Approches theoriques de l’intervention de l’etat et son evolution

APPROCHES THEORIQUES DE L’INTERVENTION DE L’ETAT

ROLES ECONOMIQUES DE L’ETAT

L’Etat est un thème central de la théorie économique. Les économistes s’opposent sur la légitimité de ses interventions. En effet , ceux qui croient aux vertus régulatrice du marché veulent limiter fortement son rôle dans l’économie , alors que les économistes qui considèrent que le marché est injuste et imparfait voudraient que l’Etat s’y substitue.

Les classiques

Pour les économistes classiques traditionnels, l’Etat doit être un Etat minimal . Ils considèrent que l’Etat doit éviter toute intervention susceptible de fausser les mécanismes du marché et de contrarier les effets de la main invisible. Mais ces économistes , parmi eux Adam Smith, admettent l’intervention de l’Etat. Adam Smith: « dans le système de la liberté naturelle , le souverain n’a que trois devoirs à remplir. Le premier, c’est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d’invasion de la part des autres sociétés indépendantes . Le second, c’est le devoir de protéger , autant que possible , chaque membre de la société contre l’injustice ou l’oppression de tout autre membre ou bien le devoir d’établir une administration exacte de la justice. Et le troisième , c’est le devoir d’ériger et d’entreprendre certains ouvrages publics et certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entreprendre , parce que jamais le profit n’en rembourserait la dépense ,quoiqu’à l’égard d’une grande société ce profit fasse beaucoup plus qu’en rembourser la dépense ».

Les néoclassiques

La théorie néoclassique postule que le problème central de l’économie est l’affectation des ressources rares aux besoins de différents individus qui composent la société. Elle suppose qu’il existe un système de prix qui fixe le rapport d’échanges entre les biens . Donc , l’Etat doit faciliter le fonctionnement du marché; il doit créer les conditions propices à la concurrence pure et parfaite et veiller au respect de celle ci. L’Etat doit favoriser la libre entreprise , créer un cadre légal pour les sociétés et empêcher la formation de monopole.

Pour Arthur Pigou, l’intervention économique de l’Etat est nécessaire car l’Etat a pour objectif l’efficacité économique . Il est soucieux de l’intérêt général . L’existence de défaillances du marché( externalité, asymétrie d’information, biens publics, monopole) mis en évidence dans le cadre de l’économie du bien être, justifie l’intervention de l’Etat. L’Etat doit donc par la réglementation influer sur le comportement des producteurs et des consommateurs . Dans ce cas , sa démarche est normative et elle vise à atteindre une allocation des ressources optimales de type parétien.

Les keynésiens

Keynes affirme que pour corriger les déséquilibres du système , l’Etat doit intervenir dans l’économie. Sur le plan macro-économique , les keynésiens ne cherche pas à justifier l’existence de l’Etat dans l’économie du marché , mais ils lui confèrent un rôle de pilotage à court terme du mécanisme économique . Ainsi en cas de sous emploi , il est dans l’obligation de mener une politique de relance afin d’augmenter la demande effective. Selon Keynes , l’Etat devrait faire exactement le contraire de ce que font les agents économiques c’est à dire que quand le revenu national diminue ,que les dépenses privées est entrain de diminuer , il faut que l’Etat soutienne activement l’économie en injectant des dépenses supplémentaires pour soutenir la demande effective. Inversement, en présence de surchauffe économique c’est à dire lorsque le revenu s’emballe ,lorsque les prix augmentent rapidement et que l’investissement dépasse les possibilités d’épargne, l’Etat doit réduire ses dépenses afin de limiter la surchauffe. D’après Keynes : « les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont le premier que le plein emploi n’y est pas assuré , le second que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d’équité » . Donc seul l’Etat est en mesure d’assurer ces deux problèmes.

Les publics choices

Ces économistes annoncent que l’intervention de l’Etat doit se limiter à garantir les droits de propriété. James Buchanan affirme que : « pour l’individualiste , l’idéal est l’anarchie , réaliste , il doit toutefois admettre la nécessité d’une agence d’exécution du droit , d’une collectivité , d’un Etat ».

L’Etat doit être le dépositaire de deux fonctions biens distincts: la protection et la production. Le rôle de l’Etat protecteur est de faire respecter les droits de propriété et les contrats. Il doit démasquer ceux qui contreviennent aux droits de propriété puis les sanctionner et cela en toute impartialité. Selon James Buchanan: « pour accomplir son rôle d’application de la loi, l’Etat devrait embaucher des experts , des savants qui cherchent la « vérité » et qui scrutent les faits , des gens qui ont une formation spécialisée en droit.

LE RENOUVEAU DES ANALYSES DE L’INTERVENTION DE L’ETAT ET LE POIDS ECONOMIQUE DE L’ETAT CONTEMPORAIN

La réhabilitation du rôle économique de l’Etat

La nouvelle économie classique

La théorie de la croissance endogène, qui a été élaborée par les nouveaux économistes classiques , accordent une place importante aux autorités publiques . En effet , ils considèrent que la croissance est un phénomène cumulatif dans lequel l’Etat a un rôle à jouer. La théorie de la croissance endogène peut emprunter quatre voies :

– Paul Romer et l’accumulation des connaissances .

Selon Romer, l’accumulation des connaissances est un facteur endogène de croissance. Ici, Romer reprend en partie la théorie du « learning by doing » formulée par K Arrow. Il affirme que « c’est en produisant qu’une économie accumule spontanément les expériences et donc des connaissances . Plus la croissance est forte , plus l’accumulation d’expérience et de savoir faire est forte , ce qui favorise la croissance ». Donc on peut constater que l’accumulation de connaissance a de nombreux effets externes car en produisant , une société accumule des connaissances qui vont lui permettre d’être plus compétitive mais qui vont servir aussi aux sociétés qui l’entourent par effet d’imitation ou par acquisition de main d’oeuvre ayant acquis de savoir faire.

– Becker et l’accumulation de capital humain .

la théorie du capital humain énoncée par Becker accorde une place importante à l’éducation et à la formation professionnelle qu’il considère comme des investissements que les individus rationnels cherchaient à optimiser . Car, en majeur partie , la croissance économique repose sur des effort en formation individuels et sociaux.

L’accumulation du capital humain a des conséquences externes puisque niveau d’éducation d’un individu joue non seulement sur sa propre productivité , mais aussi sur celle de ces partenaires. Ainsi , par effet de réseau , un niveau d’éducation est d’autant plus efficace qu’il permet d’interagir avec d’autres personnes présentant ce même niveau.

– Paul Romer et l’accumulation de capital technologique .

Ici, l’idée de Romer est intégrée la technologie dans le facteur de production et ce facteur est endogène. Puisqu’il affirme que c’est l’innovation et la recherche-développement qui constituent un des facteurs stimulant de la croissance c’est à dire plus les efforts de recherche-développement sont importants , plus la croissance est forte ; plus la croissance est forte , plus les efforts consacrés à la recherche-développement peuvent être considérables .

– Barro et les dépenses d’infrastructures publiques .

D’après Barro, la dépense public est directement productive et elle doit être considérée comme un des facteurs de la fonction de production. Donc , le secteur public devrait contribuer à la réalisation d’infrastructures en matière de transport et de communication car ces dépenses ont un effet cumulatif c’est à dire d’augmenter la croissance. On peut constater qu’à travers cette théorie , les différentes accumulation dégagent des effets externes qui justifient l’intervention de l’Etat . L’Etat peut être considéré comme la source des différentes accumulations de capital. Par une politique qui a pour cible la formation et l’éducation , l’Etat améliore l’efficacité du capital humain et peut en même temps faciliter l’accumulation de connaissances et expériences . L’Etat joue aussi un rôle considérable au niveau de la technologie car il peut , non seulement , organiser le système des brevets ,mais aussi, participer à l’effort de recherche-développement.

L’approche de Barro sur l’infrastructures publiques nécessite une intervention de l’Etat car par une politique industrielle appropriée , il pourrait favoriser la croissance sur une longue période contrairement au marché qui est un instrument efficace de la régulation du court et moyen terme . Ici, il ne s’agit pas de se substituer l’Etat au secteur privé mais d’améliorer sa croissance en entretenant les infrastructures et en contribuant à l’accumulation des facteurs qui sont considères comme endogène par sa participation à l’investissement ,à la formation et à la recherche-développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHES THEORIQUES DE L’INTERVENTION DE L’ETAT ET SON EVOLUTION
Chapitre I : Rôles de l’Etat
I -1- Les classiques
I -2- Les néoclassiques
I -3- Les keynesiens
I -4- Les publics choices
Chapitre II : Les renouveaux des analyses de l’intervention de l’Etat et le poids économique de l’Etat contemporain
II -1- La réhabilitation du rôle de l’Etat
II -1-1- La nouvelle économie classique : La théorie de la croissance
II -1-2- L’Etat selon Philippe Delmas
II -1-3- La nouvelle micro-économie
II -2- Le poids économique de l’Etat contemporain
II -2-1- Le développement de l’Etat providence
II -2-2- La mesure de l’intervention de l’Etat par les prélèvements obligatoires
Chapitre III : Justifications économiques et sociales de l’intervention de l’Etat
III -1- Justifications économiques de l’Etat et l’allocation des ressources dans le cas de la défaillance du marché
III -1-1- Les biens publics ou biens collectifs
III -1-2- L’asymétrie d’information
III -1-3- Les externalités ou les effets externes
III -1-4- Les concurrences imparfaites : monopole
III -2- Justifications sociales de l’intervention de l’Etat
III -2-1- Economie du bien être social
III -2-2- Economie de la Justice sociale
III -2-3- Intervention publique et intérêt général
III -2-4- Les fonctions de l’Etat
Chapitre IV : Limites et quelques critiques de l’intervention de l’Etat
IV -1- Limites
IV -1-1- La difficulté d’identifier les préférences collectives et l’intérêt général
IV -1-2- Les délais d’action et d’obtention des résultats
IV -1-3- La contrainte extérieure
IV -1-4- Les pressions exercées sur les pouvoirs publics
IV -2- Quelques critiques
PARTIE II : INTERVENTION DE L’ETAT ET L’ALLOCATION DES RESSOURCES DANS L’ECONOMIE : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre I : Evolution de la situation économique et de la pauvreté et le défis de l’Etat
I -1- Situation de la pauvreté
I -2- Situation économique actuelle
I -2-1- Taux de croissance
I -2-2- Taux de change et taux d’inflation
I -2-3- Finances publiques
I -2-4- Dettes publiques
I -3- Les objectifs de développement
I -3-1- Objectifs globaux
I -3-2- Perspectives pour 2004
Chapitre II : Aperçu sur les ressources et l’orientation des dépenses de l’Etat dans l’optique de développement
II -1- Recettes publiques
II -1-1- Eléments de recettes budgétaires
II -1-2- Evolution des recettes budgétaires
II -1-3- Choix des ressources publiques
II -2- Dépenses publiques
II -2-1- Eléments de dépenses publiques
II -2-2- Evolution des dépenses publiques
II -2-3- Choix des dépenses publiques
Chapitre III : Les domaines d’intervention de l’Etat
III -1- Programme de l’Etat
III -1-1- Rétablissement d’un Etat de droit et bonne gestion publique
III -1-2- Promotion d’une croissance économique à base sociale très élargie
III -1-3- Promotion des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargie
III -2- Coût et financement
III -3- Evaluation du programme
III -4- La réduction de la pauvreté et les objectifs de développement du millénaire
Chapitre IV : Analyses et suggestions
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIES

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