Approches théoriques sur l’agriculture et la croissance économique

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L’utilité du produit net dans le cadre du système Quesnay

Le produit net est versé au propriétaire foncier en tant que revenu et ceci sans porter atteinte à la reproduction annuelle des richesses, puisque les agriculteurs ont récupéré préalablement toutes leur « avances » y compris leurs « subsistances ».
Le produit net doit intégralement dépensé par les propriétaires fonciers qui l’ont reçu comme revenu. Les propriétaires ont précisément pour rôle social de le distribuer.
François Quesnay dans l’analyse de son tableau économique a fait intervenir des chiffres qu’il considère la production des agriculteurs. Il propose le cas suivant : les agriculteurs produisent l’équivalent de 5 milliards4 en produits agricoles ; ils conservent l’équivalent de 2 milliards pour pourvoir à leur entretien et pour procurer des avances à la terre, ils vendent 3 milliards restant aux deux autres classes. Grâce à cette vente, ils peuvent payer le produit net et acheter à la classe stérile des produits finis, qui serviront d’avances.
Quesnay considère que ces avances peuvent diminuer si des taxes trop lourdes frappent les agriculteurs, si les dépenses non agricoles de la classe stérile et celle des propriétaires foncières sont trop fortes et si les commerces extérieurs et intérieurs manquent de liberté. Il est indispensable d’assurer la liberté de l’économie. Les physiocrates dépassent la vision mercantiliste de l’économie pour laquelle l’économie est la science des affaires de Prince. Donc, elle doit servir les producteurs et les citoyens et doit être libres de circulation et stimule la production et la richesse du tous, d’où la notion « laissez passer ».
Les physiocrates sont les premiers libéraux 5 ; ils considèrent que l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et qu’il doit respecter les lois physiques qui la guident. Les intérêts individuels et surtout ceux des agriculteurs sont conformes à l’intérêt général. Il faut respecter l’ordre naturel de l’économie et respecter la propriété privée.

La physiocratie contre les mercantilistes

Les mercantilistes par opposition aux physiocrates favorisent le protectionnisme et ils étaient au faveur des taxes multiples.
L’accumulation physique d’or est une source de la richesse, cela les conduit à théoriser la logique du pillage de l’Amérique Latine par les espagnoles. Comme les espagnoles, les anglais poussent à faire le commerce en dehors de leur territoire dans le but de faire entrer l’or dans la Caisse de la Nation. Mais cela conduisait à un protectionnisme stérilisant ; ainsi Colbert6 préconisait l’intervention totale de l’Etat dans le domaine économique, qui est contrairement aux physiocrates par « laissez faire ».
Dans l’état actuel des choses à Madagascar, le domaine de l’agriculture ne favorise pas le principe des physiocrates sur « laissez faire ». En effet, il est difficile de l’appliquer car le problème se base sur l’inefficacité du système agricole, ainsi l’intervention de l’Etat est indispensable pour soutenir les agriculteurs comme le cas des pays riches (les Etats-Unis, Union Européenne).

Accumulation du capital et industrialisation

Ces théories sont au centre de l’approche orthodoxe entre l’immédiat après guerre et jusqu`au début des années 70. Ces auteurs considèrent que le développement est un processus linéaire et que l’accumulation du capital et l’industrialisation sont les principaux véhicules qui ont permis aux pays développés de parvenir à une croissance et un développement soutenus au cours de l’histoire. C’est donc cette voie que devraient emprunter les pays en voie de développement comme Madagascar pour assurer leur développement.
a- celles-ci sont expliquées par la théorie du décollage de W.W. Rostow8. En effet, cette théorie a été élaborée dans les années 50, décrit le développement comme un processus historique comportant cinq phases consécutives :
– La société traditionnelle : Elle est caractérisée part la part essentielle du secteur agricole, un système de valeur fondé sur le fanatisme, l’importance de l’organisation familiale, des connaissances fondées sur la tradition et la routine, la faiblesse de l’épargne.
– Les conditions préalables au décollage : Durant cette phase, l’optimisme se répand, les comportements se transforment vis-à-vis de l’industrie, du profit, et de l’épargne. La productivité augmente grâce aux techniques.
– Le décollage ou le « take-off » : Le taux d’investissement passe de 10% du revenu national, des élites créent des industries, diffusent des techniques, modifient l’organisation économique et sociale en un sens plus favorable à la croissance.
– La marche vers ma maturité : Phase où le taux d’investissement s’élève à 20% et le progrès se généralise à toute la société.
– La société de consommation de masse : Les besoins fondamentaux sont satisfaits, le secteur des services se développe. C’est l’aboutissement des progrès.
Rostow met l’accent sur l’industrialisation, la relation entre croissance économique et développement général de la société et la relation entre investissement en capital et croissance économique.
Pour réaliser cette croissance de la capacité de la production, Rostow, comme beaucoup d’autres économistes, se rallient à la notion de secteurs d’entraînement (ce sont des secteurs qui croissent beaucoup plus vite que l’économie dans son ensemble et constituent ainsi des facteurs de dynamisme pour le reste de l’économie).
Rostow a été très critiqué. Pour certains, il était impossible, dans l’histoire des pays développés et sous développé, d’identifier une phase historique unique et relativement brève, correspond à la période du décollage.

L’industrialisation une étape inévitable pour parvenir à un développement économique soutenu

L’industrialisation est un élément qui détermine la croissance économique. Le développement économique d’une société doit passer par l’industrialisation, du fait que le secteur a bénéficié du fonds nécessaire aux investissements due à l’amélioration des revenus tirés de l’agriculture et récupérés par les propriétaires fonciers que ces derniers fournissent sous forme des capitaux au secteur industriel favorisant ainsi son démarrage.
L’industrialisation, à son tour amène :
– à la production de grande unité qui stimule l’économie d’échelle.
– à l’apparition des économies externes continue (une amélioration apportée par l’extérieur).
– une grande régulation de la production (qui ne dépend pas du climat et de la saison).
D’ailleurs, l’histoire a montrée que tout développement doit passer par l’industrialisation et que le projet industriel est le facteur de la stratégie de développement. Pour les pays en voie de développement en particulier, on attend par l’industrialisation, la modification de leur insertion internationale, les effets positifs d’apprentissages de main d’œuvre, les effets d’entraînement physique (l’industrialisation est plus garantrice d’échange économique et le mouvement autoentretenu de diversification de la production). En général, l’industrialisation apparaît comme le meilleur choix stratégique. Cependant, pour développer les industries, il faut briser les cercles vicieux qui maintiennent les pays en développement au dessous du seuil de décollage. Ainsi, le principe d’une intervention massive de l’Etat est conseillé.

Typologie des ménages selon l’accès foncier

Les ménages ruraux peuvent être classés en quatre types selon l’activité principale du chef de ménage (agriculteur ou non agriculteur) et la possession ou non des parcelles :
· Ménage agricole possédant des parcelles.
· Ménage agricole ne possédant pas des parcelles et ayant recours au fermage, métayage, prêt.
· Ménage non agricole possédant des parcelles.
· Ménage non agricole ne possédant pas de parcelles.

Le recours au fermage/ métayage/ prêt

Le recours au fermage/métayage/prêt est une pratique très rependue qui ne concerne pas uniquement les agriculteurs ne possédant pas de terres mais intéresse également les paysans possédant des parcelles.

En matière de sécurisation foncière

Celle-ci est peu rependue, même si elle paraît une contrainte nécessaire pour les producteurs agricoles. L’expérience dans d’autres pays a démontré qu’elle est un élément important dans la transition vers l’économie de marché et dans le développement agricole. La faible sécurisation foncière est un handicap pour l’investissement à long terme, puisqu’elle est également un frein à l’accès au crédit bancaire. Une autre problématique engendrée par l’insécurité foncière est l’insuffisance du revenu fiscal issu de l’imposition foncière. Le capital engagé dans l’exploitation agricole est extrêmement faible. Le capital financier introduit dans l’exploitation a été toujours insuffisant à Madagascar dû au problème des moyens des paysans à emprunter auprès des organismes financiers.

Table des matières

INTRODUCTION
PATIE I: APPROCHES THEORIQUES SUR L’AGRICULTURE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE 1 : LES PHYSIOCRATES (1756 – 1777)
Section 1 : La physiocratie est une véritable école
Section 2 : Quelques notions essentielles pour comprendre le fonctionnement du tableau économique
Section 3 : La physiocratie contre les mercantilistes
CHAPITRE 2 : APPROCHE THEORIQUE DE LA CROISSANCE
Section 1 : Approche économique de la croissance
Section 2 : Le développement du secteur primaire, une étape importante et
nécessaire pour parvenir à une croissance économique
Section 3 : Le dualisme et le développement axé sur l’agriculture
PARTIE II : QUELQUES REALITES DES MILIEUX RURAUX MALGACHES
CHAPITRE 1 : LES ASPECTS MARQUANTS DE L’AGRICULTURE MALGACHE
Section 1 : La médiocrité des moyens de production
Section 2 : L’état de pauvreté dans les milieux ruraux malgaches
Section 3 : Politiques mise en oeuvre par l’Etat pour améliorer la situation
CHAPITRE 2 : LES CONTEXTES MONDIAUX SUR LE MARCHE DES PRODUITS AGRICOLES
Section 1 : Le marché mondial des produits agricoles
Section 2 : La division internationale de travail
CHAPITRE 3 : LES ETAPES A FRANCHIR POUR PARVENIR A UNE AMELIORATION DE L’AGRICULTURE MALGACHE
Section 1 : Importance de l’intervention de l’Etat
Section 2 : Augmentation de la production
Section 3 : Nécessité d’une politique visant à renforcer l’intégration des
paysans dans le processus de la croissance
PARTIE III : ETUDE DE CAS : LA FILIERE VANILLE DANS LA REGION DE SAVA 1995 A 2004
CHAPITRE 1 : L’ETAT DE LIEU
Section 1 : La production
Section 2 : Généralité
CHAPITRE 2 : LES ASPECTS MARQUANTS DE LA FILIERE VANILLE
Section 1 : Inadaptation du système actuel à Madagascar
Section 2 : Insuffisance des organisations des producteurs
Section 3 : Les différents problèmes sociaux existant dans la région,
calendrier culturel et problème de main d’oeuvre
Section 4 : Les contextes mondiaux
CHAPITRE 3 : SOLUTIONS ADAPTEES POUR INTEGRER D’AVANTAGE LA FILIERE VANILLE DANS LE PROCESSUS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Section 1 : Une libéralisation totale de la filière
Section 2 : Les fonctions de l’organisme professionnel
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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