Mรฉthodes de contraception hormonale
Les contraceptifs oraux
Ils sont subdivisรฉs en contraception orale oestro-progestative et en pilule progestative pure.
Les contraceptifs oestro-progestatifs[9,12]
Dรฉfinition et classification
Elles sont constituรฉs dโoestrogรฉne et de progestatif de synthรจse (nortestostรฉrone et de la 17 hydroxyprogestรฉrone). Lโลstrogรจne est composรฉ dโรฉthinylestradiol, le dosage dโรฉthinyl-estradiol (EE) allant de 100 microgrammes ร 15 microgrammes permet de distinguer les pilules de la 1 รจre gรฉnรฉration de celles de la 2 รจme et de la 3 รจme gรฉnรฉration.
Les pilules de 1 รจre gรฉnรฉration ont au moins 50 microgrammes dโEE, celles de 2 รจme et 3 รจme 15 gรฉnรฉration contiennent respectivement entre 30-35 microgrammes et entre 15 et 30 microgrammes. Seules les pilules de 3 รจme gรฉnรฉration ont comme progestatif de synthรจse le dรฉsogestrel ou du gestodรจne. Par ailleurs, on distingue des pilules combinรฉes, des pilules sรฉquentielles.
Les contraceptifs oraux ร base de progestatifs seuls
Dรฉfinition et classification
Ce sont des pilules qui ne contiennent que du progestatif.
Ils sont subdivisรฉs en deux catรฉgories :
ย les progestatifs purs ou microprogestatifs (minipilule* des anglo-saxons) : il sโagit de progestatifs norstรฉroides donnรฉs ร faible dose et en continu tout au long du cycle ;
ย les pilules progestatives macrodosรฉes : les progestatifs macrodosรฉs ne sont pas ร proprement parler des contraceptifs. Lโutilisation des progestatifs norstรฉroides, prรฉgnanes ou norprรฉgnane, ร dose thรฉrapeutique 20 jours par mois (du 5 iรจme au 25 iรจme jour du cycle) permet une sรฉcuritรฉ contraceptive comparable aux oestro-progestatifs.
Avantages
Les contraceptifs injectables ont une action prolongรฉe, une efficacitรฉ continue avec un taux dโรฉchec faible. Ils conviennent aux femmes qui allaitent et nโinterfรจrent pas avec lโallaitement.
Inconvรฉnients
Par contre, ils peuvent entraรฎner des troubles de rรจgles (amรฉnorrhรฉe pendant lโutilisationet irrรฉgularitรฉ des rรจgles ร lโarrรชt), une prise de poids, un ballonnement abdominal, des seins douloureux. Par ailleurs, le retour ร la fรฉconditรฉ peut รชtre retardรฉ et ils nรฉcessitent un retour pรฉriodique pour le renouvellement des injections ร temps.
Posologie
Les contraceptifs injectables sont injectรฉs trimestriellement en intramusculaire ร la dosede 150 mg (Dรฉpo-provera*) ou toutes les 8 semaines ร la dose de 200 mg (Noristรฉrat*) permettant ainsi une contraception efficaceet, ร partir de la cinquiรจme dose, il est possible de faire une injection tous les trois mois. Ces injections se font durant les cinq premiers jours des rรฉgles, dans lepost partum ou aprรจs un avortement.
Les implants contraceptifs sous-cutanรฉs
Dรฉfinition
Il sโagit de 6 capsules fines, flexibles,contenant une hormone synthรฉtique : le levonorgestrel qui diffuse de faรงon continue dans le sang ร travers la capsule en silastic.
La contraception post-coรฏtale
Dรฉfinition
La contraception post-coรฏtaleou contraception dโurgence encore appelรฉe contraception du lendemain est un ensemble de mรฉthodes contraceptives utilisables aprรจs un rapport sexuel non protรฉgรฉ et possiblement fรฉcondant afin de prรฉvenir une grossesse non dรฉsirรฉe. Cette contraception doit rester une mรฉthode contraceptive dโindication particuliรจre.
Mode dโaction et efficacitรฉ
Il sโagit de donner le plus rapidement possible aprรจs un rapport non protรฉgรฉ ร risque unecharge hormonale destinรฉe ร modifier rapidement les paramรจtres favorisant la nidation. Il sโagit en fait dโinduire une menstruation. Lโapport hormonal doit modifier le transit tubaire et la nidation. Lโefficacitรฉ varie selon les produits et surtout la rapiditรฉ de leur utilisation. Lโefficacitรฉ maximale est obtenue pour une prescription dans les 48 heures aprรจs le rapport. Les รฉchecs sont souvent dusร des prises tardives ou ร des rapports antรฉrieurs estimรฉs sans danger (ovulation prรฉcoce).
Indications
La contraception dโurgence est indiquรฉe chez toute adolescenteou femme ne dรฉsirant pas dโenfants aprรจs un rapport sexuel non protรฉgรฉ ร risque dans un dรฉlai de 72 heures.
Mรฉthodes et posologie
Les ลstrogรจnes
Les ลstrogรจnes doivent รชtre utilisรฉs avant 72 heures aprรจs le rapport sexuel. Le plus simple est dโutiliser deux ampoules de Prรฉmarin* en intramusculaire pendant deux jours.
On peut รฉgalement utiliser lโรฉthinyl-oestradiol 5 mg/jour soit 10 comprimรฉs ร 0,5 mg mais on observe souvent des nausรฉes, ce qui nโest pas le cas avec le Prรฉmarin*.
Lโefficacitรฉ se situe entre 0 et 0,6 annรฉe-femme. Le risque de G.E.U. est dโenviron 10%.
Les progestatifs
Ils peuvent รชtre pris en une seule fois dansles douze heures qui suivent le rapport sexuel.
Le levonorgestrel a รฉtรฉ le premier utilisรฉ sous le nom de microval*, mais ร la dose de 25 comprimรฉs en une seule fois, ce qui est rarement bien tolรฉrรฉ. Les risques sont strictement les mรชmes que pour les oestrogรจnes. Par ailleurs, on trouve un produitspรฉcifique de la contraception dโurgence, il sโagit de pilules plus fortement dosรฉes emballรฉes spรฉcialement pour un usage en contraceptif dโurgence (Norlรฉvo* ; Postinor2* ; Tรฉtragynon*). Au Sรฉnรฉgal, le produit disponible en officineest le Norlรฉvo* (750ยตg de levonorgestrel par comprimรฉ) qui est prรฉsentรฉ sous forme de boรฎte de deux comprimรฉs ; et la nouvelle posologie consiste ร prendre les deux comprimรฉs en mรชme temps. Pour une meilleure efficacitรฉ, ce produit est ร utiliser dans les 12 heures qui suivent le rapport sexuel non protรฉgรฉ et au plus tard dans les 72 heures (3jours).
Les oestro-progestatifs
Ils sont encore connus sous le nom de mรฉthode Yuzpe. Ils doivent รชtre utilisรฉs dans un dรฉlai de 48 heures. IL suffit dโutiliser deux comprimรฉs de stรฉdiril* ร 12 heures dโintervalle. Lโefficacitรฉ serait รฉquivalente aux autres produits et la tolรฉrance trรจs bonne [34].
Les antiprogestรฉrones
En France, le RU486 ou Mifรฉgyne* a รฉtรฉ utilisรฉ ร la dose de 400 mg entre le 21 รจme et 26 รจme jour du cycle.
Le stรฉrilet du lendemain
Il doit รชtre insรฉrรฉ avant le 4 รจme jour suivant le rapport. Ses actions antinidatoires et son efficacitรฉ restent mal รฉvaluรฉes.
Conduite ร tenir chez une femme dรฉsirant une contraception hormonale
La prescription dโune mรฉthode contraceptive ร une femme candidate ร la contraception se fait en se basant sur ses antรฉcรฉdents mรฉdicaux, son รฉtat desantรฉ, ses intentions de fรฉconditรฉ ultรฉrieure, ses conditions de vie.Ces renseignements seront essentiellement recueillis durant lโinterrogatoire et lโexamen clinique de la femme.
Surveillance dโune femme sous contraception hormonale
La contraception hormonale est ร lโheure actuelle la mรฉthode contraceptive la plus utilisรฉe et la plus sรปre. Cependant, elle doit รชtrebien tolรฉrรฉe ; cette tolรฉrance passe par une sรฉlection rigoureuse des utilisatrices, par le choix du contraceptif le mieux adaptรฉ et par une surveillance clinique et paraclinique rรฉguliรจre nรฉcessitantdeux modalitรฉs de surveillance.
