Les lombalgies du sujet jeune représentent un motif fréquent de consultation en médecine générale. Le plus souvent, elles sont d’origine commune ; en rapport avec des discopathies dégénératives [1]. La Lombalgie spécifique ou la lombalgie non dégénérative (dite symptomatique) est liée à une cause traumatique, tumorale, infectieuse ou inflammatoire. [2] La lombalgie est une douleur de la région lombaire située entre T12 et S1 [2]. La lombosciatique est définie comme une lombalgie accompagnée d’un syndrome radiculaire L5 ou S1 [3]. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les lombalgies touchent 80% des individus au cours de leur vie et sont la cause principale d’incapacité chez le jeune adulte. Il existe plusieurs facteurs de risque : l’âge, le sexe, l’hérédité, le tabac, le poids, l’activité physique, la profession, la charge psychosociale, l’antécédent traumatique… [4] La démarche diagnostique devant les lombalgies du sujet jeune est de rechercher des arguments qui orienteraient vers la recherche de causes spécifiques telles que : les spondyloarthropathies, des anomalies transitionnelles de la charnière lombosacrée, une lyse isthmique, voire un spondylolisthésis. Cela d’autant plus que la discopathie dégénérative est un phénomène qui survient avec l’âge avancé. Le recours à l’imagerie n’est pas systématique dans les lombalgies. En effet, environ 90 % des patients souffrant de lombalgies aiguës guérissent en 15 jours [5]. L’imagerie est réservée aux échecs du traitement médical, aux lombosciatalgies ne répondant pas à la définition de lombosciatalgie commune ou à la présence de signes cliniques péjoratifs [6]. La radiographie est le premier examen à réaliser elle n’ait ni sensible, ni spécifique pour les affections malignes ou infectieuses. La tomodensitométrie du rachis lombaire permet de détecter les anomalies discales et la recherche des lésions osseuses du rachis lombaire.
MATÉRIEL
Appareil de scannographie
Les matériels utilisés étaient les suivants :
– L’hôpital ARISTIDE LE DANTEC de Dakar :
Les examens ont été faits avec un appareil de marque SIEMENS SOMATOM définition AS (64 barrettes) doté d’un injecteur automatique de marque MEDRAD, modèle : STELLANT et assisté par un ordinateur pour le recueil des données et le traitement des images. Un système de PACS (Picture archiving and communication system) et d’un RIS ( radiology information system ) Hôpital régional EL HADJI AHMADOU SAKHIR DIEGUENE de Thiès : Les examens ont été réalisés avec un appareil de marque SIEMENS model : SOMATOM Emotion 16 Slices configuration (16 barrettes) doté d’un injecteur automatique de marque MEDRAD, modèle : STELLANT et assisté par un ordinateur pour le recueil des données et le traitement des images. L’ordinateur est relié à une imprimante de marque DRYPAR 3000. L’appareil dispose d’une seule console pour l’acquisition des images et leur interprétation.
– Hôpital MATLABOUL FAWZEINI de Touba :
Le matériel utilisé était un scanner hélicoïdal 16 détecteurs, de marque SOMATOM SIEMENS. La visualisation et l’interprétation étaient effectuées sur console de post traitement dédiée, en double fenêtrage (osseuse et parenchymateuse) dans les trois plans et en reconstruction VRT.
– Hôpital IDRISSA POUYE de grand Yoff, Dakar :
Le matériel utilisé était un scanner hélicoïdal 16 détecteurs, de marque SOMATOM SIEMENS La visualisation et l’interprétation étaient effectuées sur console de post traitement dédiée, en double fenêtrage (osseuse et parenchymateuse) dans les trois plans et en reconstruction VRT.
Protocole et technique d’examen de la tomodensitométrie
Les patients étaient en décubitus dorsal, genoux fléchis soutenus par une cale triangulaire ou un coussin, bras au-dessus de la tête ou croisés haut sur la poitrine. Après une acquisition de repérage (scout) : Topogramme : orientation latérale, de l’appendice xiphoïde à la symphyse pubienne : 80kV, 60 mA Une première acquisition volumique était réalisée sur l’ensemble du rachis lombaire, sans injection de produit de contraste (PDC) iodé, avec des reconstructions multi planaires effectuées en fenêtre parenchymateuse, osseuse et en rendu volumique (VRT) pour la lecture : cette première acquisition a été faite pour les (960 patients). Une deuxième injection de produit de contraste iodé à raison de (2ml/kg) n’était faite qu’en cas de suspicion de pathologie infectieuse, inflammatoire ou tumorale. : faite pour (39 patients).
Paramètres étudiés
● ANOMALIE TRANSIONNELLE
(Sacralisation de L5, lombalisation de S1,Hémisacralisation , hémi lombalisation ).
● LA BIOMETRIE CANALAIRE
Normal ; limites ; étroit
● ANOMALIES OSSEUSES
ATTEINTES ARTHROSIQUES : articulaires inter apophysaire postérieures,
OSTEOPHYTOSE : (saillie ostéophytique, syndesmophyte)
CORPS VERTEBRAL : (ostéocondensation, déminéralisation, ostéolyse, érosion, spondylarthrose)
LYSE ISTHMIQUE : unilatérale ou bilatérale
SPONDYLOLISTHESIS : antélisthésis (oui grade, non), rétrolisthésis,
● ANOMALIES DISCALES
DISCOPATHIE DEGENERATIVE : (pincement, protrusion discale circonférentielle, protrusion discale conflictuelle, protrusion discale calcifiée)
SAILLIE DISCALE FOCALE : (médiane, paramédiane, foraminale, extraforaminale, migrée, exclue).
● COMPLICATIONS :
Conflit disco-radiculaire intra canalaire, foraminale et extra-foraminale.
● ANOMALIE DES PARTIES MOLLES
LIGAMENTS JAUNES : (hypertrophie, hypertrophie calcifiée)
MUSCLES PARAVERTEBRAUX : dégénérescence oui ou non
LES ABCES PARA VERTEBRAUX
LES EPIDURITES .
● ETIOLOGIES
CAUSES INFECTIEUSES : spondylodiscite
CAUSES TRAUMATIQUES
CAUSES TUMORALES : primitive ou secondaire.
CAUSES DEGENERATIVES
AUTRES .
DISCUSSION
REPARTITION SELON L’AGE
Dans notre étude, l’âge minimale était de 15 ans et la maximale de 40ans ; la moyenne des âges était de 31,05 ans avec un écart type de 6,29. FAYE et all [7] qui ont trouvé que la majorité des patients adressés pour TDM lombaire était relativement jeune, ayant un âge compris entre 31-40 ans. Ce qui pose la question de l’impact de la lombalgie dès les jeunes âges sur la société mais aussi son retentissement socio-professionnel et économique dans la plupart des pays en voie de développement. Nos résultats sont cependant différents de ceux de MELLE Bougoudogo Marianne [8] la moyenne d’âge des patients souffrant de lombalgie avoisine la soixantaine au Mali. Ntisiba [9] au Congo qui avait trouvé un âge moyen de 48,8 ans avec des extrêmes de 11 à 79 ans. Avimadje [10] au Bénin trouvait une moyenne d’âge à 48,6 ans sur un échantillon de 426 patients, Cette discordance s’explique par une différence dans l’approche méthodologique. Car nous avons mené notre étude au sein de la population jeune.
REPARTITION SELON LE SEXE
Le genre féminin a été légèrement supérieur à celui du genre masculin avec un sex ratio de 0,92 et représentaient (n=499) soit 52% de féminin et (n=461) soit 48% de masculin. Comparée aux séries internationales, on note la même prédominance pour le sexe féminin à l’image de Gourmelin [11] en France qui rapporte un sex ratio de 0,79. Nos résultats peuvent également être rapprochés de ceux de Kpadonou [12] au Benin, Ntisiba [9] au Congo, Solange [13] au Cameroun, Debbabi [14] en Tunisie et Raid [15] au Maroc. Cette prédominance féminine s’explique par le fait que les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes du point de vue statistique. De plus, chez nous, le port de charges lourdes est une pratique courante pour les femmes à tout âge, d’où les microtraumatismes lombaires à l’origine de la survenue de la hernie discale. Solange, [13] au Cameroun, estimait que la grande pénibilité des tâches dévolues aux femmes, associées à la grande multiparité et au morphotype d’hyperlordose caractéristique, pouvaient justifier la fréquence élevée des lombalgies chroniques chez les femmes africaines.
