Madagascar figure parmi les pays les plus convoités au monde vue la potentialité et la diversification de ses ressources minérales. Il est gorgé non seulement des substances métalliques, mais aussi des minéraux industriels et des gemmes. Le corindon présente à la fois la variété industrielle et la variété gemme à travers les saphirs et rubis. Les corindons gemmes n’ont été découverts dans le pays qu’en 1992 à Andranondambo. Depuis, son exploitation accroit de façon exponentielle, aussi artisanale qu’industrielle, dans toute l’île à savoir les gisements d’Ilakaka, d’Andilamena, d’Ambondromifehy et de Soamiakatra.
Le succès d’une bonne exploitabilité d’un gisement requiert des études géologiques approfondies. En effet, la plupart des recherches et études à propos des corindons gemmes sont axées dans la partie centrale (Soamiakatra et Mandrosohasina) et surtout dans le Sud de Madagascar (Zazafotsy, Ambatomena, Sahambano, Vohitany, Anavoha, Andranondambo et Sakeny). Par contre, le gisement de Beforona dans la partie Est n’a été l’objet d’une étude géologique détaillée. Ce dernier a été exploité pendant la colonisation et a produit 28,700 en 1927 et 16,025 t en 1928. En plus, les données géologiques correspondant datent également de cette période. La géologie a été décrit par Lacroix en 1922, Duclos en 1927, Laplaine en 1949 et Razafimanantsoa en 1961.
Généralités sur le corindon
Minéralogie du corindon
Nommé « corinvindium » par John Woodward en 1725, le mot corindon dérive du Tamoul « kuruntam », lui-même dérivé du Sanscrit « kuruvinda », qui signifie « rubis ». Richard Kirwan a utilisé l’appellation « corundum », en 1794. C’est ce dernier terme qui est utilisé actuellement.
Les caractéristiques minéralogiques du corindon
Le corindon, un oxyde d’aluminium, est constitué par l’élément aluminium et l’élément oxygène et porte la formule chimique Al2O3ou α-Al2O3 (Al = 52,91% et O = 47,09%), mais contenant parfois des traces de chrome, de fer, de manganèse, de vanadium et de titane. Ce minéral cristallise dans le système rhomboédrique ou trigonal., de la classe holoèdre 32/m. Il se présente sous forme hexagonale, prismatique, tabulaire, bipyramidale, rhomboédrale, massive ou granulaire et rarement aciculaire. L’habitus enroulé et arrondi se rencontre chez les corindons alluvionnaires.
Ayant comme dureté 9 dans l’échelle de Mohs, le corindon est le second minéral le plus dur qui existe après le diamant. De cassure irrégulière à conchoïdale, ledit minéral ne présente aucun plan de clivage, mais quelquefois des plans de séparation {0001} et {1011}. Sa densité mesurée est comprise entre 3,98 et 4,10 et sa densité calculée est égale à 3,997. Comme propriétés optiques, le corindon est observé sous différentes couleurs : rouge, violet, rose, marron, bleu, jaune, orange, vert, etc. Il peut être opaque, translucide ou transparent et son éclat est vitreux à adamantin. Ses indices de réfraction sont : nω = 1.767 – 1.772 et nε = 1.759 – 1.763 avec une faible biréfringence (nω-nε ≈ 0,008). Casé parmi les minéraux uniaxes négatifs, le pléochroïsme du corindon est forte pour les variétés de coloration très vive et faible pour les autres variétés.
D’après la classification de Dana, le corindon est classé parmi les simples oxydes (04) ayant des cations de charge 3+ (04.03). Il appartient au groupe Corindon Hématite (04.03.01), ceux qui ont le groupe d’espace R-3c, avec l’hématite (Fe2O3), l’eskolaite (Cr2O3), le karelianite (V2O3) et le tistarite (Ti2O3). Ainsi le symbole du corindon dans selon Dana est 04.03.01.01.
Les variétés de corindon
Le corindon est réputé par ses deux variétés gemmes, saphir et rubis. Le rubis est la variété rouge et le saphir désigne les variétés ayant d’autres couleurs, bleu, violet, rose, marron, jaune, orange ou vert. La variété pure, incolore est le leucosaphir.
Ces variétés de corindon se diffèrent seulement par leurs colorations. Et cette diversité de coloration est due à deux principaux facteurs (Garnier, 2003):
● la présence de traces des éléments de transition se substituant l’Al., sous forme ionique, dans le réseau cristallin du corindon à savoir le Cr, Fe, Ti, V, Ga etc. Ces éléments sont appelés éléments chromophores.
● la présence des inclusions minérales lors de la croissance du corindon telles que le rutile, la boehmite, la diaspore, les carbonates, l’apatite, le zircon, etc.
Le corindon, qui se constitue de plus de 98% d’Al2O3, contient de différents éléments en traces tels que Fe, Ti, et Cr. En effet, Fe et Ti sont responsables de la coloration bleu saphir, et Cr cause la couleur rouge du rubis. D’autres éléments tels le Ga, le Mg, le V sont également présents, mais de faible proportion (Peucat et al., 2007). Outre le chrome, d’autres éléments peuvent apporter une nuance dans la couleur rouge: la présence d’ions Fe3+ apporte une nuance marronne et la présence conjuguée de Fe et Ti est à l’origine d’une nuance violette (Garnier, 2003).
Ce minéral peut être également trouvé à l’état synthétique. Ce sont essentiellement les variétés gemmes qui sont fabriquées en laboratoire et elles ont les mêmes caractéristiques minéralogiques que les variétés naturelles. Les corindons sont fabriqués par fusion et par croissance en solution.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. Présentation de la zone d’étude
I.2. Généralités sur le corindon
II. METHODOLOGIE
II.1. Etudes préparatoires
II.2. Travaux de terrain
II.3. Travaux en laboratoire
II.4. Traitements et exploitations des données
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Cartes litho-structurales du secteur d’étude
III.2. Pétrographie des roches
III.3. Géochimie des roches
III.4. Chimie des minéraux
III.5. Caractères chimiques du corindon gemme d’Ambohitranefitra
IV. DISCUSSION
IV.1. Mise en place de la syénite et processus de formation du corindon
IV.2. Place du gisement de corindon d’Ambohitranefitra par rapport aux principaux gisements de corindons gemmes
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES