Diagnostic diffรฉrentiel
ย ย ย ย ย ย ย ย Devant une suspicion de rรฉtinoblastome, on doit รฉcarter par examen du fond dโลil ร lโophtalmoscope binoculaire ou par รฉchographie ou par IRM (12) : La maladie de Coats, une malformation vasculaire rรฉtinienne congรฉnitale ou pathologies malformatives. Le colobome, une persistance du vitrรฉ primitif avec microphtalmie isolรฉe ou associรฉe ร une dysplasie rรฉtinovitrรฉenne. Lโhamartome combinรฉ dans le cadre de la maladie de Bourneville Les tumeurs du systรจme nerveux central comme lโastrocytome et le mรฉdulloรฉpithรฉliome. Les pathologies infectieuses : infection ร Toxocara canis, maladie des griffes du chat, toxoplasmose) Les autres pathologies comme la cataracte congรฉnitale, les pathologies cornรฉennes et le dรฉcollement de rรฉtine.
BILAN DโEXTENSION et PRE-THERAPEUTIQUE
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Les sites mรฉtastatiques principaux sont le liquide cรฉrรฉbro-spinal, le cerveau, la moelle osseuse, le squelette et plus rarement les poumons ou les organes abdominaux.
Bilan dโextension Lโexamen le plus appropriรฉ est aujourdโhui lโIRM. Les examens ร effectuer pour lโextension locorรฉgionale et ร distance sont (13) :
– LโIRM cรฉrรฉbro-orbitaire pour tous les patients atteints de rรฉtinoblastome ;
– La cytologie de LCS et la cyto-histologie de la moelle osseuse si lโรฉnuclรฉation est nรฉcessaire et si prรฉsence de facteurs de mauvais pronostic ;
– LโIRM cรฉrรฉbro-spinale et la scintigraphie osseuse seulement si atteinte avรฉrรฉe orbitaire, ganglionnaire et mรฉtastatique. Bilans prรฉ opรฉratoires biologique et cardio-respiratoire standard.
Bilans prรฉ chimiothรฉrapie
โข Biologie : Hรฉmogramme, ionogramme sanguin,urรฉmie et crรฉatininรฉmie, bilan hรฉpatique.
โข Audiomรฉtrie selon lโรขge : oto-รฉmissions, audiogramme.
โข Echographie cardiaque en cas d’indication de Cyclophosphamide ร haute dose (3 g/mยฒ/cure) et dโAnthracycline.
DISCUSSIONS THERAPEURIQUE ET EVOLUTIVE
ย ย ย ย ย ย ย ย ย La prise en charge du rรฉtinoblastome a progressivement changรฉ au cours des dix derniรจres annรฉes. Les avancรฉes thรฉrapeutiques avec les techniques modernes ont dรฉjร permis un taux de guรฉrison de 98 % dans les pays qui en bรฉnรฉficient (17, 18). Ce taux excellent de guรฉrison rรฉsulte de la performance des essais cliniques et des recherches รฉpidรฉmiologique et fondamentale. Les patients ont accรจs ร des soins mรฉdicaux et regroupรฉs rapidement dans un centre de rรฉfรฉrence avec du personnel de santรฉ qualifiรฉ. Ils y bรฉnรฉficient de diagnostic prรฉcoce et exact et des traitements adรฉquats. En Afrique, le taux de guรฉrison est de moins de 40% (5). Le dรฉfi de prรฉservation de lโลil et de la vision est loin dโรชtre relevรฉ. Dans notre pays aucun traitement focal prรฉconisรฉ pour la conservation oculaire nโest encore disponible. Mรชme si le dรฉpistage ante- ou post-natal et le diagnostic prรฉcoce ont lieu, les aspects clinique et รฉvolutif restent inchangรฉs si on ne dispose pas de moyens thรฉrapeutiques adaptรฉs au stade de la maladie. Cette lacune thรฉrapeutique oblige ร condamner lโลil atteint qui devrait รชtre รฉnuclรฉรฉ mรชme au stade prรฉcoce. A cela sโajoute la prรฉsence quasipermanente des facteurs de mauvais pronostic. Les patients sont par consรฉquent confrontรฉs ร 100% ร une perte fonctionnelle et organique de lโลil atteint sans compensation esthรฉtique. Pour lโinstant, aucune guรฉrison nโest possible vu le stade trรจs avancรฉ et lโabsence de moyens thรฉrapeutiques. Tous nos patients sont soient perdus de vue soient dรฉcรฉdรฉs quelques mois aprรจs le diagnostic avec une moyenne de survie courte de 2.3 mois aprรจs le diagnostic. En 2012, Il nous reste 17% des enfants qui vivent avec un seul ลil fonctionnel pour une durรฉe difficile ร prononcer comme ils ont tous des facteurs de mauvais pronostic.Pour le stade extra oculaire non mรฉtastatique trouvรฉ dans 76% des cas, le schรฉma thรฉrapeutique proposรฉ par le GFAOP comprend deux cycles de chimiothรฉrapie en nรฉo-adjuvante, lโรฉnuclรฉation suivie de radiothรฉrapie puis trois cycles de la mรชme chimiothรฉrapie (13). La radiothรฉrapie nโรฉtant pas fonctionnelle depuis 2009, la chimiothรฉrapie demeure le seul traitement mรฉdical possible. 76% des enfants ont reรงu des cures de polychimiothรฉrapie comprenant Carboplatine-Etoposide en alternance avec le Cyclophosphamide-Adriblastine-Oncovin. Avec la chirurgie et la chimiothรฉrapie, on arrive ร prรฉserver la vie de lโenfant pour une courte durรฉe de 2.3 mois en moyenne. Le bรฉnรฉfice en terme de survie et de contrรดle tumoral nโรฉtait pas รฉvident vue la durรฉe de suivi trop courte. Les coรปts des mรฉdicaments et du bilan prรฉ-thรฉrapeutique pรฉriodique sont pourtant trรจs รฉlevรฉs par rapport au revenu national par habitant et grรจvent ainsi le budget familial. La situation sโaggrave avec la perte de lโemploi et de revenu chez les parents causรฉe par lโobligation de rester dans la capitale durant la pรฉriode de soins. La dรฉpense est รฉnorme pour des rรฉsultats mรฉdiocres. Il est admis que le problรจme financier constitue lโune des barriรจres bloquant lโaccรจs aux soins des patients des pays sous dรฉveloppรฉs sans prise en charge ni couverture sociale. Il entraรฎne une rรฉticence ou un refus involontaire de propositions diagnostique et thรฉrapeutique. Il en dรฉcoule รฉgalement un non respect des instructions mรฉdicales et une perte de vue rencontrรฉe dans 51% des cas.
PROBLEMES
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Tous les problรจmes de prise en charge pourraient รชtre attribuรฉs ร des causes communes pour tous les pays en voie de dรฉveloppement (5, 28). En dehors des causes communes, les mรฉdecins malgaches se sont รฉgalement heurtรฉs ร des problรจmes scientifiques. Le rรฉtinoblastome est une tumeur orpheline et la littรฉrature concernant la prise en charge des atteintes extra oculaires รฉvoluรฉes frรฉquemment rencontrรฉes dans le service dโOncologie dโAntananarivo est relativement pauvre. Lโรฉlaboration de programme de recherche est souhaitable pour ce stade. En rรฉcapitulatif, ce travail a permis de mettre en exergue les difficultรฉs rencontrรฉes lors de la prise en charge du rรฉtinoblastome dans notre service. Certains problรจmes ne sont pas spรฉcifiques ร la pathologie mais communs ร lโensemble de lโoncologie pรฉdiatrique et adulte du pays et de tous les pays en voie de dรฉveloppement. Parmi eux, citons :
– Le biais gรฉographique et la difficultรฉ dโaccรจs rapide aux soins ;
– Lโinsuffisance de moyens de diagnostic prรฉcoce, dโextension et thรฉrapeutique responsable de retard diagnostique et de mise en route de traitement ;
– Le manque de plateau technique en particulier pour lโaccรจs ร lโinformation gรฉnรฉtique et ร la consultation oncogรฉnรฉtique ;
– La pauvretรฉ de la littรฉrature et lโabsence de projet de recherche consacrรฉ aux stades avancรฉs ;
– La perte de vue frรฉquente dans un contexte socio-รฉconomique et culturel dรฉfavorisรฉ.
A Madagascar, le rรฉtinoblastome est une pathologie grave et pose encore un problรจme de prise en charge diagnostique et thรฉrapeutique ร la fois pour les parents et pour les mรฉdecins. Devant ce fait, nous nous proposons dโapporter quelques suggestions ร lโรฉchelle individuelle, communautaire, nationale et internationale.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
I.DEFINITION et EPIDEMIOLOGIE
II.BIOLOGIE DU RETINOBLASTOME
III.HEREDITE ET FORME FAMILIALE
IV.DIAGNOSTIC
IV.1. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
IV.2. SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE
IV.3. DIAGNOSTIC POSITIF
IV.4. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
V. BILAN DโEXTENSION et PRE-THERAPEUTIQUEย
VI.CLASSIFICATION
VII. FACTEURS PRONOSTIQUES
VIII.TRAITEMENT
IX. RESULTATS, EVOLUTION et SURVEILLANCE
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE RETINOBLASTOME A MADAGASCARย
I.CADRE DโETUDE
II.PATIENTS et METHODE
II.1.INCLUSION et NON INCLUSION
II.2.INFORMATIONS COLLECTEES
II.3. METHODOLOGIE STATISTIQUE
III.RESULTATS
III.1.ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE
III.1.1.INCIDENCE
III.1.2.AGE
III.1.3.SEXE
III.1.4.REGIONS ET PROVINCES DโORIGINE
III.1.5.ETHNIE
III.2. ASPECT CLINIQUE
III.2.1.FORMES CLINIQUES ET LOCALISATION TUMORALE
III.2.2.SYMPTOMATOLOGIE OCULAIRE
III.2.3.STADE
III.3. ASPECT EVOLUTIF
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. DISCUSSION EPIDEMIOLOGIQUEย
II. DISCUSSION CLINIQUEย
III. DISCUSSIONS THERAPEUTIQUE et EVOLUTIVE
IV. PROBLEMES
V. SUGGESTIONS
V.1. Crรฉation de centres de rรฉfรฉrence nationale centrale et pรฉriphรฉrique
V.2. Mise en place de dรฉpistage et de diagnostic prรฉcoce
V.3. Aide au diagnostic gรฉnรฉtique et ร lโidentification des Familles ร risque
V.4. Appui pour un diagnostic prรฉcis de lโextension
V.5. Facilitation dโaccรจs aux traitements spรฉcialisรฉs
V.6. Education thรฉrapeutique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet