Approches théoriques sur la pauvreté et la microfinance

A la fin du second millénaire, Madagascar est classé selon les normes internationales en vigueur, parmi les pays les plus pauvres du monde. Les autorités qui se sont succédées ont recherché diverses solutions pour éradiquer cette pauvreté ou du moins pour la réduire. Dans ce cadre, le gouvernement en collaboration avec les bailleurs de fonds ont inclus dans leur programme une politique de réforme du secteur financier, dont la promotion de la Microfinance.

Avec un revenu annuel par habitant inférieur à 120 USD , plus de 70% de la population malgache ont juste de quoi satisfaire un besoin alimentaire minimum et à peine acheter de quoi se vêtir. Ceci pourrait en partie être expliqué par un manque d’accès à des services financiers pour leur offrir un surplus par rapport à leur faible revenu et encore si cela existe et même pour servir de financement à certains qui sont quand même en mesure de développer des initiatives entreprenariales.

Depuis la création de l’Organisation Non Gouvernementale transformée en banque populaire Gramen Bank en 1983, la Micro finance s’est répandue partout dans le monde et a connu des succès en matière d’offre de services financiers donc d’amélioration de niveau de vie aux pauvres auprès de beaucoup de pays tels qu’au Bengladesh même et dans l’Amérique Latine. Néanmoins, d’autres pays comme Rwanda, Cameroun ou Bénin ont reconnu que le micro crédit à travers les banques populaires, les Coopérations d’Epargne et de Crédit ne répond que partiellement aux besoins des pauvres. Ces échecs partiels trouvent en partie leur sources dans le fait de calquer tel quel les expériences de micro financement qui ont connu du succès dans leur pays. Il est évident qu’il est impossible de s’attendre à un même résultat en calquant les actions de micro financement menées par un pays vers un autre du fait que la situation de pauvreté diffère selon le pays et donc le degré d’implication des Institutions de Micro finance est en fonction de ceci. C’est pourquoi il est important d’étudier « comment les Institutions de Micro finance malgaches contribuent-elles à la réduction de la pauvreté tout en recherchant une certaine efficacité ».

APPROCHES SUR LA PAUVRETE ET LA MICROFINANCE A MADAGASCAR

Bien que l’agriculture occupe la première place dans l’économie de Madagascar, le système financier actuel n’a pas la capacité nécessaire pour financer tous les secteurs d’activité existant dans le pays. Il se trouve que ce sont les cultivateurs et les agriculteurs qui ont le plus de difficulté à accéder au financement des établissements de crédit. Ces derniers sont souvent réticents lorsqu’il s’agit de financer des projets à faible rentabilité, plutôt risqués, et ne négocient qu’avec des grandes entreprises ou des clients haut de gamme généralement concentrés en ville. Cette réticence vient peut-être des pertes et échecs retentissants que quelques uns d’entre eux ont connu dans le passé en finançant le secteur agricole. Malgré cela, de nouvelles formes d’organisations financières décentralisées ou de proximité ont vu le jour. La microfinance en fait partie intégrante.

Pour montrer l’importance de la microfinance dans la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population malgache, il est utile de voir dans cette partie les approches théoriques sur la pauvreté et la microfinance. Ensuite, présenter les mécanismes de fonctionnement de cette dernière à Madagascar. Enfin, analyser la réduction de la pauvreté en général face au développement de la Microfinance dans le pays.

APPROCHES THEORIQUES SUR LA PAUVRETE ET LA MICROFINANCE

A Madagascar la pauvreté n’est pas un phénomène récent. Elle s’est installée progressivement et plus profondément dans le pays avec les différents échecs de gouvernance des responsables politiques qui se sont succédés et avec les différents blocages que subit la population malgré leurs efforts pour s’en sortir. La microfinance a été introduite récemment avec l’aide des bailleurs de fonds pour lutter contre cette pauvreté. La microfinance a été importée des autres pays qui y ont connu des succès dans leur développement économique. Le présent chapitre se rapporte aux approches théoriques sur la pauvreté et la microfinance. Il comporte trois sections à savoir: le concept de pauvreté et une petite analyse de la situation de la pauvreté à Madagascar ; le fondement théorique de la microfinance et le concept de mutualisme ; et l’évolution historique de la Microfinance à Madagascar depuis le 18ème siècle.

Concept de pauvreté et analyse sur la situation de pauvreté à Madagascar

Avant de pouvoir combattre efficacement la pauvreté qui sévit sur Madagascar, peut-être faut-il en avoir une approche théorique probante. Il en est de même pour le choix des instruments nécessaires dans cette lutte, notamment la microfinance. Cette section a pour objet la compréhension du concept de pauvreté afin de détecter les besoins réels du pays avant de pouvoir présenter la microfinance en tant qu’instrument à recourir pour s’en sortir. Il faudra ainsi dans un premier temps conceptualiser la pauvreté .Ensuite l’on analysera la situation de pauvreté à Madagascar.

Le concept de pauvreté 

Lutter contre la pauvreté implique de mesurer le phénomène et d’en analyser les causes pour proposer les politiques adéquates. Or, comment définir la pauvreté, la mesurer et la traiter. C’est ce que nous allons essayer d’avancer dans cette sous-section en définissant d’abord ce qu’est la pauvreté. Ensuite, nous verrons quelques méthodes pour la mesurer.

Définitions de la pauvreté 

Le concept de pauvreté ne fait pas l’objet d’une définition unique malgré l’abondante littérature sur le sujet. Comme elle peut se définir comme un état de privation du bien-être jugé inadéquat pour vivre décemment, il est évident que les débats sur la définition et la mesure de la pauvreté soient apparentés à ceux sur le bien-être. Relatif à ce concept de bien-être, différentes écoles de pensée se sont intéressées à la définition de la pauvreté. On distingue à ce propos l’école « welfariste » et « non-welfariste ». Les deux définitions avancées par ces deux écoles sont différentes d’une part, selon l’importance accordée à la perception de la personne quant à son bien-être et d’autre part, quant à l’éventail des dimensions du bien-être considéré : Les « welfaristes » utilisent une approche de la pauvreté relative dont le concept se rapproche du concept d’inégalité dans la mesure où elle s’intéresse aux différences relatives entre personnes d’une même société. Ainsi l’approche « welfariste » estime que la chose qui manque aux pauvres est le bien être économique. Pour pallier le caractère subjectif de cette approche, ce qui est pris en compte, c’est le revenu réel et les dépenses de consommation comme indicateur du bien-être économique. Ainsi de l’autre côté, les « non welfaristes » préfèrent une approche de la pauvreté absolue qui identifie un certain nombre de besoins de base à satisfaire absolument pour ne pas être pauvre, se nourrir, se vêtir, se loger etc. Ces besoins sont les mêmes où qu’on soit.

Face à cette diversité d’approches utilisées pour aborder le concept de pauvreté, les efforts sont de plus en plus, dirigés vers la recherche d’un consensus sur la définition à adopter. Dans ce sens, le sommet mondial sur le micro crédit entend adopter la définition des pauvres comme « la couche de population vivant en dessous du seuil de pauvreté établi par chaque pays » . Ce sommet avait pour objectif d’atteindre les plus pauvres dans les pays en développement et les pauvres dans les pays industrialisés, tel que nous venons de le définir. Les différentes définitions de la pauvreté étant avancées, nous pouvons maintenant donner quelques méthodes pour la mesurer.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : Approches sur la pauvreté et la microfinance à Madagascar
Chapitre I : Approches théoriques sur la pauvreté et la microfinance
Section I : Concept de pauvreté et analyse sur la situation de pauvreté à Madagascar
Section II : Fondements théoriques de la microfinance et concept de mutualisme
Section III: Historique de la microfinance à Madagascar
Chapitre II : Mécanisme de fonctionnement de la microfinance a Madagascar
Section I : Environnement de la Microfinance à Madagascar
Section II : Les intervenants dans le secteur
Section III : Présentation des Institutions de microfinance
Chapitre III : Généralités sur la réduction de la pauvreté face au développement de la microfinance a Madagascar
Section I: Les programmes de promotion et de développement de la microfinance à Madagascar
Section II : Analyse de développement de la microfinance et de la pauvreté a Madagascar
PARTIE II : La contribution des IFM dans la réduction de la pauvreté a Madagascar
Chapitre I : L’action du réseau CECAM
Section I : Présentation du réseau CECAM
Section II : Les produits et services offerts par CECAM
Section III : Impacts des actions de la CECAM sur la population rurale
Chapitre II : L’institution OTIV et son programme spécifique pour les groupes défavorisés
Section I : Présentation de l’OTIV
Section II : Le « Programme Groupes Défavorisés », réseau Antananarivo
Chapitre III : Facteurs de blocage du développement de la microfinance a Madagascar et propositions de solutions
Section I : Contraintes du développement de la microfinance à Madagascar
Section II : Propositions de solutions et perspectives de développement de la microfinance a Madagascar
CONCLUSION

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