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Asepsie et antisepsie au cabinet dentaire
Le cabinet dentaire contient un certain nombre d’éléments susceptibles de recueillir et de transmettre des germes pathogènes de patient à patient soit par contamination directe, soit par celle indirecte. On a l’habitude de parler d’asepsie pour un cabinet dentaire or ce terme n’est pas adéquat. En effet, il est difficile de transformer un cabinet en salle d’opération de même qu’il est difficile de stériliser les mains. Par ailleurs, le malade est soigné en tenue de ville et le praticien porte une blouse seulement propre. L’asepsie est donc un concept absolu difficile à réaliser en pratique. A l’inverse, l’antisepsie est beaucoup plus facile à obtenir car elle n’impose pas les exigences énormes que réclame l’asepsie.
Le cabinet dentaire et son environnement
Le plan d’aménagement du cabinet, la gestion du temps, la circulation, le matériel, la conception des salles de traitement et des zones de stérilisation sont quelques-uns des facteurs à prendre en considération dans la gestion de l’asepsie.
Equipement et revêtement
Les surfaces et les produits exposés aux éclaboussures et aux projections doivent être placés dans une zone spécifique en vue de faciliter le nettoyage. En séparant les salles de traitements (curatif, préventif et radiographie) des zones d’activités connexes (laboratoire, zone de stérilisation, chambre noire), on contribue efficacement à réduire la contamination croisée.
Puisque les surfaces exposées comme les murs, les planchers, les armoires et équipements doivent être faciles et rapides à nettoyer et à désinfecter, il faut faire tout pour réduire l’utilisation de bois, de tissus, de meubles rembourrés et de tapis. Il faut éliminer la moquette des zones de traitement et d’activités connexes car elle est difficile à nettoyer et peut attirer des pathogènes. Quant aux carreaux de tuile, ils présentent des interstices pouvant abriter des débris et engendrer une action pathogène. Un revêtement de sol en vinyle est donc la solution à privilégier.
Les matières non poreuses et résistantes aux tâches, à la décoloration et aux craquelures (comme le formica et les produits similaires) sont recommandées pour les armoires, les chariots, les éviers etc.
Conception des salles de traitement
L’aménagement doit permettre à l’opérateur de ne pas quitter son patient des mains et des yeux tout en minimisant les mouvements de l’assistant ; par conséquent tout l’équipement doit être à la portée de l’assistant.
Le mobilier doit être simplifié au minimum afin de réduire les occasions de laisser le travail pour manipuler les objets. L’entreposage dans la salle de traitement doit se réduire aux articles immédiatement nécessaires aux soins du patient (gants, masques etc.).
Le mobilier doit pouvoir porter le petit équipement auxiliaire qui doit être protégé des aérosols. Les accessoires (tableaux, jouets, magazines) doivent être limités au strict minimum afin d’assurer un environnement aseptique adéquat.
Puisque le poste de travail du dentiste constitue la zone de traitement qui produit le plus haut niveau de pathogènes, le choix et la disposition de l’équipement doivent être faits en tenant compte de la productivité, de la durabilité et de la performance mais par-dessus tout de l’asepsie.
Accessoires
La robinetterie, le savon, la lotion et les distributeurs d’essuie-tout constituent des sources additionnelles de contact manuel et par conséquent, de contamination microbienne potentielle. Les nouvelles unités munies de commande au pied ou au bras sont efficaces pour éliminer la contamination en minimisant le contact des mains. Les appareils équipés d’une cellule photoélectrique offrent un niveau d’asepsie maximum.
Les robinets à commande automatique présentent un avantage supplémentaire par rapport à ceux classiques commandés manuellement. Toutefois, certains ne possèdent pas toutes les garanties sur le plan de l’hygiène (c’est le cas des commandes au pied contaminées en permanence et auxquelles on préférera les commandes au genou). D’autre part, ils sont tous d’un coût relativement élevé. C’est pourquoi on peut penser que de bonnes habitudes d’hygiène peuvent remplacer tout aussi bien ces systèmes. L’utilisation de robinets mitigeurs modernes, faciles à commander par le coude et qui seront fermés au coude ou avec l’essuie-mains avec lequel on vient de se sécher, est une bonne alternative.
Les distributeurs de savon et d’essuie-tout doivent être fixés au mur ou au- dessus de l’évier afin d’en faciliter l’accès et peuvent être actionnés au bras et par un oeil magique.
Les poubelles des zones de traitement devraient être encastrées sur le dessus du comptoir ou le devant des armoires et utilisées pour l’élimination des déchets. On doit se débarrasser des matières infectieuses en les plaçant dans des contenants étanches, à l’épreuve des risques biologiques et résistants à la perforation, conformément aux règlements locaux et nationaux.
Aspiration
L’aspiration à grand débit est un élément très important dans la maîtrise du risque infectieux, à condition que sa conception réponde à certains critères hygiéniques. Le système d’aspiration doit être facile à nettoyer et à désinfecter. Outre le fait qu’elle aspire les liquides buccaux, elle prévient en grande partie la diffusion dans l’atmosphère des aérosols et des débris chargés d’agents contaminants. C’est le principal moyen de prévention de l’aéro-contamination. Les tubulures des seringues air-eau doivent être lisses à l’intérieur et à l’extérieur pour retenir le moins de particules possible. Elles sont déconnectables voir thermodésinfectables. Les modèles non tressés sont plus faciles à désinfecter.
Embouts
Les seringues multifonctions doivent être entièrement stérilisables ; il doit être facile de retirer les embouts qui doivent être stérilisables ou jetables.
Différents appareils étaient auparavant ajoutés au poste de travail sur des tablettes environnantes mais sont actuellement incorporés dans les installations (lampe à polymériser, détartreur, bistouri électrique etc.). Sur le plan de l’hygiène, cette disposition dans le champ hautement contaminé près de la bouche du patient pose des problèmes qui ne peuvent être résolus de manière efficace qu’en pourvoyant chacun de ces appareils comme d’ailleurs la seringue multifonctions d’un habillage aisément amovible (et non plus seulement démontable) et stérilisable à l’autoclave.
Buts
Il s’agit de :
¾ disposer de matériel propre et stérile pour les soins
¾ décontaminer le matériel utilisé pour supprimer le réservoir de germes et la menace de contamination du personnel qui doit le manipuler (praticien et assistante).
Moyens
La décontamination doit toujours commencer par le nettoyage, suivi de la désinfection au besoin, puis de la stérilisation le cas échéant. Le type de décontamination retenu dépend de l’article à décontaminer et de la procédure qui lui convient. Tout ceci est résumé dans le tableau ci-après communément appelé « Classification de Spaulding ».
Nettoyage de la zone de travail et de ses annexes
Le nettoyage conditionne une bonne désinfection ou une bonne stérilisation. Les instruments doivent être débarrassés de tout élément organique ou inorganique.
Toutes les surfaces qui ont été touchées par les mains souillées du praticien ou de l’assistante ou sur lesquelles des instruments contaminés ont été déposés devront être nettoyées et désinfectées par la méthode SES (spray, essuyage, spray).
L’utilisation des champs protecteurs disposés sur des tablettes dans la zone de travail simplifie les procédures de nettoyage entre 2 patients. On utilise de préférence des linges à usage unique ou des serviettes en papier imprégnées d’une solution détergente (et de préférence désinfectante). Les avantages de ces protections sont considérables car elles permettent un gain de temps entre chaque patient et une protection efficace à 100% des surfaces protégées. Il existe également des protections à usage unique pour le crachoir qui sont en plastique thermoformé.
Ce nettoyage se fait soit :
¾ de manière manuelle ou au brossage à l’eau savonneuse ;
¾ aux ultrasons : ce dernier est plus efficace, plus sécuritaire et plus facile à contrôler que le nettoyage manuel. Il est mieux adapté pour la petite instrumentation et les instruments aux formes complexes car il réussit davantage à pénétrer dans les endroits difficiles d’accès comme les fentes et les joints. Bien que certains micro-organismes puissent être détruits lors de ce procédé, ce dernier ne doit pas être considéré comme un substitut approprié de la désinfection ou de la stérilisation. En outre, on ne doit utiliser que les produits spécifiquement étiquetés comme solutions ultra-soniques. Les détersifs, les désinfectants et les divers liquides non chimiquement traités à une telle fin ne doivent pas être retenus ;
¾ à l’auto-laveur ou machine à laver automatique.
Désinfection des zones de travail
La désinfection a pour but de neutraliser ou de détruire les micro-organismes présents sur les tissus vivants ou les objets et les surfaces non stérilisables.
Son domaine d’application concerne :
¾ le matériel qui n’a pas besoin d’être stérile
¾ le matériel utilisé avant son nettoyage et s’il doit être stérile avant la stérilisation
¾ le matériel infecté à jeter pour éviter les réservoirs à germes
¾ l’ambiance contaminée (locaux, air)
Les surfaces contaminées par le contact des instruments ou d’autres objets sont appelées « surfaces de transfert » (exemple des supports et des plateaux d’instruments). A cela, il faut ajouter les surfaces de contact et les surfaces éclaboussables. Ces dernières, également appelées surfaces à aérosols sont celles qui ne sont pas des surfaces de contact, des surfaces de transfert ou des instruments destinés à entrer dans la cavité orale. Conserver dans un tiroir, le plus souvent contaminé, des instruments stérilisés et non emballés est un non-sens.
Pour les zones de travail, on note également la désinfection de l’eau, celle de l’air et enfin celle du système d’air.
Pour ce dernier, il existe le système sec qui ne demande pas d’entretien car il semble demander moins de soins pour assurer sa propreté et son hygiène. Quant au système humide, il diffère de celui sec par l’absence de séparation d’air, d’effets polluants et d’eau au fauteuil même. Par rapport à la maintenance, ces deux systèmes peuvent être à l’origine de mauvaises odeurs et constituent un danger latent d’infection. Le filtre du dispositif d’aspiration est un élément indispensable pour retenir les débris durs aspirés. Par mesure de sécurité, il faut changer ce filtre toutes les semaines car le ramassis de ces produits aspirés devient à la longue un véritable bouillon de culture pour les microbes.
Désinfection des instruments
Moyens mécaniques
Il s’agit du brossage à l’eau savonneuse décrit précédemment. C’est une méthode incomplète.
Moyens physiques
Ce sont des procédés d’urgence ne répondant pas aux normes exigibles et qui de plus détériorent les matériaux qui y sont soumis.
Il s’agit du flambage et de l’ébullition. Cette dernière est un procédé de fortune permettant un détrempage des instruments. Quant au premier, il fait disparaître la plupart des micro-organismes sans éliminer les spores.
Moyens chimiques
Pour le matériel non thermorésistant ou thermosensible, la désinfection par composé chimique est la seule solution. On peut choisir cette alternative en fonction du type de contact du dispositif avec l’organisme. Il faut de toute façon être conscient des limites de la désinfection.
La désinfection est un processus en deux étapes ou technique « vaporiser – essuyer-vaporiser ». La première étape de vaporisation-essuyage est le nettoyage proprement dit, alors que la seconde vaporisation constitue la véritable désinfection. Comme certains désinfectants sont également des nettoyants efficaces, un seul produit suffit pour les deux opérations ; dans le cas contraire, il faut utiliser deux produits.
Les procédés de désinfection reposent sur l’usage de substances chimiques appelées désinfectants et antiseptiques.
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Table des matières
INTRODUCTION..
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’ASEPSIE ET L’ANTISEPSIE
CHAPITRE I : DEFINITIONS
1.1-Asepsie
1.2-Antisepsie
1.3-Chaîne d’asepsie
1.4-Désinfection
1.5- Stérilisation
CHAPITRE II : LA FLORE BUCCALE
CHAPITRE III : ASEPSIE ET ANTISEPSIE AU CABINET DENTAIRE
3.1-Le cabinet dentaire et son environnement
3.1.1-Equipement et revêtement
3.1.2-Conception des salles de traitement
3.1.3-Accessoires
3.1.4-Aspiration
3.1.5-Embouts
3.2-Buts
3.3-Moyens
3.3.1-Nettoyage de la zone de travail et de ses annexes
3.3.2-Désinfection des zones de travail
3.3.3- Désinfection des instruments
3.3.3.1-Moyens mécaniques
3.3.3.2-Moyens physiques
3.3.3.3-Moyens chimiques
3.3.3.3.1-Désinfectants
3.3.3.3.2-Antiseptiques
3.3.4-Stérilisation
3.3.4.1-Moyens physiques
3.3.4.1.1-L’autoclave
3.3.4.1.2-Le Poupinel
3.3.4.1.3-Stérilisateur à billes de verre
3.3.4.1.4-Stérilisation par radiation
3.3.4.2-Moyens physico-chimiques (par contact)
3.3.4.3-Procédés chimiques
3.3.4.3.1-Stérilisation au produit chimique liquide
3.3.4.3.2-Stérilisation par les produits gazeux
3.3.5-Traitement spécifique des instruments rotatifs
3.4-Antisepsie
CHAPITRE IV : CHAINE D’ASEPSIE EN ODONTOLOGIE
4.1-Instruments d’examen
4.2-Instruments de chirurgie
4.3-Instruments rotatifs
4.4-Inserts et instruments de la table de travail
DEUXIEME PARTIE: NOTRE EXPERIENCE ETUDE BACTERIOLOGIQUE DES INSERTS DE LA TABLE DE TRAVAIL AVANT ET APRES USAGE DE L’HYPOCHLORITE DE SODIUM
1-Justification
2 – Cadre et durée d’étude
3-Matériel et méthode
3.1- Matériel
3.1.1- L’hypochlorite de sodium : NaO Cl (25, 13, 4)
3.1.1.1- Action dissolvante
3.1.1.2 – Action antiseptique
3.1.1.3 – Spectre d’action
3.1.1.3.1 – Sur les bactéries
3.1.1.3.2 – Sur les virus
3.1.1.3.2 – Sur les champignons et les levures
3.2- Méthode
3.2.1- Prélèvement à l’IOS
3.2.2- Ensemencement dans un bouillon de thioglycolate
3.2.3- Incubation
3.2.4- Ensemencement sur gélose Mueller Hinton (MH)
3.2.5- Incubation à l’étuve
3.2.6- Lecture
3.2.7 – Identification
4 – Résultats
5 – Commentaires
6 -Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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