Aspect épidémio-clinique de l’hypertrophie de la prostate

Aspect épidémio-clinique de l’hypertrophie de la prostate à l’hôpital de Sikasso

L’hypertrophie bénigne de la prostate est une tumeur bénigne se développant surtout au niveau du lobe transitionnel de la prostate. Cette hypertrophie intéresse à la fois et à des degrés différents tous les éléments tissulaires constituant la prostate à savoir l’épithélium glandulaire, le tissu musculaire et le tissu conjonctif d’où le nom d’adénofibromyome prostatique. Tumeur hormono-dépendante dont l’incidence histologique, la prévalence des troubles mictionnels et leur sévérité augmentent avec le temps. Par ailleurs il a été prouvé que l’adénome de la prostate est une pathologie dont l’évolution est très lente et cela avec des possibilités d’amélioration voire de disparition des symptômes avec le temps.(1,2) Durant une période de 5 ans, c’est seulement chez 20% des patients souffrant d’hypertrophie prostatique microscopique qu’on peut voir une progression clinique décelable(2). Parmi ceux-ci, environ 1% évolueront au bout d’une année donnant ainsi lieu à des troubles urinaires qui peuvent à la longue perturber sérieusement la vie quotidienne ou engendrer des complications qui peuvent compromettre le pronostic vital(3,2). L’HBP est exceptionnelle avant 30 ans et représente plus de la moitié des tumeurs bénignes chez l’homme de la cinquantaine. Une étude autopsique(4) a montré une augmentation de la prévalence de cette maladie en fonction de l’âge, soit une évolution de 20 à 90% entre 40 et 80 ans.(5) En France, 65000 cas d’HBP sont opérés chaque année ; aux Etats-Unis l’HBP constitue la chirurgie la plus fréquente après celle de la cataracte. (6) En Afrique, selon certaines études, l’adénomectomie prostatique vient au premier rang des activités chirurgicales des services d’urologie (7,8) Au Mali dans le service d’urologie des C H U de pont G et de Gabriel Touré l’HBP est la principale activité chirurgicale. (9,10)

Le diagnostic de l’hypertrophie de la prostate est certes aisé car basé sur le résultat de l’interrogation, du TR, de l’échographie, et confirmé par l’examen anatomopathologique Pour mesurer la sévérité des symptômes, poser l’indication opératoire et comparer sur une base scientifique nos résultats avec celui d’autres équipes les experts recommandent l’utilisation du Qmax le RPM et le score IPSS.(11,12) A la lumière d’une bonne compréhension de la physiopathologie de cette maladie, son évolution naturelle et du développement technologique parallèlement à la chirurgie ouverte on a assisté aux développements de traitement médical à base de phytothérapie, alphas bloquants et anti androgénique ainsi que des modalités de chirurgie mini invasives : RTUP ; PVP ; LASER. Quel que soit la modalité thérapeutique utilisée le but recherché reste le même :
• Désobstruer la voie urinaire basse,
• Améliorer la qualité de vie,
• Diminuer les risques de complication

GENERALITES 

Définition

L’hypertrophie bénigne de la prostate est une tumeur se développant surtout au niveau du lobe transitionnel de la prostate sur le mode bénin.

Epidémiologie et facteurs favorisants

Epidémiologie :
L’adénome de la prostate est la maladie de l’homme de la soixantaine, certes 10% des adénomes peuvent se révéler chez des sujets jeunes ; Mais en règle générale, on peut affirmer qu’au sein de la race blanche, un homme sur deux de plus de soixante ans est atteint de l’adénome de la prostate. Deux points sont à noter chez les patients souffrants d’adénome de la prostate :
• L’âge (sa fréquence augmente progressivement avec l’âge)
• Le testicule fonctionnel (il semble ne pas y avoir de pathologie
adénomyomateuse chez l’homme castré) La prostate étant un organe ciblé par les hormones testiculaires telles que la dihydro-testostérone qui est un métabolite actif des testostérones beaucoup plus élevé dans le tissu adénomateux qu’au sein de tissu prostatique normal. A noter que l’adénome de la prostate n’est pas un facteur de risque pour le cancer de la prostate.

Facteurs favorisants :
Les facteurs comme la race l’environnement, l’alimentation, des habitudes sexuelles, le statu matrimonial et ainsi le tabac n’étaient que des hypothèses. Il est devenu évident que les deux conditions nécessaires au développement d’une HBP sont :
– la présence de testicules fonctionnels et avoir un âge suffisant.

Rappels embryologiques et anatomiques

Rappels embryologiques :
Le développement de la prostate humaine a fait, depuis le début du 20e siècle, l’objet de nombreuses études tendant à trouver un substratum embryologique à la pathologie de l’adulte (LOWSLEY 1912, GIL-VERNET 1953, MC NEAL). Mais ce n’est que récemment, que certaines équipes se sont intéressées au développement précoce pendant la période embryo-fœtale soit expérimentation animale (CUNHA 1985) ; fait chez le fœtus humain (kellokumpu) LEHTINEN 1980, DAUGE 1986. A noter que la prostate est une glande génitale masculine entourant les premiers centimètres de l’urètre, située juste sous le col vésical. Le tissu prostatique se différencie beaucoup plus tôt qu’il n’était classique de le dire, déjà à partir de la cinquième semaine (embryon de 6mm) le canal de Wolff s’ouvre à la face latérale du sinus urogénital, il draine les tubes méso néphrotiques ; iL donne le bourgeon urétral vers le blastème métanéphrogène. A la septième semaine (embryon de 20 mm) la croissance du sinus urogénital entraine l’incorporation progressive de la partie terminale du canal de WOLFF dans la paroi du sinus urogénital : les canaux de WOLFF s’ouvrent au-dessous de l’abouchement de l’uretère au sommet du tubercule MÜLLERIEN future vérumontanum, Ils entourent les canaux de MÜLLER fusionnés. A la dixième semaine (embryon de 68mm) : les bourgeons glandulaires prostatiques naissent de la circonférence de l’uretère autour de l’orifice des canaux de Wolff. Ils prédominent à la face Postérieure, l’arrivée des canaux mésonéphotiques de Wolff déterminant deux étapes au-dessus et au-dessous d’eux. Au cours de la période fœtale vers le sixième mois, les tubes glandulaires à la face postérieure de l’urètre vont se développer. Par contre ceux situés à la face antérieure vont régresser laissant place à un tissu .

Rappels anatomiques : 
Situation :
La prostate est un organe situé dans la partie antérieure du pelvis, elle entre en relation :
• En haut avec la vessie et l’aponévrose pelvienne,
• En bas avec l’aponévrose moyenne du périnée qui recouvre les muscles transverses profonds et le sphincter strié,
• En avant la symphyse pubienne par l’intermédiaire de l’espace préprostatique contenant le plexus veineux de santorini,
• Latéralement la partie antérieure des lames sacro-recto-génito-pubienne contenant les veines latéro-prostatique et le plexus nerveux hypogastrique,
• En arrière le rectum par l’intermédiaire de l’aponévrose de DENONVILLIER.

Dimension moyenne chez l’adulte : 
La prostate s’accroit et n’est vraiment développée qu’à la puberté. Ses dimensions sont les suivantes :
• Hauteur 2,5 à 3 cm
• Largeur de la base 4 cm
• Epaisseur de la base 4 cm
• Poids : 15 à 25 grammes.

Description :
Elle présente un aspect en châtaigne en Europe, et en noix de cola en Afrique dont la partie basse est en contact avec la vessie et dont l’apex pointe vers le diaphragme urogénital, de couleur blanchâtre de consistance ferme la forme d’un cône aplati d’avant en arrière, à grand axe oblique en bas et en avant. Dès 1912, Lowsley a décrit sur la prostate fœtale cinq lobes prostatiques (22) :
• Antérieur
• Médian
• Postérieur (accessible au TR)
• Latéral droit et gauche.
Cette description a été régulièrement modifiée.

Anatomie pathologie

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) représente la tumeur bénigne la plus fréquente de l’homme. Elle commence dans la zone péri-urétrale sous forme d’hyperplasie fibromusculaire, des éléments glandulaires vont s’ajouter pour former un fibroadénomyome. Elle progresse en multipliant en nombre et en volume les éléments normaux de la glande. Cette hypertrophie aboutit à la formation de nodules de tailles différentes qui siègent dans les lobes latéraux, le lobe médian et parfois dans le lobe postérieur. Le développement ultérieur se fait plus par la croissance de ces nodules que par l’apparition de nodules nouveaux. Les éléments glandulaires et fibro-musculaire ne sont pas représentés d’une façon homogène. Dans certains cas, ce sont les éléments glandulaires qui prédominent (nodules à prédominance épithéliale), dans d’autres cas ce sont les éléments fibro-musculaire qui sont les plus abondants (nodules peu épithéliaux). Pendant son développement l’HBP peut induire des changements dans la prostate elle-même, dans la vessie et aussi dans les voies urinaires supérieures.

Lésions prostatiques secondaires à HBP :
A noter qu’ils existent plusieurs types de lésions qui peuvent être provoqués par l’évolution des nodules d’HBP.

Lésions vasculaires (zones d’infarctus) :
Les nodules peuvent en grandissant comprimer les vaisseaux sanguins nourrissant d’autres nodules, ce qui aboutit à des zones d’infarcissements, ceci se manifeste par des hématuries ou par une obstruction partielle ou complète, ce phénomène est fréquent car il survient chez 25% des cas .

CONCLUSION 

L’adénome de la prostate ou (hypertrophie bénigne de la prostate) est la tumeur bénigne la plus fréquente chez le sujet du 3e âge de sexe masculin. Il constitue la première pathologie urologique dans le monde et avec le vieillissement de la population dans la plupart des pays, son incidence dans le monde est appelé à augmenter. Ne pas dépister ni traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate peut faire courir au patient non seulement le risque des complications habituelles de la sphère urinaire mais également celui de la perturbation dans sa vie familiale et sociale susceptibles de retentir sur son vieillissement intellectuel et physique. Le Score IPSS est un outil efficace et fiable pour mesurer concrètement la sévérité des symptômes, poser l’indication opératoire et évaluer le traitement. Sur le plan histologique, on rappelle que l’HBP ne se cancérise pas, mais que cancer et HBP peuvent coexister.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. GÉNÉRALITES
1. Définition
2. EPIDEMIOLOGIE ET FACTEURS FAVORISANTS
3. RAPPELS EMBRIOLOGIQUES ET ANATOMIQUES
4. Anatomie Pathologie
5. Physiologie de la Prostate
6. Physiopathologie de l’HBP
7. Etude Clinique et Para clinique
8. Traitement
III. METHODOLOGIE
1. Période et Type d’étude
2. Cadre et Lieu d’étude
3. Patients
4. Méthode
IV. RESULTATS
V.. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI. CONCLUSION

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