Lโeau, source de vie. Pour les habitants des pays Europรฉens et pour lโAmรฉrique du Nord, il est naturel de faire couler lโeau, de lโeau sure et propre du robinet et boire, cuisiner et se laver. Pourtant, pour plus dโun milliard dโรชtre humain nโont dโautre possibilitรฉ que dโutiliser de lโeau potentiellement dangereuse (OMS, 2005). Dโaprรจs une enquรชte menรฉe par lโorganisation mondiale de la santรฉ, chaque personne a besoin de 40 litres dโeau par jour pour survivre (OMS, 1986). Cela veut dire que lโeau fait partie intรฉgrante de la vie humaine.Depuislโannรฉe internationale de lโeau en 2003, on sโest rendu compte que nous faisons face aux disparitรฉs dโaccรจs ร la ressource et sa mauvaise qualitรฉ qui fait payer un lourd tribut aux enfants (agenda 21, 2008). Pourtant nous nโagissons pas comme il se doit pour la conservation des ressources. Nous exploitant ces ressources, nous les utilisons. Mais une fois utilisรฉes, que deviennent ces eaux ? Souvent elles sontretournรฉes dans leur milieu sans considรฉration. Depuis le sommet de la Terre qui sโest tenu ร Rio De Janeiro en 1992 et lors de chaque sommet, des chapitres sont consacrรฉs ร la protection des ressources en eau et leur qualitรฉ. Cela implique que la prรฉservation des fonctions hydrologiques, biologiques et chimiques des รฉcosystรจmes est un point important dont on ne peut nรฉgliger (Eau, 2012).Quelques pays, notamment les europรฉens, sont conscients des risques encourus par le rejet des eaux sans traitement. Ainsi, ils ลuvrent pour la collecte et le traitement des eaux usรฉes et รฉgalement pour la valorisation.
Auparavant, ร Madagascar, quand il sโagit de lโeau, majoritairement du point de vue gรฉographique, la ressource en eau est bien suffisante.Cependant, depuis quelques dรฉcennies, les problรจmes dโaccessibilitรฉ en eau surgissent un peu partout dans la Grande Ile en raison du changement et de la mรฉtamorphose incessante climatique. Provoquant des problรจmes complexes dans tous les secteurs de la vie humaine ร savoir social, รฉconomique, politique et รฉcologique.
Dans les grandes villes, les mesures dโhygiรจne publique et systรจmes dโรฉgout municipaux sont rudimentaires ou carrรฉment inexistant. Alors que chaque habitation devrait รชtre raccordรฉ ร un systรจme dโรฉgout qui aboutira ร une station dโรฉpuration ou รชtre dotรฉ dโun systรจme dโassainissement autonome. Raison pour laquelle, les eaux usรฉes sont รฉparpillรฉes et dรฉversรฉes dans la nature sans le moindre traitement.Les principales sources de pollution sont les eaux domestiques gรฉnรฉralement non traitรฉes et les sites de dรฉpรดt des dรฉchets mรฉnagers dans les zones urbanisรฉes (OMS, 2016). Nous polluons ainsi les eaux de surface (riviรจres ou cours dโeau) oรน elles sont dรฉversรฉes ainsi que les eaux souterraines. Tout cela metรฉgalement en danger la santรฉ de la population. Sโil en est ainsi, il sera difficile de satisfaire les besoins en eau de la population dans les annรฉes ร venir. Vue la complexitรฉ de ces problรจmesconcernant lโassainissement, hygiรจnes de la population, encore plus la protection et la sauvegarde de lโรฉcologie et lโenvironnement y compris lโรฉcosystรจme. Le champ de notre travail doit se focaliser sur un territoire bien dรฉlimitรฉ, plus prรฉcisรฉment lโarrondissement dโAndrainjato-Nord au sein de la commune urbaine de Fianarantsoa. Dans cet arrondissement, รฉtant le centre de notre รฉtude, la question de lโassainissement et la protection des ressources en eausont des problรจmes en suspens. Le manque dโinfrastructuresest source de toutes sortes de pollution, notamment celle de lโeau.Laprincipale causede cette pollution est lโabsence des stations dโรฉpuration en aval des systรจmes dโรฉgout. En effet, les habitants rejettent directement leurs eaux domestiques et les lisiers des fermes dans la riviรจre de Tsiandanitra. La santรฉ des villageois est en danger permanent en raison de lโรฉparpillement des eaux usรฉes. Ces derniรจres entrainent la dรฉgradation de la qualitรฉ naturelle de lโeau. Cette grande problรฉmatique qui nous pousse ร poserdes questions : comment agit-on pour garantir la prรฉservation de lโรฉcosystรจme et lโhygiรจne de la population ? Quelles mesures devrait-on prendre pour la protection des ressources en eau ? Lโรฉtablissement du systรจme de bio-digesteurest-il indispensable afin dโรฉviter lโรฉparpillement des eaux usรฉes et la pollution des ressources en eau ? La valorisation des rejets est-elle unedes conditions sine qua none pour lโassainissement et lโhygiรจne de la population et, notamment la protection des ressources en vue du dรฉveloppement intรฉgral et durable de la population concernรฉe ?
CARACTERISTIQUES DU SITE DโETUDEย
La vieille ville, Fianarantsoa, รฉtait construite sous le rรจgne de Ranovavalona1รจre.Vers 1873, deuxiรจme ville aprรจs Antananarivo, Fianarantsoa devient avec les missionnairesun centrechrรฉtien et intellectuel. La ville sโรฉtend sur 138,69 km2 , elle fait partie de la Rรฉgion Haute Matsiatra et District de Fianarantsoa. La ville de Fianarantsoa est situรฉe entre 45,51ยฐet 47,41ยฐlongitude Est et 20,68ยฐ et 22,21ยฐ latitude Sud. Elle est caractรฉrisรฉe par un relief montagneux, heurtรฉ par des massifs vigoureux isolรฉs et sillonnรฉs par des dรฉpressions รฉtroites. La ville compte 50 Fokontany regroupรฉs dans 7 arrondissements.Andrainjato-Nord รฉtant notre site dโรฉtude est composรฉ de 7 Fokontany dont : Ambahisamotra, Ambalabe, Ambatolahy V, Anjaninoro, Antanifotsy V, Beravina et Idanda.
A propos de lโhydrographie de la ville, par faute de donnรฉe, ce point sera traitรฉ avec celle de la Rรฉgion Haute Matsiatra entiรจre.
Hydrographie du site
Elle est caractรฉrisรฉe par le bassin versant du Mangoky, la superficie de ce versant est de 55750 km2 . Le rรฉseau hydrographique prend sa source dans les Rรฉgions MatsiatraAmbony et Ihorombe (riviรจres de Manantanana, Zomandao et Ihosy) et il se dรฉverse dans le canal de Mozambique. Pour Fianarantsoa, on compte 6 sous bassin versant intรฉrieurs. Le sous bassin versant numรฉro 1 (S/BV nยฐ1) : la partie aval vers lโรฉmissaire principal ceinturant la ville de la cรดte Est. Le S/BV nยฐ2 et nยฐ3 avalant directement sur le quartier dโAmpasambazaha et du centre ville. Le S/BV nยฐ4 : au sud de la ville, zone pรฉriphรฉrique et zone dโextension et enfin le S/BV nยฐ5 et nยฐ6 assurent la fermeture Nord, Nord-Est de la ville, zone dโextension.
Climat
Fianarantsoa est dotรฉe dโun climat de type tropical dโaltitude alternant deux saisons :
โข Novembre- Avril : pรฉriode chaude et pluvieuse, pendant laquelle 90% des pluies sont enregistrรฉes soit 1000 ร 1200 mm par an. La tempรฉrature maximale avoisine les 30ยฐC.
โข Mai- Octobre : pรฉriode fraรฎche et humide, la tempรฉrature peut diminuer jusquโร 6ยฐC.
Eau potable, assainissement et hygiรจne
La JIRAMA (JIrosyRAnoMAlagasy) approvisionne la population eneau potable. Actuellement, trois sources alimentent la ville de Fianarantsoa en eau potable dontAntarabiby, Vatosola et Ankidona. Pourtant on ne parvient pas encore ร satisfaire les usagers, tant sur la qualitรฉ que la quantitรฉ. Les branchements individuels sont pour les minoritaires et les bornes fontaines sont insuffisantes et nombreuse sont non fonctionnelles. Les infrastructures sanitaires publiques ne rรฉpondent pas aux besoins de la population. Le taux de mรฉnage ayant des fosses septiques et des latrines amรฉliorรฉes est trรจs bas. De mรชme pour les canalisations des eaux usรฉes, dans le centre-ville les รฉgouts sont bouchรฉs et dans les villages les rejets sont รฉparpillรฉs ou drainรฉs par des petits canaux vers les cours dโeau.
RESSOURCE EN EAU
Il y a trois types de ressources en eau : eau de surface, eau de pluie et eau souterraine. Les substances qui constituent lโeau peuvent รชtre dโorigine naturelle (compositions des sols, matiรจres organiques naturelles, organismes vivants,โฆ) ou issues des pollutions le plus souvent liรฉe aux activitรฉs anthropiques. Ainsi les substances retrouvรฉes dans une eau sont diffรฉrentes. Prenons par exemple le cas dโune eau de surface, les constituants naturels dโune eau de surface sont:
โข Matiรจres en suspension
Il y a les matiรจres en suspension naturellement dรฉcantables comme les sables fins et les limons et des matiรจres non dรฉcantables telles argiles colloรฏdales qui ont une taille de lโordre de microns.
โข Microorganismes
Ce sont les bactรฉries indigรจnes, les algues (phytoplancton) et les micro-invertรฉbrรฉs (zooplancton).
โข Matiรจres organiques
Les matiรจres organiques naturellement prรฉsentes dans lโeau sont les substances humiques, les sรฉcrรฉtions et excrรฉtions des รชtres vivants du milieu. Ils peuvent รชtre toxique et gรฉnรจre le gout et lโodeur dรฉsagrรฉable de lโeau. Pourtant la qualitรฉ dโune riviรจre est soumise ร un processus dโรฉvolution naturelle depuis la source jusquโร lโembouchure. Ces รฉvolutions sont dues ร une รฉrosion rรฉgressive, dans ce cas la taille de dรฉpรดt est dรฉcroissante vers lโaval. Les activitรฉs biologiques รฉvoluent รฉgalement vers lโaval. Et il y a lโรฉvolution physico-chimique et minรฉrale : la tempรฉrature augmente et lโoxygรจne dissous diminue vers lโaval. Tandis que les matiรจres organiques et les minรฉraux dissous croissent de lโamont vers lโaval dโune riviรจre. Pour une eau souterraine, la qualitรฉ de lโeau de la nappe dรฉpend de celle de la riviรจre. Cependant la contamination dรฉpend du type de la nappe. Sโil sโagit dโune nappe captive, elle est profonde et donc protรฉgรฉe par une couche impermรฉable. Si la nappe est libre, elle est trรจs sensible ร la pollution.
DIFFERENTS TYPES DES EAUX USEES
EAUX PLUVIALES
Les eaux pluviales encore appelรฉes les eaux de ruissellement. Elles rรฉsultent des รฉcoulements des surfaces impermรฉables. Ce sont les eaux des toitures, des voiries, des parkings et des marchรฉs mais รฉgalement des eaux de drainage. Ces derniรจres sont peu profondes quand elles ne se sont pas encore infiltrรฉes, elles peuvent alors ressortir quand il y a un drain. Les eaux de drainage lessivent le sol et cheminent avec elles des pollutions liรฉes ร la qualitรฉ du sol et ร son usage. Les eaux pluviales entrainent ainsi des dรฉchets organiques et minรฉraux : des limons, de la terre, des dรฉchets de vรฉgรฉtaux et des micropolluants tels les pesticides, les hydrocarbures, les dรฉtergents, etcโฆ (Desjardins, 1997) Aprรจs avoir rappelรฉ les types dโeau usรฉe abordant maintenant la partie concernant la composition des eaux usรฉes, elle donne un aperรงu sur toutes les substances que peuvent contenir les eaux usรฉes.
COMPOSITION DES EAUX USEESย
La composition des eaux usรฉes sont variables en fonction de leur origine. Elles incluent dโinnombrables substances sous forme solide ou dissoute et de nombreux microorganismes. On peut classer ces substances en quatre groupe selon leurs caractรฉristiques et du danger sanitaire quโelles reprรฉsentent : les matiรจres en suspension, les microorganismes, les รฉlรฉments traces minรฉraux ou organiques et les substances nutritives(Baumont et al, 2004).
MATIERES EN SUSPENSIONย
En majoritรฉ, elles sont de nature biodรฉgradable. Les matiรจres en suspension transportent la plupart des microorganismes pathogรจnes. Elles sont responsables de lโapparence trouble de lโeau et la mauvaise odeur.
MICROPOLLUANTS
Les eaux usรฉes contiennent des micropolluants en quantitรฉ infinitรฉsimales. Le risque de contamination indirecte est prรฉoccupant. Certains, comme les mรฉtaux lourds ou les pesticides, peuvent contaminer les chaines alimentaires sโaccumulant dans les tissus dโรชtres vivants et notamment dans les plantes cultivรฉes. Les micropolluants organiques sont variรฉs et nombreux, ils peuvent provenir des dรฉtergents et des pesticides ou รฉgalement transportรฉs par les eaux pluviales par les rรฉseaux routiers ou les terres agricoles. Ces รฉlรฉments organiques sont principalement : les chlorophรฉnols, les hydrocarbures polycycliques aromatiques, les phalates, avec une concentration de 1 ร 10 ยตg.L-1 dans les effluents. Dans le sol, quelques composรฉs ioniques tels les solvants chlorรฉs et les pesticides organochlorรฉs peuvent รชtre entrainรฉs dans les profondeurs. Tandis que dโautre sont adsorbรฉs par les particules du sol ou reste liรฉ ร la matiรจre organique. Les polluants organiques toxiques sontprincipalement les pesticides et les dรฉtergents.
i. Les pesticides
Les pesticides sont les produits utilisรฉs contre les organismes nuisibles ร la santรฉ, attaquant les ressources vรฉgรฉtales ou animales nรฉcessaires ร lโalimentation humaine, ร la conservation de lโenvironnement et ร lโindustrie.
ii. Les dรฉtergents
Les dรฉtergents sont les produits de nettoyage, utilisรฉs par les mรฉnages et lโindustrie. Leur prรฉsence dans lโeau est due au rejet dโeffluents urbains ou industriels (F. Valarion, 1991).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES
I.1 CARACTERISTIQUES DU SITE DโETUDE
I.1.1 Hydrographie du site
I.1.2 Climat
I.1.3 Eau potable, assainissement et hygiรจne
I.2 RESSOURCE EN EAU
I.3 DIFFERENTS TYPES DES EAUX USEES
I.3.1 EAUX USEES DOMESTIQUES
I.3.2 EAUX USEES INDUSRIELLES
I.3.3 EAUX PLUVIALES
I.4 COMPOSITION DES EAUX USEES
I.4.1 MATIERES EN SUSPENSION
I.4.2 MICROPOLLUANTS
I.4.3 Elรฉments traces
I.4.4 Substances nutritives
I.5 CARACTERISTIQUES DES EAUX USEES
I.5.1 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
I.5.2 CARACTERISTIQUES CHIMIQUES
I.5.3 CARACTERISTIQUES MICROBIOLOGIQUES
CHAPITRE II ETUDES DE LA POLLUTION
II.1 POLLUTION DE LโEAU
II.1.1 ORIGINE DE LA POLLUTION DE LโEAU
II.1.2 TYPES DE LA POLLUTION
II.2. DEVERSEMENT DES EAUX USEES DANS LE MILIEU NATUREL
II.3 . METHODES DโANALYSE
II.3.1 Lieu de prรฉlรจvement
II.3.2 Echantillonnage
II.3.3 Analyses des paramรจtres
II.4. RESULTATS
II.5 INTERPRETATIONS DES RESULTATS
CHAPITRE III TRAITEMENTS
III.1 DIFFERENTS TYPES DE TRAITEMENT DES EAUX USEES
III.2 VALORISATION DES REJETS
III.2.1 DIGESTION ANAEROBIE
III.2.2 PRINCIPE DE LA DIGESTION ANAEROBIE
III.2.3 ETAPES DE LA DIGESTION ANAEROBIE
III.2.4 TYPES DE DECHETS
III.2.5 PROCESSUS DE LA METHANISATION (FAFAFI)
III.3 ETUDE DโIMPACT DE LA DIGESTION ANAEROBIE
III.3.1 ASSAINISSEMENT ET HYGIENE
III.3.2 ENVIRONNEMENT
III.3.3 ECONOMIE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES