Approches théoriques de l’inflation
Dans le cadre de quête d’un meilleur niveau de croissance économique afin de promouvoir son développement, les pays en développement comme Madagascar se voient être confronter à plusieurs problèmes. Cependant, dans notre présente étude, tout en sachant qu’une relation entre croissance économique et inflation existe, la connaissance des origines de cette dernière demeure cruciale.
Approche de l’inflation par la monnaie
Les principaux travaux sur la relation entre inflation et monnaie considèrent communément la relation de la théorie quantitative de la monnaie qui implique que tout changement exogène de la masse de monnaie en circulation, opéré par l’autorité monétaire, se traduit par un ajustement dans le même sens des prix nominaux. Pour Milton Friedman (1987), « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire » qui émane de la politique de l’État.
La monnaie
Comprendre les mécanismes de l’inflation nécessite d’analyser le rôle de la monnaie dans les économies modernes. L’inflation s’interprète en effet comme la perte de pouvoir d’achat de la monnaie sur les biens et services.
Généralité sur la monnaie
Histoire de la monnaie
La monnaie a pris des formes variées au cours du temps. En effet, le concept de l’argent « monnaie » est aussi vieux que l’humanité. Les sociétés sans monnaie avaient tissées des réseaux de change non-marchand : le troc. Ce dernier suppose l’établissement d’une certaine équivalence entre les objets. Par exemple, un bœuf vaut 10 mètres de tissu et 100 litres de vin.
Le troc peut être bilatéral ou multilatéral. Le troc est bilatéral lorsque la première personne A possédant un bien X et veut acquérir le bien Y faire un échange avec une 2ème personne B possédant Y et veut acquérir le bien X dont possède la première personne. Par contre, si l’échange s’effectue entre au moins trois personnes, le troc devient multilatéral. Par exemple, supposons 3 agents A, B, C. L’agent A possède le bien X et veut acquérir le bien Y. L’agent B possède le bien Y et veut acquérir le bien Z. Enfin l’agent C et veut acquérir le bien X. Dans l’économie de troc, pour que l’agent C puisse acquérir le bien X, il est obligé d’échanger tout d’abord le bien Z dont il possède contre le bien Y. Pour ensuite échanger le bien Y qu’il vient d’acquérir chez l’agent B contre le bien X de l’agent A dont il désire.
Mais vu cet enchaînement, on voit bien que le système d’échange de troc est trop complexe .Premièrement, pour effectuer l’échange il doit y avoir double coïncidence des besoins. Ensuite, le troc ne permet pas de savoir la valeur réelle d’un bien. Parce qu’il est difficile de connaitre le cout de transport des biens d’un lieu d’échange à un autre par exemple, ainsi que son cout de stockage. Enfin, il n’est pas simple d’effectuer l’échange contre des marchandises indivisibles comme les services. Or un agent rationnel n’achète ou ne vend qu’une certaine quantité lui permettant de maximiser son utilité ou son profit. Alors, le troc freine le développement des échanges.
Le début de l’apparition de la monnaie qui est un bien intermédiaire dans les échanges était constaté après l’intensification du commerce lors de la haute antiquité. Ce qui a montré la besoin d’une marchandise fixe et acceptée par tous servant de base ou de référence dans l’échange.
La première véritable monnaie d’échange était le « cauris » qui est un petit coquillage qui prospère dans les eaux profondes de l’océan indien sous les tropiques. Les « cauris » était utilisé en chine, en inde ; en Thaïlande ; en Afrique. Apres le « cauris » était le sel ; le riz ; le café utilisé surtout dans le commerce avec l’Afrique noir. L’or, ainsi que des objets ou des animaux reconnus par tous comme moyen d’échange était utilisé en Espagne, en Amérique latine. Ces formes de monnaie s’appellent « la monnaie primitive ». L’insertion de la monnaie modifie complètement le fonctionnement d’une économie.
Actuellement, la monnaie prend diverses formes telles que la monnaie divisionnaire qui sont des pièces métalliques, la monnaie fiduciaire qui sont des billets de banque, et la monnaie scripturale qui sont des chèques, virement et des lettres de change. En d’autre terme, la monnaie est constituée par l’ensemble de paiement directement utilisable et doit être acceptée et inspirer confiance aux agents économiques d’une communauté donnée.
