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Paramรจtres รฉtudiรฉs
Les rรฉsultats des examens tomodensitomรฉtriques รฉtaient rรฉpartis en rรฉsultats normaux et pathologiques.
Les aspects pathologiques รฉtudiรฉs รฉtaient :
– Les lรฉsions osseuses :
Les fractures de la voรปte (simple, comminutive, embarrure) et de la base du crรขne.
– Les lรฉsions extra-axiales :
Lโhรฉmatome extradural (HED), lโhรฉmatome sous-dural (HSD), lโhรฉmorragie sous-arachnoรฏdienne (HSA), lโhรฉmorragie intra-ventriculaire (HIV) et la pneumencรฉphalie.
– Les lรฉsions intra-axiales :
Lโhรฉmatome intra-parenchymateux (HIP), la contusion oedรจmato-hรฉmorragique, la lรฉsion axonale diffuse , la lรฉsion pรฉtรฉchiale et la lรฉsion du tronc cรฉrรฉbral.
– Complications :
Lโengagement cรฉrรฉbral, lโoedรจme cรฉrรฉbral et lโischรฉmie cรฉrรฉbrale.
– Les lรฉsions associรฉes :
Les fractures du massif facial et les lรฉsions du rachis cervical.
Aspect รฉthique
Au cours de notre enquรชte, le patient ou ses proches ont รฉtรฉ รฉclairรฉs des bien-fondรฉs de cette รฉtude afin dโobtenir leur consentement avant tout enregistrement.
Traitement des donnรฉes et analyse statistique
Les donnรฉes ont รฉtรฉ saisies sur Excel 2016 avec utilisation de macros.
Lโรฉtude descriptive a รฉtรฉ effectuรฉe par le logiciel SPSS 24.0. Les variables qualitatives ont รฉtรฉ dรฉcrites avec leur frรฉquence absolue et relative. Pour les variables quantitatives la moyenne avec son รฉcart type a รฉtรฉ donnรฉe, associรฉe ร la mรฉdiane et aux extrรชmes.
Pour lโรฉtude analytique, des croisements ont รฉtรฉ effectuรฉs dans le cadre dโanalyses bi -variรฉs utilisant le test de Student. Lโassociation รฉtait jugรฉe statiquement significative pour une valeur de p infรฉrieure ou รฉgale ร 5 %.
Nous avons calculรฉ la sensibilitรฉ et la spรฉcificitรฉ ainsi que le coefficient de Yule pour รฉtudier lโintensitรฉ de liaison des paramรจtres corrรฉlรฉs.
PARTICULARITES DE LโENFANT DE 0 A 15 ANS
On retrouve dans notre รฉtude, 29 patients รขgรฉs de 0 ร 15 ans dont 16 garรงons (55,2 %) et 13 filles (44,8 %) soit un genre ratio de 1,2 en faveur des garรงons.
Lโรขge moyen รฉtait de 6 ans.
Les accidents domestiques, notamment les chutes, constituaient la circonstance de survenue la plus frรฉquente du TCE soit dans 48,3 % des cas, suivis des AVP avec 37,9 % des cas.
La PCI รฉtait le signe clinique le plus frรฉquent.
Les rรฉsultats TDM รฉtaient pathologiques dans 62 % des cas avec une frรฉquence plus รฉlevรฉe des lรฉsions osseuses avec 37,5% de lโensemble des lรฉsions cranio-encรฉphaliques, suivies par les lรฉsions intra-axiales et extra-axiales avec respectivement 22,5% et 20%.
DISCUSSION
Nous avons รฉtรฉ confrontรฉs ร des difficultรฉs au cours de la rรฉalisation de notre travail, liรฉes ร plusieurs facteurs notamment :
– Des renseignements cliniques, sur le bulletin, peu informatif sur lโรฉtat clinique du patient.
– Lโabsence dโun systรจme dโarchivage des donnรฉes (PACS).
ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CIRCONSTANCES DES TRAUMATISMES
Au cours de notre รฉtude, la prรฉdominance รฉtait masculine avec 76% soit un genre-ratio de 3,1. Lโรขge moyen รฉtait de 24,9 ans et 72,9% des patients avaient au plus 30 ans. Ce qui concorde avec les rรฉsultats de SOMDA.A ร Diourbel [55] et BIGHOUAB H. ร Marrakech [3] avec respectivement un genre ratio de 2,8 et 3,09 en faveur des hommes, pour un รขge moyen de 24,4 et 27,4 ans. GUIDAH S. et coll. ร Niamey [29], DIA F. M. ร Kaolack [16] et DOVONOU N. ร Dakar [19] trouvaient รฉgalement une prรฉdominance masculine jeune. Les hommes exercent pour la plupart des activitรฉs les exposant plus aux traumatismes crรขnio-encรฉphaliques que les femmes. Et il est admis que lโadulte jeune est le profil type du traumatisรฉ crรขnien [48].
Dans notre รฉtude, 87,5% de nos patients provenaient dโun milieu urbain contre 12,5% dโun milieu rural, ELMADI.A ร Fรจs [22] avait trouvรฉ que 55% venaient du milieu urbain, ce qui peut expliquer que le milieu urbain est un facteur de risque de TCE.
Les AVP constituent les principales causes du TCE dans la plupart des rรฉgions du monde [48], dans notre รฉtude ils prรฉdominaient avec 59,4% de cas, suivis des accidents domestiques notamment les chutes avec 16,7% de cas. Il en รฉtait de mรชme chez SOMDA A. ร Diourbel [55] et SISSAKO A. ร Bamako [54] qui rรฉvรฉlaient une prรฉdominance des AVP avec respectivement 58,3% et 80,87% suivies des accidents domestiques avec 29,2% et 6,96%. GUIDAH S. et coll. ร Niamey [29] et MOTAH M. et coll. ร Douala [40] notaient respectivement 75,20% et 91,35% dโAVP.
En Afrique du Sud, selon NORMAN et al [44], les violences physiques constituent la principale cause des traumatismes cranio-encรฉphaliques [44].
Si la vitesse et lโaccroissement du trafic routier sont surtout incriminรฉs pour expliquer cette prรฉpondรฉrance des accidents de la voie publique dans lโรฉtiologie des traumatismes crรขnio-encรฉphaliques en Afrique et particuliรจrement au Sรฉnรฉgal, le non-respect du code de la route, le mauvais รฉtat des infrastructures routiรจres, et lโabsence de port de casque ne sont pas nรฉgligeables.
ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES
Les anomalies cranio-encรฉphaliques observรฉes
Dans notre sรฉrie, la TDM รฉtait anormale dans 52% des cas. Nos rรฉsultats corroborent ceux de SOMDA A. ร Diourbel [55] qui trouvait 58,3% de TDM anormale. CISSE M.K. ร Bamako [9] et SANO O. ร Kolda [49] trouvaient plus de TDM pathologique avec respectivement 70,55% et 73,8%. Par contre, NDIAYE F K. ร Thiรจs [42] et DIA F.M. ร Kaolack [16] trouvaient dans leurs sรฉries une prรฉdominance des rรฉsultats normaux avec respectivement 56% et 54,7%.
Mise ร part que certains prescripteurs ont la capacitรฉ de distinguer les patients nรฉcessitant un examen scannographique et ceux pour lesquels lโexamen pourrait รชtre inutile, le nombre dโexamen TDM normal reste toutefois รฉlevรฉ (48%), ceci peut รชtre expliquer par la demande presque reflexe dโune TDM cรฉrรฉbrale devant un TCE dans la pratique de certains cliniciens dโoรน lโimportance de respecter les indications du scanner devant un TCE en se basant sur une application stricte des recommandations internationales en vigueur notamment les critรจres de Masters [16,18,31]. Il peut รชtre รฉgalement expliquer par le fait quโune TDM trop prรฉcoce peut รชtre faussement rassurante en sous-estimant lโรฉtendue des lรฉsions, notamment dโoedรจme cรฉrรฉbral diffus ou des lรฉsions axonales diffuses, en particulier si elles siรจgent dans la substance blanche [58].
79,2% de nos patients avaient rรฉalisรฉ leur scanner cรฉrรฉbral dans un dรฉlai ne dรฉpassant pas 6 heures du moment de la survenue de lโaccident, et seulement 5,2% lโavaient fait aprรจs trois jours, quant ร CISSE M.K. ร Bamako [9] seulement 19,1% avaient rรฉalisรฉ le scanner dans un dรฉlai de moins de 24 heures et 66,5% entre un et cinq jours, KEITA A.D. ร Bamako [32] avait trouvรฉ que 71,02% des examens TDM รฉtaient rรฉalisรฉs dans un dรฉlai de moins de cinq jours. Hormis les indications de scanner cรฉrรฉbral immรฉdiat, le dรฉlai moyen de rรฉalisation de la TDM cรฉrรฉbrale dรฉcrit dans la littรฉrature [41] permettant dโรฉviter de sous-estimer les lรฉsions neurochirurgicales semble รชtre de quatre heures suivant le traumatisme. Ce dรฉlai doit รชtre infรฉrieur ร huit heures [41], dans notre sรฉrie ce dรฉlai รฉtait respectรฉ.
Les lรฉsions crรขnio-encรฉphaliques observรฉes dans notre sรฉrie sont identiques ร celles rapportรฉes par la littรฉrature [9, 14, 21, 25, 38, 39, 51, 54, 57].
Les lรฉsions osseuses รฉtaient les lรฉsions les plus frรฉquentes avec 28,8% de lโensemble des lรฉsions crรขnio-encรฉphaliques. Nos rรฉsultats sont superposables ร ceux de SOMDA A. ร Diourbel [55] et El HOUSNI I. ร Dakar [21] qui notaient une prรฉdominance des lรฉsions osseuses avec respectivement 30,1% et 37%.
Ceci peut se justifier par le fait que les accidents รฉtaient violents dans notre population dโรฉtude, mais aussi par lโabsence de reflexe de protection lors des accidents.
Plusieurs auteurs notaient plutรดt une prรฉdominance des lรฉsions intra-axiales [9, 19, 49, 51, 54].
Lรฉsions osseuses
La fracture simple de la voรปte crรขnienne et la fracture embarrure รฉtaient les lรฉsions osseuses les plus frรฉquentes dans notre sรฉrie avec un pourcentage identique de 39,1% de lโensemble des lรฉsions osseuses. SANO O. ร Kolda [49], et MENDY J. ร Dakar [38] avaient notรฉ une prรฉdominance de la fracture simple de la voรปte avec respectivement 52% et 17,9%, SOMDA A. ร Diourbel [55]
avait trouvรฉ 82,3% de fracture simple contre 9% de fracture embarrure. La fracture comminutive reprรฉsentait 10,9% dans notre รฉtude.
Les fractures quand elles se produisent absorbent une partie de lโรฉnergie traumatique. Elles ont un effet protecteur sur le cerveau [58], et siรจgent gรฉnรฉralement au niveau du point dโimpact. Lorsque celui-ci est trรจs focalisรฉ, elles peuvent prendre un aspect stellaire [33].
Lโembarrure, dรฉfinie par le dรฉplacement dโune piรจce osseuse vers lโintรฉrieur de la boite crรขnienne, est le rรฉsultat de chocs avec des objets contondants, ou lorsque le traumatisme est trรจs important, elle conduit ร un risque plus grand de lรฉsion parenchymateuse associรฉe [33].
Lorsque le mรฉcanisme est violent, elles peuvent prendre un aspect en ๏ผ๏ผV๏พ๏พ avec diastasis au niveau des berges de la fracture et peuvent sโassocier ร une brรจche de la dure mรจre, responsable de complications secondaires notamment une infection mรฉningรฉe [33].
Impact thรฉrapeutique
Pour la fracture simple, il nโexiste aucun traitement spรฉcifique, la prise en charge consiste ร traiter les lรฉsions associรฉes [33,35].
Le traitement est une urgence chirurgicale en prรฉsence dโune embarrure ouverte ou dโune embarrure fermรฉe compressive. Il consiste en une reconstruction du volume osseux avec surรฉlรฉvation des fragments et suture de la dure-mรจre voire la rรฉalisation dโune crรขnioplastie en cas de dรฉlabrement trop important [1,33].
Le traitement mรฉdical est toujours de rigueur avec antibioprophylaxie et vaccinations anti-pneumococcique et antitรฉtanique pour รฉviter toute surinfection encรฉphalique en cas de suspicion de brรจche ostรฉo-mรฉningรฉe [33,34].
La fracture de la base du crรขne reprรฉsentait un pourcentage de 10,9%. SISSAKO A. ร Bamako [54] et CISSE M.K. ร Bamako [9] avaient des rรฉsultats supรฉrieurs de la fracture de la base du crรขne avec des taux respectifs de 22,72% et 17,2%. Dans notre sรฉrie, elle intรฉressait surtout lโรฉtage moyen, notamment le rocher.
Il est donc indispensable de lire le scanner en double fenรชtrage parenchymateux et osseux, cependant, certaines fractures dans le plan axial peuvent passer inaperรงues au scanner, il est nรฉcessaire aussi de lire minutieusement la base du crรขne et si nรฉcessaire rรฉaliser une acquisition dรฉdiรฉe en coupe infra-millimรฉtrique et dโun suivi ORL rรฉgulier afin de limiter la survenue de complications cochlรฉo-vestibulaires.
Impact thรฉrapeutique
Le traitement est chirurgical sโil existe une brรจche ostรฉomรฉningรฉe compliquรฉe dโune mรฉningite purulente prรฉcoce, sโil existe une paralysie faciale totale ou en cas de fracture du labyrinthe osseux (car pas de consolidation spontanรฉe possible), consistant en une pรฉtrosectomie subtotale avec comblement de la cavitรฉ dโรฉvidement par de la graisse ou du muscle temporal [7,35].
En lโabsence de ces facteurs de gravitรฉ, il nโexiste pas de traitement spรฉcifique en urgence en dehors dโune vaccination systรฉmatique et dโune antibio-prophylaxie en cas de brรจche ostรฉomรฉningรฉe non compliquรฉe. Le bilan fonctionnel et morphologique prรฉcis est รฉtabli ultรฉrieurement (TDM centrรฉe sur les rochers), aprรจs disparition de lโhรฉmotympan et rรฉgression des phรฉnomรจnes oedรฉmateux รฉventuels [7,35].
Lรฉsions extra-axiales
Dans notre รฉtude, lโHSA รฉtait la lรฉsion extra-axiale la plus frรฉquente avec 17 cas soit 34%. Il รฉtait de mรชme pour KEITA A et al. [32], et SISSAKO et al [54] avec respectivement 20,2% et 26,1%, pour SOMDA A. ร Diourbel [55] elle se plaรงait en seconde position avec 5 cas.
Cโest la prรฉsence de sang dans les citernes, les vallรฉes et les sillons corticaux, dessinant les contours du cerveau. Au scanner elle apparait sous forme dโhyperdensitรฉs des espaces sous arachnoรฏdiens [1,13,20,24,34,46,47].
Impact thรฉrapeutique
La prรฉsence dโune HSA aggrave le pronostic. Si le saignement est abondant, il existe un risque dโhydrocรฉphalie communicante post-traumatique retardรฉe par anomalie de rรฉsorption du LCR et un risque dโischรฉmie par diminution de la perfusion cรฉrรฉbrale [18,34].
Le traitement est mรฉdical avec prise en charge en rรฉanimation [6,10,34].
LโHED se plaรงait en seconde position dans notre รฉtude avec 13 cas soit 26% des lรฉsions extra-axiales. Ce rรฉsultat corrobore celui de FADIGBA O. H. et coll. ร Parakou [25] avec 28,9% des cas. GUIDAH et al [29] et SECK M. [51] avaient trouvรฉ respectivement 11,2% et 12,5%.
Cependant certains auteurs comme SIDIBE S. et al [53] avait trouvรฉ un taux plus รฉlevรฉ dโhรฉmatome extradural soit 66,8%. MENDY J. ร Dakar [38] trouvait une prรฉdominance de lโHED et de lโHSA ร proportion รฉgale avec 20% des cas chacun.
Il sโagit dโune collection de sang entre la dure-mรจre et lโos dans lโespace de Gรฉrard Marchand, secondaire ร une rupture dโartรฉrioles et/ou de veinules ostรฉo-durales, ou de lโartรจre mรฉningรฉe moyenne. Cโest lโurgence neurochirurgicale par excellence. Il siรจge majoritairement au niveau des rรฉgions temporo-pariรฉtales oรน la voรปte est mince et fragile. Les fortes adhรฉrences dure-mรฉriennes aux sutures limitent son extension, ce qui explique son aspect en lentille biconvexe [1,13,34,35,45,46,47].
Le taux des HED est relativement รฉlevรฉ dans notre รฉtude, il รฉtait associรฉ ร une fracture de la voรปte du crรขne chez 92,3% des cas dโHED, cela peut รชtre expliquรฉ par le fait que lโimpact direct entraรฎnait une dรฉformation voire une rupture des enveloppes (plaie du scalp, fracture du crรขne) susceptible dโรชtre ร lโorigine de cette lรฉsion.
Impact thรฉrapeutique
Un HED reste une urgence neurochirurgicale dans la majoritรฉ des cas, avec รฉvacuation de lโhรฉmatome par volet osseux, hรฉmostase de lโorigine du saignement et suture de la dure-mรจre au pรฉrioste. Le pronostic dรฉpend de la rapiditรฉ du diagnostic et du traitement (environ 5 % de mortalitรฉ au total) [35].
Nรฉanmoins, un traitement conservateur est possible dans certaines conditions (รpaisseur < 1,5 cm, situรฉ dans les convexitรฉs, pas dโeffet de masse, asymptomatique) imposant une surveillance stricte en milieu neuro-chirurgical du fait du risque dโaggravation ultรฉrieure avec possible resaignement, maximal dans les huit premiรจres heures. Une TDM de contrรดle est systรฉmatique dans les trente-six premiรจres heures aprรจs le traumatisme ou immรฉdiatement en cas dโaggravation clinique [3,6,10,34].
HSD reprรฉsentait 22% des lรฉsions extra-axiales dans notre sรฉrie. Chez SANO O. ร Kolda [49], elle รฉtait la lรฉsion la plus frรฉquente avec 25%. SECK .M [51] et SIDIBE S. et al [53] avaient des taux respectivement de 12,5% et 20,2%. Les traumatismes ร hautes vรฉlocitรฉ avec dรฉcรฉlรฉration importante provoquent la rupture dโune ou de plusieurs veines cortico-durales [58].
Impact thรฉrapeutique
LโHSD est une urgence neurochirurgicale en thรฉorie si son รฉpaisseur est supรฉrieure ร 5 mm avec dรฉplacement de la ligne mรฉdiane de plus de 5 mm. En pratique, lโindication chirurgicale est posรฉe essentiellement en prรฉsence dโun engagement quelle que soit lโรฉpaisseur de lโHSD. Elle consiste en une รฉvacuation de lโhรฉmatome par trou de trรฉpan et drainage externe. Le pronostic reste trรจs sombre liรฉ aux lรฉsions associรฉes (engagement, oedรจme, ischรฉmie secondaire) [3,6,10,34].
Une surveillance stricte en milieu neurochirurgical reste de rigueur [3,6,10,34].
La pneumencรฉphalie รฉtait prรฉsente dans 7 cas soit 14%. SANO O. [49], SECK M. [51] et SOMDA A. ร Diourbel [55] lโavaient trouvรฉe trรจs frรฉquente avec respectivement 56%, 17,5% et 23,5%. Cโest la prรฉsence dโair intracrรขnien qui signe habituellement lโexistence dโune brรจche ostรฉo-mรฉningรฉe, facteur de risque infectieux majeur. Elle sโassocie le plus souvent aux fractures de la voรปte et de la base du crรขne qui reprรฉsentaient les lรฉsions les plus frรฉquentes dans notre รฉtude. Elle peut รชtre extradurale, sous-durale ou intra parenchymateuse [1,13,34,35,45,46,47].
Impact thรฉrapeutique
La pneumencรฉphalie est un signe indirect de brรจche ostรฉomรฉningรฉe, visible lors dโune embarrure ne traduit pas son caractรจre ยซ ouvert ยป. Une pneumencรฉphalie associรฉe ร une embarrure fermรฉe (sans perte de substance cutanรฉe) doit donc faire rechercher un autre site fracturรฉ : paroi postรฉrieure du sinus frontal par exemple [3,6,10,31].
Si la brรจche est toujours prรฉsente au-delร de 8 jours, un traitement chirurgical diffรฉrรฉ par voie endoscopique ou par voie ouverte est envisageable afin de suturer la brรจche et dโรฉviter les risques ultรฉrieurs de mรฉningo-encรฉphalite [3,6,10,31].
La vaccination anti-pneumococcique reste de rigueur, et une antibiothรฉrapie sโil existe des signes de mรฉningite[6,10,34].
Lโhรฉmorragie intra ventriculaire รฉtait la lรฉsion la moins frรฉquente dans notre รฉtude avec une proportion de 4%, et ce comme dans les travaux de SANO O. [49] avec 8% et de SISSAKO et al [54] avec 6,4% des cas. Elle survient dans les TCE graves le plus souvent secondaire ร une hรฉmorragie parenchymateuse pรฉri ventriculaire ou ร un cisaillement des veines sous รฉpendymaires. Le risque ultรฉrieur est lโapparition dโune hydrocรฉphalie qui peut รชtre due au blocage du liquide cรฉphalo-rachidien (LCR) ou ร des troubles de la rรฉsorption du LCR [1,11,45]. Lโaspect scannographique dโune hรฉmorragie-intra ventriculaire est une hyperdensitรฉ intra ventriculaire spontanรฉe, totale sโil sโagit dโune inondation ou dโune image de niveau entre le sang et le LCR dans le ventricule. [1,13,24,34,46,47].
Impact thรฉrapeutique
LโHIV aggrave le pronostic. Il existe un risque dโhydrocรฉphalie, soit non communicante par obstruction de lโaqueduc du mรฉsencรฉphale (aqueduc de Sylvius), dโun foramen de Monro ou de Magendie par un caillot, soit communicante par trouble de la rรฉsorption du LCR au niveau des granulations de Pacchioni, soit dโorigine mixte par une association de ces deux mรฉcanismes. Ce risque justifie la rรฉalisation dโune TDM de contrรดle rรฉguliรจre pour surveiller le volume du systรจme ventriculaire [34,35].
En cas dโhydrocรฉphalie, une prise en charge neurochirurgicale sโimpose avec mise en place dโune dรฉrivation ventriculaire [3,6,10,34,35].
Lรฉsions intra-axiales
Les contusions oedรฉmato-hรฉmorragiques corticales ou cortico-sous-corticales รฉtaient les plus frรฉquentes des lรฉsions intra-axiales de notre sรฉrie avec 39,2%. Ce rรฉsultat concorde avec ceux de SOMDA A. ร Diourbel [55] SECK M. ร Ziguinchor [51], SISSAKO A. ร Bamako [54] et CISSE M.K. ร Bamako [9] avec respectivement 48,4%, 25%, 62,9% et 81,93%. Les pรฉtรฉchies venaient en seconde place avec une frรฉquence de 29,4%.
Mieux individualisรฉes quelques heures aprรจs le traumatisme, ces lรฉsions se produisent dans la majoritรฉ des cas lors dโun mรฉcanisme de coup-contre coup et siรจgent gรฉnรฉralement au niveau de la zone du choc [38,57]. Elles sont expliquรฉes le plus souvent par le fait que lโรฉnergie du choc non consommรฉe, par un traumatisme ร grande vitesse des enveloppes, va รชtre transmise au cerveau sous-jacent au point dโimpact et entraรฎner des lรฉsions lobaires focales ร type de lรฉsions de contusions hรฉmorragiques.
Elles apparaissent sous forme de zones hรฉtรฉrogรจnes : hyperdenses correspondant ร lโhรฉmorragie, au voisinage de zones hypodenses correspondant gรฉnรฉralement ร lโoedรจme [13,20,24,34,47].
Lรฉsions associรฉes
Les fractures du massif facial รฉtaient les plus frรฉquentes dans notre travail avec 86,6% des lรฉsions associรฉes. Plusieurs auteurs notaient ce rรฉsultat, notamment MENDY J. ร Dakar [38], DIA F. M. ร Kaolack [16], SANO O. ร Kolda [49] et SOMDA A. ร Diourbel [55] qui trouvaient respectivement 52,7%, 78,6%, 89% et 73,7%. Par contre GUIDAH S. et coll. ร Niamey [29] trouvait une proportion faible de fracture du massif facial avec 0,64%.
Dans notre รฉtude, on avait observรฉ 1 cas de fracture et 1 cas de luxation cervicale avec un pourcentage identique de 6,7%.
Lโexistence dโune lรฉsion associรฉe alourdit souvent le bilan lรฉsionnel et a comme consรฉquence une augmentation de la morbi-mortalitรฉ lors des traumatismes cranio-encรฉphaliques dโoรน lโintรฉrรชt dโun diagnostic et dโune prise en charge rapide. La recherche de ces lรฉsions faciales et cervicales doit รชtre rรฉalisรฉe de faรงon systรฉmatique au risque de mรฉconnaitre une lรฉsion pouvant engager le pronostic fonctionnel ou vital dans lโimmรฉdiat.
Impact thรฉrapeutique
La TDM en coupes axiales, avec lโaide des reconstructions sagittales et surtout coronales, permet de faire un bilan lรฉsionnel prรฉcis des diffรฉrentes piรจces osseuses fracturรฉes et du nombre et de lโorientation des traits de fracture. Les reconstructions 3D sont dรฉsormais incontournables dans ce type de traumatisme, permettant dโanalyser le dรฉplacement des diffรฉrents foyers fracturaires et de faire lโรฉtat des lieux des dรฉgรขts occasionnรฉs sur lโarchitecture du massif facial. Ceci est devenu indispensable pour nos collรจgues chirurgiens qui pourront ainsi choisir le type dโintervention et le matรฉriel nรฉcessaire ร rรฉtablir une esthรฉtique mais surtout une fonction optimale avec un minimum de sรฉquelles [3,6,10,14,34,46].
PARTICULARITES DE LโENFANT DE 0 A 15 ANS
Dans notre sรฉrie, lโรขge moyen รฉtait de 6 ans. Ce rรฉsultat est comparable ร celui de SOMDA A. ร Diourbel [55] qui retrouvait 07 ans.
Les accidents domestiques notamment les chutes รฉtaient le mรฉcanisme lรฉsionnel le plus frรฉquent avec 48,3% des cas, suivis des AVP avec 37,9 % des cas.
SOMDA A. ร Diourbel [55] retrouvait une prรฉdominance des accidents domestiques avec 50 %. Dans notre รฉtude, les lรฉsions osseuses รฉtaient les plus frรฉquentes avec 37,5% de lโensemble des lรฉsions cranio-encรฉphaliques, dont 7 fractures simples de la voรปte, 7 cas de fracture embarrure et 1 cas de fracture comminutive. Elles รฉtaient suivies par les lรฉsions intra-axiales et extra-axiales avec respectivement 22,5% et 20%.
Ce rรฉsultat est similaire ร celui de SOMDA A. ร Diourbel [55] et TOURE M.H. ร Dakar [58] qui retrouvaient une prรฉdominance des lรฉsions osseuses avec respectivement 45 % et 46 %.
Cette frรฉquence des lรฉsions osseuses peut รชtre expliquer par lโimmaturitรฉ du crรขne et de lโabsence de reflexes de protection en cas de chute.
Il sโagit de de fracture linรฉaire, comminutive ou embarrure [4,5,8]. Une forme particuliรจre dโenfoncement est celle du jeune enfant dont lโos est encore รฉlastique et se laisse dรฉprimer sans se rompre en balle de ยซ ping-pong ยป [4,5,8].
CORRELATIONS
RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET PCI
Dans notre sรฉrie, la probabilitรฉ de prรฉsenter une lรฉsion cranio-encรฉphalique au scanner chez les patient prรฉsentant une PCI est dโune sensibilitรฉ de 84%.
La spรฉcificitรฉ est de 41%, cโest la probabilitรฉ de ne pas trouver de lรฉsions en lโabsence de PCI.
Le coefficient de Yule (0,7) montre que lโintensitรฉ de liaison de ces deux paramรจtres est forte.
Il faut donc rรฉaliser de faรงon systรฉmatique une TDM cรฉrรฉbrale chez tout patient victime dโun TCE avec PCI.
Selon les critรจres de Masters, le groupe de patients avec PCI devraient bรฉnรฉficier dโune surveillance neurologique pendant 24-48 heures et dโun scanner cรฉrรฉbral au moindre doute [18].
RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET LโAVP
Nous avons analysรฉ lโimpact de lโAVP sur la survenue des lรฉsions crรขnio-encรฉphaliques observรฉes au cours de notre travail.
Cinquante sept patients avaient fait un AVP, 32 dโentre eux prรฉsentaient une lรฉsion crรขnio-encรฉphalique.
La sensibilitรฉ entre la survenue dโAVP et la prรฉsence de lรฉsion ร la TDM soit la probabilitรฉ de trouver une lรฉsion crรขnio-encรฉphalique ร la TDM suite ร un AVP est de 64%, la spรฉcificitรฉ est de 45%.
Le coefficient de Yule (0,2) montre que lโintensitรฉ de liaison de ces deux paramรจtres est lรฉgรจre.
Les AVP ne sont pas liรฉs particuliรจrement ร la survenue de lรฉsions cranio-encรฉphaliques, toutefois ils sont responsables de la majoritรฉ des traumatismes cranio-encรฉphaliques et donc dโune morbi-mortalitรฉ รฉlevรฉe, par consรฉquent ils posent un problรจme de santรฉ publique.
RELATION ENTRE LA FRACTURE ET LES LESIONS EXTRA-AXIALES
La relation entre les lรฉsions extra-axiales รฉtudiรฉes et la fracture รฉtait statistiquement significative (p-value =0,000) pour chaque lรฉsion.
La survenue dโune fracture explique de faรงon significative lโexistence dโun HED et dโune pneumencรฉphalie chez nos patients. En effet chez les patients prรฉsentant un HED, la fracture รฉtait notรฉe dans 12 cas contre 1 cas sans fracture soit 92,3%, la pneumencรฉphalie 6 cas avec fracture et un cas sans fracture soit 85,7%, le couple fracture-HSA avec 70,5% et le couple fracture-HSD avec 63,6%.
DIA F. M. ร Kaolack [16] et SOMDA A. ร Diourbel trouvaient รฉgalement une frรฉquence รฉlevรฉe du couple fracture-HED.
IMPLICATIONS THERAPEUTIQUES DES ANOMALIES OBSERVEES
La coexistence de lรฉsions primaires directement liรฉes au traumatisme crรขnien et de lรฉsions secondaires nรฉcessite une prise en charge multidisciplinaire, dโoรน urgentistes, rรฉanimateurs, radiologues et neurochirurgiens sont impliquรฉs.
Le scanner a permis dโorienter la prise de dรฉcision thรฉrapeutique adรฉquate au cours de notre รฉtude.
Les patients ayant prรฉsentรฉs une fracture simple isolรฉe de la voรปte, une hรฉmorragie mรฉningรฉe, des pรฉtรฉchies et des contusions isolรฉes limitรฉes รฉtaient pris en charge au service de rรฉanimation et รฉvacuรฉs sur Dakar ou Thiรจs en cas dโaggravation clinique ou absence dโamรฉlioration.
Par ailleurs les patients ayant prรฉsentรฉs une fracture embarrure ou comminutive de la voรปte, une anomalie extra ou intra parenchymateuse avec signes de souffrance encรฉphalique ou une lรฉsion cervicale รฉtaient conditionnรฉs puis transfรฉrรฉs dans des services spรฉcialisรฉs en neurochirurgie notamment ร Thiรจs ou ร Dakar.
Les patients prรฉsentant des lรฉsions du massif facial et du rocher nรฉcessitant une prise en charge chirurgicale รฉtaient transfรฉrรฉs au service de chirurgie maxillo-faciale ou dโORL ร Dakar.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODE
1. TYPE ET PERIODE DโETUDE
2. CADRE DโETUDE
3. POPULATION DโETUDE
3.1. Critรจres dโinclusion
3.2. Caractรฉristiques de la population dโรฉtude
3.2.1. Genre
3.2.2. Age
3.2.3. Provenance
4. CIRCONSTANCES DU TRAUMATISME CRANIO-ENCEPHALIQUE
4.1. Circonstances de survenue
4.2. Signes cliniques
4.3. Score de Glasgow et la sรฉvรฉritรฉ du TCE
4.4. Dรฉlai sรฉparant lโaccident et la rรฉalisation de la TDM initiale
5. MATERIEL
6. METHODOLOGIE
6.1. Protocole dโexamen
6.2. Paramรจtres รฉtudiรฉs
6.3. Aspect รฉthique
6.4. Traitement des donnรฉes et analyse statistique
RESULTATS
I. ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES DES TCE
1. LES ANOMALIES CRANIO-ENCEPHALIQUES OBSERVEES
2. LESIONS OSSEUSES
2-1. La fracture simple de la voรปte du crรขne
2-2. Lโembarrure
2-3. Fracture de la base du crรขne
3. LESIONS EXTRA-AXIALES
3-1. Lโhรฉmorragie sous arachnoรฏdienne
3-2. Lโhรฉmatome extra-dural
3-3. Lโhรฉmatome sous dural
3-4. La pneumencรฉphalie
3-5. Lโhรฉmorragie intra-ventriculaire
4. LESIONS INTRA-AXIALES
4-1. Les contusions et les pรฉtรฉchies
4-2. Lโhรฉmatome intra-parenchymateux
4-3. Lรฉsions axonales diffuses
5. COMPLICATIONS
5-1. Lโoedรจme cรฉrรฉbral
5-2. Lโengagement cรฉrรฉbral
6. LESIONS ASSOCIEES
6-1. Fracture du massif facial
6-2. Lรฉsion du rachis cervical
II. PARTICULARITES DE LโENFANT DE 0 A 15 ANS
III. CORRELATIONS
1. RELATION ENTRE LE RESULTAT TDM ET PCI
2. RELATION ENTRE LE RESULTAT TDM ET LโAVP
3. RELATION ENTRE LA FRACTURE ET LES LESIONS EXTRA-AXIALES
DISCUSSION
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CIRCONSTANCES DES TRAUMATISMES
II. ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES
1. Les anomalies cranio-encรฉphaliques observรฉes
2. Lรฉsions osseuses
3. Lรฉsions extra-axiales
4. Lรฉsions intra-axiales
5. Complications
6. Lรฉsions associรฉes
II. PARTICULARITES DE LโENFANT DE 0 A 15 ANS
III. CORRELATIONS
1. RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET PCI
2. RELATION ENTRE RESULTAT TDM ET LโAVP
3. RELATION ENTRE LA FRACTURE ET LES LESIONS EXTRA-AXIALES
IV. IMPLICATIONS THERAPEUTIQUES DES ANOMALIES OBSERVEES 55
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
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