Aspects chirurgicaux des parasitoses chez l’enfant

Les parasitoses sont des affections dues aux parasites. Certaines telles la géohelminthiase et la schistosomiase sont regroupées dans les maladies tropicales négligées (1). Selon l’OMS la géohelminthiase affectait, en 2009, 1/6 ème de la population mondiale, et la schistosomiase, 207 millions d’individus. La population à risque ne compterait que 700 millions de personnes (2-4) ; il n’en reste pas moins vrai que les infections parasitaires sont plus courantes en milieu tropical, et occupent une place prépondérante dans les pathologies infantiles des pays en développement (5), où les conditions de logement sont souvent mauvaises et l’hygiène précaire (1, 5-8). Pourtant bien connues, bénéficiant de protocoles maîtrisés, peu coûteuses à soigner et encore moins à prévenir, ces parasitoses tuent encore trop dans le monde tropical pauvre. En Inde, la population rurale est plus infectée par l’ascaridiose et les enfants sont les plus vulnérables, avec un taux d’affection allant jusqu’à 78% (8, 9). A Zanzibar, 50% des enfants âgés de moins de 6 ans sont atteints d’helminthiase (10). A Madagascar en 2007, sur 19 millions d’habitants à prédominance rurale, 10 millions sont exposés au risque de contracter une ou plusieurs maladies tropicales négligées (11). Les parasitoses se manifestent souvent par des symptômes bénins cédant au déparasitage. Elles peuvent pourtant se compliquer de manifestations aigues nécessitant quelques fois des gestes chirurgicaux.

Rappels anatomiques

Appareil digestif
L’appareil digestif est l’ensemble des organes qui vont assurer la digestion. Il comprend une série d’organes creux qui forment le tube digestif (l’oropharynx, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le côlon, le rectum, anus) et les glandes annexes (les glandes salivaires, le foie et le pancréas).

Oropharynx
Il comprend la bouche et le pharynx. La bouche s’ouvre en avant par l’orifice buccal, limité par les deux lèvres, et contient la langue et les dents. A la cavité buccale sont annexées les glandes salivaires. Le pharynx est un carrefour où se croisent les voies aériennes et digestives. La vascularisation est assurée par les artères carotides externes et leurs branches.

Œsophage 

C’est un conduit qui relie le pharynx en haut et l’estomac en bas. Il mesure environ 25 cm et a un diamètre de 2 à 3 cm. On lui attribue quatre portions: une partie cervicale, une partie thoracique, une partie diaphragmatique et une partie abdominale où il se jette dans l’estomac par un orifice appelé cardia. L’œsophage présente une muqueuse malpighienne, une sous-muqueuse et une musculeuse. L’innervation est assurée par les nerfs pneumogastriques, et la vascularisation par : les artères œsophagiennes supérieures, moyennes et inférieures et les branches des artères thyroïdiennes.

Estomac
L’estomac est une poche, en forme de J, dans la laquelle le bol alimentaire est décomposé par le brassage et par les enzymes du suc gastrique. Il a une contenance de 1litre à 1.5litres. Il se situe entre l’œsophage et le duodénum. Il se trouve dans un plan frontal, à hauteur de la huitième paire costale sous le diaphragme. Cet organe occupe la plus grande partie de la loge phrénique gauche de la cavité abdominale. Il mesure 25 cm de haut et 10 à 12 cm de large. Il s’étend du cardia jusqu’au pylore et comprend :
– deux faces : antérieure et postérieure ;
– trois parties: le fundus ou grosse tubérosité, le corps et l’antre ;
– deux bords : la petite courbure à droite et la grande courbure à gauche.
La paroi gastrique est constituée de 4 couches tissulaires : la séreuse superficielle, la musculeuse, la sous-muqueuse et la muqueuse. L’innervation gastrique est double: sympathique provenant du plexus solaire et parasympathique provenant des pneumogastriques. L’estomac est très vascularisé par les branches du tronc cœliaque provenant de l’aorte.

Intestin grêle
L’intestin grêle fait suite au pylore. Il relie l’estomac et le gros intestin. Il a environ une longueur de 7m avec un diamètre de 3cm. Il présente 2 parties : le duodénum et le jéjuno-iléon.

Duodénum 

Le duodénum est profondément situé dans l’abdomen, plaqué contre la paroi abdominale postérieure auquel il adhère fortement. Il fait suite au pylore et se termine par l’angle de Treitz. Il mesure 25 cm de longueur et forme un cadre constitué de 4 portions entourant la tête du pancréas donnant le bloc duodéno-pancréatique. Le duodénum est composé de 4 portions :
– le premier duodénum (D1) qui est horizontal, de direction antéro-postérieure et formé d’une première partie mobile, et d’une seconde qui est fixée. Il se projette sur le flanc droit de L1 ;
– le deuxième duodénum (D2) qui est vertical et qui descend entre le flanc droit de L1 et celui du disque L3-L4. Sa paroi interne est traversée par l’ampoule de Vater. L’angle formé par D1 et D2 se nomme genu superius. Il existe un rétrécissement à la partie moyenne de D2, divisant le duodénum en deux parties: la partie supérieure renfermant des glandes de Brünner, et la partie inférieure qui présente des valvules conniventes ;
– le troisième duodénum (D3) qui est horizontal et qui passe devant L3 et L4, il est précroisé par les vaisseaux mésentériques. L’angle formé par D2-D3 est appelé genu inferius ;
– le quatrième duodénum (D4), qui remonte entre le flanc gauche de L4 et L2. La terminaison de D4 correspond à l’angle de Treitz et constitue le début du grêle. Le duodénum comprend quatre tuniques : séreuse, musculeuse, sous-muqueuse et muqueuse. Il est innervé par les branches des pneumogastriques et des ganglions semi-lunaires. Sa vascularisation est assurée par les branches de l’artère gastroduodénale et une branche de l’artère mésentérique supérieure.

Jéjuno-iléon 

Le jéjuno-iléon fait suite au duodénum, et est mobile. Il commence à l’angle de Treitz et se termine au niveau de l’angle iléo-caecale, puis va s’aboucher au gros intestin. Il va être replié à l’intérieur de la cavité abdominale, décrivant ainsi les anses intestinales. On distingue habituellement les premières anses allongées horizontalement, dans la première partie et gauche de l’étage sous-mésocolique, formant le jéjunum, et les dernières anses groupées verticalement en bas et à droite, constituant l’iléon. Les anses sont entourées de péritoine viscéral, dans lequel vont cheminer les vaisseaux de l’intestin. La vascularisation du jéjuno-iléon est assurée par les branches de la mésentérique supérieure. Il est innervé par les branches du plexus solaire. Dans le jéjuno-iléon existe un tissu lymphoïde particulier qui va former les plaques de Peyer, lesquelles ont un rôle dans la lutte contre les bactéries. Au niveau de l’iléon pourrait se trouver, à 60 cm de sa terminaison, une saillie : le diverticule de Meckel qui est un vestige embryonnaire.

Côlon 

Il fait suite à l’intestin grêle et se termine par l’anus. Il mesure environ 1m50 avec un diamètre de 3 à 8 cm et dessine un cadre colique autour du grêle. On observe macroscopiquement des bandelettes longitudinales au nombre de 3, formées par les fibres musculaires et des appendices épiploïques, qui sont des petites franges graisseuses implantées sur la paroi. La vascularisation du côlon est assurée par l’artère mésentérique supérieure, pour sa moitié droite et l’artère mésentérique inférieure, pour sa moitié gauche. Au niveau du côlon transverse se rejoignent les 2 vascularisations, pour former l’arcade de Riolan. Le côlon est innervé par les fibres sympathiques du tronc latérovertébral et les fibres parasympathiques du pneumogastrique.

Caecum
Il se présente comme un cul-de-sac placé dans la fosse iliaque droite. Sur la face interne s’implantent l’appendice et l’intestin grêle, au niveau de la valvule de Bauhin. L’appendice est très riche en formations lymphoïdes et se trouve être le siège fréquent d’inflammations. L’appendice se situe en un point précis qui s’appelle le point de Mac Burney, placé entre l’épine iliaque antéro-supérieure et l’ombilic.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPELS ANATOMIQUES
I.1. APPAREIL DIGESTIF
I.1.1. OROPHARYNX
I.1.2. ŒSOPHAGE
I.1.3. ESTOMAC
I.1.4. INTESTIN GRELE
I.1.5. COLON
I.1.6. GLANDES ANNEXES
I.2. APPAREIL URINAIRE
I.2.1. REINS ET VOIES EXCRETRICES HAUTES
I.2.2. BAS APPAREIL URINAIRE
II. RAPPELS SUR LES PARASITOSES
II.1. GENERALITES
II.1.1. DEFINITIONS
II.1.2. CYCLE PARASITAIRE
II.1.3. CLASSIFICATION
II.1.4. PHYSIOPATHOLOGIE
II.2. LES PRINCIPALES PARASITOSES
II.2.1. ASCARIDIOSE
II.2.2. OXYUROSE
II.2.3. SCHISTOSOMOSE
III. RAPPELS THERAPEUTIQUES
III.1. TRAITEMENT PREVENTIF
III.1.1. PREVENTION PRIMAIRE
III.1.2. PREVENTION SECONDAIRE
III.2. TRAITEMENT CURATIF
III.2.1. TRAITEMENT MEDICAL
III.2.2. TRAITEMENT CHIRURGICAL
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
I.1. OBJECTIF GENERAL
I.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
II. CADRE DE L’ETUDE
III. MATERIELS ET METHODE
III.1. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
III.2. RECRUTEMENT DE DOSSIERS
III.2.1. CRITERES D’INCLUSION
III.2.2. CRITERES D’EXCLUSION
III.3. PARAMETRES D’ETUDE
III.4. TRAITEMENT DES DONNEES
IV. RESULTATS
IV.1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
IV.1.1. FREQUENCE DES PATHOLOGIES D’ORIGINE PARASITAIRE
IV.1.2. FREQUENCE DU DEPARASITAGE
IV.2. DONNEES DE L’ANAMNESE
IV.2.1. NOTION DE DEPARASITAGE, AVANT L’HOSPITALISATION
IV.2.2. DELAI ENTRE LE DEBUT DES SYMPTOMES ET L’HOSPITALISATION
IV.3. DONNEES DE L’EXAMEN CLINIQUE
IV.3.1. SIGNES GENERAUX
IV.3.2. SIGNES FONCTIONNELS
IV.3.3. SIGNES PHYSIQUES
IV.4. DONNEES DES EXAMENS PARACLINIQUES
IV.4.1. RESULTATS DES EXAMENS RADIOLOGIQUES, MORPHOLOGIQUES ET BIOLOGIQUES
IV.4.2. AUTRES EXAMENS EFFECTUES
IV.5. DONNEES THERAPEUTIQUES
IV.5.1. REPARTITION DES PATIENTS SELON LE TRAITEMENT REÇU
IV.5.2. TRAITEMENT MEDICAL
IV.5.3. INTERVENTION CHIRURGICALE
IV.6. EVOLUTION
IV.6.1. SEJOUR EN REANIMATION
IV.6.2. DUREE D’HOSPITALISATION
IV.7. DIAGNOSTIC
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES – SUGGESTIONS
I. EPIDEMIOLOGIE
I.1. AGE
I.2. GENRE
I.3. STATUT DE DEPARASITAGE
II. ASPECTS CLINIQUES
II.1. DELAI DE CONSULTATION
II.2. NOTION DE DEPARASITAGE AVANT L’HOSPITALISATION
II.3. SIGNES GENERAUX
II.4. SIGNES FONCTIONNELS
II.5. EXAMEN PHYSIQUE
III. EXAMENS PARACLINIQUES
III.1. ABDOMEN SANS PREPARATION
III.2. ECHOGRAPHIE ABDOMINO-PELVIENNE
III.3. EXAMENS BIOLOGIQUES
III.3.1. HEMOGRAMME SANGUIN
III.3.2. EXAMENS PARASITOLOGIQUES
IV. DIAGNOSTIC ET ASPECTS THERAPEUTIQUES
IV.1. DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT CHIRURGICAL
IV.1.1. OCCLUSION INTESTINALE SUR PAQUET D’ASCARIS
IV.1.2. VOLVULUS DU GRELE SUR PAQUET D’ASCARIS
IV.1.3. APPENDICITE PAR ASCARIDIOSE
IV.1.4. INVAGINATION INTESTINALE SUR PAQUET D’ASCARIS
IV.1.5. ASCARIDIOSES BILIO-PANCREATIQUES ET ABCES HEPATIQUES
IV.1.6. BILHARZIOME VESICAL
IV.1.7. FISTULE OMPHALO-MESENTERIQUE
IV.1.8. FISTULE SUR ASCARIS
IV.2. LE DEPARASITAGE
V. ASPECTS ÉVOLUTIFS
V.1. PASSAGE EN REANIMATION ET DUREE DE SEJOUR
V.2. COMPLICATIONS POST-OPERATOIRES
V.2.1. DENUTRITION
V.2.2. SUPPURATION PARIETALE
V.2.3. FISTULE STERCORALE
V.3. ISSUE ET DUREE D’HOSPITALISATION
SUGGESTIONS
CONCLUSION

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