ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CIRCONSTANCES DES TRAUMATISMES

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Paramètres étudiés

Les résultats des examens tomodensitométriques étaient répartis en résultats normaux et pathologiques.
Les aspects pathologiques étudiés étaient :
– Les lésions osseuses :
Les fractures de la voûte (simple, comminutive, embarrure) et de la base du crâne.
– Les lésions extra-axiales :
L’hématome extradural (HED), l’hématome sous-dural (HSD), l’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA), l’hémorragie intra-ventriculaire (HIV) et la pneumencéphalie.
– Les lésions intra-axiales :
L’hématome intra-parenchymateux (HIP), la contusion oedèmato-hémorragique, la lésion axonale diffuse , la lésion pétéchiale et la lésion du tronc cérébral.
– Complications :
L’engagement cérébral, l’oedème cérébral et l’ischémie cérébrale.
– Les lésions associées :
Les fractures du massif facial et les lésions du rachis cervical.

Aspect éthique

Au cours de notre enquête, le patient ou ses proches ont été éclairés des bien-fondés de cette étude afin d’obtenir leur consentement avant tout enregistrement.

Traitement des données et analyse statistique

Les données ont été saisies sur Excel 2016 avec utilisation de macros.
L’étude descriptive a été effectuée par le logiciel SPSS 24.0. Les variables qualitatives ont été décrites avec leur fréquence absolue et relative. Pour les variables quantitatives la moyenne avec son écart type a été donnée, associée à la médiane et aux extrêmes.
Pour l’étude analytique, des croisements ont été effectués dans le cadre d’analyses bi -variés utilisant le test de Student. L’association était jugée statiquement significative pour une valeur de p inférieure ou égale à 5 %.
Nous avons calculé la sensibilité et la spécificité ainsi que le coefficient de Yule pour étudier l’intensité de liaison des paramètres corrélés.

PARTICULARITES DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS

On retrouve dans notre étude, 29 patients âgés de 0 à 15 ans dont 16 garçons (55,2 %) et 13 filles (44,8 %) soit un genre ratio de 1,2 en faveur des garçons.
L’âge moyen était de 6 ans.
Les accidents domestiques, notamment les chutes, constituaient la circonstance de survenue la plus fréquente du TCE soit dans 48,3 % des cas, suivis des AVP avec 37,9 % des cas.
La PCI était le signe clinique le plus fréquent.
Les résultats TDM étaient pathologiques dans 62 % des cas avec une fréquence plus élevée des lésions osseuses avec 37,5% de l’ensemble des lésions cranio-encéphaliques, suivies par les lésions intra-axiales et extra-axiales avec respectivement 22,5% et 20%.

DISCUSSION

Nous avons été confrontés à des difficultés au cours de la réalisation de notre travail, liées à plusieurs facteurs notamment :
– Des renseignements cliniques, sur le bulletin, peu informatif sur l’état clinique du patient.
– L’absence d’un système d’archivage des données (PACS).

ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CIRCONSTANCES DES TRAUMATISMES

Au cours de notre étude, la prédominance était masculine avec 76% soit un genre-ratio de 3,1. L’âge moyen était de 24,9 ans et 72,9% des patients avaient au plus 30 ans. Ce qui concorde avec les résultats de SOMDA.A à Diourbel [55] et BIGHOUAB H. à Marrakech [3] avec respectivement un genre ratio de 2,8 et 3,09 en faveur des hommes, pour un âge moyen de 24,4 et 27,4 ans. GUIDAH S. et coll. à Niamey [29], DIA F. M. à Kaolack [16] et DOVONOU N. à Dakar [19] trouvaient également une prédominance masculine jeune. Les hommes exercent pour la plupart des activités les exposant plus aux traumatismes crânio-encéphaliques que les femmes. Et il est admis que l’adulte jeune est le profil type du traumatisé crânien [48].
Dans notre étude, 87,5% de nos patients provenaient d’un milieu urbain contre 12,5% d’un milieu rural, ELMADI.A à Fès [22] avait trouvé que 55% venaient du milieu urbain, ce qui peut expliquer que le milieu urbain est un facteur de risque de TCE.
Les AVP constituent les principales causes du TCE dans la plupart des régions du monde [48], dans notre étude ils prédominaient avec 59,4% de cas, suivis des accidents domestiques notamment les chutes avec 16,7% de cas. Il en était de même chez SOMDA A. à Diourbel [55] et SISSAKO A. à Bamako [54] qui révélaient une prédominance des AVP avec respectivement 58,3% et 80,87% suivies des accidents domestiques avec 29,2% et 6,96%. GUIDAH S. et coll. à Niamey [29] et MOTAH M. et coll. à Douala [40] notaient respectivement 75,20% et 91,35% d’AVP.
En Afrique du Sud, selon NORMAN et al [44], les violences physiques constituent la principale cause des traumatismes cranio-encéphaliques [44].
Si la vitesse et l’accroissement du trafic routier sont surtout incriminés pour expliquer cette prépondérance des accidents de la voie publique dans l’étiologie des traumatismes crânio-encéphaliques en Afrique et particulièrement au Sénégal, le non-respect du code de la route, le mauvais état des infrastructures routières, et l’absence de port de casque ne sont pas négligeables.

ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES

Les anomalies cranio-encéphaliques observées

Dans notre série, la TDM était anormale dans 52% des cas. Nos résultats corroborent ceux de SOMDA A. à Diourbel [55] qui trouvait 58,3% de TDM anormale. CISSE M.K. à Bamako [9] et SANO O. à Kolda [49] trouvaient plus de TDM pathologique avec respectivement 70,55% et 73,8%. Par contre, NDIAYE F K. à Thiès [42] et DIA F.M. à Kaolack [16] trouvaient dans leurs séries une prédominance des résultats normaux avec respectivement 56% et 54,7%.
Mise à part que certains prescripteurs ont la capacité de distinguer les patients nécessitant un examen scannographique et ceux pour lesquels l’examen pourrait être inutile, le nombre d’examen TDM normal reste toutefois élevé (48%), ceci peut être expliquer par la demande presque reflexe d’une TDM cérébrale devant un TCE dans la pratique de certains cliniciens d’où l’importance de respecter les indications du scanner devant un TCE en se basant sur une application stricte des recommandations internationales en vigueur notamment les critères de Masters [16,18,31]. Il peut être également expliquer par le fait qu’une TDM trop précoce peut être faussement rassurante en sous-estimant l’étendue des lésions, notamment d’oedème cérébral diffus ou des lésions axonales diffuses, en particulier si elles siègent dans la substance blanche [58].
79,2% de nos patients avaient réalisé leur scanner cérébral dans un délai ne dépassant pas 6 heures du moment de la survenue de l’accident, et seulement 5,2% l’avaient fait après trois jours, quant à CISSE M.K. à Bamako [9] seulement 19,1% avaient réalisé le scanner dans un délai de moins de 24 heures et 66,5% entre un et cinq jours, KEITA A.D. à Bamako [32] avait trouvé que 71,02% des examens TDM étaient réalisés dans un délai de moins de cinq jours. Hormis les indications de scanner cérébral immédiat, le délai moyen de réalisation de la TDM cérébrale décrit dans la littérature [41] permettant d’éviter de sous-estimer les lésions neurochirurgicales semble être de quatre heures suivant le traumatisme. Ce délai doit être inférieur à huit heures [41], dans notre série ce délai était respecté.
Les lésions crânio-encéphaliques observées dans notre série sont identiques à celles rapportées par la littérature [9, 14, 21, 25, 38, 39, 51, 54, 57].
Les lésions osseuses étaient les lésions les plus fréquentes avec 28,8% de l’ensemble des lésions crânio-encéphaliques. Nos résultats sont superposables à ceux de SOMDA A. à Diourbel [55] et El HOUSNI I. à Dakar [21] qui notaient une prédominance des lésions osseuses avec respectivement 30,1% et 37%.
Ceci peut se justifier par le fait que les accidents étaient violents dans notre population d’étude, mais aussi par l’absence de reflexe de protection lors des accidents.
Plusieurs auteurs notaient plutôt une prédominance des lésions intra-axiales [9, 19, 49, 51, 54].

Lésions osseuses

La fracture simple de la voûte crânienne et la fracture embarrure étaient les lésions osseuses les plus fréquentes dans notre série avec un pourcentage identique de 39,1% de l’ensemble des lésions osseuses. SANO O. à Kolda [49], et MENDY J. à Dakar [38] avaient noté une prédominance de la fracture simple de la voûte avec respectivement 52% et 17,9%, SOMDA A. à Diourbel [55]
avait trouvé 82,3% de fracture simple contre 9% de fracture embarrure. La fracture comminutive représentait 10,9% dans notre étude.
Les fractures quand elles se produisent absorbent une partie de l’énergie traumatique. Elles ont un effet protecteur sur le cerveau [58], et siègent généralement au niveau du point d’impact. Lorsque celui-ci est très focalisé, elles peuvent prendre un aspect stellaire [33].
L’embarrure, définie par le déplacement d’une pièce osseuse vers l’intérieur de la boite crânienne, est le résultat de chocs avec des objets contondants, ou lorsque le traumatisme est très important, elle conduit à un risque plus grand de lésion parenchymateuse associée [33].
Lorsque le mécanisme est violent, elles peuvent prendre un aspect en V avec diastasis au niveau des berges de la fracture et peuvent s’associer à une brèche de la dure mère, responsable de complications secondaires notamment une infection méningée [33].
Impact thérapeutique
Pour la fracture simple, il n’existe aucun traitement spécifique, la prise en charge consiste à traiter les lésions associées [33,35].
Le traitement est une urgence chirurgicale en présence d’une embarrure ouverte ou d’une embarrure fermée compressive. Il consiste en une reconstruction du volume osseux avec surélévation des fragments et suture de la dure-mère voire la réalisation d’une crânioplastie en cas de délabrement trop important [1,33].
Le traitement médical est toujours de rigueur avec antibioprophylaxie et vaccinations anti-pneumococcique et antitétanique pour éviter toute surinfection encéphalique en cas de suspicion de brèche ostéo-méningée [33,34].
La fracture de la base du crâne représentait un pourcentage de 10,9%. SISSAKO A. à Bamako [54] et CISSE M.K. à Bamako [9] avaient des résultats supérieurs de la fracture de la base du crâne avec des taux respectifs de 22,72% et 17,2%. Dans notre série, elle intéressait surtout l’étage moyen, notamment le rocher.
Il est donc indispensable de lire le scanner en double fenêtrage parenchymateux et osseux, cependant, certaines fractures dans le plan axial peuvent passer inaperçues au scanner, il est nécessaire aussi de lire minutieusement la base du crâne et si nécessaire réaliser une acquisition dédiée en coupe infra-millimétrique et d’un suivi ORL régulier afin de limiter la survenue de complications cochléo-vestibulaires.
Impact thérapeutique
Le traitement est chirurgical s’il existe une brèche ostéoméningée compliquée d’une méningite purulente précoce, s’il existe une paralysie faciale totale ou en cas de fracture du labyrinthe osseux (car pas de consolidation spontanée possible), consistant en une pétrosectomie subtotale avec comblement de la cavité d’évidement par de la graisse ou du muscle temporal [7,35].
En l’absence de ces facteurs de gravité, il n’existe pas de traitement spécifique en urgence en dehors d’une vaccination systématique et d’une antibio-prophylaxie en cas de brèche ostéoméningée non compliquée. Le bilan fonctionnel et morphologique précis est établi ultérieurement (TDM centrée sur les rochers), après disparition de l’hémotympan et régression des phénomènes oedémateux éventuels [7,35].

Lésions extra-axiales

Dans notre étude, l’HSA était la lésion extra-axiale la plus fréquente avec 17 cas soit 34%. Il était de même pour KEITA A et al. [32], et SISSAKO et al [54] avec respectivement 20,2% et 26,1%, pour SOMDA A. à Diourbel [55] elle se plaçait en seconde position avec 5 cas.
C’est la présence de sang dans les citernes, les vallées et les sillons corticaux, dessinant les contours du cerveau. Au scanner elle apparait sous forme d’hyperdensités des espaces sous arachnoïdiens [1,13,20,24,34,46,47].
Impact thérapeutique
La présence d’une HSA aggrave le pronostic. Si le saignement est abondant, il existe un risque d’hydrocéphalie communicante post-traumatique retardée par anomalie de résorption du LCR et un risque d’ischémie par diminution de la perfusion cérébrale [18,34].
Le traitement est médical avec prise en charge en réanimation [6,10,34].
L’HED se plaçait en seconde position dans notre étude avec 13 cas soit 26% des lésions extra-axiales. Ce résultat corrobore celui de FADIGBA O. H. et coll. à Parakou [25] avec 28,9% des cas. GUIDAH et al [29] et SECK M. [51] avaient trouvé respectivement 11,2% et 12,5%.
Cependant certains auteurs comme SIDIBE S. et al [53] avait trouvé un taux plus élevé d’hématome extradural soit 66,8%. MENDY J. à Dakar [38] trouvait une prédominance de l’HED et de l’HSA à proportion égale avec 20% des cas chacun.
Il s’agit d’une collection de sang entre la dure-mère et l’os dans l’espace de Gérard Marchand, secondaire à une rupture d’artérioles et/ou de veinules ostéo-durales, ou de l’artère méningée moyenne. C’est l’urgence neurochirurgicale par excellence. Il siège majoritairement au niveau des régions temporo-pariétales où la voûte est mince et fragile. Les fortes adhérences dure-mériennes aux sutures limitent son extension, ce qui explique son aspect en lentille biconvexe [1,13,34,35,45,46,47].
Le taux des HED est relativement élevé dans notre étude, il était associé à une fracture de la voûte du crâne chez 92,3% des cas d’HED, cela peut être expliqué par le fait que l’impact direct entraînait une déformation voire une rupture des enveloppes (plaie du scalp, fracture du crâne) susceptible d’être à l’origine de cette lésion.
Impact thérapeutique
Un HED reste une urgence neurochirurgicale dans la majorité des cas, avec évacuation de l’hématome par volet osseux, hémostase de l’origine du saignement et suture de la dure-mère au périoste. Le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic et du traitement (environ 5 % de mortalité au total) [35].
Néanmoins, un traitement conservateur est possible dans certaines conditions (Épaisseur < 1,5 cm, situé dans les convexités, pas d’effet de masse, asymptomatique) imposant une surveillance stricte en milieu neuro-chirurgical du fait du risque d’aggravation ultérieure avec possible resaignement, maximal dans les huit premières heures. Une TDM de contrôle est systématique dans les trente-six premières heures après le traumatisme ou immédiatement en cas d’aggravation clinique [3,6,10,34].
HSD représentait 22% des lésions extra-axiales dans notre série. Chez SANO O. à Kolda [49], elle était la lésion la plus fréquente avec 25%. SECK .M [51] et SIDIBE S. et al [53] avaient des taux respectivement de 12,5% et 20,2%. Les traumatismes à hautes vélocité avec décélération importante provoquent la rupture d’une ou de plusieurs veines cortico-durales [58].
Impact thérapeutique
L’HSD est une urgence neurochirurgicale en théorie si son épaisseur est supérieure à 5 mm avec déplacement de la ligne médiane de plus de 5 mm. En pratique, l’indication chirurgicale est posée essentiellement en présence d’un engagement quelle que soit l’épaisseur de l’HSD. Elle consiste en une évacuation de l’hématome par trou de trépan et drainage externe. Le pronostic reste très sombre lié aux lésions associées (engagement, oedème, ischémie secondaire) [3,6,10,34].
Une surveillance stricte en milieu neurochirurgical reste de rigueur [3,6,10,34].
La pneumencéphalie était présente dans 7 cas soit 14%. SANO O. [49], SECK M. [51] et SOMDA A. à Diourbel [55] l’avaient trouvée très fréquente avec respectivement 56%, 17,5% et 23,5%. C’est la présence d’air intracrânien qui signe habituellement l’existence d’une brèche ostéo-méningée, facteur de risque infectieux majeur. Elle s’associe le plus souvent aux fractures de la voûte et de la base du crâne qui représentaient les lésions les plus fréquentes dans notre étude. Elle peut être extradurale, sous-durale ou intra parenchymateuse [1,13,34,35,45,46,47].
Impact thérapeutique
La pneumencéphalie est un signe indirect de brèche ostéoméningée, visible lors d’une embarrure ne traduit pas son caractère « ouvert ». Une pneumencéphalie associée à une embarrure fermée (sans perte de substance cutanée) doit donc faire rechercher un autre site fracturé : paroi postérieure du sinus frontal par exemple [3,6,10,31].
Si la brèche est toujours présente au-delà de 8 jours, un traitement chirurgical différé par voie endoscopique ou par voie ouverte est envisageable afin de suturer la brèche et d’éviter les risques ultérieurs de méningo-encéphalite [3,6,10,31].
La vaccination anti-pneumococcique reste de rigueur, et une antibiothérapie s’il existe des signes de méningite[6,10,34].
L’hémorragie intra ventriculaire était la lésion la moins fréquente dans notre étude avec une proportion de 4%, et ce comme dans les travaux de SANO O. [49] avec 8% et de SISSAKO et al [54] avec 6,4% des cas. Elle survient dans les TCE graves le plus souvent secondaire à une hémorragie parenchymateuse péri ventriculaire ou à un cisaillement des veines sous épendymaires. Le risque ultérieur est l’apparition d’une hydrocéphalie qui peut être due au blocage du liquide céphalo-rachidien (LCR) ou à des troubles de la résorption du LCR [1,11,45]. L’aspect scannographique d’une hémorragie-intra ventriculaire est une hyperdensité intra ventriculaire spontanée, totale s’il s’agit d’une inondation ou d’une image de niveau entre le sang et le LCR dans le ventricule. [1,13,24,34,46,47].
Impact thérapeutique
L’HIV aggrave le pronostic. Il existe un risque d’hydrocéphalie, soit non communicante par obstruction de l’aqueduc du mésencéphale (aqueduc de Sylvius), d’un foramen de Monro ou de Magendie par un caillot, soit communicante par trouble de la résorption du LCR au niveau des granulations de Pacchioni, soit d’origine mixte par une association de ces deux mécanismes. Ce risque justifie la réalisation d’une TDM de contrôle régulière pour surveiller le volume du système ventriculaire [34,35].
En cas d’hydrocéphalie, une prise en charge neurochirurgicale s’impose avec mise en place d’une dérivation ventriculaire [3,6,10,34,35].

Lésions intra-axiales

Les contusions oedémato-hémorragiques corticales ou cortico-sous-corticales étaient les plus fréquentes des lésions intra-axiales de notre série avec 39,2%. Ce résultat concorde avec ceux de SOMDA A. à Diourbel [55] SECK M. à Ziguinchor [51], SISSAKO A. à Bamako [54] et CISSE M.K. à Bamako [9] avec respectivement 48,4%, 25%, 62,9% et 81,93%. Les pétéchies venaient en seconde place avec une fréquence de 29,4%.
Mieux individualisées quelques heures après le traumatisme, ces lésions se produisent dans la majorité des cas lors d’un mécanisme de coup-contre coup et siègent généralement au niveau de la zone du choc [38,57]. Elles sont expliquées le plus souvent par le fait que l’énergie du choc non consommée, par un traumatisme à grande vitesse des enveloppes, va être transmise au cerveau sous-jacent au point d’impact et entraîner des lésions lobaires focales à type de lésions de contusions hémorragiques.
Elles apparaissent sous forme de zones hétérogènes : hyperdenses correspondant à l’hémorragie, au voisinage de zones hypodenses correspondant généralement à l’oedème [13,20,24,34,47].

Lésions associées

Les fractures du massif facial étaient les plus fréquentes dans notre travail avec 86,6% des lésions associées. Plusieurs auteurs notaient ce résultat, notamment MENDY J. à Dakar [38], DIA F. M. à Kaolack [16], SANO O. à Kolda [49] et SOMDA A. à Diourbel [55] qui trouvaient respectivement 52,7%, 78,6%, 89% et 73,7%. Par contre GUIDAH S. et coll. à Niamey [29] trouvait une proportion faible de fracture du massif facial avec 0,64%.
Dans notre étude, on avait observé 1 cas de fracture et 1 cas de luxation cervicale avec un pourcentage identique de 6,7%.
L’existence d’une lésion associée alourdit souvent le bilan lésionnel et a comme conséquence une augmentation de la morbi-mortalité lors des traumatismes cranio-encéphaliques d’où l’intérêt d’un diagnostic et d’une prise en charge rapide. La recherche de ces lésions faciales et cervicales doit être réalisée de façon systématique au risque de méconnaitre une lésion pouvant engager le pronostic fonctionnel ou vital dans l’immédiat.
Impact thérapeutique
La TDM en coupes axiales, avec l’aide des reconstructions sagittales et surtout coronales, permet de faire un bilan lésionnel précis des différentes pièces osseuses fracturées et du nombre et de l’orientation des traits de fracture. Les reconstructions 3D sont désormais incontournables dans ce type de traumatisme, permettant d’analyser le déplacement des différents foyers fracturaires et de faire l’état des lieux des dégâts occasionnés sur l’architecture du massif facial. Ceci est devenu indispensable pour nos collègues chirurgiens qui pourront ainsi choisir le type d’intervention et le matériel nécessaire à rétablir une esthétique mais surtout une fonction optimale avec un minimum de séquelles [3,6,10,14,34,46].

PARTICULARITES DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS

Dans notre série, l’âge moyen était de 6 ans. Ce résultat est comparable à celui de SOMDA A. à Diourbel [55] qui retrouvait 07 ans.
Les accidents domestiques notamment les chutes étaient le mécanisme lésionnel le plus fréquent avec 48,3% des cas, suivis des AVP avec 37,9 % des cas.
SOMDA A. à Diourbel [55] retrouvait une prédominance des accidents domestiques avec 50 %. Dans notre étude, les lésions osseuses étaient les plus fréquentes avec 37,5% de l’ensemble des lésions cranio-encéphaliques, dont 7 fractures simples de la voûte, 7 cas de fracture embarrure et 1 cas de fracture comminutive. Elles étaient suivies par les lésions intra-axiales et extra-axiales avec respectivement 22,5% et 20%.
Ce résultat est similaire à celui de SOMDA A. à Diourbel [55] et TOURE M.H. à Dakar [58] qui retrouvaient une prédominance des lésions osseuses avec respectivement 45 % et 46 %.
Cette fréquence des lésions osseuses peut être expliquer par l’immaturité du crâne et de l’absence de reflexes de protection en cas de chute.
Il s’agit de de fracture linéaire, comminutive ou embarrure [4,5,8]. Une forme particulière d’enfoncement est celle du jeune enfant dont l’os est encore élastique et se laisse déprimer sans se rompre en balle de « ping-pong » [4,5,8].

CORRELATIONS

RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET PCI

Dans notre série, la probabilité de présenter une lésion cranio-encéphalique au scanner chez les patient présentant une PCI est d’une sensibilité de 84%.
La spécificité est de 41%, c’est la probabilité de ne pas trouver de lésions en l’absence de PCI.
Le coefficient de Yule (0,7) montre que l’intensité de liaison de ces deux paramètres est forte.
Il faut donc réaliser de façon systématique une TDM cérébrale chez tout patient victime d’un TCE avec PCI.
Selon les critères de Masters, le groupe de patients avec PCI devraient bénéficier d’une surveillance neurologique pendant 24-48 heures et d’un scanner cérébral au moindre doute [18].

RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET L’AVP

Nous avons analysé l’impact de l’AVP sur la survenue des lésions crânio-encéphaliques observées au cours de notre travail.
Cinquante sept patients avaient fait un AVP, 32 d’entre eux présentaient une lésion crânio-encéphalique.
La sensibilité entre la survenue d’AVP et la présence de lésion à la TDM soit la probabilité de trouver une lésion crânio-encéphalique à la TDM suite à un AVP est de 64%, la spécificité est de 45%.
Le coefficient de Yule (0,2) montre que l’intensité de liaison de ces deux paramètres est légère.
Les AVP ne sont pas liés particulièrement à la survenue de lésions cranio-encéphaliques, toutefois ils sont responsables de la majorité des traumatismes cranio-encéphaliques et donc d’une morbi-mortalité élevée, par conséquent ils posent un problème de santé publique.

RELATION ENTRE LA FRACTURE ET LES LESIONS EXTRA-AXIALES

La relation entre les lésions extra-axiales étudiées et la fracture était statistiquement significative (p-value =0,000) pour chaque lésion.
La survenue d’une fracture explique de façon significative l’existence d’un HED et d’une pneumencéphalie chez nos patients. En effet chez les patients présentant un HED, la fracture était notée dans 12 cas contre 1 cas sans fracture soit 92,3%, la pneumencéphalie 6 cas avec fracture et un cas sans fracture soit 85,7%, le couple fracture-HSA avec 70,5% et le couple fracture-HSD avec 63,6%.
DIA F. M. à Kaolack [16] et SOMDA A. à Diourbel trouvaient également une fréquence élevée du couple fracture-HED.

IMPLICATIONS THERAPEUTIQUES DES ANOMALIES OBSERVEES

La coexistence de lésions primaires directement liées au traumatisme crânien et de lésions secondaires nécessite une prise en charge multidisciplinaire, d’où urgentistes, réanimateurs, radiologues et neurochirurgiens sont impliqués.
Le scanner a permis d’orienter la prise de décision thérapeutique adéquate au cours de notre étude.
Les patients ayant présentés une fracture simple isolée de la voûte, une hémorragie méningée, des pétéchies et des contusions isolées limitées étaient pris en charge au service de réanimation et évacués sur Dakar ou Thiès en cas d’aggravation clinique ou absence d’amélioration.
Par ailleurs les patients ayant présentés une fracture embarrure ou comminutive de la voûte, une anomalie extra ou intra parenchymateuse avec signes de souffrance encéphalique ou une lésion cervicale étaient conditionnés puis transférés dans des services spécialisés en neurochirurgie notamment à Thiès ou à Dakar.
Les patients présentant des lésions du massif facial et du rocher nécessitant une prise en charge chirurgicale étaient transférés au service de chirurgie maxillo-faciale ou d’ORL à Dakar.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODE
1. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
2. CADRE D’ETUDE
3. POPULATION D’ETUDE
3.1. Critères d’inclusion
3.2. Caractéristiques de la population d’étude
3.2.1. Genre
3.2.2. Age
3.2.3. Provenance
4. CIRCONSTANCES DU TRAUMATISME CRANIO-ENCEPHALIQUE
4.1. Circonstances de survenue
4.2. Signes cliniques
4.3. Score de Glasgow et la sévérité du TCE
4.4. Délai séparant l’accident et la réalisation de la TDM initiale
5. MATERIEL
6. METHODOLOGIE
6.1. Protocole d’examen
6.2. Paramètres étudiés
6.3. Aspect éthique
6.4. Traitement des données et analyse statistique
RESULTATS
I. ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES DES TCE
1. LES ANOMALIES CRANIO-ENCEPHALIQUES OBSERVEES
2. LESIONS OSSEUSES
2-1. La fracture simple de la voûte du crâne
2-2. L’embarrure
2-3. Fracture de la base du crâne
3. LESIONS EXTRA-AXIALES
3-1. L’hémorragie sous arachnoïdienne
3-2. L’hématome extra-dural
3-3. L’hématome sous dural
3-4. La pneumencéphalie
3-5. L’hémorragie intra-ventriculaire
4. LESIONS INTRA-AXIALES
4-1. Les contusions et les pétéchies
4-2. L’hématome intra-parenchymateux
4-3. Lésions axonales diffuses
5. COMPLICATIONS
5-1. L’oedème cérébral
5-2. L’engagement cérébral
6. LESIONS ASSOCIEES
6-1. Fracture du massif facial
6-2. Lésion du rachis cervical
II. PARTICULARITES DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS
III. CORRELATIONS
1. RELATION ENTRE LE RESULTAT TDM ET PCI
2. RELATION ENTRE LE RESULTAT TDM ET L’AVP
3. RELATION ENTRE LA FRACTURE ET LES LESIONS EXTRA-AXIALES
DISCUSSION
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CIRCONSTANCES DES TRAUMATISMES
II. ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES
1. Les anomalies cranio-encéphaliques observées
2. Lésions osseuses
3. Lésions extra-axiales
4. Lésions intra-axiales
5. Complications
6. Lésions associées
II. PARTICULARITES DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS
III. CORRELATIONS
1. RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET PCI
2. RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET L’AVP
3. RELATION ENTRE LA FRACTURE ET LES LESIONS EXTRA-AXIALES
IV. IMPLICATIONS THERAPEUTIQUES DES ANOMALIES OBSERVEES 55
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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