GENERALITES
Structure et fonction de la peau
Histologie de la peau
La peau, l’organe le plus grand du corps humain (1,5 à 2m) représente environ 8% de la masse corporelle [6]. Son épaisseur varie de 1,5 à 4mm selon les régions anatomiques. La peau comporte trois couches distinctes :
L’épiderme :
L’épiderme est un épithélium malpighien kératinisé, constitué de plusieurs assises cellulaires. Les cellules qui le composent comprennent 90% de kératinocytes qui prennent des aspects morphologiques différents au fur et à mesure de leur progression vers la surface (la maturation cornée) [7]. Quatre couches peuvent être individualisées en partant de la profondeur vers la surface.
– La couche basale ou assise germinatrice en rapport avec le derme qui est formée d’une seule rangée de cellules verticalement implantées sur la jonction dermo épidermique prenant une disposition palissadique. Les cellules basales sont de types cylindriques à noyau volumineux, ovale foncé basophile occupant presque tout le corps cellulaire. Ces cellules sont réunies entre elles par quelques fibrilles. De place en place quelques cellules pressentent des mitoses entre lesquelles se trouvent des cellules de MASSON encore appelé mélanocytes.
– Le corps muqueux de MALPIGHI : il est le plus épais et comporte 3 à 10 assises de cellules polygonales, qui s’aplatissent peu à peu vers la surface. En profondeur elles sont polyédriques et pourvues de filaments d’attache appelés desmosomes ou épines d’union.
– La couche granuleuse est constituée d’une à quatre rangées de cellules de teinte très sombre, losangiques, aplaties parallèlement à la surface. Il n’existe pas de ponts d’union. Leur noyau est entouré de grains noirs de kératohyaline donnant aux cellules leur teinte noire [6].
– La couche cornée d’épaisseur variable suivant les régions, plus épaisse aux paumes et aux plantes. Elle est formée de cellules qui présentent une kératinisation achevée par l’absence de noyau et l’aspect éosinophile et homogène du cytoplasme.
La jonction dermo-épidermique :
La jonction dermo-épidermique est la membrane basale associée à tout l’épithélium. Elle est la région acellulaire qui sépare le derme de l’épiderme. Elle provient à la fois des kératinocytes de la couche basale et des fibroblastes du derme. Son épaisseur vari de 1 à 2mµ. Elle est traversée par les annexes de l’épiderme. La microscopie électronique montre qu’elle est formée de quatre éléments superposés qui sont, en allant vers la profondeur ; la membrane plasmique, la lamina lucida, la lamina densa et les fibrilles d’ancrages [6,8].
Le derme :
Situé sous la membrane basale de l’épiderme, elle se définit comme un tissu conjonctif constitué de cellules peu nombreuses (les fibroblastes). Les cellules sont clairsemées en dehors de certaines circonstances pathologiques, des fibres qui en forment une charpente, le tout enrobé dans une substance fondamentale amorphe. La population cellulaire dermique est divisée en deux classes [8].
Le derme est organisé en trois couches :
– Le derme superficiel ou papillaire
– Le derme moyen
– Le derme profond
L’hypoderme fait suite au derme profond. C’est un tissu graisseux banal cloisonné par les travées conjonctivo-vasculaires qui délimitent les lobules remplis de cellules adipeuses. Par l’hypoderme qui en continuité avec le tissu sous-cutané arrivent les vaisseaux et les nerfs de la peau qui cheminent dans les cloisons fibreuses.
Les annexes :
Les glandes sudorales, les glandes sébacées et les phanères (poils et ongles) constituent les annexes de l’épiderme dont elles dérivent. Elles sont logées en grande partie dans le derme et l’hypoderme.
Les fonctions de la peau
La peau a pour rôle de :
– Maintenir l’intégrité du corps
– Protéger contre les agressions physiques
– Absorber les rayons ultraviolets
– Métaboliser la vitamine D
– Absorber et sécréter les liquides
– Régulariser la température corporelle
Elle à également un sensoriel et cosmétique [8, 4].
Dermatoses précancéreuses
Lésions pré carcinomateus
Kératose actinique ou kératose sénile :
La kératose actinique ou solaire est la lésion pré carcinomateuse la plus fréquente. Elle est secondaire à l’exposition solaire chronique chez des sujets prédisposés notamment ceux ayant une peau blanche. Elles se voient chez les sujets âgés exposés au grand air (paysans, marins…), sur les parties découvertes [8, 10] : face, dos des mains. Cliniquement c’est une petite tache kératosique, de couleur jaunâtre. L’hyperkératose est parfois très exubérante formant une corne cutanée. Les lésions sont souvent nombreuses, et doivent être surveillées et traitées par chirurgie, électrocoagulation, cryothérapie ou antimitotiques locaux. Elles se transforment au bout de quelques années d’évolution en carcinome basocellulaire ou spino-cellulaire [11].
Leucoplasie des muqueuses :
C’est une leuco kératose se développant sur les muqueuses (buccales, labiales ou génitales) et réalisant une lésion blanche porcelaine rugueuse, épaisse donnant à la muqueuse un aspect parqueté. Au niveau de la bouche, la leucoplasie intéresse particulièrement la zone juxta commissurale. L’examen anatomopathologique s’impose pour diagnostiquer la dégénérescence ; celle-ci s’exprime par une tendance à l’ulcération. Toute leucoplasie doit être surveillée et détruite au besoin car la transformation en carcinome spino-cellulaire reste à redouter.
Maladie de BOWEN
Elle s’observe sur n’importe quel point du tégument chez l’adulte et le sujet âgé. Sur la peau : elle réalise des lésions discoïdes lenticulaires, saillantes mais aplaties de taille variable uniques ou multiples, groupées ou disséminées. Il s’agit d’un carcinome in situ. Sur le gland, elle réalise une érythroplasie c’est à dire une tache rouge vif persistante d’extension lente. Au niveau de la région vulvaire, la maladie de Bowen s’exprime par une tache érythroplasique ou leucoplasique ou par des lésions discoïdes classiques et doit faire rechercher un cancer profond. L’évolution de la maladie de Bowen est lente, s’étalant sur plusieurs années et la transformation se fait vers Le carcinome spino-cellulaire.
Radiodermite :
Essentiellement dans sa forme chronique survenant plusieurs années après l’irradiation. Elle réalise une plaque scléro-atrophique pigmentée et télangiectasique sur laquelle ne tarde pas à survenir un cancer cutané. Les radiodermites professionnelles ou thérapeutiques doivent être surveillées.
Lichen états scléro-atrophique vulvaire :
Donnent à la muqueuse un aspect pâle, blanchâtre lisse et atrophique s’exprimant sur le plan clinique par un prurit chronique et persistant et par une dyspareunie. Ces lésions qui peuvent être améliorées par des frictions aux corticoïdes et aux androgènes doivent être régulièrement surveillées car peuvent se transformer.
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Table des matières
INTRODUCTION
OBJECTIFS
I-GENERALITES
II- MATERIEL ET METHODES
II.1. Cadre et lieu d’étude
II.2. Type et période d’étude
II.3. Population d’étude
II.4. Echantillons
II.5. Critères d’inclusion
II.6. Critères de non inclusion
II.7. Méthode de collecte des données
II.8. Méthode d’analyse des données
II.9. Considérations éthiques
III- RESULTATS
III.1. Aspects épidémiologiques
III.2. Aspects cliniques
III.3. Aspects Histologiques
IV- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
IV.1. Méthodologies
IV.2. Aspects épidémiologiques
IV.2. Aspects cliniques
IV.3. Aspects histologiques
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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