L’importance de la participation au commerce international pour un pays est un fait acquis. Non seulement l’histoire des faits économiques indique à quel point le développement a été fondé sur le commerce international, mais tout au long de l’histoire, les relations internationales ont pu être déterminantes dans les rapports économiques, sociaux et humains Ce commerce international s’est développé au fur et à mesure que les besoins de l’humanité aient augmenté et que sa capacité de production ait été d’autant plus élevée. Étant donné qu’aucun pays ne possède tous les facteurs de production nécessaire à la satisfaction de leur besoin, et que leurs capacités de production sont différentes de l’un à l’autre. L’ouverture aux échanges avec les autres pays s’est déclarée alors indispensable. Face de cela, il faut intervenir plusieurs devises, il est nécessaire de déterminer leur valeur relative, dans laquelle une variation du taux de change a donc un impact significatif sur le prix des biens exportés et importés. De nombreux économistes et spécialistes en commerce international ont essayé de chercher des politiques économiques permettant de promouvoir l’exportation et de décourager l’importation dans un pays, pour lesquelles on paie avec la monnaie nationale ou la devise qui va encore mesurer par ce taux de changes. Les théories économiques affirment que la politique de dévaluation monétaire en agissant sur la compétitivité des prix encourage l’exportation et permet ainsi d’améliorer la situation des balances de paiements courants. Les dévaluations font leur apparition dans entre deux guerres. Cette période est marquée par quelques dévaluations particulièrement emblématiques : la dévaluation du franc par Poincaré en 1928, la dévaluation du livre sterling par McDonald en 1931 et la dévaluation du dollar par Roosevelt en 1933. Dans le cadre des accords de Breton Wood, les dévaluations sont réservées aux pays connaissant des déséquilibres structurels de leur balance des paiements, après notification au FMI. On a ainsi des instruments qu’on utilise afin de pousser la compétitivité d’un pays comme la politique monétaire, une des politiques économiques. Mais dans le cadre de cette étude, nous nous intéresserons particulièrement la politique de change, une de ces politiques monétaires là. Ce mémoire intitulé « les relations entre la politique de dévaluation monétaire et l’exportation » a pour objet d’appréhender la liaison chaleureuse entre cette dévaluation monétaire et l’activité d’exportation, en prenant le cas de Madagascar pour l’analyser. D’où la problématique se formule comme suit : quel impact la baisse du cours de la monnaie locale par rapport aux autres devises apporte-t-elle sur l’exportation ? Pour mieux cerner ce sujet, en suivant le plan détaillé, nous aborderons une approche théorique de la politique de dévaluation monétaire et de l’exportation dans une première partie. Nous entamerons dans la deuxième partie une approche pratique de la dévaluation et l’exportation et en particulier le cas de Madagascar.
LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA POLITIQUE DE CHANGE
La politique monétaire
Définition
La politique monétaire est l’ensemble des mesures prises par les autorités monétaires afin la hausse de la masse monétaire. C’est une composante de politique économique d’ensemble. Cette réalisation de la stabilité des prix constitue l’objectif général de la politique monétaire de la BC, telle que cette politique dispose en principe les objectifs du « carré » magique du Kaldor : la croissance économique, le plein emploi, l’équilibre extérieur et la stabilité des prix. Compte tenu de ce but, plus précisément pour qu’on puisse l’atteindre, les autorités monétaires font harmoniser parallèlement l’expansion des agrégats monétaires tout en répondant aux besoins de l’économie fragilisée par la crise politique intérieure (le stock de la monnaie). Elles ont aussi cherché à atténuer les effets néfastes de cette dernière sur l’économie, en offrant un environnement monétaire qui permettrait de soutenir la reprise des activités économiques (le taux d’intérêt). De ce fait, les actions monétaires sont articulées autour de l’assechèssement des excédents de liquidités qui représente une menace pour la stabilité de prix. Le maintien de stabilité de prix et du taux de change nécessite la mise en œuvre d’une politique monétaire bien adaptée aux objectifs du gouvernement.
Les différents types du système monétaire
Avant de parler de la dévaluation, rappelons les deux systèmes de création monétaire. Il y a d’abord l’étalon or. Dans ce système, l’unité monétaire correspond à une certaine quantité d’or. Pour créer de la monnaie, il faut donc augmenter la quantité d’or détenue par la banque centrale dans le système monétaire.
Les parités entre les différentes monnaies sont fixes car elles dépendent de la quantité d’or que représente chaque unité monétaire. Alors quand cette quantité d’or correspondant à l’unité monétaire diminue, il y a la dévaluation. Les règlements entre les pays s’effectuent en or. C’est pourquoi une baisse de quantité d’or d’un pays entraine une contraction de la masse monétaire, et donc des prix et des salaires : C’est l’effet classique d’une dévaluation. C’est ce qu’on appelle aussi la déflation. Cette dernière, dans ce contexte, n’est pas le danger qui est souvent décrit de nos jours, juste un ajustement monétaire nécessaire.
L’autre système est celui de la monnaie crédit et des changes flottants. La monnaie est simplement créée par les banques, à chaque fois qu’elles octroient un crédit. Les banques doivent respecter certaines obligations en matière de fonds propres, mais il n’y a pas de lien entre la monnaie et l’or. Prenons des expressions de deux économistes qui annoncent clairement cette non convertibilité de la monnaie en or. Selon Thomas COOK : « il y a la possibilité de créer de la monnaie en plus de la quantité d’or qu’on possède dans la BC ». Et aussi d’après PALMSTRUCH : « à partir de la loi de grand nombre, lorsqu’un pays possède une quantité d’or et lorsqu’on la dépasse dans la BC, tous les détenteurs de la monnaie ne viennent pas simultanément à réclamer la conversation de leur papier en quantité d’or. » Les parités monétaires dépendent de la demande pour chaque monnaie. Elles varient constamment les unes par rapport aux autres. La valeur d’une monnaie peut être voire en même temps augmentée par rapport à une autre, mais diminuée par rapport à une troisième. Il y a des monnaies dites fortes et des monnaies dites faibles. Les monnaies fortes sont des monnaies de références, considérées comme l’unité monétaire avec d’autres pays.
Diverses combinaisons entre l’étalon or et les changes flottants existent. Le système était issu des « accords de Breton Woods » en 1944 (plusieurs pays avaient évoqué la possibilité de créer une monnaie internationale.) Le dollar était défini par rapport à l’or, et les autres monnaies par rapport au dollar. Une dévaluation était une baisse de dévaluation par rapport au dollar. La maintenance de la stabilité de la monnaie par rapport à une autre monnaie est partiellement un choix des pays. Comme les pays asiatiques ont opté une parité fixe dans les années 1990 ; donc quand ils n’ont pas pu maintenir cette parité, cela pousse jusqu’à la dévaluation. Il ne peut pas y avoir une dévaluation dans un régime de change flexible, la dévaluation n’est possible que dans un régime de change fixe. Pour mieux comprendre le régime de change, il est nécessaire de parler de la politique de change.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : APPROCHES THEORIQUES DE LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE ET DE L’EXPORTATION
Chapitre 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA POLITIQUE DE CHANGE
Section 1 : La politique monétaire
Section 2 : La politique de change
Chapitre 2 : LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE
Section 1 : Définition et les types de dévaluation monétaire
Chapitre 3 : L’EXPORTATION
Section 1 : Notion d’exportation
Section 2 : La balance de paiement
Section 3 : Le commerce international
Partie 2 : APPROCHE PRATIQUE DE LA DEVALUATION ET L’EXPORTATION : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 1 : La politique de dévaluation monétaire appliquée à Madagascar.
Section 1: CONTEXTE HISTORIQUE A MADAGASCAR
Section 2: LES CAUSES DE LA DEVALUATION A MADAGASCAR
Chapitre 2 : LES EFFETS DE LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE SUR L’EXPORTATION
Section 1 : Les effets de la dévaluation sur la balance de paiement
Section 2 : L’inflation causée par la dévaluation
Section 3 : Les impacts de la dévaluation sur l’exportation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE