Aspects épidémiologiques des pathologies oculaires d’après les campagnes de consultation

Troubles visuels

   Les anomalies pouvant être signalées par le patient peuvent être des troubles visuels, comprenant :
-les métamorphopsies : orientant vers une pathologie maculaire ou vitréorétinienne.
-les hallucinations visuelles : comme les photopsies, les phosphènes dans les anomalies ou encore de façon plus élaborée, les micro ou macropsies en cas d’anomalies des voies visuelles intracrâniennes.
-les myodésopsies orientant vers une pathologie du vitré, de la jonction vitréorétinienne ou, plus rarement, du système vertébrobasilaire.
-des halos colorés autour d’une source lumineuse dans les pathologies cornéennes, hypertonies, ou cataractes évolutives.
-une diplopie binoculaire dans les désordres oculomoteurs, ou les diplopies monoculaires dans les pathologies cornéennes, cristalliniennes ou maculaires.
-les dyschromatopsies que l’on peut retrouver dans de très nombreuses étiologies comme les pathologies cristalliniennes, rétiniennes ou vitréennes.
-une héméralopie ou nyctalopie, un rétrécissement du champ visuel dans les rétinopathies pigmentaires notamment.
-une amputation du champ visuel dans les glaucomes ou les pathologies neuro-ophtalmologiques avec une systématisation reprenant le trajet des voies visuelles.

L’astigmatisme

   Dans le cas de l’astigmatisme, le rayon de courbure cornéen varie avec le méridien envisagé, il existe une anomalie sphérique de la  cornée. L’œil astigmate représente une amétropie statique non sphérique, de telle sorte que les rayons lumineux arrivant dans un certain axe, vont converger en arrière du plan rétinien et les rayons lumineux arrivant dans un autre axe vont converger avant du plan rétinien. La restitution d’une image nette nécessite le port des verres correcteurs cylindriques dont la puissance varie suivant les axes.

Amétropie dynamique : presbytie

   La presbytie ou presbyopie (signification mot à mot : vue âgée) est une amétropie dynamique qui s’oppose aux trois variétés d’amétropies statiques précédemment décrites (myopie, hypermétropie, astigmatisme). Elle est constituée par un trouble de la vision de près à 33 cm. La diminution progressive avec l’âge du pouvoir d’accommodation entraîne une gêne croissante de la vision de près, pour arriver après 65 ans à une perte totale de l’accommodation. Dans la presbytie, qui apparaît vers 45 ans, la perte du pouvoir d’accommodation du cristallin nécessite en vision de près le port de verres convexes. Il peut y avoir, selon l’atteinte oculaire, une discordance entre l’acuité visuelle de loin et celle du près qui est plus fréquente en cataracte nucléaire.

Baisse d’acuité visuelle

   Une baisse d’acuité visuelle isolée évoque une pathologie des vaisseaux rétiniens, de la macula, de la rétine ou du nerf optique si elle est rapide et unilatérale. Si elle est progressive et bilatérale elle oriente vers une cataracte, un glaucome, ou une altération des voies optiques. Mais si la baisse de l’acuité visuelle est intermittente, une anomalie des vaisseaux rétiniens ou de la circulation artérielle céphalique est à craindre. Une baisse d’acuité visuelle s’associe la plupart du temps à d’autres signes, comme une rougeur ou une douleur oculaire guidant le diagnostic vers une pathologie cornéenne ou un glaucome aigu. Une altération du champ visuel emmène vers une pathologie rétinienne, une pathologie de la papille optique, un glaucome, une atteinte des voies optiques ou du cortex visuel.

Mesure de la fonction maculaire en cas de trouble des milieux

   Le clinicien est souvent confronté au problème de l’évaluation préopératoire de la capacité fonctionnelle d’un œil, dont les milieux sont trop opaques pour permettre un examen direct du fond de l’œil. Particulièrement en présence d’une cataracte dont le pronostic visuel est incertain. Avant les examens complémentaires, il existe essentiellement deux moyens pour évaluer la fonction maculaire en consultation :
– le trou sténopéique. Sa taille idéale est de 2 mm. En diaphragmant l’oeil, il améliore l’acuité visuelle en présence d’un vice de réfraction insuffisamment corrigé ou d’un trouble des milieux. Si tel n’est pas le cas, un scotome central doit être suspecté ;
– la baguette de Maddox. Elle est orientée de telle sorte que le patient perçoit normalement et successivement une ligne verticale puis horizontale, droite, ininterrompue. Une maculopathie peut se manifester par une déformation (métamorphopsies) ou une interruption de la ligne

Iris et pupille

   Avant toute dilatation, on apprécie le diamètre pupillaire, la régularité de la pupille et on étudie les réflexes photomoteurs. La pupille comme l’iris sont en premier lieu examinés attentivement à la lumière du jour lors de l’inspection. Ils sont en principe symétriques et uniformes. Au biomicroscope, on étudie le sphincter irien (rupture de ces sphincters dans certain traumatismes), les cryptes du stroma plus ou moins bien dessinées selon que la pigmentation est pauvre ou dominante. Le bord pupillaire, souligné d’un ourlet pigmentaire, est normalement rond, régulier et réactif.

L’âge

   Le problème oculaire apparaît à tout âge mais de prévalence différente, Ainsi dans notre étude la tranche d’âge de [45-54 ans] était la plus touchée, car elle représente 26,26%. Les problèmes oculaires augmentent en fonction de l’âge dont 0,51% pour les enfants moins de 4ans. Celle-ci se fait progressivement à partir de l’âge de 5 ans jusqu’à 64 ans, cependant l’âge maximum trouvé est de 84 ans. Cette déficience visuelle est fonction de l’âge, étant donné que les principales pathologies en cause comme : la cataracte, le glaucome et la dégénérescence maculaire augmentent nettement leur prévalence au-delà de 70 ans. (14). La consultation faite par l’IVM et les dépistages faits par le Lions Sight Firts en 2008 confirment cette affirmation. En plus le résultat de notre étude n’est pas loin des observations des différents auteurs. Ce qui nous a vraiment attirés lors de notre étude c’est le nombre très faible d’enfants de moins de 4 ans examinés, qui ne représente que 0,51% des personnes consultées. Ce chiffre est très bas, alors que nous savons que de nombreuses causes de cécité d’enfants sont aussi causes de mortalité infantile et la cécité infantile est classée en deuxième position juste derrière la cataracte(15)(16).Ce ci peut s’expliquer par la méconnaissance des parents concernant les problèmes actuels des yeux de leurs enfants et leurs impacts à venir. La cécité de l’enfant peut être prévenue ou évitée dans la majorité des cas.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’EXAMEN EN OPHTALMOLOGIE
A- EXAMEN CLINIQUE
1. Interrogatoire
2. Troubles visuels
3. Inspection
4. Acuité visuelle
5. Amétropies statiques
5.1. Myopie
5.2. Hypermétropie
5.3. L’astigmatisme
6. Amétropie dynamique
7. Orientation diagnostique
7. 1. Baisse d’acuité visuelle
7.2. Douleur
7.3. Première déduction en fonction de l’acuité visuelle monoculaire et de la Symptomatologie fonctionnelle
8. Étude de la réfraction
8.1. Procédés subjectifs de réfraction
8.2. Réfractométrie objective
9. Mesure de la fonction maculaire en cas de trouble des milieux
10. Examen à la lampe à fente
11 Tonométrie
12. Gonioscopie
13. Examen du fond d’œil
B. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
1. Pathologie orbitaire
2. Troubles oculomoteurs
3. Pathologie palpébrale
4. Hypertonie oculaire ou pathologie de l’angle iridocornéen
5. Imagerie de la papille optique
6. Pathologie vitréoretinienne
II- DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
A- CADRE DE L’ETUDE: INSTITUT DE LA VISION MADAGASCAR
1- Historique
2- Les activités de Soins
3- Formation
4- Campagnes de consultation de masse
B- OBJECTIFS
C- MATERIELS ET METHODES
1. Matériels
1.1. Critères d’inclusion
1.2. Critères d’exclusion
2. Méthodes
D – RESULTATS
1. Le nombre de patients par mois
2. Répartition du nombre de patients selon l’âge
3. Répartition du nombre de patients selon le sexe
4. Répartition du nombre de patients selon les pathologies rencontrées
5. Répartition du nombre de patients selon les pathologies rencontrées par tanche d’âge
5. Répartition du nombre de patients selon les Communes visitées
6. Nombre de lunettes délivrées
III- TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSION, SUGGESTIONS
A- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1. La fréquence
2. L’âge
3. Le sexe
4. Les Pathologies
5. Lunettes
B- SUGGESTIONS
1. Au niveau de l’IVM
2. Au niveau national
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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