Caractéristiques biologiques, technico-économiques et aspects qualitatifs du Cymbium transformé
Caractéristiques biologiques
Les Cymbium sont restés pendant longtemps des animaux mal connus, dont la nomenclature tant au niveau générique qu’au niveau spécifique était confuse (Morinère P, 1980). D’importants travaux ont été par la suite réalisés dans ce domaine par Marche- Marchad qui a effectué une révision et une mise au point de la systématique du Cymbium en 1975. Il ressort de ces travaux la position systématique ci-dessous :
Classe : Gastéropodes.
Sous classe : Prosobranches.
Ordre : Néogastéropodes.
Sous ordre : Sténoglosses.
Famille : Volutidae
Genre : Cymbium.
Le genre Cymbium comporte onze (11) espèces et deux (2) sous-espèces. Au Sénégal, il existe cinq (5) espèces dont nous donnons ici les noms scientifiques et vernaculaires.
– Cymbium pepo ou yeet (Lightfoot, 1786) : c’est un a nimal globuleux de longueur maximale 27 c m. La coquille est plutôt arrondie, le tégument de couleur rouge et noire.
– Cymbium glans désigné sous le nom de waraal, ou warwaraan selon les localités (Gmelin, 1791) : C’est la plus longue parmi les cinq (35cm). La coquille est cylindrique, brillante, mince. L’animal est de couleur brune, avec des mouchetures grisâtres. Le haut de la coquille est aplati.
– Cymbium cymbium ou wrawaraan (Linné, 1758) : de taille moyenne inférieure aux précédentes (15 cm), la coquille est cylindrique, de couleur brune, grisâtre au sommet et ornée de rainures grisâtres. Le sommet de la coquille est aplati.
– Cymbium marmoratum (Link, 1807) : la coquille nacrée est ovale, allongée, solide, le sommet est mamelonné, avec une profonde suture. Sa taille peut atteindre 20 cm. La coloration du tégument est marron violacée.
– Cymbium tritonis senegalensis (Marche – Marchad, 1978) : la coquille est de grande taille. La tête et le siphon sont de couleur noire et sont maculés de blanc, de rouge et de jaune. Le pied est rouge brique.
Le processus de reproduction peut être séparé en deux (2) étapes :
– La ponte proprement dite qui correspond au passage dans la poche incubatrice des œufs fécondés et de l’albumine. Cette ponte à lieu entre août et septembre.
– L’éjection des larves au terme de leur développement au niveau de la poche incubatrice dans le milieu extérieur. Cette libération des larves a l ieu au mois de février.
Donc il y a, à peu près six (6) mois entre la ponte et la libération des larves dans le milieu extérieur. Il apparaît donc que les Cymbium ne se reproduisent qu’une seule fois dans l’année (MARCHE-MARCHAD, 1975).
Production, transformation et commercialisation
Production
La pêche des Cymbium est active toute l’année. Divers engins traînants ou dormants sont susceptibles de capturer les Cymbium : sennes de plage, chaluts, filets dormants etc. Ce sont généralement tous les engins travaillant au contact du sédiment ; et nous pouvons ajouter à cette liste, la pêche à pied et la pêche sous marine. Cependant c’est essentiellement à l ’aide de filets maillants dormants de fonds que les piroguiers pratiquent la pêche au Cymbium sur la côte du Sénégal (Morinère P, 1980). Les chalutiers capturent aussi accidentellement le Cymbium qu’ils transbordent à bord des pirogues. Entre 2001 et 2006, le Cymbium s’est régulièrement positionné à la deuxième place dans les mises à terre globales des mollusques (à l’exception de 2003) derrière le poulpe (1ère place), devançant ainsi la seiche, et très largement le Murex .
Le Cymbium occupe la première place dans les débarquements des gastéropodes, aussi bien en pêche artisanale qu’en pêche industrielle. En 2006, 70 % des gastéropodes débarqués étaient constitués de Cymbium. Conformément à la localisation des pêcheries déclinée précédemment, l’essentiel des débarquements est noté dans la région de Thiès qui totalise entre 2002 et 2006, 85,46% de la production au niveau national. Elle devance ainsi, de très loin, la région de Fatick, son suivant immédiat, qui ne compte que 6,81% de ce tonnage. Suivent ensuite, par ordre d’importance : Ziguinchor (3,54%), Dakar (2,39%), Louga (1,55%) et Saint Louis (0,25%). La région de Kaolack, dans sa configuration administrative actuelle, ne comporte pas de pêcherie de Cymbium .
Transformation et Commercialisation
Transformation
La transformation du Cymbium se fait à travers deux filières : la filière artisanale et la filière industrielle.
❖ Transformation artisanale :
Au niveau artisanal, la transformation est essentiellement occupée par les femmes. Mais à Joal nous avons recensé quelques anciens mareyeurs reconvertis dans ce métier. Les zones de fortes activités sont :
– Joal, Mbour et Pointe Sarène dans la région de Thiès ;
– Dionewar, Niodior, et Djiffer dans la région de Fatick ;
– Kafountine, dans la région de Ziguinchor ;
– Bargny, Thiaroye dans la région de Dakar.
Thiès est, à coup sûr, la plus grande région pourvoyeuse de Cymbium traité artisanalement. Dans cette région, Joal abrite le plus important site de transformation, en termes de volumes de produits fabriqués. En milieu artisanal, la seule technique de transformation réellement connue est la fermentation combinée au séchage, avec des spécificités selon les localités.
❖ Transformation industrielle :
Au Sénégal, la transformation du Cymbium à l’échelle industrielle a commencé au début des années 80. On dénombre actuellement cinq (5) entreprises (dont 4 à Dakar et 1 à Joal) qui s’adonnent à cette activité. Ces entreprises s’approvisionnent soit, auprès de mareyeurs avec lesquels elles sont liées par des contrats, soit auprès de mareyeurs indépendants. Il peut arriver que l’usine pré finance un pêcheur pour l’acquisition d’un matériel de pêche. Dans ce cas, elle bénéficie d’une exclusivité d’approvisionnement sur les captures de ce dernier, jusqu’au remboursement de la dette qu’il a contractée. Au niveau industriel, le Cymbium est traité sous deux (2) formes principales : la forme cruecongelée et la forme cuite-congelée. Pour la forme crue-congelée, nous avons recensé au cours de nos travaux en milieu industriel trois types : Cymbium avec peau, Cymbium pelé, et organes de Cymbium. La cuisson peut être : soit manuelle et se fait au feu de bois, dans de grosses marmites, soit mécanisée. A noter cependant que dans la plupart des entreprises la cuisson est manuelle. Nous reproduisons ci-après les diagrammes de fabrication dans les entreprises que nous avons visitées.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE CONTEXTE DE L’ETUDE
Chapitre I : LOCALISATION ET CARACTERISATION DU MILIEU D’ETUDE
Chapitre II : Caractéristiques biologiques, technico-économiques et aspects qualitatifs du Cymbium transformé
II-1 Caractéristiques biologiques
II-2 Production, transformation et commercialisation
II-3 Aspects Qualitatifs
Chapitre III : PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
III-1 Problématique de l’étude
III-2 Justification de l’étude
III-3 Objectifs de l’étude
DEUXIEME PARTIE METHODOLOGIE DE L’ETUDE
Chapitre I : Aspects théoriques sur les mots clés, la fermentation et le séchage
I-1 Aspects théoriques sur les mots clés
I-2 Aspects théoriques sur la fermentation et le séchage du Cymbium
Chapitre II : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
II-1 Matériel d’étude
II-2 Méthodes d’étude
TROISIEME PARTIE RESULTATS ET DISCUSSIONS
Chapitre I : Présentation des résultats
I-1 Résultats obtenus lors du suivi des paramètres de transformation artisanale du Cymbium à Joal
I-2 Essais sur les perspectives de valorisation du produit transformé
Chapitre II Discussions des résultats
II-1 Suivi de la transformation artisanale du Cymbium à Joal
II-2 Essais sur les perspectives de valorisation du produit fini
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES