Définitions
L’enfance : L’enfance est une notion qui varie considérablement d’une culture à l’autre. Le présent rapport utilise la définition du terme « enfant » donnée par la convention relative aux droits des enfants (5), et couvre les traumatismes subis par les personnes « âgées de moins de 18 ans ». Cependant, cette définition ne correspond pas toujours aux données analysées. Les données de l’OMS n’ont pu être classées dans la catégorie des moins de 18 ans ; dans ces cas, le groupe d’âge utilisé a été les « moins de 20 ans ». Certaines publications utilisent encore d’autres groupes d’âges. Par souci de clarté, les tableaux et figures qui illustrent le rapport indiquent toujours les tranches d’âge analysées.
Traumatisme crânien (TC) : Un traumatisme crânien, au sens large, désigne les conséquences cliniques de tout choc, quelle qu’en soit le nature porté au niveau du crane ou une atteinte mécanique de « la tête » c’est-à-dire : du crâne, des structures qui l’enveloppent comme le cuir chevelu et de ce qu’il contient, l’encéphale. La gravité et l’étendue des lésions dépendent de l’énergie cinétique mise en jeu lors de l’accident qui a provoqué le traumatisme crânien.
Traumatisme crânien fermé/ouvert (“closed head injuries”/ “penetrating head injuries”) : Cette définition oppose les traumatismes crâniens ouverts ou pénétrants avec effraction de la voûte crânienne et de la dure-mère, aux traumatismes fermés respectant celles-ci.
La croissance du neurocrâne
a) La croissance de la calvaria :Elle est rapide durant la première année, puis plus lente jusqu’à la septième année. A six ans ses dimensions correspondent à 90% de celles de l’adulte. Son développement est globalement concentrique et sa forme est déterminée durant la première année, elle est liée à des facteurs génétiques indépendants. Durant la première année, la croissance de la voûte se fait principalement par l’ossification au niveau des bords apposés des os. La croissance en largeur s’effectue au niveau des sutures sagittales, sphéno-pariétales, sphéno-squameuse et des synchondroses pétro-occipitales. La croissance en hauteur s’effectue au niveau de la suture, fronto-zygomatique et squameuse, et des fontanelles sphénoïdes et mastoïdiennes. Au niveau des fontanelles peuvent se développer des centres d’ossification qui donnent naissance à des os suturaux. Les fontanelles sphénoïdales et la fontanelle postérieure disparaissent à l’âge de 2 ou 3 mois, les fontanelles mastoïdiennes à la fin de la première année et la fontanelle antérieure, au milieu de la deuxième année.Le développement ultérieur de la calvaria se fait principalement par apposition et absorption au niveau de ses faces externe et interne. A la naissance, les os de la calvaria sont constitués d’une seule couche ; les tables et le diploé n’apparaissent que vers la quatrième année. Cette différenciation atteint son maximum vers 35 ans. Le processus mastoïde est visible dans la seconde année.
b) La croissance de la base du crâne : Elle est responsable de l’accroissement en longueur du crâne et se produit principalement au niveau des synchondroses sphéno-ethnmoidales, sphénooccipitale, et intra occipitales. La croissance se poursuit au niveau de la synchondrosesphéno occipitale jusqu’à la 18ème ou 20ème année.
La calvaria
La voûte du crâne se compose de l’os frontal, des os pariétaux, de l’écaille des os temporaux et de la partie supérieure de l’écaille de l’os occipital. En observant l’extérieur du crâne on peut voir tout d’abord les sutures, à savoir la suture coronale (suture en couronne entre l’os frontal et les deux os pariétaux). Il existe une bosse sur l’os pariétal. Entre les deux os pariétaux la suture sagittale s’étend depuis la suture coronarienne jusqu’à la suture lambdoïde située entre les os pariétaux et l’os occipital. Dans la région sagittale se trouvent les lignes temporales c’est-à-dire la ligne temporale inférieure et la ligne temporale supérieure. Les foramens pariétaux sont situés tout près de la suture sagittale les plus proches de la suture lambdoïde. Sur la face interne de la calvaria d’un crâne définitif, à l’endroit de la tranche de la section, on trouve la table externe, le diploé et la table interne. Dans la partie toute antérieure de l’écaille de l’os frontal, la crête frontale marque son empreinte sur la ligne médiane. Au voisinage de la suture sagittale, on voit un sillon peu profond, le sillon du sinus sagittal supérieur. Latéralement montent les branches de l’artère méningée moyenne dans les sillons artériels vers l’arrière et médialement. A côté du sillon du sinus sagittal supérieur et de la crête frontale, les fossettes granulaires en nombre variable contiennent les granulations arachnoïdes. Sur une vue latérale le processus zygomatique de la partie squameuse de l’os temporal s’étend vers l’avant et forme avec le processus temporal de l’os zygomatique, l’arcade zygomatique. Le pore acoustique externe situé sous la racine du processus zygomatique est limité dans sa plus grande partie par la partie tympanique et dans sa plus petite partie par la partie squameuse de l’os temporal. Immédiatement au-dessus, on trouve souvent une petite épine supra méatique et une petite fossette ou zone criblée. Le foramen mastoïdien est situé à la racine du processus mastoïde. Le processus styloïde, de taille variable est au-dessus de la partie tympanique.
Architecture du crâne
Le crâne malgré sa rigidité apparente, constitue un ensemble élastique surtout chez l’enfant, légèrement déformable sous l’action des chocs et des pressions habituelles. La calvaria et la base du crâne n’offrent cependant pas la même résistance au traumatisme : la base est la partie la plus fragile, ses constituants sont d’épaisseurs différentes, de structures tantôt spongieuse, tantôt compacte, ils sont mal assujettis les uns aux autres laissant entre eux des solutions de continuité. La voûte et la base sont solidarisées et renforcées par des épaississements osseux appelés poutres au niveau de la base, arcs au niveau de la voûte, ou piliers aux points de rencontre. La base semble organisée autour d’un centre de résistance (FELIZET), le corps du sphénoïde vers lequel convergent les poutres de la base ; on décrit de chaque côté du corps du sphénoïde trois poutres principales. La voûte du crâne est renforcée par trois arcs longitudinaux dont l’un est impair et médian c’est l’arc fronto-occipital, les deux autres s’étendent sur les parois latérales de la voûte et sont par conséquent pairs et symétriques. La résistance de la boite crânienne osseuse resterait cependant fragile si elle n’était considérablement renforcée par un double revêtement extérieur, l’aponévrose épicrânienne, la lame fibreuse qui recouvre la voûte, et intérieur, la dure mère qui tapisse la cavité crânienne. Les prolongements de la dure mère : faux du cerveau, faux du cervelet, tente du cervelet ou de l’hypophyse traversent la cavité crânienne et en solidarisent les parois, résistant aux forces qui tendraient à les écarter (RAINER). L’orientation des travées osseuses du massif crânio-facial reflète l’importance de la face considérée d’un point de vue mécanique comme organe masticateur (BENNINGHOFF). L’architecture osseuse du crâne répond à l’action conjuguée de forces internes ou externes qui agissent sur lui : pression exercée sur le cerveau, par l’appareil masticateur, par la pesanteur. La voûte est soumise pendant la croissance et durant la vie à des forces de tensions internes dues aux variations de volume de la masse encéphalique.
La dure mère
Chez le tout petit, la dure mère, périoste de la face interne de la voûte, lui est plus étroitement attachée que chez l’adulte. La dure mère est la méninge la plus externe, la plus épaisse, composée de tissu conjonctif dense irrégulier : c’est la pachyméninge. Elle adhère fortement au crâne sur sa plus grande surface mais elle se laisse facilement détacher au niveau de la face latérale du crâne, particulièrement à la zone décollable de GERARDMARCHAND. Trois prolongements de la dure- mère délimitent des parties du cerveau :
o La faux du cerveau sépare les deux hémisphères cérébraux,
o La faux du cervelet sépare les deux hémisphères du cervelet,
o La tente du cervelet sépare le cerveau du cervelet
Le diencéphale
Le diencéphale entoure le troisième ventricule, il est formé du thalamus, de l’hypothalamus et du subthalamus.
a) Le thalamus :Il est situé au-dessus du mésencéphale, il contient des noyaux qui servent de relais à tous les influx sensitifs dirigés vers le cortex cérébral. Il fournit une perception grossière de la douleur, de la température et de la pression.
b) L’hypothalamus :Est situé sous le thalamus, il régit le système nerveux autonome, en coordonne les activités, fait le lien entre le système nerveux et le système endocrinien, intervient dans la colère et l’agressivité, régit la température corporelle ainsi que l’apport de nourriture et de liquide et établit le cycle journalier du sommeil.
c) L’épithalamus : Est formé de la glande pinéale et des noyaux habéculaires, il est situé au-dessus et à l’arrière du thalamus.
d) Le subthalamus : C’est une petite région située juste au-dessous du thalamus. Il renferme des faisceaux et des noyaux subthalamiques.
La vascularisation des méninges
La vascularisation de la dure mère provient des ramifications des artères méningées, qui sont :
– Les méningées antérieures : branches des artères ethmoïdales,
– Les méningées moyennes et petites méningées : branches de l’artère maxillaire interne. Chez l’enfant l’artère méningée moyenne, pas encore englobée dans l’os, est moins concernée par une fracture osseuse (13).
– Les méningées postérieures : qui viennent des artères vertébrales et de l’artère pharyngienne ascendante. Les veines de la dure mère se jettent dans les sinus et dans les veines méningées. L’arachnoïde est vascularisée par les vaisseaux qui cheminent dans le tissu arachnoïdien. La pie mère est vascularisée par deux réseaux artériels et veineux.
|
Table des matières
INTRODUCTION
I.OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II.GENERALITES
1. Définitions
2. Etiologies
3. Limites du score de Glasgow
4. Rappels anatomiques
4.1 Le neurocrâne ou crâne cérébral
4.2 Le splanchnocrane ou viscérocrane
5. La croissance du crâne
5.1 La croissance du neurocrâne
5.2 La croissance du viscéro-crâne
6. Aspect définitif du crâne
6.1 La calvaria
6.2 La base du crâne
6.3 Zones de traversée des vaisseaux et des nerfs
6.4 Architecture du crâne
6.5 Zones faibles du crâne ou entre boutants de FELIZET
7. Les méninges
7.1 La dure mère
7.2 L’arachnoïde
7.3 La pie mère
8. L’encéphale
8.1 Le cerveau
8.2 Le tronc cérébral
8.3 Le cervelet
8.4 Le diencéphale
9. La vascularisation des méninges et de l’encéphale
9.1 La vascularisation des méninges
9.2 La vascularisation de l’encéphale
10. Physiopathologie du cerveau traumatisé
10.1 Conséquences tissulaires
10.2 Débit Sanguin Cérébral (DSC) du cerveau traumatisé
10.3 Le cercle vicieux de l’hypertension intracrânienne
11. Principales entités cliniques
12. Evaluation et classification des traumatismes crâniens
13. Traitement
III.METHODOLOGIE
IV.RESULTATS
1. Fréquence
2. Analyse uni variée
2.1 . Données sociodémographiques
2.2 Circonstances de l’accident
V.COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI.CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Conclusion
Recommandations
VII.REFERENCES
ANNEXES
Fiche signalétique
Iconographie
Fiche d’exploitation
Serment d’Hippocrate
Télécharger le rapport complet