Aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des tumeurs de vessie

La vessie est le siège privilégié de développement de tumeurs du tractus urinaire : effet « réservoir » avec un temps de contact urine/muqueuse particulièrement long. Les tumeurs de vessie font parti des tumeurs dérivées de l’urothélium des voies urinaires décrites sous diverses appellations : tumeurs urothéliales, excréto-urinaires, paramalpighiens, tumeurs à cellules transitionnelles. Elles sont caractérisées par leur multifocalité et leur grande tendance à récidiver sur l’ensemble de l’urothélium ; d’où la nécessité d’une surveillance régulière et prolongée [15]. Elles se divisent en deux sous groupes :
✦ Les tumeurs de vessie n’infiltrant pas le muscle (TVNIM) qui posent deux problèmes majeurs : le risque de récidive et le risque de progression vers un stade ou un grade plus élevé.
✦ Les tumeurs de vessie infiltrant le muscle (TVIM) dont le risque de métastase et de décès est important. Ce qui justifie un traitement locorégional radical [29]. Survenant fréquemment vers la cinquième décennie, les cancers de vessie occupent le deuxième des cancers urologiques après celui de la prostate et la première cause de mortalité par cancer en clinique urologique [1]. De multiples facteurs de risque sont incriminés. Les plus importants sont le tabac, les infections et irritations chroniques de la vessie et l’exposition professionnelle. Le diagnostic d’une tumeur de vessie est devenu facile grâce aux moyens d’explorations modernes mais pose des problèmes de prise en charge thérapeutique et de pronostic surtout pour les formes infiltrantes [15].

C’est une pathologie redoutable tant par la nature pénible des symptômes au cours de son évolution que par la difficulté et le caractère souvent mutilant de sa thérapeutique. Le diagnostic est tardif du fait que, d’une part l’hématurie, signe majeur est un signe capricieux le plus souvent banalisé dans notre contexte, et d’autre part les difficultés financières des populations qui ne peuvent faire face à des frais médicaux de plus en plus élevés. Si l’évolution de l’analyse des données cliniques et des moyens thérapeutiques a amélioré les courbes de survie dans les pays développés, en Afrique, bien des progrès restent à faire.

GENERALITES

Définition

Le cancer de la vessie est une prolifération anarchique des cellules de cet organe, aboutissant à une néoformation mal limitée, de volume variable, hétérogène et de localisation changeante. Cette néoformation présente parfois des remaniements nécrotiques et hémorragiques. Elle est envahissante et détruit le tissu dans lequel elle se développe; et est capable d’une dissémination à distance dans l’organisme constituant ainsi, les métastases. Son évolution varie d’un malade à l’autre mais reste toujours grave. [9]

Rappels

Epidémiologie

Les tumeurs de vessie représentent 3 à 4% des cancers et sont les deuxièmes en ordre de fréquence parmi les tumeurs urologiques de l’homme après le cancer de la prostate [15]. On en relève 336000 cas chaque année dans le monde contre 945000 colonrectum et 1239000 pour le poumon [15]. Il y’a une différence géographique dans le taux d’incidence du cancer de vessie à travers le monde avec l’incidence la plus élevée en Europe de l’Est, en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Amérique du Nord. Le taux d’incidence le plus bas est observé en Asie et dans les secteurs sous développés de l’Afrique [10]. Dans la communauté Européenne le cancer de vessie est la 4ème cause de cancer chez l’homme. On estime qu’il est responsable de 4,1% des décès par cancer chez l’homme et 1,8% chez la femme en Europe [3].

Le carcinome à cellule transitionnelle représente plus de 90% des cancers de vessie dans les pays occidentaux contrairement aux pays d’Afrique du Nord où la fréquence des carcinomes épidermoides est plus élevée [5]. En France, environ 12000 nouveaux patients ont été diagnostiqués en 2012 (5ème cancer le plus fréquent) avec 4772 décès (5eme rang) dont 75% chez l’homme. L’âge moyen de survenu est de 65 ans [8]. Son incidence est en augmentation d’environ 1% par an mais sa mortalité reste stable chez l’homme et la femme [20]. En Belgique, le cancer de vessie est le quatrième cancer le plus fréquent (6,9%) avec 1700 nouveaux cas diagnostiqués chaque année [21]. Selon la dernière statistique de la Société Américaine de Cancer, il y’avait 68810 cas de cancer de la vessie diagnostiqués aux USA en 2007 et représente 7% de tous les cancers. Avec 14100 décès la même année, le cancer de vessie représente 3% de tous les décès par cancer [10]. En Egypte, le cancer de vessie se situe au 1er rang et représente 28% de tous les cancers. Le taux de mortalité par cancer de la vessie est trois fois plus élevé qu’en Europe et huit fois plus qu’en Amérique du Nord en raison de la nature agressive du carcinome épidermoide qui est très répandu en Egypte [10]. Au Burkina les tumeurs de la vessie représentent le 7ème rang de tumeur maligne avec une fréquence estimée à 3,8% [30]. Au Mali, nous n’avons pas de données statistiques récentes de la prévalence des tumeurs de vessie. Cependant, les études antérieures faites montrent que le cancer de vessie est en progression. Celui-ci était de 3,9% en 1997 [6], 5,64% en 2004 [52] et 6,71% en 2006 [30].

Configuration externe et rapport de la vessie

Les caractères et les rapports de la vessie varient suivant que cet organe est vide ou plein, ils varient également selon le sexe. Sur le plan configuration, on décrit sur une vessie vide une face supérieure, une face antéro-inferieure, une face postéro-inferieure ou base, deux bords latéraux et un bord postérieur et trois angles. Sur le plan rapport : La face supérieure est en rapport avec le péritoine et son contenu (anses intestinaux ; colon ; chez la femme l’utérus et le ligament large) La face postéro-inferieure (base vésicale) : cette face est en rapport chez l’homme avec la prostate, les vésicules séminales, les ampoules des canaux déférents, les uretères. Ici le péritoine recouvre la base de la vessie, descend plus bas pour former entre les canaux déférentiels en fléchissant sur la face antérieure du rectum le cul de sac vésico-rectal. Chez la femme : elle est en rapport avec le péritoine qui forme entre la base de la vessie, le col utérin et le vagin cul de sac de Douglas. La face antéro inférieure est en rapport avec la paroi antérieure du bassin et l’aponévrose ombilico pré vésical, le muscle releveur de l’anus, le muscle et le nerf obturateur. Le sommet de la vessie : l’ouraque (cordon fibreux qui s’étend de la vessie à l’ombilic) est en rapport avec les artères ombilicales. En cas de tumeur avancée, on note un envahissement de ces organes par la tumeur.

Configuration interne :
La surface interne de la vessie est rouge chez le vivant. On décrit sur cette face interne trois (3) orifices : un orifice urétral appelé de col de la vessie et deux (2) orifices urétéraux ou méats urétéraux. Une tumeur envahissant les méats urétéraux provoque une dilatation urétéropyélocalicielle ; une dysurie va s’installer si elle envahit le col.

Structure de la paroi vésicale :  
La paroi vésicale se compose de trois tuniques : La tunique externe conjonctive appelée encore adventice se confond avec la gaine conjonctive péri vésicale sous séreuse. La tunique musculaire comprend une couche externe de fibres longitudinales, une couche moyenne de fibres circulaires et une couche interne de fibres longitudinales celles-ci se composent de faisceaux anastomosés. La tunique muqueuse composée de couche superficielle faite de cellules superficielles en contact avec l’urine, les cellules intermédiaires et les cellules basales reposent sur la membrane basale. La lamina propria (sous muqueuse ou chorion) se situe entre la membrane basale et la musculeuse. Cette couche muqueuse est le point de départ des tumeurs de la vessie. L’envahissement de la couche musculaire est le témoin de la malignité de la tumeur. La classification TNM est basée sur l’atteinte de dedans en dehors des différentes tuniques de la paroi vésicale .

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
1. Définition
2. Rappels
2.1. Epidémiologie
2.2. Anatomie
2.3. Anatomopathologie
2.4. Facteurs de risque
3. Diagnostic
3.1. Diagnostic positif
3.1.1. Circonstance de découverte
3.1.2. Examen clinique
3.1.3. Examens complémentaires et bilan d’extension
3.1.4. Classification
3.2. Diagnostic différentiel
4. Traitement
4.1. But
4.2. Moyens
4.3. Indication
5. Surveillance
6. Evolution et pronostic
II. Matériels et méthode
III. Résultats
IV. Commentaire et discussion
Conclusion et recommandation
✦ Bibliographie
✦ Fiche d’enquête
✦ Fiche signalétique

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