Approches theoriques sur le lien entre la croissance, la pauvrete et l’inegalite

La pauvreté est un phénomène qui encombre la majeure partie des pays d’Afrique. Une étude faite par Pierre Salama et Jacques Valier montre que près d’une personne sur trois vit en dessous du seuil de la pauvreté. Ce phénomène ne cesse de s’aggraver depuis les années 80. La question de lutte contre la pauvreté est un sujet intéressant pour l’Afrique jusqu’à l’heure actuelle. Madagascar a vécu une longue crise politique durant ces cinq dernières années. La lutte contre la pauvreté a été un peu délaissée. Une lutte qui a pris une grande ampleur aux alentours des années 80 par l’avènement du Programme de l’Ajustement Structurel financé par les bailleurs de fonds internationaux, et destiné à de nombreux pays d’Afrique.

APPROCHES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LA CROISSANCE, LA PAUVRETE ET L’INEGALITE

Simon Kuznets : le lien entre croissance et inégalité

Le lien entre croissance, pauvreté et inégalité a été abordé par plusieurs auteurs. Pour la croissance et l’inégalité, le lien remonte en 1955 par Simon Kuznets qui avait établi une relation de type U inversé entre les deux. La croissance économique, que l’on mesure par une augmentation de PIB/tête et qui se traduit par l’amélioration du revenu par tête, entraine un accroissement de l’inégalité selon Kuznets.

Dans cette courbe sous forme d’un U renversé, le coefficient de Gini, sur les axes des ordonnées, qui mesure le niveau d’inégalité, s’accroît avec l’augmentation du revenu par tête, sur les axes des ordonnées, dans un premier temps, puis atteint un maximum, et décroît pour le reste du temps. Ce qui veut dire que le lien entre croissance et inégalité existe bel et bien et la croissance entraine inévitablement une inégalité pendant un moment. Et c’est après qu’elle contribue à la réduction de l’inégalité de revenu dans le pays. Mais nombreux auteurs contrent cette affirmation de Kuznets.

Autres approches sur le lien entre la croissance, pauvreté et inégalité 

A part cette approche de Kuznets, de nombreux auteurs ont aussi tenté de montrer le lien existant entre croissance, pauvreté et inégalité. Parmi eux, on a Bourguignon dont la principale explication est basée sur le fameux triangle Pauvreté-Inégalité-Croissance appelé aussi le triangle PIC Bourguignon.

ELABORATION D’UN PROFIL DE PAUVRETE 

Quels indicateurs de bien être choisir ?

Dans l’analyse de la pauvreté, le choix d’indicateur de bien être est crucial. L’indicateur choisi doit être applicable à toutes les couches sociales pour que l’analyse ne soit pas biaisée. Un indicateur de bien être est un indicateur permettant d’évaluer la qualité de vie d’un individu. Il existe de nombreux indicateurs mais son choix dépend aussi du type d’analyse souhaité. Une analyse multidimensionnelle de la pauvreté par exemple nécessite un indicateur qui prend en même temps le niveau de l’éducation, l’état de santé, les biens dont dispose la personne en question (voitures, type de logement, appareils ménagères, etc.). Les plus couramment utilisés dans la littérature sont le revenu et les dépenses de consommation comme indicateur de bien être par le fait qu’ils sont les moins difficiles à quantifier. De plus, dans l’optique économique, c’est en consommant qu’on ressent de la satisfaction.

Cependant, ces deux indicateurs présentent certaines limites. Prenons l’exemple du revenu, la satisfaction retirée par le même revenu n’est pas le même d’un individu à l’autre. Supposons par exemple deux personnes qui ont des situations financières différentes où l’une est riche et l’autre pauvre selon l’échelle de mesure du seuil de pauvreté. L’effet de l’augmentation du même montant X du revenu des deux individus ne sera pas semblable. Pour l’individu considéré pauvre, l’augmentation X sera allouée dans l’achat des biens alimentaires. Une étude faite par l’INSTAT à Madagascar en 2010 a montré que pour les ménages pauvres à peu près 70% de la consommation totale est représentée par la consommation alimentaire contre 56% pour les ménages riches. De ce fait le montant X apporte plus d’utilité pour l’individu classé pauvre. Une autre limite réside sur la situation des individus, pour un niveau de revenu identique, deux individus peuvent se trouver dans des situations très différentes due à leurs caractéristiques individuelles (handicap, discrimination, réseau social, etc.).

Le choix qui se présente ici est le revenu ou la consommation. La consommation que l’on a déjà citée s’avère plus adéquat pour refléter le niveau de vie car l’utilité d’un individu dépend de la quantité de bien qu’il consomme et non de son revenu et ceci est plus approprié pour les pays en voie de développement où le revenu est faible à cause de l’instabilité du marché de travail. Par ailleurs, le choix du revenu ne doit pas être complètement ignoré car son utilisation comme indicateur prend en considération la capacité des individus à satisfaire ses besoins minima. Et ceci n’entrave pas la préférence individuelle sur l’utilisation du revenu, c’est-àdire que s’il décide de le consommer ou de l’épargner, l’important c’est de connaître si l’individu arrive à survivre adéquatement. Ainsi, les deux indicateurs ont chacun leurs spécificités mais le choix est relatif aux données statistiques disponibles dans le pays où l’analyse se fait. On est souvent contraint d’utiliser l’un ou l’autre par manque de donnée. Il est bon à savoir que l’utilisation du revenu ou de la dépense de consommation comme indicateur nous ramène à une analyse unidimensionnelle de la pauvreté.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LA CROISSANCE, LA PAUVRETE ET L’INEGALITE
I. Simon Kuznets : le lien entre croissance et inégalité
II. Autres approches sur le lien entre la croissance, pauvreté et inégalité
CHAPITRE II : ELABORATION D’UN PROFIL DE PAUVRETE
I. Quels indicateurs de bien être choisir ?
II. Estimation de la ligne de pauvreté
A. La méthode basée sur la satisfaction des besoins nutritionnels
B. La méthode des coûts des besoins essentiels (CBE)
C. Le seuil basé sur une norme monétaire internationale ou seuil absolu
CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA DECOMPOSITION DE LA PAUVRETE
I. La méthode statique de Kakwani 1993
II. L’approche dynamique de Datt et Ravallion 1992
III. L’approche dynamique de Kakwani 1997
PARTIE II : APPLICATION DES DEUX METHODES DE DECOMPOSITION : CAS DE MADAGASCAR
CHAPITRE I : L’EVOLUTION DE L’INDICATEUR DE BIEN ETRE ET DE L’INEGALITE
I. L’EVOLUTION DE LA DEPENSE DE CONSOMMATION
II. LA REPERCUSSION DE L’INEGALITE DANS CHAQUE ZONE
CHAPITRE II : UN SURVOL SUR LES INDICATEURS DE PAUVRETE
CHAPITRE III : DYNAMIQUE DE LA PAUVRETE, QUELS ROLES POUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET L’INEGALITE
I. La décomposition statique de Kakwani (1993) sur les données de l’EPM 2012 et de l’ENSOMD 2010-2012
A. La pauvreté plus sensible à la croissance économique au fil du temps
B. L’inégalité frappe davantage les plus pauvres
II. Application de la méthode de décomposition de DATT&RAVALLION (1992) sur la période 2010-2012 à Madagascar
III. Résultat de la méthode de décomposition dynamique de Kakwani sur la période 2010- 2012
Conclusion
Annexe

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