Lโorganisation Mondiale de la Santรฉ (OMS), dans son prรฉambule de 1946, dรฉfinit la santรฉ comme un รฉtat de complet bien รชtre physique, social et mental, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou dโinfirmitรฉ. A travers cette dรฉfinition, il serait trรจs difficile voire impossible de rรฉunir toutes les conditions dโune bonne santรฉ pour une population. Aujourdโhui, vu le phรฉnomรจne actuel dans lequel รฉvolue les pays en dรฉveloppement, les problรจmes de santรฉ dans ces derniers sโavรจrent de plus en plus importants. On assiste ร une urbanisation rapide et mal contrรดlรฉe surtout dans les villes des pays en dรฉveloppement et les problรจmes de santรฉ se posent en milieu urbain avec une acuitรฉ de plus en plus grande (OMS, 1992 citรฉ dans SY, 2006).
Cette urbanisation incontrรดlรฉe ou mal maรฎtrisรฉe a forcรฉment des rรฉpercussions sur lโenvironnement qui, ร son tour se fait sentir sur la santรฉ des populations. De nos jours, lโenvironnement est considรฉrรฉ comme le thรฉรขtre dโactivitรฉs รฉconomiques, de lieux dโactivitรฉs humaines (habitations, lieux de travail, etc.) et de phรฉnomรจnes naturels, et est perรงu comme lโensemble des facteurs pathogรจnes ยซ externes ยป ayant un impact sur la santรฉ (substances chimiques, radiation, etc.) par opposition aux facteurs ยซ internes ยป (gรฉnรฉtiques) . Avec la rรฉvolution des sciences et techniques, ainsi que des activitรฉs socio-รฉconomiques, nous assistons ร une dรฉgradation de lโenvironnement qui a de lourdes consรฉquences sur la santรฉ humaine. La pollution de lโair, de lโeau et des sols, de mรชme que lโexposition aux substances chimiques prรฉsentes dans lโenvironnement ou au bruit, peuvent รชtre ร lโorigine de cancers, dโaffections respiratoires et cardiovasculaires ou de maladies communicables ร lโhomme, ainsi que dโempoisonnements et de dรฉsordres neuropsychiatriques (OCDE, 2008).
Les milieux urbains des pays en dรฉveloppement souffrent aussi de graves problรจmes dโinsalubritรฉ qui mรฉritent dโรชtre pris en charge par les dรฉcideurs politiques ou les collectivitรฉs sur le compte de la gestion des territoires. Selon Hebette (1996) citรฉ par Dillah (2008), un taux de collecte faible des dรฉchets (moins de 75%) a des consรฉquences graves sur la santรฉ des populations et sur lโรฉconomie urbaine. Avec le phรฉnomรจne de promiscuitรฉ constatรฉ dans les villes africaines et la pauvretรฉ des populations, nous assistons ร une mauvaise organisation des infrastructures de collectes des dรฉchets. Lโexistence de telles conditions environnementales insalubres dans les villes fait de leurs espaces des biotopes favorables au dรฉveloppement de germes pathogรจnes de nombre de maladies qui y sรฉvissent (Vaguet, 1986 in Sy, 2006)ย .
Dโune faรงon gรฉnรฉrale, les phรฉnomรจnes de santรฉ rencontrรฉs dans les villes sont plus des problรจmes sociaux que des problรจmes mรฉdicaux. Il est rare que lโon soit mรฉdicalement dรฉpassรฉ devant une infection respiratoire, une diarrhรฉe, une rougeole ou un accรจs palustre. Ces quatre maladies reprรฉsentent pourtant 80% des causes de mortalitรฉ infanto-juvรฉnile! (Salem, 1998). Pour ce qui est de la diarrhรฉe, elle est pour la plupart causรฉe par les problรจmes dโinsalubritรฉ. Lโeau, considรฉrรฉe comme source de vie est รฉgalement ร lโorigine de problรจmes sanitaires dรจs lors quโelle est de mauvaise qualitรฉ, que lโassainissement est insuffisant et lโhygiรจne dรฉfectueuse (OCDE, 2008). Face ร ce genre de situations, on assiste ร des cas de diarrhรฉes rรฉcurrentes extraordinaires surtout pour les pays ne disposant pas dโun bon systรจme de santรฉ et de systรจme de soins. Et la population cible de cette maladie reste les enfants. Selon lโOMS (1992), les diarrhรฉes figurent parmi les trois plus importantes causes de mortalitรฉ chez les enfants de moins de 5ans dans les pays en dรฉveloppement.
Lโรฉvolution urbaine de la commune de Ziguinchor sโest effectuรฉe par extension mais aussi par densification des quartiers existants. La plupart des quartiers pรฉriphรฉriques sont installรฉs sur dโanciennes riziรจres ou des zones inondables et conservent des traits essentiellement ruraux avec une absence totale de systรจme dโรฉvacuation des dรฉchets. Cette situation environnementale dans laquelle รฉvoluent ces quartiers pรฉriphรฉriques, est favorable au dรฉveloppement des maladies transmissibles (diarrhรฉe, paludisme, etc.).
En 2009, sur un total de 21443 cas de maladies diagnostiquรฉs, le district sanitaire de Ziguinchor a enregistrรฉ 1973 cas de diarrhรฉes, qui constituent en mรชme temps la morbiditรฉ la plus importante de cette annรฉe (2009) dans le district. Et dans une รฉchelle plus large, cโest-ร dire ร lโรฉchelle rรฉgionale (regroupant les cinq districts de la rรฉgion de Ziguinchor) 5003 cas de diarrhรฉes ont รฉtรฉ enregistrรฉs dans le district de Ziguinchor sur un nombre total de 66920 patients consultรฉs. Lร par contre, elles viennent en seconde position derriรจre les maladies de la peau avec 5098 cas en 2009 .
PRESENTATION DU QUARTIER DE COLOBANE
Prรฉsentation physiqueย
La prรฉsentation physique du quartier de Colobane nous amรจne ร faire la localisation du dudit quartier dans la commune de Ziguinchor et a insistรฉ sur un certain nombre de ses รฉlรฉments physique tels que : le relief, le climat et les sols.
La localisation
Colobane est un quartier qui se trouve dans la commune de Ziguinchor. Il est situรฉ dans sa partie nord-ouest et constitue en mรชme temps un quartier pรฉriphรฉrique de ladite commune. Il est limitรฉ du Nord ร lโOuest par le marigot de Djibรฉlor constituant ainsi un frein ร son extension territoriale sur cette faรงade, au sud par Lyndiane Etama (Coboda), au Sud-est par Soucoupapaye, ร lโEst par Boucotte Ouest et au Nord-est par le quartier de Cobitรจne.
Le relief
Le quartier de Colobane est implantรฉ sur un relief de bas fonds situรฉ le long du marigot de Djibรฉlor. Ces bas fonds sont constituรฉs par des sols hydromorphes qui sont riches et propices ร la riziculture et des sols halomorphes (DEMBA, 2006). Le quartier est victime dโinondation et la nappe phrรฉatique est exposรฉe au phรฉnomรจne de contamination. En effet, pendant lโhivernage, Colobane est envahi par les eaux de ruissellement qui transportent avec elles toutes les ordures des autres quartiers environnants.
Le climat
Le climat du quartier de Colobane est le reflet du climat de la rรฉgion de Ziguinchor. Ce dernier appartient au domaine climatique sud-soudanien cรดtier, fortement influencรฉ par lโocรฉan Atlantique et les remontรฉes de la Zone Intertropicale de Convergence. On note lโalternance de deux types de vents : lโalizรฉ et la mousson. La saison des pluies sโรฉtend de mai ร octobre. Les prรฉcipitations sont liรฉes aux lignes de grains, notamment en dรฉbut et en fin de saison pluvieuse, aux remontรฉes de la zone intertropicale de convergence au cลur de la saison et aux perturbations cycloniques, dont la frรฉquence donne une importance particuliรจre aux totaux pluviomรฉtriques (SAGNA, 2007).
Les solsย
Les types de sols rencontrรฉs ร Colobane sont ceux hydromorphes riches et propices pour la riziculture et le maraรฎchage. Ce sont des sols assez argileux en surface mais reposant ร moyenne profondeur sur des sables fins. Ils sont caractรฉrisรฉs par la prรฉsence dโun horizon ร taches ocre dโoxydorรฉduction. Ces sols possรจdent une nappe temporaire ร moyenne profondeur (Organisation et Environnement, septembre 1986).
NB : cette prรฉsentation physique est extraite du mรฉmoire de maitrise de GOUDIABY (2010) portant sur la dรฉgradation de lโenvironnement et ses consรฉquences sanitaires dans le quartier de Colobane ร Ziguinchor.
Prรฉsentation humaineย
Dans cette partie, on devrait dans les normes faire lโhistorique du quartier de Colobane, รฉtudier les caractรฉristiques socio-dรฉmographiques, faire un รฉtat des lieux sur les activitรฉs รฉconomiques, les infrastructures sociales de base et la structure de santรฉ du quartier de Colobane. Mais, en vue des circonstances, nous avons jugรฉ nรฉcessaire dโรฉlaguer tous ces aspects et de se rรฉfรฉrer au mรฉmoire de maitrise de 2010 car ce travail nโest rien dโautre que sa suite. Pour se faire, nous allons juste nous limiter ร lโoffre et au recours aux soins du poste de santรฉ de Colobane.
Etude de lโoffre de soinsย
Analyser lโoffre de soins cโest essayer de cerner le systรจme de lโorganisation spatiale des services de santรฉ dans un espace donnรฉ. De ce fait, notre รฉtude de lโoffre de soins du poste de santรฉ de Colobane sโarticule sur trois principaux axes : les types de soins, lโaccessibilitรฉ aux soins et la rรฉpartition gรฉographique des structures de recours aux soins de la population de Colobane.
Les types de soins
Ils sont au nombre de deux : nous avons les soins primaires et les soins secondaires.
Les soins primaires
Ils sont constituรฉs de lโensemble des soins promotionnels (รฉradication des facteurs de risques, sensibilisation, etc.) et des soins prรฉventifs (interruption de la chaine รฉpidรฉmiologique) .
Les soins promotionnels
Au niveau du poste Marie Vianney de Colobane, les soins promotionnels se matรฉrialisent par les diffรฉrentes causeries qui ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes par madame Angรฉlique Mendy du Child Fund. Elle a eu ร dรฉbattre sur un certain nombre de thรจmes portant sur diffรฉrentes maladies. Ces causeries se tiennent tous les mois avec de nouveaux thรจmes quโon choisit en fonction des maladies qui proviennent ร chaque pรฉriode .
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU QUARTIER DE COLOBANE ET CONNAISSANCE DE LA DIARRHEE PAR SA POPULATIONย
CHAPITRE I : PRESENTATION DU QUARTIER DE COLOBANE
CHAPITRE II : CONNAISSANCE DE LA DIARRHEE PAR LA POPULATION DE COLOBANE
DEUXIEME PARTIE : LA GEOGRAPHIE DE LA DIARRHEE A LโECHELLE DU QUARTIER DE COLOBANE
CHAPITRE I : LA DYNAMIQUE DE LA DIARRHEE A COLOBANE
CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS DE RISQUE DE LA DIARRHEE
TROISIEME PARTIE : STRATEGIES DE GESTION DE LโENVIRONNEMENT ET DES PROBLEMES DE SANTE ASSOCIES
CHAPITRE I : LA GESTION DE LโENVIRONNEMNT DE COLOBANE
CHAPITRE II : LA GESTION DES RISQUES SANITAIRES A COLOBANE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES CARTES
ANNEXES