Les IRA les plus frรฉquentes
ย ย Les infections respiratoires aiguรซs les plus frรฉquemment rencontrรฉes sont les suivantes :
Les angines : Les angines frappent souvent les enfants pendant la saison froide. Elles se traduisent par une fiรจvre en apparence isolรฉe et nรฉcessitent un examen clinique minutieux pour รชtre dรฉpistรฉ.
Les rhinites sรฉreuses : Les rhinites sรฉreuses sont trรจs frรฉquentes et sont considรฉrรฉes tout au moins au dรฉbut, dans la plupart des cas comme une grippe banale. Elles peuvent avoir des complications de voisinage telles que les sinusites et les otites.
Les laryngites aiguรซs : Les laryngites aiguรซs sont souvent dues au virus respiratoire syncitial, au streptocoque hรฉmolytique ou ร Haemophilus influenzae ; leur tableau associant toux aboyante, stridor et dyspnรฉe inspiratoire, peut ร tout moment devenir alarmant avec tirage, cyanose et asphyxie ; la bouche et le pharynx doivent-รชtre examinรฉs attentivement pour รฉliminer une diphtรฉrie ou un abcรจs retropharyngรฉ. Habituellement, le traitement antibiotique par la pรฉnicilline associรฉ aux antispasmodiques ou aux antiinflammatoires dโaction rapide comme la dexamรฉthazone suffit. En cas dโasphyxie, il faut recourir ร la trachรฉotomie plutรดt quโร lโintubation.
Les bronchites asthmatiformes : Les bronchites asthamtiformes du nourrisson se manifestent souvent par une bradypnรฉe, un sifflement respiratoire, ronchus et sibilants dissรฉminรฉs. Elles relรจvent des sรฉdatifs et des antispasmodiques. Les antibiotiques sont rarement indiquรฉs.
Les bronchoalvรฉolites aiguรซs : Les bronchoalvรฉolites du nourrisson se traduisent par une polypnรฉe croissante, une distension thoracique, quelques crรฉpitants dissรฉminรฉs, parfois une cyanose ou un battement des ailes du nez. Dโorigine virale, elles menacent dโasphyxie et de dรฉcompensation cardiaque. Son traitement repose sur lโoxygรฉnothรฉrapie.
Les pneumopathies aiguรซs : Les pneumopathies aiguรซs se traduisent par une fiรจvre, une toux, une polypnรฉe, parfois une tirage, un foyer de rรขles crรฉpitants ou sous-crรฉpitants. Elles sont dues au pneumocoque, ร Haemophilus influenzae, au mycoplasme, ร divers virus. Chez lโenfant malnutri diarrhรฉique ou dysentรฉrique, les risques cliniques sont frustes et le diagnostic demande une consultation et une percussion attentives. Cโest sur ce terrain que sโobservent les redoutables staphylococcies pleuropulmonaires.
Autres infections respiratoires :
๏ง Le SIDAย : Lโinfection de lโenfant par le virus de lโimmunodรฉficience humaine est une donnรฉe nouvelle dont le dรฉveloppement paraรฎt explosif. La contamination se fait essentiellement par voie transplacentaire en fin de grossesse, plus rarement par voie sanguine (transfusion). Lโexpression clinique de la maladie se fait en moyenne vers lโรขge de 6 mois, sous lโaspect dโinfections frรฉquentes, multiples et rรฉcidivantes (en particulier tuberculose), finalement fatales.
๏ง Streptococcies : Les streptococcies sont trรจs rรฉpandues. Le rhumatisme articulaire aigu est parfois confondu avec une crise drรฉpanocytaire. Les lรฉsions valvulaires sont plus sรฉvรจres chez les Indiens et les Africains que chez les Europรฉens. La scarlatine, difficile ร reconnaรฎtre sur une peau noire, semble rare (mรชme chez les Europรฉens vivant sous les tropiques). La rรฉaction de Dick se positive plus faiblement et plus tardivement quโen Europe. La glomรฉrulonรฉphrite streptococcique est frรฉquente, surtout entre 2 et 5 ans. Elle est souvent prรฉcรฉdรฉe dโune angine ou dโune gale surinfectรฉe. Si lโhรฉmaturie et la protรฉinurie passent inaperรงues, des ลdรจmes, une insuffisance cardiaque ou une encรฉphalopathie hypertensive semblent inauguraux.
๏ง La coqueluche : La coqueluche atteint lโenfant plus tรดt quโen Europe, dโoรน sa gravitรฉ. Dans les Caraรฏbes, elle serait responsable de 10% des dรฉcรจs entre un mois et un an. Au Nigeria, elle constitue un flรฉau analogue ร la rougeole avant cinq ans. Aprรจs une incubation de 6 ร 12 jours, la phase catarrhale, analogue ร une infection respiratoire haute banale, dure 7 ร 14 jours. Les quintes apparaissent ensuite ; elles sโaccompagnent de cyanose, de vomissements et peuvent entraรฎner des hรฉmorragies conjonctivales, une รฉpistaxis, une hรฉmoptysie, voire un emphysรจme mรฉdiastinal ou un pneumothorax. Les quintes persistent 6 ร 10 semaines et peuvent rรฉapparaรฎtre ultรฉrieurement ร lโoccasion dโune infection respiratoire ร germes banales. Chez le nourrisson, le catarrhe initial est peu important, les quintes sont atypiques (sans chant de coq) : tout peu se limiter ร des phases dโapnรฉe avec cyanose, parfois mortelle. Les encรฉphalites coquelucheuses sont graves. La coqueluche nโest pas aussi sรฉvรจre que la rougeole chez lโenfant malnutri, mais induit souvent un marasme.
Le nombre de cas de maladies respiratoires
ย ย Durant lโannรฉe 2001, 117 cas dโaffections respiratoires ont รฉtรฉ enregistrรฉs au CSB II dโAndohalo. Parmi ces maladies, on a diagnostiquรฉ 110 infections respiratoires aiguรซs (94 %) et 7 autres maladies respiratoires (6 %). Compte tenu du nombre dโenfants cibles qui sโรฉlรจve ร 3466 enfants, on est en droit de supposer que beaucoup dโenfants du secteur sanitaire frรฉquentent dโautres formations sanitaires. Le taux dโutilisation du CSB II pour les affections respiratoires des enfants est seulement de 3,4%. Les raisons de cette situation peuvent รชtre multiples. On peut par exemple avancer quelques possibilitรฉs :
– Dans une ville comme Antananarivo, les familles peuvent choisir leur mรฉdecin et donc les cabinets mรฉdicaux ou les รฉtablissements sanitaires quโelles frรฉquentent.
– Les mรฉdicaments prescrits au CSB II dโAndohalo ne correspondent peut รชtre pas aux besoins des familles (il sโagit souvent de mรฉdicaments gรฉnรฉriques et les prรฉsentations pour les enfants comme le sirop, les ampoules buvables, les suppositoires ne sont pas toujours disponibles)
– Enfin, on peut supposer aussi que lโaccueil et lโorganisation du CSB II ne sont pas satisfaisants pour la majoritรฉ des familles qui prรฉfรจrent aller ailleurs. Les causes peuvent-รชtre un personnel peu ouvert au dialogue, un emploi du temps qui limite lโaccessibilitรฉ des malades.
Renforcement des activitรฉs dโIEC
ย ย Comme on le dit souvent ยซ mieux vaut prรฉvenir que guรฉrir ยป. Face ร la frรฉquence รฉlevรฉe des infections respiratoires aiguรซs chez les enfants et le haut risque de dรฉcรจs dรป ร la maladie dans ce groupe dโรขge, il est important de renforcer les activitรฉs dโIEC sur les IRA dans le secteur sanitaire dโAndohalo. Il sโagit dโun secteur sanitaire qui se trouve dans la haute ville oรน lโaltitude expose au froid et oรน les enfants peuvent facilement attraper les IRA avec les autres facteurs favorisants tels que les poussiรจres par exemple. Nous proposons donc des sรฉances dโIEC ร stratรฉgie fixe, 5 jours ouvrables par semaine et 2 sรฉances dโIEC par semaine en stratรฉgie mobile au niveau des Fokontany. Les sรฉances dโIEC par IRA peuvent-รชtre intรฉgrรฉes avec dโautres sรฉances relatives aux autres maladies cibles telles que le paludisme et les maladies diarrhรฉiques.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
Premiรจre Partie : GENERALITES SUR LES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES ET LโEVALUATION
1. Les infections respiratoires aiguรซs ou IRA
1.1. Les IRA les plus frรฉquentes
1.1.1. Les angines
1.1.2. Les rhinites sรฉreuses
1.1.3. Les laryngites aiguรซs
1.1.4. Les bronchites asthmatiformes
1.1.5. Les bronchoalvรฉolites aiguรซs
1.1.6. Les pneumopathies aiguรซs
1.1.7. Autres infections respiratoires
2. Lโรฉvaluation
2.1. Etude des besoins et รฉvaluation
2.2. Place de lโรฉvaluation dans les programmes de santรฉ
2.2.1. Place habituelle
2.2.2. Place possible de lโรฉvaluation
3. Les IRA ร Madagascar
Deuxiรจme partie : EVALUATION SITUATIONNELLE DES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUรS
1. Cadre dโรฉtude
1.1. Le CSB II dโAndohalo
1.1.1. Lโinfrastructure
1.1.2. Le personnel
1.2. Le secteur sanitaire
2. Mรฉthodologie
2.1. Mรฉthode dโรฉtude
2.2. Les paramรจtres dโรฉtude
3. Rรฉsultats
3.1. Affections respiratoires et infections respiratoires aiguรซs
3.2. Rรฉpartition selon lโรขge
3.3. Rรฉpartition selon le sexe
3.4. Rรฉpartition selon les Fokontany
3.5. Variations saisonniรจres
Troisiรจme Partie : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Le nombre de cas de maladie respiratoires
1.2. Rรฉpartition selon lโรขge
1.3. Rรฉpartition selon le sexe
1.4. Rรฉpartition des malades selon les Fokontany
1.5. Rรฉpartition selon les mois de lโannรฉe
2. Suggestions
2.1. Renforcement des activitรฉs dโIEC
2.2. Amรฉlioration de la gestion du CSB II
2.3. Amรฉlioration de la qualitรฉ des services
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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