On peut diviser en trois catégories, en fonction de son degré de liquidité, les différents supports où s’incarnent la monnaie :
– M1 : billets et pièces + dépôts à vue. C’est-à-dire que les pièces et billets représentent la première composante de la masse monétaire et les dépôts à vue sont la deuxième composante. La somme des deux fournit la définition la plus étroite de la masse monétaire, ce que la banque centrale nomme l’agrégat M1. En d’autre terme, les agrégats monétaires M1 sont des actifs parfaitement liquides (monnaie métallique, monnaie papier, monnaie scripturale)
– M2 : M1 + livrets d’épargne. Ce sont des actifs facilement convertibles en monnaie sans trop de frais de risque. Les M2 sont des actifs non immédiatement liquides mais pouvant être transformés rapidement : « quasi-monnaie »
– M3 : M2 + portefeuilles d’actions et d’obligations et de titres. Ce sont les actifs les moins liquides à travers les avoirs financiers à moyen et long terme. La conversion de M3 implique des coûts de transactions et des risques de perte de valeur.
– Actuellement, il y a aussi l’agrégat M4 correspondant à M3 plus les bon de trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.
Fonctions de la monnaie
L’histoire de l’évolution des échanges a montré que la monnaie est plus qu’un simple outil économique. En fait, elle est un lien social car elle relie les agents entre eux. Elle est aussi une norme sociale parce que tout le monde dans une communauté l’admette entant que moyen d’échange. La monnaie est un instrument de pouvoir car elle exprime la domination d’un homme par rapport à un autre. Mais elle est aussi un instrument de souveraineté d’un pays. Pour éclairer la genèse de la monnaie, le plus simple est de la définir par ses trois fonctions : la fonction de réserve de valeur, la fonction d’unité de compte et la fonction d’intermédiaire des échanges.
Fonction de réserve de valeur
Détenir la monnaie doit permettre une utilisation ultérieure c’est-à-dire dans l’avenir. En d’autre terme, elle doit garder sa valeur dans le temps et permettre de transférer du pouvoir d’achat. Toutefois, la monnaie n’est pas une parfaite instrument de réserve de valeur. Parce qu’elle perde de la valeur dans les périodes inflationnistes et cela se confirme aussi par le biais du calcul de la valeur actuelle nette. On constate donc que la monnaie ne peut pas assurer les agents économiques contre certains risques économiques, surtout à long terme. En effet, la monnaie constitue une réserve temporaire de pouvoir d’achat.
Néanmoins, il existe d’autres actifs qui assurent de façon plus efficace la même fonction car ils paient un rendement : les livrets bancaires, les actions ou les obligations par exemple. Comme conclusion, si la fonction de réserve de valeur était la seule fonction assurée par la monnaie, personne ne souhaiterait la détenir.
La monnaie comme unité de compte
Dans ce cas, la monnaie permet d’avoir une idée sur la valeur d’un bien ou service. Elle assure donc le rôle d’étalon ou unité de mesure permettent ainsi aux agents de se positionner, d’effectuer des calculs et de prendre des décisions. A l’exemple pour Madagascar l’unité de compte est l’Ariary.
La fonction d’intermédiaires des échanges
A cet égard, La monnaie est le seul actif ou bien dans l’économie qui permet d’acquérir tous les autres biens. On parle ici d’économie monétaire, c’est-à-dire une économie dans laquelle la monnaie achète tous les biens et tous les biens achètent uniquement la monnaie. Mais dans un autre cas de figure où le troc est le système d’échange, on est en présence d’économie de troc.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I. Approches théoriques de l’inflation
CHAPITRE I. Approche de l’inflation par la monnaie
CHAPITRE II. Inflation et politique budgétaire
CHAPITRE III. L’inflation par les coûts
PARTIE II. Les déterminants de l’inflation à Madagascar
CHAPITRE I. Brève histoire de l’évolution de l’inflation à Madagascar depuis 1990
CHAPITRE II. Approche économétrique des déterminants de l’inflation
CHAPITRE III. Recommandations pour la lutte contre l’inflation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES