La tuberculose reste de nos jours un problème de santé publique mondiale touchant particulièrement les pays en voie de développement essentiellement en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne [1]. Elle fait à elle seule 8 millions de nouveaux cas chaque année [2] avec 3 millions de décès dont 95% sont rencontrés dans les pays en voie de développement [3]. En Europe et aux Etats Unis, une décroissance régulière de l’incidence et de la mortalité tuberculose a été observée régulièrement jusqu’aux années 1980. Cette décroissance s’est interrompue en 1985 aux Etats-Unis, en 1989 en France et depuis 1993 à 1996, on observe de nouveau une diminution de l’incidence tuberculeuse. Cette interruption est due essentiellement au fait que la tuberculose entretient un lien dangereux avec le SIDA puisqu’en présence de VIH, les porteurs du bacille courent 25 fois plus de risque de développer une maladie potentiellement mortelle [2][3][4]. Ainsi, combattre la tuberculose est d’une importance majeure pour ceux qui sont concernés par la santé et le développement du peuple. Mais, la maladie ne pourra être maîtrisée dans les pays industrialisés sans être combattue efficacement dans les pays en développement [2].
Comme partout dans les pays en développement, elle représente un grave problème de santé publique à Madagascar. C’est la principale cause de mortalité pour les individus âgés de 15 à 50 ans, c’est-à-dire pour la classe la plus productive de la population [5]. On a enregistré 15.749 cas en 1999 et 16.717 cas en 2000, selon le Service de Tuberculose et Lèpre de la Direction de Lutte contre les Maladies Transmissibles (DLMT) [6]. La lutte contre la tuberculose ne peut être menée avec succès que dans le cadre d’une organisation rigoureuse. L’existence d’un Programme National de Lutte contre la Tuberculose trouve sa justification dans la nécessité d’une expertise technique, d’une coordination des activités et dans la validation des résultats obtenus .
RAPPELS THEORIQUES
HISTORIQUE
Dans l’histoire de la Médecine, la tuberculose a fait des échos depuis plusieurs siècles écoulés. HIPPOCRATE, 400 ans avant Jésus-Christ avait décrit « la phtisie notamment épidémique », il avait établi la relation pourtant lointaine unissant la phtisie pulmonaire, le mal de Pott et la scrofule. La phtisie, alors connue depuis la plus haute antiquité et restée longtemps confondue avec les autres affections de la poitrine. Et encore jusqu’au Moyen Age, la contagion de la phtisie était moins redoutée que celle de la lèpre, de la variole et de la peste.
Le XIXème siècle a érigé la tuberculose en « science ». LAENNEC, au début du XIXème siècle individualise les lésions tuberculeuses. VILLEMIN démontre en 1965 que le bacille tuberculeux peut être inoculé et en 1882, Robert KOCH identifie le bacille tuberculeux qui porte son nom et le cultive sur sérum coagulé. SMITH distingue en 1896 le bacille tuberculeux bovin du bacille tuberculeux humain. CALMETTE et GUERIN, au début du XXème siècle, découvrent le BCG. La première vaccination antituberculeuse a lieu en 1921. La chimiothérapie antituberculeuse apparaît à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. WAKSMAN met au point, en 1946, le premier antibiotique antituberculeux: la Streptomycine. A Madagascar, en 1977, un Programme National de Lutte antituberculeux a été inauguré, et utilise le schéma long de 12 mois. En 1992, le PNT instauré, apporte quelques modifications, utilise le schéma court de 8 mois, pratique le traitement directement observé durant la phase d’attaque (2 premiers mois).
ETUDE BACTERIOLOGIQUE
Agent responsable
Le bacille tuberculeux, découvert en 1882 par Robert KOCH d’où l’appellation de Bacille de KOCH, représente la variété type du germe mycobacterium.
myco : champignon
bactérie : bâtonnet .
Avant d’étudier tout particulièrement le bacille tuberculeux, nous allons voir d’abord les notions générales sur les mycobactéries.
Les mycobactéries : se présentent habituellement sous la forme de petits bâtonnets. Elles sont caractérisées par leur aptitude, à conserver un colorantmalgré l’action combinée de l’alcool et des acides forts : elles sont dites acido-alcoolorésistantes. D’où, son appellation de BAAR.
Dans la classification habituelle, elles sont divisées en 2 groupes :
• Les mycobactéries typiques, pathogènes strictes dont :
– Mycobacterium tuberculosis
– Mycobacterium bovis
– Mycobacterium leprae
– Mycobacterium paratuberculosis
• Les mycobactéries atypiques, pathogènes potentielles ou facultatives :
– Mycobacterium xenopi
– Mycobacterium kansasü
– Mycobacterium marinum
– Mycobacterium szulgai
– Mycobacterium simiae
– Mycobacterium scrofulaceum
– Complexe avium .
Dans notre étude, seul Mycobacterium Tuberculosis, étant responsable de la tuberculose humaine, nous intéresse.
Caractères morphologiques
M.T. est un bacille grêle à extrémité arrondie qui mesure 2 à 5 microns de long sur 0,2 à 0,3 microns de large. Il est immobile, GRAM+, non encapsulé, non ramifié, non sporulé.
Caractères tinctoriaux
Du point de vue coloration, il se colore mal par les colorants habituels. Son caractère fondamental est d’être acido-alcoolo-résistant qui est spécifique des mycobactéries : sous l’action prolongée de la fuschine phéniquée, à chaud, le bacille tuberculeux se colore en rouge et n’est plus décoloré par l’action de l’acide nitrique au 1/3 et par l’alcool à 95° comme toutes les bactéries autres que les mycobactéries: c’est la coloration de Ziehl-Nielsen, qui est donc spécifique des seules bactéries du genre Mycobacterium. Celles-ci apparaissent au microscope comme des bâtonnets rouges légèrement incurvés, isolés ou en petits amas et contenant souvent plusieurs granulations cytoplasmiques. La coloration fluorescente utilise un fluorochrome fixé par l’auramine à froid, les bacilles sont recherchés par un microscope à fluorescence, ce qui réduit considérablement la durée de l’examen. Cette technique est rapide mais ne permet toutefois pas elle aussi de différencier le M.T. des autres mycobactéries.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
I.1. Historique
I.2. Etude bactériologique
I.3. Aspects épidémio-cliniques de la tuberculose
I.3.1. Aspects épidémiologiques
I.3.2. Aspects cliniques de la tuberculose
I.3.2.1. La Primo-infection tuberculeuse
I.3.2.2. La tuberculose pulmonaire commune
I.3.2.3. Les tuberculoses extrapulmonaires
I.4. Le Programme National Tuberculose à Madagascar
I.4.1. But de programme
I.4.2. Objectifs du programme
I.4.3. Stratégies du programme
I.5. Diagnostic et méthodes de dépistage de la tuberculose
I.5.1. Méthode de dépistage de la tuberculose pulmonaire
I.5.2. Diagnostic de la tuberculose pulmonaire
I.5.3. Diagnostic des T.E.P
I.6. Traitement de la tuberculose
I.6.1. Les principes thérapeutiques
I.6.2. Les médicaments utilisés
I.6.3. Les cas de tuberculose à traiter
I.6.4. La posologie des médicaments et les régimes thérapeutiques.
I.6.5. La surveillance du traitement
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES D’ETUDE
II.1. Le cadre d’étude
II.2. Méthodologie
II.2.1. Critères d’inclusion
II.2.2. Critères d’exclusion
II.2.3. Classification du retard de diagnostic
II.2.4. Les mesures statistiques
II.2.5. L’analyse statistique utilisée
TROISIEME PARTIE : LES RESULTATS
QUATRIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
A – Commentaires et discussions
B – Suggestions
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE