Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ; 1,7 million de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année chez les femmes. Mais ce nombre n’est pas resté constant, car il a considérablement progressé au cours des cinq dernières années d’où 6,3 millions de femmes vivant avec un cancer du sein diagnostiqué dans la seule année de 2012. La progression du cancer du sein a continué de façon inquiétante. Depuis les dernières estimations enregistrées en 2008, l’incidence a augmenté de plus de 20% présentant un taux de la mortalité atteignant 14%. Le cancer du sein est la cause la plus fréquente de décès par cancer chez les femmes (522 000 décès) et le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes s’est avéré dans les pays couverts par GLOBOCAN dans le monde [1]. En Europe occidentale, l’incidence du cancer du sein s’est révélée nettement supérieure à 90 pour 100 000 femmes par an, par rapport à 30 pour 100 000 femmes en Afrique de l’Est. En revanche, les taux de mortalité dans ces deux régions sont presque identiques à environ 15 pour 100 000, ce qui pointe clairement le diagnostic tardif et met en évidence une survie beaucoup moins bonne en Afrique de l’Est [1]. La détermination et l’exploration des facteurs pronostics et prédictifs de la réponse aux traitements basés sur l’expression des récepteurs des œstrogènes, de la progestérone et de la protéine Her2/neu (statut RE/RP/Her2) favorisent une sélection en vue du meilleur choix thérapeutique [2]. La positivité aux récepteurs hormonaux améliore la thérapeutique et le pronostic, alors que l’amplification du gène Her2 dans les cancers invasifs rend le pronostic mauvais avec une augmentation des récidives et une survie diminuée par rapport au triple négatif .
Généralités
Définition
Le cancer du sein correspond à une croissance relativement autonome de tissu néoformé au niveau de la glande mammaire [5]. Il peut s’agir d’un carcinome développé aux dépens de l’épithélium des canaux galactophores et des lobules. En plus les sarcomes sont développés aux dépens du tissu conjonctif.
Il existe deux formes typiques de cancer du sein :
➤ La forme lobulaire développée aux dépens des canaux galactophores intra lobulaires : c’est la forme la moins fréquente.
➤ La forme canalaire développée aux dépens du reste de la structure galactophorique : c’est la forme la plus commune.
Rappels histologiques
Histologie topographique
Le corps mammaire est divisé par des travées conjonctives. Ayant valeur de lobes, elles sont riches en cellules adipeuses reparties en plusieurs territoires. Chaque lobule est formé d’un groupe d’acini pédicules se réunissant en un canal inter lobulaire. La réunion de plusieurs canaux inter lobulaires forme un conduit lactifère. En outre l’ensemble des lobules drainés par un conduit lactifère constitue un lobe. On y compte environ 15 à 20 par corps mammaire.
Structure
De l’intérieur vers l’extérieur l’acinus comporte une cavité bordée par :
➤ Une couche de cellules cubiques à noyaux volumineux riches en chromatine.
➤ Une couche de cellules myoépithéliales (cellule en panier de Böll).
Ce sont des cellules plates, étoilées à noyau petit et sombre ; mais aussi à cytoplasme parcouru de myofibrilles.
➤ Une membrane basale ou vitrée.
Les canaux excréteurs présentent du dehors en dedans :
➤ Une membrane vitrée qui se renforce progressivement d’une gaine conjonctivale élastique.
➤ Les cellules myoépithéliales qui prennent la direction longitudinale des canaux présentent une couche de cellules épithéliales cubiques disposées en deux couches au niveau des conduits intra et inter lobulaires. Ces cellules forment 3 ou 4 couches au niveau des conduits lactifères.
➤ La lumière des conduits lactifères présente une dilatation appelée sinus lactifère. Le tissu conjonctif interstitiel est assez dense dans la région inter lobulaire où cheminent les vaisseaux et les nerfs mais il devient délicat dans les lobules au contact des alvéoles, dans lesquels les fibrilles collagènes sont fines. La substance fondamentale est abondante et les histiocytes sont nombreux : c’est le « manteau » alvéolaire dont l’évolution semble être également sous commande hormonale.
Généralités sur le cancer du sein
Epidémiologie
Répartition géographique
Le cancer du sein est un cancer fréquent ; sa répartition est très inégale d’un pays à l’autre et d’un continent à un autre comme le prouvent les données suivantes :
➤27% des cancers féminins en Amérique du Nord
➤26% en Europe de l’Ouest
➤20% en Europe de l’Est
➤17% en Afrique du Sud Est
➤15% en Afrique de l’Ouest
➤12% au Japon
Les taux annuels les plus élevés sont observés dans les pays industrialisés (Amérique du Nord, Europe) à l’exception du Japon ; alors qu’au contraire les taux les plus bas ont été constatés en Asie et en Afrique. En France, l’incidence du cancer du sein a révélé 25 000 à 30 000 nouveaux cas par an ; ce qui représente donc 32,2% de l’ensemble des nouveaux cancers chez la femme [8] ; Aux Etats-Unis, on compte environ 186 000 nouveaux cas par an [11]. Toutefois, si les femmes d’Amérique du Nord et celles d’Europe occidentale sont plus touchées, celles d’Afrique le moins malgré tout, le risque demeure encore.
Mortalité
L’augmentation d’incidence contraste avec la stabilisation, voire avec la diminution de la mortalité par cancer du sein en Europe. En effet, des années 1950 jusqu’en 1990, la mortalité due à cette maladie a augmenté dans tous les pays européens [12]. En 1995, le cancer du sein représentait 17% des décès féminins par cancer [10], ce qui est aussi le cas en 2004 à l’échelle européenne. Cette stabilisation, voire cette diminution de la mortalité, a été observée dans les pays européens, mais également au Canada et aux Etats-Unis.
Etiopathogénie
L’étiologie des cancers du sein n’est pas bien connue. Les facteurs de risque du cancer sont souvent à tort considérés comme des facteurs devant jouer un rôle dans le processus carcinogénétique. En réalité, leur seule caractéristique est une liaison statistique significative avec la maladie ; ce pendant leur identification présente un double intérêt qui consiste à :
➤ servir de base à l’élaboration d’hypothèses explicatives susceptibles d’être vérifiées par des études expérimentales ;
➤ repérer un sujet pouvant faire l’objet d’une surveillance accrue : c’est ce qui doit intéresser le praticien.
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Table des matières
Introduction
1. Objectifs
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. Généralités
2.1. Définition
2.3. Généralités sur le cancer du sein
2.3. Pronostic
3. Matériel et méthodes
3.2. Cadre et lieu d’étude
3.3. Période et durée d’étude
3.4. Type d’étude
3.5. Population d’étude
3.6. Echantillonnage
3.8. Variables d’étude
3.9. Collecte, gestion et analyse des données
3.10. Considération éthique et déontologique
4. Résultats
4.2. Les caractéristiques sociodémographiques
4.2. Les caractéristiques anatomopathologiques
5. Commentaires et discussion
5.2. Méthodologie
5.3. Les limites et les difficultés
5.4. Les caractéristiques sociodémographiques
5.5. Les caractéristiques histopathologiques
Conclusion
Recommandations
Références Bibliographiques
Annexes
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