REPARTITION SELON L’INDICATION CLINIQUE
Nous avons trouvé principalement comme indication la lombalgie aigue/lombosciatalgie présent chez 627 patients soit 65,31%. Près de 2 /3 des patients. La lombalgie chronique était retrouvée chez 298 patients soit 31,04% ; Les autres indications trouvées étaient 3, 65% soit 35 patients dominée par : les traumatismes du rachis lombaires a 60,01% et la spondylodiscite a 14,29%. Ces résultats corroborent avec les données de la littérature notamment avec l’étude de Cotten et al [16] qui montrait que 50 à 70% des personnes présentaient une lombosciatalgie au cours de leur vie. Cependant, Ouédraogo et al [17] en Côte d’Ivoire dans leur étude avaient trouvé 38.6% de patients présentant une lombosciatalgie, Faruch et al [18] avaient trouvé 19.5% au Togo. Maiga [19] qui dans sa thèse avait trouvé 47.1%(n=190) des patients qui étaient adressés au service de radiologie pour lombosciatalgie. Cette différence peut être expliquée par une surestimation des lombosciatalgies par les cliniciens mais également l’absence de différenciation entre sciatalgie et cruralgie.
REPARTITION SELON LES RESULTATS DU SCANNER
Dans notre série, Les résultats des scanners étaient revenus anormales dans (n=827) soit 86,15% des cas et les scanners normaux (n=133) soit 13,85 %. Fait également très important que nous avons relevé est celui d’une forte proportion de TDM tout à fait normale (n=133) soit 13,85 % au total cela peut être due tout particulièrement aux populations jeunes de notre série âge inférieure à 40 ans. Retrouvé par issa sarki Bamako [20] qui dans son étude avait trouvé une forte proportion de TDM tout à fait normale dix-sept (17) au total et intéressant tout particulièrement les deux classes modales les plus jeunes de notre série < 30 ans et 31-40 ans sur les 61 malades de son étude.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
I. MATERIELS ET METHODES
I.1 METHODOLOGIE
I.1.1. Type et période de l’étude
I.1.2 Cadre d’étude
I.1.3 Population d’étude
I.1.3.1 Critères d’inclusion
I.1.3.2 Critères d’exclusion
I.1.3.3 Nombre de patients
I.1.3.4 CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION D’ETUDE
I.2 MATÉRIEL
I.2.1 Appareil de scannographie
I.2.2 Protocole et technique d’examen de la tomodensitométrie
I.2.3 Paramètres étudiés
I.2.5 Outils statistiques
II.RESULTATS
II.1. RESULTATS GLOBAUX DES SCANNERS
II .2. ETUDE ANALYTIQUE
II.2.1. LES ANOMALIES TRANSITIONNELLES
II.2.2. BIOMETRIE CANALAIRE
II.2.3.1 ARTHROSE DES CORPS VERTEBRAUX
II .2.3.3 ANOMALIE DISCALE
II.2.3.5 ANOMALIES DES PARTIES MOLLES
II.2.4. LES LESIONS INFECTIEUSES
II.2.5. LES LESIONS TRAUMATIQUES
II.2.6. LES LESIONS TUMORALES
II.2.7. LES LESIONS DEGENERATIVES
II.2.8. LES CAUSES INFLAMMATOIRES
III. DISCUSSION
III.1. REPARTITION SELON L’AGE
III.2. REPARTITION SELON LE SEXE
III.3. REPARTITION SELON L’INDICATION CLINIQUE
III .4. REPARTITION SELON LES RESULTATS DU SCANNER
III .5. LES ANOMALIES TRANSITIONNELLES
III .6. CANAL LOMBAIRE
III .8. LYSES ISTHMIQUES ET SPONDYLOLISTHESIS
III .9. LES ANOMALIES DISCALE
III.12. CAUSES INFECTIEUSES : SPONDYLODISCITE
III.13. LES CAUSES TRAUMATIQUES
III.14. LES CAUSES TUMORALES
III.15. LES CAUSES INFLAMMATOIRES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE