Le diaphragme
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Cloison musculo-aponรฉvrotique sรฉparant le thorax de lโabdomen, le diaphragme forme le plancher du premier et le plafond du second. Muscle large et mince, renforcรฉ par un centre tendineux, le diaphragme peut รชtre dรฉcomposรฉ en deux portions :
โข lโune horizontale, sterno-chondro-costale, rรฉalisant deux coupoles de hauteur inรฉgale, la droite รฉtant plus รฉlevรฉe que la gauche,
โข lโautre verticale, vertรฉbro-lombaire, qui correspond aux piliers et arcades du diaphragme (6).
Le diaphragme prรฉsente de nombreux orifices (hiatus) et points faibles qui รฉtablissent une communication entre le thorax et lโabdomen (fig. 1).
Les orifices principaux
โข Hiatus aortique : entre les deux piliers internes, se projette sur T12 et livre passage ร lโaorte derriรจre laquelle monte le canal thoracique ;
โข Hiatus ลsophagien : formรฉ par lโentrecroisement des faisceaux internes des piliers, se projette sur T10 et donne passage ร lโลsophage qui lui adhรจre intimement et aux deux nerfs vagues (gauche = antรฉrieur, droit = postรฉrieur) ;
โข Foramen de la veine cave infรฉrieure: situรฉ en plein centre phrรฉnique, se projette sur T9 et livre passage ร la veine cave infรฉrieure et au nerf phrรฉnique droit.
Les orifices accessoires : tous vasculaires ou nerveux
โข antรฉrieurs : fente de Marfan, fente de Larrey ;
โข latรฉraux : passages des nerfs intercostaux ;
โข postรฉrieurs : entre les piliers et les arcades, le nerf grand splanchnique, la racine interne des veines azygos, plus latรฉralement les nerfs petit splanchnique et splanchnique infรฉrieur, la chaรฎne sympathique.
Lโinnervation motrice du diaphragme est assurรฉe par les nerfs phrรฉniques (Annexes 1 et 2), branches du plexus cervical (C4), aprรจs un long trajet dans la rรฉgion sus-claviculaire, puis dans le mรฉdiastin antรฉrieur, sโรฉpanouissent en 3 ou 4 branches (6,7).
Action : le diaphragme est un muscle inspirateur en contractant les trois diamรจtres du thorax :
โข vertical en abaissant la coupole, grรขce au point dโappui costal ;
โข transversal : en รฉlevant les cรดtes, grรขce au point dโappui sur les viscรจres abdominaux ;
โข sagittal : en projetant le sternum en avant (6).
Affรฉrences phrรฉniques
ย ย ย ย ย ย ย La stimulation des affรฉrences phrรฉniques est une cause importante de hoquet chronique. Des hoquets ont ainsi รฉtรฉ rapportรฉs en liaison avec des tumeurs du cou, des goitres, des pathologies du poumon, de la plรจvre, du mรฉdiastin, du pรฉricarde, du diaphragme, mais aussi des pathologies sous-diaphragmatiques, hรฉpato-biliaires ou pancrรฉatiques. Le hoquet chronique fait partie des syndromes mรฉdiastinaux et doit faire rechercher, en pathologie pulmonaire, une affection tumorale du mรฉdiastin antรฉrieur et supรฉrieur ou du mรฉdiastin moyen. Cancer bronchique et lymphome sont au premier plan. Dans la pรฉriode postopรฉratoire de chirurgie cardiaque, la survenue dโun hoquet est inquiรฉtante au regard du diagnostic de mรฉdiastinite.
GABA/benzodiazรฉpine
ย ย ย ย ย ย ย Le GABA est le principal neuromรฉdiateur inhibiteur du SNC. Il est prรฉsent dans toutes les zones du cerveau et est actif sur environ 30 ร 40 % des synapses du SNC (24). Le GABA joue un grand rรดle dans la neurotransmission et son rรฉcepteur a fait lโobjet de nombreux travaux. Trop souvent encore, de nombreux auteurs emploient indiffรฉremment les termes de ยซ rรฉcepteur GABA/benzodiazรฉpine ยป ou ยซ rรฉcepteur GABA ยป pour designer ce qui est actuellement connu sous le terme de rรฉcepteur GABAA . Or il existe une deuxiรจme sous-classe de rรฉcepteurs dรฉnommรฉs sites GABAB qui nโa รฉtรฉ rรฉellement bien dรฉcrite quโen 1980 (25). Plus rรฉcemment encore, une troisiรจme classe de rรฉcepteur GABA a รฉtรฉ mise en รฉvidence (26). Ces sous-classes de rรฉcepteurs lient toutes le GABA et conduise toutes ร lโinhibition neuronale. Le problรจme qui se pose est donc dโidentifier les รฉlรฉments qui diffรฉrencient un rรฉcepteur GABAA dโun rรฉcepteur GABAB, รฉtant donnรฉ quโils induisent le mรชme effet avec le mรชme ligand. La structure du rรฉcepteur GABAA est bien connue : il comprend un site de liaison spรฉcifique pour le GABA et des sites pour diverses substances (en particulier les benzodiazรฉpines, molรฉcules de grand intรฉrรชt thรฉrapeutique), sites qui fonctionnent de maniรจre allostรฉrique (27-28). Il est directement associรฉ ร un canal ionique (canal chlore). Cโest donc un rรฉcepteur ionotrope qui appartient ร la classe 1 de la superfamille des rรฉcepteurs. Les informations concernant le rรฉcepteur GABAB sont plus succinctes : il ne comporte que le site de liaison du GABA. Cโest un rรฉcepteur mรฉtabotrope (associรฉ ร distance ร un canal cationique par lโintermรฉdiaire dโun systรจme de messagers secondaires) et il peut donc รชtre rattachรฉ ร la classe 2 de la super-famille des rรฉcepteurs (29).
Agonistes des rรฉcepteurs GABAB dans les relaxations transitoires du sphincter infรฉrieur de lโลsophage et le RGO
ย ย ย ย ย ย ย Les relaxations transitoires du sphincter infรฉrieur de lโลsophage (RT SIO) sont maintenant considรฉrรฉes comme un mรฉcanisme essentiel ร lโorigine de la majoritรฉ des reflux chez les sujets sains et les malades atteints de reflux gastro-oesophagien (RGO) pathologique (34). Une RT SIO est dรฉfinie par la chute brutale de la pression de repos du SIO (Sphincter Infรฉrieur de lโลsophage) ou (PSIO) au niveau de la pression intra-gastrique et qui survient en lโabsence dโune dรฉglutition. Chez lโhomme, le Baclofรจne inhibe la survenue des RT SIO, contrรดle la composante acide et non acide du reflux, et sโadministre oralement sans effet secondaire majeur au cours de traitements prolongรฉs, pendant un mois (35). Ses effets secondaires centraux (somnolence ou nausรฉes) devaient รชtre amรฉliorรฉs par le dรฉveloppement de molรฉcules plus sรฉlectives sur les diffรฉrentes isoformes des rรฉcepteurs GABAB identifiรฉs ร ce jour. Chez des sujets sains, Lidumus et al (36) ont montrรฉ quโune prise orale unique de 40 mg de Baclofรจne 90 minutes avant un repas rรฉduisait le nombre de RT SIO de plus de 50 % et le nombre dโรฉpisodes de reflux acide de 60 %. Zhang et al (37) ont montrรฉ chez 20 malades avec oesophagite que le Baclofรจne ร la dose de 40 mg, administrรฉ 90 minutes avant le repas diminuait le nombre de RT SIO postprandiales de 40 %, augmentait la pression du SIO et rรฉduisait le nombre dโรฉpisodes de reflux de 43 %. Vela et al (38) ont รฉvaluรฉ lโeffet du Baclofรจne (40 mg per os) sur le reflux acide, non acide et le re-reflux (nouvelle chute du pH alors que ce dernier est dรฉjร au-dessous de 4) par des techniques dโenregistrements simultanรฉs du pH et de lโimpรฉdance ลsophagiens chez 9 sujets malades avec RGO. Dans un travail rรฉcent, Giccaglione et Marzio (35) ont รฉvaluรฉ les effets de la prise prolongรฉe de Baclofรจne (10 mg 4 fois par jour pendant 4 semaines) chez des sujets sains et des malades avec RGO. Un mois aprรจs le dรฉbut du traitement, le nombre de reflux acides et le pourcentage dโexposition acide avaient baissรฉ chez tous les malades et les scores de symptรดmes รฉtaient amรฉliorรฉs. Une augmentation significative du pH gastrique รฉtait observรฉe sous Baclofรจne. Enfin, Kock GH et al (39) ont montrรฉ que lโadministration quotidienne de 60 mg de Baclofรจne chez des malades atteints de RGO ยซ IPP rรฉsistant ยป soulageait efficacement les symptรดmes et rรฉduisait significativement la composante biliaire non acide du reflux. Les RT SIO constituent un mรฉcanisme physiopathologique essentiel du RGO dont le contrรดle fait intervenir des rรฉflexes vago-vagaux sur lesquels de nombreux neuropeptides peuvent intervenir de maniรจre intรฉgrรฉe. La possibilitรฉ dโinhiber leur survenue a fait considรฉrer les RT SIO comme de vรฉritables cibles thรฉrapeutiques dans le RGO (40).
CONCLUSION
ย ย ย ย ย ย ย ย Lโenjeu en cas de hoquet aigu ou chronique, est de ne pas nรฉgliger une affection sous-jacente grave. Pour le hoquet chronique, le meilleur moyen de guรฉrir ce hoquet est dโen chercher lโรฉtiologie pour la traiter, si elle est retrouvรฉe. Les รฉtiologies du hoquet chronique รฉtant innombrables, la recherche รฉtiologique peut รชtre onรฉreuse dans les pays comme le nรดtre, mais elle sโavรจre indispensable, pour ne pas passer ร cรดtรฉ dโune pathologie dont la nรฉgligence pourrait engager le pronostic vital (abcรจs sous phrรฉnique, cancer bronchique, dissection aortique). Sur le plan thรฉrapeutique, seul le hoquet chronique nรฉcessite une recherche รฉtiologique et une prise en charge mรฉdicale. La prise en charge du hoquet incoercible peut nรฉcessiter parfois sur le plan mรฉdicamenteux, de tester de nombreux mรฉdicaments. Elle peut amener quelque fois ร recourir aux techniques anesthรฉsiques (anesthรฉsies locorรฉgionales ou lโanesthรฉsie gรฉnรฉrale), voire la voie thoracoscopique en cas de nรฉcessitรฉ de section du nerf phrรฉnique ; bref une prise en charge pouvant รชtre pluridisciplinaire. Parmi les cas vus en Service de Rรฉanimation du Centre Hospitalier de Soavinandriana, un seul cas a nรฉcessitรฉ lโutilisation du Baclofรจne (Liorรฉsalยฎ). Le hoquet incoercible, bien que rare, mรฉrite dโรชtre portรฉ ร la connaissance de tous.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATUREย
I Rappels anatomiquesย
I1 Le diaphragme
I11 Les orifices principaux
I12 Les orifices accessoires
I2 Le nerf vague ou pneumogastrique
I3 Lโinnervation du larynx
I31 Le nerf laryngรฉ supรฉrieur
I32 Le nerf laryngรฉ infรฉrieur
II Le hoquetย
II1 Physiopathologie
II2 Le hoquet aigu bรฉnin
II3 Les รฉtiologies
II4 Le systรจme nerveux central
II5 Les affรฉrences phrรฉniques
II6 Les affรฉrences vagales
II7 Le systรจme complexe des rรฉcepteurs GABA/Benzodiazรฉpine
II8 Conduite ร tenir devant un hoquet
II9 Traitement
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAILย
I Patients et mรฉthodesย
II Observations cliniques des cas de hoquet incoercibleย
II1 Observation nยฐ1
II2 Observation nยฐ2
II3 Observation nยฐ3
II4 Observation nยฐ4
II5 Observation nยฐ5
III Rรฉsultatsย
III1 Caractรฉristiques de la population touchรฉe par le hoquet
III2 Bilan demandรฉ lors de lโhospitalisation pour ces cas de hoquet
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONSย
I Commentairesย
II Suggestionsย
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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