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Branches mandibulaires ou ramus
C’est le prolongement vertical du corps qui est représenté par deux lames osseuses quadrilatères, aplaties et verticales, l’angle mandibulaire légèrement supérieur à 90º désigne la frontière entre les branches montantes et le corps. Ces deux lames précédemment décrites vont s’articuler dans leur zone supérieure à l’os temporal par l’intermédiaire des deux condyles mandibulaires (figures 1 et 2).
Bord antérieur
Ce bord est tranchant et d’épaisseur réduite, bordé par deux crêtes qui représentent la continuité des deux lignes obliques interne et externe. Entre ces deux lignes rugueuses, se trouve la crête buccinatrice.
Bord postérieur
Il présente un rapport de voisinage avec la glande parotide d’où le nom de bord parotidien sous selon certains auteurs, il est épais et rugueux, il donne insertion au ligament stylo-mandibulaire.
Bord inférieur
Il donne naissance à la gouttière de l’artère faciale par sa continuité avec le bord inférieur du corps de la mandibule. Sa jonction avec le bord postérieur de la branche montante forme l’angle de la mandibule ou angle goniaque.
Bord supérieur
Il est limité par l’apophyse coronoïde en avant et en arrière par le condyle mandibulaire. Ces deux extrémités sont reliées par une incisure à concavité supérieure appelé échancrure sigmoïde. L’apophyse coronoïde est une épine osseuse triangulaire, à sommet supérieur qui donne insertion au tendon du muscle temporal, la ligne qui la relie avec l’échancrure sigmoïde est concave. L’échancrure sigmoïde est une ligne de liaison entre le coroné et le condyle, concave en haut et fait communiquer les régions masséterines avec la fosse ptérygo-maxillaire et permet le passage de l’artère masséterine et le nerf masséterin. Le condyle mandibulaire est une saillie de forme ellipsoïde, aplatie d’avant en arrière à grand axe oblique en arrière et en dedans. Il est porté par une partie rétrécie : le col qui rattache le condyle mandibulaire à la branche montante. Ce condyle présente à décrire deux versants ; un versant antérieur articulaire qui s’articule avec le condyle du temporal et un versant postérieur non articulaire donnant insertion à la capsule de l’articulation temporo-mandibulaire.
L’os mandibulaire effectue des mouvements grâce aux muscles et aux ligaments.
Articulation temporo-mandibulaire (ATM)
Au niveau de la tête, la mandibule est articulée au crâne par deux liaisons (droite et gauche) ; par la suite, chaque liaison se nommera indifféremment ATM (Articulation Temporo- Mandibulaire). L’ATM est une synoviale, de type bicondylaire qui lie le condyle de la mandibule à la fosse mandibulaire de l’os temporal. Le terme synovial, fait référence aux types d’articulations liées par une capsule articulaire (figure 8). L’ATM est l’unique articulation dont le mouvement se compose de rotations et de translations, sollicitée environ 2000 fois dans une journée [33].
En plus d’être une articulation double, les ATM ne fonctionnent pas de manière symétrique mais en synergie grâce à la présence d’un élément intermédiaire, un ménisque. Les excursions des condyles sont contrôlées par les actions combinées des muscles et des ligaments ; les muscles produisent la force nécessaire pour engendrer le mouvement, tandis que les ligaments jouent un rôle de contrôle, en limitant leurs amplitudes de mouvement.
Cette mandibule est creusée en son sein d’une gouttière vasculo-nerveuse appelé canal mandibulaire.
Etiopathogénie des fractures mandibulaires
Facteurs étiologiques
Facteurs favorisants
Les facteurs favorisants des fractures mandibulaires sont nombreux. Nous allons en retenir quelques-uns.
• Sur le plan anatomopathologique
La mandibule est souvent très vulnérable aux traumatismes, elle présente des zones de faiblesse et des zones de résistance. En effet, la symphyse mandibulaire joue le rôle d’un véritable « pare-chocs » mandibulaire, on note aussi d’autres zones de faiblesse comme la région incisive, la région prémolaire, la région de l’angle et le col mandibulaire [5].
Les zones dépourvues d’insertions sont plus vulnérables parce que ces derniers jouent un rôle d’amortisseur vis-à-vis des chocs et contraintes mécaniques reçu à leurs niveaux.
Les dysmorphoses dento-maxillaires qui empêchent la bonne répartition des forces sur l’ensemble de l’arcade en créant ainsi des zones plus fragiles que d’autres.
• Sur le plan histopathologique
La classification de Lekholm et Zarb (tableau I)[55] a permet de distinguer quatre qualités d’os dans les maxillaires selon les proportions de l’os spongieux et corticale, cela a une incidence directe sur la survenue des fractures et leurs cicatrisations [55,7].
L’absence des dents sur les arcades entraîne la disparition de l’os alvéolaire, le volume osseux est alors réduit, ce qui rend la structure osseuse plus vulnérable.
• Sur le plan physiologique
Chez le sujet jeune, le réseau trabéculaire est dense et plexiforme. Au cours du vieillissement physiologique, les travées osseuses s’amincissent en raison d’une dépression ostéoblastique constante [7].
L’altération du tissu osseux avec l’âge est bien plus importante chez la femme et c’est dû à la ménopause car cette dernière entraine une stimulation de l’activité de résorption ostéoclastique [1].
La cicatrisation post traumatique se traduit par la formation d’un tissu conjonctif et d’un tissu cartilagineux, ce dernier s’ossifie menant à la réparation osseuse avec une densité moindre par rapport à l’os original [48].
Facteurs déterminants
Il existe une multitude de causes de fracture mandibulaire. Il s’agit des accidents de la voie publique, des violences (rixe, agression), des accidents liés aux activités sportives (luttes avec frappe, arts martiaux, basket, football, etc.), des chutes (à domicile, dans les cours des écoles et de haut d’un arbre), des accidents du travail, des facteurs iatrogènes, des fractures par traumatisme balistique, des facteurs pathologiques, sans oublier les ruades d’animaux coups de sabot et coups de tête.
Accidents de voie publique
Ils représentent 44,70% des fractures mandibulaires. En effet le nombre important de véhicules, de motocyclistes et la présence des calèches dans la circulation dans nos pays africains sont autant de facteurs participant à la survenue d’accidents de la circulation dont les causes principales sont : le non respect du code de la route, l’état défectueux des routes, l’excès de vitesse, les surcharges, les conduites en état d’ivresse ou de somnolence, etc [8].
Rixes et agressions
Elles ont aussi leur lot important de traumatisés avec les bagarres, les agressions dont les principales causes sont l’usage de drogues, le manque de travail, la pauvreté. Elles représentent 8,7% des fractures de la mandibule [8].
Chutes et accidents domestiques
Ils surviennent fréquemment chez les enfants, elles regroupent pour certains auteurs les accidents survenus à domicile et en milieu scolaire par exemple : chutes ou glissade sur les escaliers, dans la cour d’école pouvant donner des traumatismes mandibulaires avec risque de fracture sous condylienne en cas de traumatisme sur le menton [47].
Accidents de travail
Ils sont dus principalement au non-respect des règles élémentaires de la sécurité et de prévention notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Accidents du sport
Ils sont liés aux pratiques des sports a risque par les jeunes de sex masculin surtout, comme les sports de combats par exemple la lutte avec frappe au Sénégal, on note aussi les sports d’équipes comme le football ou le rugby.
Coups de sabot ou tète d’animaux
C’est la cause principale des fractures mandibulaire en campagne, elles sont souvent dues à des coups de « sabots » ou des ruades d’animaux au Sénégal [8].
Traumatismes balistiques
Les traumatismes balistiques de la face par arme à feu sont source de lésions maxillofaciales très variées, plus ou moins complexes et qui restent rares [34].
Fractures pathologiques
Certaines fractures surviennent sans causes traumatiques. Elles sont dues à une altération de l’os qui se traduit souvent par une ostéite, kyste ou tumeur d’origine locale ou générale (ostéoporose).
Pathogénie
Mécanismes
La mandibule est une structure très exposée au cours des traumatismes en raison de sa situation avancée entre la face et le cou [40].
Deux mécanismes peuvent être impliqués dans les fractures mandibulaires : un choc direct et un autre indirect.
Choc direct
Il s’agit d’un choc direct ; c’est-à-dire que le point d’impact correspond au foyer de fracture, Ce type de mécanisme est dû en général à choc physique sur les régions symphysaires ou angulaires.
Choc indirect
Le point d’impact est à distance du foyer de fracture, le plus souvent c’est au niveau des zones de faiblesse à savoir l’angle et le col du condyle.
Déplacements
Les déplacements des fragments osseux sont souvent complexes et exigent une description tridimensionnelle précise qui tiendra compte de l’orientation spatiale des segments mandibulaires intéressés. Quatre types de déplacements sont à noter [51] :
• le décalage dans le plan sagittal (figure 10),
• le chevauchement dans le plan horizontal (figure 11),
• la torsion sur l’axe de l’os (figure 12),
• l’angulation dans le plan frontal (figure 13).
Ces déplacements osseux sont effectués en fonction de plusieurs paramètres :
• la direction et l’énergie du choc
• le siège, le nombre des foyers et l’orientation du ou des traits de fracture
• la présence des organes dentaires : la présence des dents sur l’arcade fracturée réduit considérablement le déplacement, il sera exagéré en cas d’édentement [51].
• l’action des muscles masticateurs (figure 14)
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. Anatomie de la mandibule
I.1 Ostéologie
I.1.1 Corpus
I.1.1.1 Bords
I.1.1.2 Faces
I.1.2 Branches mandibulaires ou ramus
I.1.2.1 Bord antérieur
I.1.2.2 Bord postérieur
I.1.2.3 Bord inférieur
I.1.2.4 Bord supérieur
I.2 Myologie
I.2.1 Muscles élévateurs
I.2.2 Muscles abaisseurs
I.3 Articulation temporo-mandibulaire
I.4. Ostéo-architecture
I.5 Innervation
I.6 Vascularisation
II. Etiopathogénie des fractures mandibulaires
II.1 Facteurs étiologiques
II.1.1 Facteurs favorisants
II.1.2 Facteurs déterminants
II.1.2.1 Accidents de voie publique
II.1.2.2 Rixes et agressions
II.1.2.3 Chutes et accidents domestiques
II.1.2.4 Accidents de travail
II.1.2.6 Coups de sabot ou tète d’animaux
II.1.2.7 Traumatismes balistiques
II.1.2.8 Fractures pathologiques
II.2 Pathogénie
II.2.1 Mécanismes
II.2.1.1 Choc direct
II.2.1.2 Choc indirect
II.2.2 Déplacements
DEUXIEME PARTIE : ETUDE CLINIQUE DES FRACTURES MANDIBULAIRES
I. Démarche diagnostique
I.1 Examen clinique
I.1.1. Interrogatoire
I.1.2. Examen exobuccal
I.1.3 Examen endobuccal
I.2 Examen paraclinique
I.2.1 Radiographies conventionnelles
I.2.2 Radiographies tridimensionnelles
II. Formes cliniques
II.1 Topographie des traits de fracture
II.1.1 Fractures de la portion dentée
II.1.1.1 Fracture de la région symphysaire
II.1.1.2 Fracture du corpus
II.1.1.3 Fracture de l’angle mandibulaire
II.1.2 Fractures de la portion non dentée
II.1.2.1 Fracture du ramus
II.1.2.2 Fractures du condyle
II.1.2.3. Fracture du coroné
II.3 Orientation du trait de fracture
II.4 Rapport dents/trait de fracture
TROISIEME PARTIE : ASPECTS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES CLINIQUES ET PARACLINIQUES DES FRACTURES MANDIBULAIRES A L’HOGIP
I. JUSTIFICATIF
II. OBJECTIF DE L’ETUDE
III. Méthodologie
III.1 Type et durée de l’étude
III.2 Cadre d’étude
III.3 Population d’étude
III.4 Variables de l’étude
III.5 Procédure de collecte des données
III.6 Analyse des données
RESULTATS
IV.1. Données démographiques
IV.1.1. Sexe
IV.1.2 Age
IV.1.3 Profession
IV.1.4 Lieu de provenance
IV.2 Données cliniques et radiologiques
IV.2.1 Etiologie
IV.2.2 Type d’imagerie
IV.2.3 Siège de la fracture
IV.2.4 Nombre de traits
IV.2.5 Orientation du trait de facture
IV.2.6 Continuité du trait de fracture
IV.2.7 Perte de l’articulé
DISCUSSION
V.1 Données sociodémographiques
II. Données cliniques et paracliniques
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE
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