Enfin, en terme de réussite en stage le groupe AS obtenait des notes significativement supérieures par rapport au groupe AL[22] (p < 0.001); une analyse plus précise montrait que ce résultat était attribuable presque exclusivement à la partie « non-académique » de la méthode de sélection (basée sur les activité extra-scolaires avant la candidature).[9]

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Table des matières

Remerciements
Liste des abréviations
Plan Introduction
Matériel et méthodes Identification et sélection de la littérature
Analyse de la littérature et extraction des résultats
Résultats Critères de suivi
Association observée entre critères d’admission et critères de suivi
Evaluation globale du candidat (tableau Le cas particulier des Pays–‐Bas
Discussion
Conclusion
Références bibliographiques
Liste des figures
Liste des tableaux
Table des matières

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