Surveillance initiale
Quand une femme prend pour la premiรจre fois une contraception hormonale, elle doit subir une nouvelle visite au bout de trois mois puis toux les six mois.
La premiรจre visite de contrรดle a pour but dโapprรฉcier la tolรฉrance clinique et mรฉtabolique du contraceptif hormonal prescrit. Lโinterrogatoire permet de rechercher les signes fonctionnels traduisant un รฉventuel dรฉsรฉquilibreoestro-progestatif en faveurdes ลstrogรจnes, ou dโune action anti-ลstrogรฉnique trop marquรฉe conduisant ร une atrophie de lโendomรจtre.
Lโexamen clinique complet apprรฉciera ensuite le poids, la tension artรฉrielle, lโรฉtat des seins et de lโappareil gรฉnital dela patiente.
Lโexamen biologique recherchera une variation du bilan hรฉpatique, lipidique (cholestรฉrol total et HDL cholestรฉrol) et glycรฉmique (glycรฉmie ร jeรปn et post-prandiale).
Au terme de ces examens, il peut apparaรฎtre des signes dโintolรฉrance imposant le changement de la mรฉthode (exemple : passer dโun contraceptif normodosรฉ ร un contraceptif minidosรฉ), ou dโeffets secondaires majeurs (hypertension artรฉrielle, intolรฉrance au glucose โฆ) justifiant lโarrรชt dรฉfinitif de la contraception hormonale et le passage ร une autre mรฉthode contraceptive.
Surveillance ultรฉrieure
En lโabsence dโanomalies, des visites semestrielles sont ensuite instituรฉes afin dโapprรฉcier la bonne tolรฉrance clinique et paraclinique. Lโexamen doit toujours comporter la mesure de la tension artรฉrielle et du poids, lโexamen des seins, lโexamen gynรฉcologique et lโรฉvaluation du tabagisme.
Les contrรดles mรฉtaboliques et les frottis cervicaux de dรฉpistage sont effectuรฉs tous les ans.
ASPECTS RELIGIEUX ET PHILOSOPHIQUES
Les progrรจs techniques en matiรจre de rรฉgulation des naissances comportent des avantages indiscutables mais aussi des retombรฉes non nรฉgligeables, ce qui en fait un sujet de controverses รฉthiques et religieuses.
Ainsi, la limitation des naissances dans son ensemble pourra รชtre combattue pour des raisons purement politiques ou dรฉmographiques, lโinfanticide et lโavortement pour des raisons purement morales reposant sur une dรฉfinition prรฉalable de la vie, de son animation surnaturelle et de son caractรจre sacrรฉ.
La science et la religion sont opposรฉes non seulement sur le plan mรฉtaphysaire mais aussi sur le plan mรฉthodologique par leur nature mรชme. Lโune est une recherche permanente du rรฉel sโรฉlargissant sans cesse, lโautre par la rรฉvรฉlation unique, une conception surnaturelle du rรฉel lui fixant des limites prรฉรฉtablies et immuables que seule une interprรฉtation exรฉgรฉtique laborieuse permet de modifier quelque peu.
Islam
Les rapports sexuels sont recommandables, dโoรน une exubรฉrance naturelle. Le devoir de se marier et de se multiplier existe car les enfants sont undon dโAllah qui pourvoira ร leur subsistance. Le mariage est une association de deux libertรฉs, la femme nโest ni un objet sexuel, ni une machine ร reproduire ; cโest la volontรฉ du couple librement uni qui dรฉcide de la progรฉniture comme de lโharmonie sexuelle et la contraception existe sโil le souhaite. Aucun texte de lโIslam nโinterdit la rรฉgulation des naissances mais la perpรฉtuation de lโespรจce humaine reste lโobjectif essentiel de leur accouplement.
Dโaprรจs la loi divine, lโemploi de la contraception destinรฉ ร limiter la fรฉconditรฉ ne semble pas illรฉgal pourvu que cette pratique ne conduise pas ร altรฉrer la fรฉconditรฉ de la femme et ne rende pas celle-ci stรฉrile.
Au 6iรจme siรจcle, les premiers musulmans pratiquaient le coรฏt interrompu ou ยซ Azl ยป. Interrogรฉ ร ce sujet, le Prophรจte (Paix et Salut sur Lui) a rรฉpondu : ยซ en vรฉritรฉ faites cela ยป et il poursuit : ยซ toute crรฉature que Dieu a jugรฉ bon de crรฉer jusquโau jour du jugement dernier sera mise au monde de toute faรงon ยป.
A une autre question sur le fait que pour les juifs lecoรฏt interrompu est presqueun infanticide, le Prophรจte (Paix et Salut sur Lui) rรฉplique : ยซ si Dieu souhaite la crรฉation dโun enfant, personne ne pourra lโempรชcher ยป.
Finalement, il ressort de ces recueils du Hadith (propos du Prophรจte) que le Prophรจte (Que la Paix soit avec Lui) nโinterdisait pas la contraception.
Catholicisme
La sexualitรฉ a pour but la procrรฉation, lโenfant prend le pas sur lecouple. Toute autre finalitรฉ est interdite. Pour lโEglise catholique, le plaisir sexuel pour lui-mรชme est un pรฉchรฉ, lโattitude traditionnelle รฉtant de prรดner la chastetรฉ et la rigueur morale.
A lโรฉpoque moderne, une reproduction plus responsable est admissible mais lโabstinence รฉtant peu rรฉaliste, seule la contraception naturelle est admise. Tout autre procรฉdรฉ est rejetรฉ fermement.
Boudhisme
La famille ne compte pas, seul lerespect de la vie est important.
Protestantisme
Le mariage implique amour et sexualitรฉ. La procrรฉation est une bรฉnรฉdiction et non un devoir. Lโunion sexuelle est la rรฉsultante de lโamour rรฉciproque par la communion des corps dans une relation de plรฉnitude.
Lโรฉducation primant sur la simple mise au monde dโun enfant, la procrรฉation peut รชtre limitรฉe. Ce fut lโavis de lโEglise anglicane, favorable ร lacontraception dรจs 1930 et de lโEglise de France depuis 1965.
Influence des rapports avec les clients
Cinquante huit pour cent (58%) des pharmaciens reconnaissaient lโinfluence des rapports avec les clients sur les informations fournies ร ceux-ci
Cette influence รฉtait liรฉe ร lโanciennetรฉ et ร lโinnocuitรฉ de la prise du contraceptif (90%), ainsi quโร la curiositรฉ de la cliente par rapport au produit (10%).
Conseils aux clients sur la contraception hormonale
Par rapport aux conseils ร donner aux clients sur la contraception hormonale, 48% des pharmaciens demandaient aux clients de respecter la posologie, 26% conseillaient aux clients de revoir leur mรฉdecin pour un suivi mรฉdical, 24% disaient quโils nโavaient pas de conseils ร donner sur la contraception hormonale et 2% dรฉploraient le manque de temps.
Formation du personnel
Les rรฉsultats avaient montrรฉ que 78% des pharmaciens avaient formรฉ leur personnel sur la dispensation du produit et 22% admettaient ne pas lโavoir fait pourdiverses raisons. Dans 72,7% des cas, la principale raison รฉvoquรฉe รฉtait quโil ne dรฉlivrait que les mรฉdicaments prescrits sur ordonnance. Les autres raisons รฉtaient lโabsence de personnel dans 9,1% des cas, le manque de documents appropriรฉs (9,1%) et lโabsence de responsabilitรฉ (9,1%).
Apparition dโeffets secondaires
Dans 94% des cas, les pharmaciensconseillaient une consultation mรฉdicale en cas de survenue dโeffets secondaires, alors que 6% ne la jugeaient pas nรฉcessaire du fait de leurs caractรจres passagers.
Prise de contraceptifs pendant plus dโun an
Plus dโun pharmacien sur quatre (28%) ne conseillait pas de consultation mรฉdicale, alors que 72% des sujets enquรชtรฉs conseillaient aux clientes de revoir leurs prescripteurs en cas de prise de contraceptifs pendant plus dโun an.
Conseils dโune consultation mรฉdicale
Les pharmaciens, dans 94%, conseillaient une consultation mรฉdicale pour un bilan clinique et biologique, et les autres (6%) pour rechercher des effets secondaires.
Les six pour cent (6%) des pharmaciens qui ne demandaient pas de consultation mรฉdicale aprรจs un an de prise de contraceptif soulignaient que ceci nโรฉtait pas de leur ressort ou quโil nโy avait pas dโeffets secondaires justifiant une telle consultation.
Dรฉsir dโune formation complรฉmentaire continue en technologie contraceptive
Quatre vingt huit pour cent (88%) des pharmaciensaimeraient avoir une formation continue en technologie contraceptive. Certains trouvaient la formation inutile puisquโils ne prescrivaient pas directement, dโautres soulignaient que cette formation nโest pas nรฉcessaire puisquโils รฉtaient presque ร lโรขge de la retraite et quelques pharmaciens trouvaient que cette formation serait plutรดt nรฉcessaire pour les vendeurs. Par contre, dโautres pharmaciens prรฉfรฉraient disposer de la documentation correspondante.
ย Dรฉsir de supports didactiques sur la contraception hormonale
Quatre vingt dix pour cent (90%) des pharmacienssouhaitaient avoir des supports didactiques.
ย Type de support souhaitรฉ
Plus de la moitiรฉ des pharmaciens (56%) prรฉfรฉraient des brochures, livres, affiches et revues alors que 16% souhaitaient disposer de tout ce qui est disponible comme support. Par contre, 14% portaient leur choix sur les enseignements post-universitaires (EPU) avec des brochures ร lโappui, et 4% sur des sรฉminaires-ateliers.
DISCUSSION
Caractรฉristiques socio-dรฉmographiques
Plus de la moitiรฉ des pharmaciens รฉtaient de sexe masculin ; ceux-ci รฉtaient plus prรฉsents dans les pharmacies et donc disposรฉs ร rรฉpondre aux questionnaires.
Les pharmaciens dโรขge supรฉrieur ร 50 ans et infรฉrieur ร 30 ans รฉtaient plus rares au niveau des officines et cโรฉtait la tranche dโรขge active situรฉe entre 30 et 50 ans qui occupait en masse les pharmacies visitรฉes. Ils ne prenaient pas dโassistant en gรฉnรฉral, ce quiexpliquerait un faible pourcentage dโassistants (24%) rencontrรฉs au cours de notre รฉtude. Seuls dix (10%) des pharmaciens intervenaient dans le systรจme sanitaire ร travers lโA.S.B.E.F., les mutuelles de santรฉ et certaines O.N.G.. Aucun de ces pharmaciens nโรฉtait installรฉ ร Dakar. Pourtant, 52% des pharmaciens au cours de notre รฉtude รฉtaient installรฉs ร Dakar contre 30 % ร Saint-Louis et 18 % ร Thiรจs.
La plupart des pharmaciens avaient soutenu leur thรจse de doctorat en pharmacie depuis 10 ร 20 ans.
Les pharmaciens ne disposaient pas de documents dโinformation sur la contraception hormonale (33%) et ceux qui en disposaient se rรฉfรฉraient ร leurs cours magistraux de la Facultรฉ de Mรฉdecine, de Pharmacie et dโOdonto-Stomatologie qui dataient de plus de dix (10) ans.
Par contre, certains pharmaciens possรฉdaient des livres tels que des pรฉriodiques leur permettant dโรชtre ร jour.
Evaluation des connaissances
Il rรฉsulte de lโenquรชte que les pharmaciens ne maรฎtrisaient pas bien la contraception hormonale. En effet, seul un pharmacien sur treize connaissait toutes les mรฉthodes de contraception disponibles.
Il apparaรฎt quโen devenant plus prรฉcis sur la contraception, c’est-ร -dire enparlant de la contraception hormonale, on sโest rendu de compte dโune baisse de taux de rรฉponses exactes chez la plupart des pharmaciens (6%). Cependant, les pharmaciens ignoraient la composition hormonale de la contraception. Un pharmacien sur neuf (9) savait quโil existait des mรฉthodes hormonales ร base dโลstrogรจnes et de progestatifs ; les autres interrogรฉs sur ce sujet prรฉsentaient les contraceptifs comme des produits ร base dโลstrogรจnes ou de progestatifs. Cette insuffisance constatรฉe au cours de notre รฉtude pourrait sโexpliquer par des cours sur la contraception hormonale dispensaient de faรงon rรฉsumรฉe en cours de formation pour un volume horaire insuffisant (deux heures dans les modules de chimie thรฉrapeutique en troisiรจme annรฉe et pharmacologie en quatriรจme annรฉe).
Par contre, la contraception dโurgence รฉtait bien connue dansles officines comme mรฉthode contraceptive ร 94%, mais la composition restait mรฉconnue par les pharmaciens. Nรฉanmoins il fautnoter que 6% des pharmaciens enquรชtรฉs ne considรฉraient pas la C.U. parmi les mรฉthodes contraceptives ; selon eux :
– ยซ la C.U. ne peut pas รชtre considรฉrรฉe commeune contraception puisquโelle rรจgle juste un problรจme ponctuel ยป (un pharmacien de Dakar). Cette mรชme idรฉe a รฉtรฉ retrouvรฉe lors dโune enquรชte faite en Fรฉvrier 2006 sur la contraception dโurgence [35] : ยซ la CU permet de rรฉgler un problรจme ponctuel ยป (un pharmacien de Dakar)
– ยซ la C.U est presque un moyen abortif ยป (un pharmacien de Dakar),
– ยซ la C.U nโest pas une mรฉthode contraceptive parce quโelle est utilisรฉe aprรจs un rapport sexuel ยป (un pharmacien de Khombole).
La mรฉconnaissance de la composition des produits pouvait expliquer lโignorance des mรฉcanismes dโaction de la C.H. chez 36 % des pharmaciens rencontrรฉs.
Nรฉanmoins, 10% connaissaient tous les mรฉcanismes dโaction et en gรฉnรฉral cโรฉtaient des pharmaciens qui appartenaient ร un rรฉseau de soins ou qui ont รฉtรฉ ร un enseignement postuniversitaire sur la contraception organisรฉe par ADEMAS en Janvier 2007.
Concernant les indications sur laC.H., la quasi-totalitรฉ des pharmaciens enquรชtรฉs affirmaient les connaรฎtre alors quโen rรฉalitรฉ, 75%des pharmaciens ignoraient les indications des oestroprogestatifs et 82 % ne connaissaient pas les indications des progestatifs ; pour eux, ils nโรฉtaient pas tenus de connaรฎtre ces indications puisquโils ne prescrivaient pas de tels produits.
Contrairement ร la C.U. qui nโรฉtait pas un produit du tableau A, les indications รฉtaient connues ร 88% par les pharmaciens. Les 6% de pharmaciens qui connaissaient une seule indication considรฉraient que la C.U pouvait รชtre utilisรฉe aprรจs tout rapport sexuel non protรฉgรฉ dans un dรฉlai de 72 heures.
Par contre, le reste du groupe des pharmaciens ne voulait pas rรฉpondre ร la partie consacrรฉe ร lโรฉvaluation des connaissances.
De mรชme, les indications des contraceptifs injectables et les implants progestatifs รฉtaient mal connus et ils prรฉcisaient que ces produitsnโรฉtaient disponibles en officines.
Pour le D.I.U. aux progestatifs, laquasi-totalitรฉ des pharmaciens ignoraient les indications (98%).
Seul un pharmacien en connaissait quelques-unes et a รฉtรฉ lโunique vendeur du produit parmi les sujets enquรชtรฉs. En outre, 25% des pharmaciens mรฉconnaissaient les contre indications de la C.H. ;seules 50% des rรฉponses exactes รฉmanaient dequelques pharmaciens qui nโavaient pas par ailleurs fait la distinction entre les contre-indications absolues et relatives. Lโavantage de la contraception pour la plupart des pharmaciens est dโรฉviter lagrossesse (80%).
Lโunique pharmacien qui connaissait les autres avantages de la C.H. avait donnรฉ 50% de bonnes rรฉponses. Parmi les inconvรฉnients citรฉs par les pharmaciens, aucun nโavait signalรฉ quela C.H. ne protรฉgeait pas contre les infections sexuellement transmissibles.
Par ailleurs, les pharmaciens ne connaissaient pas les critรจres desรฉlection de lโO.M.S et ils nโavaient jamais entendu parler de cela. Ceciexpliquerait la nรฉcessitรฉ dโun recyclage des pharmaciens du fait dโune insuffisance des connaissances sur la contraception hormonale. Cโรฉtait lโobjet du sรฉminaire-atelier de laยซSOMARK ยป sur la gestion du Marketing social des contraceptifs ร lโendroit des pharmaciens dโofficine et des agents de comptoir [13] oรน lโanalyse des rรฉsultats avait notรฉ une nette amรฉlioration des connaissancesdes pharmaciens dโofficine qui passait dโun niveau acceptable ร un niveau trรจs bon. Ceci signifiait donc une acquisition des connaissances en matiรจre de contraception pour les pharmaciens dโofficine aprรจs les sรฉminairesde ce genre.
Au terme de cette รฉtude, il apparaรฎt que les pharmaciens nโรฉtaient pas motivรฉs ร rรฉpondre aux questions sur lโรฉvaluation des connaissances et quelques uns signalaient รชtre plus ร lโaise ร rรฉpondre aux questions sur lโรฉvaluation des attitudes et pratiques des pharmaciens dโofficine privรฉe ; ce comportement tรฉmoigne en rรฉalitรฉ de leur insuffisance en matiรจre de contraception.
Evaluation des attitudes
Dโaprรจs les rรฉsultats de lโenquรชte, des pharmaciens dรฉlivraient la C.H. sans prescription mรฉdicale en supposant que le produit รฉtait bien connu par les demandeurs sans ordonnance (18%). Mieux, un pharmacien avait signalรฉ quโil ne trouvait pas nรฉcessaire dโexigerune ordonnance puisque cโรฉtait un produit vendu au dรฉtail dans les structures de santรฉ (2%) dans le cadre de lโInitiative de Bamako.
Par contre, il arrive queles pharmaciens (80% dans notre รฉtude) qui exigeaient une prescription mรฉdicale dรฉlivraient le produit sans ordonnance au motif que la personne sโรฉtait dรฉjร prรฉsentรฉe une premiรจre fois avec ordonnance et figuraient dรฉjร dans le registre. Un seul pharmacien mโavait signalรฉ quโil exigeait une nouvelle ordonnance au bout dโun an pour inciter la cliente ร revoir son prescripteur. Il est ร relever que le produit Sรฉcuril*, qui est un oestro-progestatif minidosรฉ, รฉtait vendu sans ordonnance (98%) et les pharmaciens expliquaient cette libertรฉ de vente de ce produit comme ยซ un produit qui leur avait รฉtรฉ prรฉsentรฉ en vente sans ordonnance ยป, et le seul pharmacien qui exigeait une prescription mรฉdicale disait ceci : ยซ le Sรฉcuril* nโรฉtait plus en vente sans ordonnance ; cโรฉtait la politique dโun laboratoire qui a รฉtรฉ revue en question ยป ; ce pharmacien qui officiait ร Dakar รฉtait membre dโun rรฉseau de soins.
Les pharmaciens exigeaient une prescription mรฉdicale car il sโagissait de produits du tableau A (42,5%) ; dโautres trouvaient que cโรฉtaient des produits nรฉcessitant un contrรดle de lโรฉtat de santรฉ de la cliente au prรฉalable (55%). Enfin, 2,5% des pharmaciens exigeaient une ordonnance car il y avait des effets secondaires avec ces produits. Il est admis que tout produit a la possibilitรฉ dedonner des effets secondaires.
En ce qui concernait la contraception dโurgence, elle รฉtait en vente sans ordonnance parce quโil ne sโagit pas de produit du tableau A selon 67,44 % des pharmaciens enquรชtรฉs. Dโautres trouvaient que cโรฉtait une urgence ร rรฉgler (25,58%), donc ne pouvant pas attendre une prescription mรฉdicale. Une รฉtude faite sur la CU [35] montrait que cette derniรจre permettait รฉgalement de rรฉglerun problรจme social : ยซ la CU est une mรฉthode qui permet la prรฉvention des avortements, des infanticides, des drames familiaux rรฉsultant dโunegrossesse non dรฉsirรฉe ยป (un pharmacien de Saint Louis).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. Aspects gรฉnรฉraux de la contraception hormonale
II. Aspects religieux et philosophiques de la contraception
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL PERSONNEL
I. Objectifs
II. Cadre dโรฉtude
III. Mรฉthodologie
IV. Rรฉsultats
V. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES