L’énergie, c’est la force de l’âme. En d’autre terme, l’énergie est ce qui permet à une personne morale ou physique, à un système ou à un corps d’effectuer un travail. Si on rapporte cette définition au domaine de l’économie, on pourrait définir l’énergie comme un catalyseur qui permet à la capacité d’un agriculteur, d’un ménage, d’une industrie, d’un transporteur, d’un commerçant, d’un Etat,…, bref d’un système économique tout entier à se mouvoir et à être productif. Une voiture même la plus performante ne peut avancer sans une source d’énergie fiable et suffisante. C’est dans cette optique que l’on peut dire sans trop d’ambiguïté que la possession d’un bon système énergétique est une condition sine qua non si on veut prétendre au développement d’un pays.
Aujourd’hui, suite au développement de l’industrialisation, mais aussi au différentes réformes dans les autres secteurs d’activités à l’instar de la mécanisation du système de production agricole, ou le développement des Nouvelles Technologie d’ Information et de Communication, l’économie dans sa globalité est devenu très gourmant. De ce faite, le risque de sous-production énergétique devient de plus en plus grand.
Par ailleurs, il faut aussi se rendre compte que, d’une part, l’envolé des prix du pétrole, que connaît l’économie mondiale actuelle, a des lourdes conséquences que ce soit du point de vue économique, sociale et politique, aussi bien sur les pays producteurs et surtout sur les pays consommateurs, et qu’il est urgent de diminuer la dépendance nationale vis-à-vis de ressource en pétrole et gaz importées, étant donnée l’instabilité en terme de prix et de disponibilités de ces ressources, d’autre part, les pays, aujourd’hui sous développer, on du mal à trouver un système efficace pour soutenir leur projet d’avancement en terme de développement.
Rappels sur l’énergie
Quelques définitions
L’énergie :
Selon son sens étymologique (en grec erg : idée de travail, dérivant lui même de l’indo-européen werg qui a donné work en anglais et werk en allemand) l’énergie, dans son utilisation finale, prend le plus souvent le sens d’un travail mécanique accompli. C’est dans ce sens que l’énergie est simple à comprendre et a été utilisée depuis des millénaires par les moulins, qui puisaient directement dans les sources naturelles d’énergie mécanique renouvelable de l’eau qui chute et du vent qui souffle. Pendant longtemps, les hommes utilisaient le feu pour se chauffer, s’éclairer, cuire, …, ils utilisaient la force de leur bras et celle de ses animaux domestiques pour labourer, transporter… Cependant, la chaleur et le travail étaient deux formes d’un même concept global : l’énergie.
Cependant, il est nécessaire de faire distinction entre :
– Energie primaire : état brute de l’énergie (pétrole, gaz,…)
– Energie finale : la forme à laquelle elle est livrée à l’utilisateur finale (bois, carburants,…) .
Le système énergétique :
Il faut entendre par là la structure de la consommation, et l’ensemble correspondant des activités de production, transport et distribution, qu’il s’agisse de la production nationale ou des approvisionnements extérieurs. En aval du système énergétique s’expriment des besoins en « énergie utile » : besoins de chaleur ou de froid, de lumière, etc. Tandis qu’en amont se trouvent les ressources : gisements, cours d’eau, vent, rayonnement solaire, biomasse, etc. Entre les deux, le système énergétique est constitué d’un ensemble de filières qui extraient, captent, transforment, transportent l’énergie sous diverses formes jusqu’à la distribution de « l’énergie finale », transformée en « énergie utile » par le consommateur final dans des moteurs, machines, chaudières, fours, appareils de cuisson, réfrigérateurs et climatiseurs, lampes, etc.
Energie et développement
Concept de développement
Cette notion sera toujours employée dans le cadre de notre étude. De ce fait, il nous serait utile d’en donner notre sens du terme. Le développement économique est un ensemble de transformation dans les structures techniques, mentales et institutionnelles. Bien que ce concept de développement fasse l’objet d’un débat, on peut quand même reconnaitre les conditions suivantes comme nécessaires pour qu’il soit:
– Une croissance économique : augmentation sur une longue période des grandeurs économiques significatives et recherche d’un optimum de Pareto ;
– Amélioration du bien être social (alimentation, santé, éducation, espérance de vie, etc.) et l’équité (justice sociale, réduction des inégalités).
Intensité énergétique :
Le concept d’intensité énergétique met en avant la forte corrélation existant entre développement durable et énergie. Le graphique suivant illustre bien l’avancé précédente :
Dans la première phase, il ya une corrélation positive entre I.E. (intensité énergétique) et développement (croissance en terme de PIB). Les pays en développement s’y situent en générale car les différents moyens pour obtenir une augmentation de la production par exemple sont pour la plupart très gourmant en énergie. On peut prendre la course vers l’industrialisation comme exemple. Dans la seconde phase, on constate le contraire. Les PD se situeraient alors dans cette phase. Le tunnel est une proposition de raccourci pour les PED vers le PD sans passer par le sommet. En d’autre terme, on se propose alors de trouver un développement plus économe en énergie. Tout système énergétique national a un profond impact façonnant l’aménagement du territoire (plan d’urbanisme) et les possibilités induites de développement industriel. Par conséquent, la nature des grands réseaux nationaux (gaz, électricité, eau,…) va guider et rendre réalisable, ou non, certaines choix de développement macro économique.
Interaction énergie-pauvreté et pauvreté-développement durable :
D’une part, la satisfaction des besoins primaires de la population passe pour la plupart par une consommation d’énergie sous se divers aspect. De ce faite, l’accès à l’énergie devient un paramètre important dans la lutte contre la pauvreté. D’un autre part, selon l’affirmation du sommet des Nations-Unies du Millenium (cf. annexe 1), le développement durable (en Afrique) doit être synonyme de lutte contre la pauvreté.
Cadrage théorique de l’énergie
L’effet de DTE et de Substitution
Le pétrole constitue aujourd’hui un produit stratégique pour chaque pays. De ce faite, sa demande est inélastique. Or, vu que chaque pays n’en produit pas, il doit y avoir un échange pour combler cette demande. En conséquence, les fluctuations du prix du pétrole sur le marché international influent directement sur l’économie des pays opérant à l’échange surtout du coté de l’importateur. En cause, vue que la demande est inélastique, donc ne diminue pas (voir même une tendance à augmenter), le prix du produit peut entrainer un sérieux déséquilibre de la balance commerciale vue l’importance de l’importation. Or, dans le cas de la plupart des PED, en dépit de cette importation gigantesque, l’exportation demeure à désirer ce qui se traduit par un faible effet de substitution. Ce fait aboutit généralement à une dépréciation de la monnaie locale du pays.
Cette dépréciation sur le solde commercial est lui-même composé de deux sous effet contradictoire : l’effet de substitution (ou de compétitivité) et l’effet DTE.
Quelques définitions :
➤ La Parité du Pouvoir d’Achat (PPA): il y a PPA entre deux pays A et B si compte tenue de taux de change, une unité monétaire du pays A permet d’acquérir le même panier de bien ou d’objet de référence dans le pays B.
➤ La compétitivité : d’un pays A par rapport à un pays B notée « xA/B » est égale au rapport e*PB/PA. avec e taux de change du pays A par rapport au monnaie de B, PA prix du bien (panier de référence) en monnaie du pays A et PB le prix en monnaie du pays B. La compétitivité est égale à un s’il y a PPA.
➤ Le taux de couverture (tc) est le rapport de la valeur des exportations (X) à celle des importations (M) pour une période donnée ( tc=X/M * 100).
Si tc=100, le commerce extérieur (CE) est en équilibre ;
Si tc<100 CE est déficitaire;
Si non CE est excédentaire.
Effet substitution :
La dépréciation entraîne l’augmentation de la compétitivité, toute chose égale par ailleurs les prix domestiques et extérieurs restent à leurs niveaux initiaux, ce qui rend plus chères les importations. Le pays va exporter plus et importer moins à condition que la production nationale puisse substituer à l’importation.
Effet de DTE :
DTE signifie une détérioration du solde commerciale suite à une hausse des importations consécutif à une dévalorisation de la monnaie locale et/ou à une augmentation des prix extérieurs en absence de toute possibilité de substitution. En outre, le TE est le rapport de prix à l’exportation (iX) et le prix à l’importation (ir) qui peut être présenté sous forme d’indice (TE= iX/ir * 100).
Si iX est supérieur au ir il y a augmentation de TE ;
Si non, il y a diminution de TE et donc une DTE.
La majorité des PED est dans ce second effet (DTE) puisque leur capacité de production est encore faible avec pour base une économie principalement agricole (production à long terme).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Méthodologie
PARTIE I : ASPECT GLOBALE DE L’ENERGIE
Chapitre I : généralité sur le secteur
I-1- Rappels sur l’énergie
Quelques définitions
L’énergie
Le système énergétique
I-2- Energie et développement
Concept de développement
Intensité énergétique
Interactions énergie-économie et critères de choix économiques
Interaction énergie-pauvreté et pauvreté-développement durable
Cadrage théorique de l’énergie
L’effet de DTE et de Substitution
Concept d’externalité
Chapitre II : la grande famille de l’énergie
II-1- Energie non renouvelable
Définition
Types d’énergie non renouvelable
Energie fossile
Energie nucléaire
II-2- Energie renouvelable
Définition
Type d’énergie renouvelable
a- Energie photonique
b- Energie mécanique
Avantages et inconvénients des énergies renouvelables
– Avantages en termes géopolitique et de sécurité
– Autres avantages
– Inconvénients
Conclusion partielle
PARTIE II : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre I : situation du secteur à Madagascar
I-1- Situation actuelle
Production et consommation
Potentialité du Pays en ce qui concerne l’énergie renouvelables
Enjeux technologique
Cadre juridique
I-2- Les principaux acteurs
Acteurs publics
– Le Ministère en charge de l’énergie électrique
– La JIRAMA, l’ORE et l’ADER
Les acteurs privés
– HYDELEC et Henri Fraise et Fils
– Autres fournisseurs privés
Chapitre II : Impact des énergies renouvelables sur l’économie Malagasy
II-1- impacts sociaux
– Education
– Santé
– Accès à l’eau propre
– Sécurité
– Accès à l’information
– Egalité des genres
II-2- impacts économiques
– Réduction de la facture énergétique
– Accroissement du temps disponible
– Développement de nouvelles activités
– Création d’emplois dédiés
II-3- impacts environnementaux
– Réduction de la pollution
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBILIOGRAPHIE
LISTES DES ANNEXES