DEFINITIONS
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La stรฉatose mรฉtabolique est dรฉfinie par la prรฉsence de vacuoles lipidiques ร plus de 5% au sein des hรฉpatocytes en dehors de toute consommation significative dโalcool et de tout traitement mรฉdicamenteux stรฉatogรฉnique [14]. Le terme anglosaxon : nonalcoholic fatty liver disease regroupe un spectre dโanomalies hรฉpatiques allant de la stรฉatose hรฉpatique pure ou NAFL ร la stรฉatohรฉpatite non alcoolique ou NASH et ses complications comme : la fibrose, la cirrhose hรฉpatique et le carcinome hรฉpatocellulaire [4]. La stรฉatohรฉpatite non alcoolique associe une stรฉatose hรฉpatique, une activitรฉ inflammatoire, une ballonisation des hรฉpatocytes qui marquent leur souffrance et une fibrose de sรฉvรฉritรฉ variable qui se dรฉveloppe dans diffรฉrentes localisations selon lโรฉvolution. Elle commence dโabord en pรฉri sinusoรฏdale en rรฉgion pรฉri centrolobulaire puis une fibrose sinusoรฏdale dense et une fibrose en pont voire une cirrhose [4].
Rรดle du microbiote intestinal
ย ย ย ย ย ย ย ย Le microbiote intestinal nous fournit de nombreux avantages tels quโune assimilation de substances non digรฉrรฉes autrement, la production de mรฉtabolites trophiques pour les cellules intestinales, une modulation du cycle entรฉrohรฉpatique des acides biliaires, une protection par rapport ร la colonisation par infection par des bactรฉries pathogรจnes [4]. Chez lโHomme, une diminution quantitative et qualitative de la richesse des populations bactรฉriennes est associรฉe ร une augmentation de lโadipositรฉ, de lโinsulinorรฉsistance, dโune dyslipidรฉmie et dโune inflammation systรฉmique de bas grade [29]. Lโaltรฉration du microbiote intestinal chez les patients atteints de stรฉatohรฉpatite peut provoquer une augmentation de la production dโรฉthanol intestinal, ce qui, liรฉe ร la permรฉabilitรฉ intestinale augmentรฉe, pourraient conduire ร une exposition accrue du foie ร lโรฉthanol et ses mรฉtabolites toxiques, aux espรจces rรฉactives de lโoxygรจne et lโendotoxine bactรฉrienne, tout ce qui peut ainsi favoriser lโinflammation hรฉpatique [30]. En fait, lโaltรฉration de la physiologie mitochondriale et la lipotoxicitรฉ peut amener ร lโactivation des signaux de mort cellulaire qui sont prรฉsents lors de la souffrance cellulaire et peuvent conduire ร lโapoptose hรฉpatocytaire qui est ร lโorigine de production des Damage associated molecular patterns (DAMP) qui vont activer les cellules inflammatoires hรฉpatiques (cellules de Kupffer et cellules stellaires) [4].
Ponction biopsie hรฉpatique (PBH)
ย ย ย ย ย ย ย ย ย La PBH reste le gold standard dans le diagnostic de la stรฉatohรฉpatite non alcoolique. Selon les recommandations de lโAssociation europรฉenne pour lโรฉtude du foie publiรฉ en 2009 (European Association for the Study of Liver Diseases, EASL) la rรฉalisation dโune biopsie hรฉpatique est recommandรฉe quand les marqueurs non invasifs suggรจrent la prรฉsence dโune fibrose avancรฉe et quand leur rรฉsultat ne permet pas dโexclure dรฉfinitivement une fibrose avancรฉe. La PBH pourrait รชtre aussi rรฉalisรฉe dans un premier temps chez les patients ร risque รฉlevรฉ dโavoir une hรฉpatopathie avancรฉe, ร ceux qui ont lโรฉlรฉvation dโALAT et la stรฉatose ร l’รฉchographie. Dโaprรจs les recommandations dโAssociation amรฉricaine pour lโรฉtude du foie de 2012 (American Association for the Study of Liver Diseases, AASLD) une PBH devrait รชtre rรฉalisรฉe chez les patients atteints de la stรฉatose hรฉpatique avec un syndrome mรฉtabolique, qui sont ร risque รฉlevรฉ dโavoir la stรฉatohรฉpatite et la fibrose [34]. Le Clinical Research Network a dรฉveloppรฉ une classification histologique applicable tant chez lโadulte quโen pรฉdiatrie et permettant dโenglober tout le spectre de la stรฉatopathie hรฉpatique mรฉtabolique ainsi que de faire le suivi des modifications histologiques au cours du traitement. Dans ce nouveau systรจme de notation, les รฉlรฉments histologiques sont : la stรฉatose, lโinflammation, les lรฉsions hรฉpatocytaires, la fibrose, et de divers รฉlรฉments comme le corps de Mallory-Denk, les megamitochondries, ainsi que les macrophages pigmentรฉs [35].
Rรฉpartition des patients selon lโรขge
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Lโรขge mรฉdian des patients รฉtait de 50,50ยฑ10,75 ans. Les tranches dโรขge de 49 ร 58 ans et de 59 ร 68 ans reprรฉsentaient chacune 29,41% des patients prรฉsentant une stรฉatose mรฉtabolique. Ces deux tranches dโรขge รฉtaient les plus touchรฉes dans lโรฉtude. La tranche dโรขge au-delร de 69 ans รฉtait la moins touchรฉe mais ce groupe nโincluait quโun seul patient dans notre รฉtude. Ceci rejoint une รฉtude au Nord de lโIran oรน la tranche dโรขge la plus touchรฉe รฉtait celle entre 40 ร 60ans et celle de plus de 60ans [98]. Ces rรฉsultats sont aussi identiques ร ceux dโune รฉtude en Chine qui montrait un pic de prรฉvalence de la stรฉatose mรฉtabolique entre 40 ร 69 ans pour les deux sexes [99]. Une รฉtude ร Shanghai montrait un pic de prรฉvalence entre 50 ร 65 ans [100]. Dans dโautres รฉtudes comme en Russie, le pic de prรฉvalence รฉtait de 50-59ans suivi du groupe dโรขge de 40 ร 49ans et ce pic diminuait aprรจs 60ans dans les deux sexes confondus [101]. Ceci serait dรป ร la diffรฉrence de rรฉgime alimentaire et de mode de vie entre les patients dโรขge plus avancรฉ et les patients plus jeunes. En effet, les sujets รขgรฉs au-delร de 60 ans ont tendance ร avoir une alimentation traditionnelle pauvre en matiรจre grasse. La prรฉdominance de la proportion dans ces groupes sโexpliquerait par le dรฉveloppement frรฉquent des facteurs de risques comme la dyslipidรฉmie, lโhypertension artรฉrielle dans ces tranches dโรขge [102]. Nous suggรฉrons lโorganisation dโune campagne de sensibilisation et de lutte contre les facteurs de risques de pathologies mรฉtabolique. Lโassociation de lโรขge et le dรฉveloppement de la stรฉatose est sujette ร des controverses car dans certaines รฉtudes, lโรขge aprรจs 60ans est un facteur de risque indรฉpendant de stรฉatose mรฉtabolique [103] ; tandis que dans dโautres, aucune association nโa รฉtรฉ dรฉmontrรฉe entre lโรขge et la stรฉatose mรฉtabolique [104]. Par ailleurs, selon une รฉtude faite aux Etats-Unis, la prรฉvalence de cette pathologie tend ร augmenter chez les sujets de moins de 45 ans par rapport aux plus de 45 ans mais cette รฉtude a รฉtรฉ faite sur une population non obรจse [105]. Cette prรฉvalence รฉlevรฉe de la stรฉatose mรฉtabolique sโexpliquerait par une prรฉdisposition gรฉnรฉtique mais รฉgalement par une occidentalisation de lโalimentation caractรฉrisรฉe par une alimentation grasse et les fritures. Une campagne dโinformation et de sensibilisation sur la gravitรฉ de lโรฉvolution de la stรฉatose hรฉpatique devrait รชtre effectuรฉe.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. STEATOSE METABOLIQUE
I.1 Dรฉfinition
I.2 Epidรฉmiologie
I.3 Histoire naturelle
I.4 Facteurs de risque
I.4.1 Ethnie
I.4.2 Facteurs gรฉnรฉtiques
I.4.3 Facteurs environnementaux et mode de vie
I.4.4 Age
I.4.5 Insulinorรฉsistance et diabรจte type II
I.4.6 By passjรฉjunoilรฉal
I.4.7 Syndrome mรฉtabolique
I.5 Physiopathologie
I.6 Diagnostic positif
I.6.1 Signes cliniques
I.6.2 Examens paracliniques
I.6.3 Formes particuliรจres
I.6.3.1 NAFLD chez lโenfant et lโadolescent
I.6.3.2 NAFLD chez les patients minces
I.6.3.3 NASH burn-out
I.6.3.4 NAFLD en post-transplantation hรฉpatique
I.7 Traitement
I.7.1 Buts
I.7.2 Moyens et Indications
I.7.3 Rรฉsultats et pronostic
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1 Cadre de lโรฉtude
I.2 Population dโรฉtude
I.3 Type dโรฉtude
I.4 Pรฉriode รฉtudiรฉe
I.5 Critรจres dโinclusion
I.6 Critรจres dโexclusion
I.7 Paramรจtres dโรฉtude
I.8 Collecte de donnรฉes
I.9 Analyses des donnรฉes
II. RESULTATS
II.1 Rรฉpartition selon la tranche dโรขge
II.2 Rรฉpartition selon le genre
II.3 Rรฉpartition selon le mode dโadmission
II.4 Rรฉpartition selon le service dโorientation
II.5 Rรฉpartition selon la profession
II.6 Rรฉpartition selon la circonstance de dรฉcouverte
II.7 Rรฉpartition selon la prรฉsence ou non de diabรจte type II
II.8 Rรฉpartition selon lโIMC
II.9 Rรฉpartition selon la prรฉsence ou non dโobรฉsitรฉ abdominale
II.10 Rรฉpartition selon la prรฉsence ou non dโHTA
II.11 Rรฉpartition selon les signes physiques
II.12 Rรฉpartition selon la prรฉsence ou non de cytolyse hรฉpatique
II.13 Rรฉpartition selon la valeur de lโALAT
II.14 Rรฉpartition selon la valeur de lโASAT
II.15 Rรฉpartition selon la valeur de la Triglycรฉridรฉmie
II.16Rรฉpartition selon le taux de HDL
II.17 Rรฉpartition selon la glycรฉmie
II.18Rรฉpartition selon le NAFLD Fibrosis score (NFS)
II.19 Rรฉpartition selon les caractรฉristiques รฉchographiques
II.20 Rรฉpartition selon le genre et lโantรฉcรฉdent de diabรจte type II
II.21 Rรฉpartition selon lโHTA et lโantรฉcรฉdent de diabรจte type II
II.22 Rรฉpartition selon lโIMC et lโobรฉsitรฉ abdominale
II.23 Rรฉpartition selon le NFS et lโantรฉcรฉdent de diabรจte II
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
III. DISCUSSION
III.1 Rรฉpartition selon lโรขge
III.2 Rรฉpartition selon le genre
III.3 Rรฉpartition selon la circonstance de dรฉcouverte
III.4 Rรฉpartition selon la prรฉsence de diabรจte type II
III.5 Rรฉpartition selon lโIMC
III.6 Rรฉpartition selon lโobรฉsitรฉ abdominale
III.7 Rรฉpartition selon lโHTA
III.8 Rรฉpartition selon les signes physiques
III.9 Rรฉpartition selon les valeurs des transaminases
III.10 Rรฉpartition selon le taux de HDL
III.11 Rรฉpartition selon la Triglycรฉridรฉmie
III.12 Rรฉpartition selon le NFS
III.13 Rรฉpartition selon les caractรฉristiques ร lโรฉchographie
III.14 Rรฉpartition selon le genre et lโantรฉcรฉdent de diabรจte type II
III.15 Rรฉpartition selon lโHTA et lโantรฉcรฉdent de diabรจte type II
III.16 Rรฉpartition selon lโIMC et lโobรฉsitรฉ abdominale
III.17 Rรฉpartition selon le score NFS et lโantรฉcรฉdent de diabรจte type II
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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