Approches multiples de l’ouverture économique
Quelles que soient les sources d’information concernant Madagascar, les taux de croissances économiques enregistrés ont été supérieurs aux taux de la croissance de la population active. En sus, ces informations ajoutent que la contribution du secteur secondaire de l’activité économique malgache dans la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) est la plus minime (de l’ordre de 13,7% entre 2000 et 2004 contre 27,0% pour le secteur primaire et 51,9% pour le secteur tertiaire). Pour cette année même, le taux de la population active y afférant est très faible (4,0% seulement de la population active selon le Fonds Monétaire Internationale ou FMI).
Cependant, à l’instar des pays nouvellement industrialisés à économie de marché et émergents, l’industrialisation se révèle être une phase inéluctable dans le processus du développement. Entendons par ce terme industrialisation selon quelques auteurs dont nous verrons le long de cette étude, des mutations sectorielles, lesquelles sont caractérisées dans une première étape par l’essor du secteur industriel et sa contribution massive dans la formation du PIB. C’est à cette étape que devrait passer Madagascar pour poursuivre le chemin de son développement.
A notre époque actuelle, nous ne pouvons pas exercer des politiques de promotion d’industrialisation dans le but d’accaparer les chômeurs, surtout ceux en situation de sous emplois, et de lancer la croissance économique en autarcie. La mondialisation nous impose tantôt de contrainte et nous offre tantôt d’opportunités dans l’élaboration de cette politique.
CADRES THEORIQUES ET PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
Approches multiples de l’ouverture économique
Définitions
Pour un pays, l’ouverture économique désigne le fait de s’ouvrir ses relations économiques tant sur le plan inter-régional que sur le plan international. En effet, deux notions se présentent en termes de cette ouverture. « D’une part, il s’agit de l’ouverture endogène à l’industrialisation, laquelle accompagne le développement économique sur le plan historique et caractérisée par une croissance progressive des échanges. D’autre part, nous distinguons une ouverture exogène, caractéristique des politiques de libéralisation commerciale entreprises à une période donnée laquelle est mise en place dans de nombreux pays en développement depuis les années 80 » . Cette dernière fera l’objet de notre étude. Parler de cette ouverture exogène convient à examiner l’ouverture internationale qui désigne à la fois une attitude en matière de politique des relations économiques internationales et un fait évaluable. La politique d’ouverture internationale désigne la volonté de multiplier les échanges économiques de toutes sortes et/ou de réduire les obstacles à cette multiplication. Le libreéchangisme est la forme libérale de cette volonté. Le degré d’ouverture internationale est un fait que l’on mesure, notamment en matière commerciale (importations et exportations de biens). Nous pouvons recourir à d’autres indicateurs de ce type pour évaluer aussi l’importance relative des flux transfrontières de capitaux par exemple…
Revue de la littérature sur l’ouverture économique
Souvent, la plupart des approches concernant l’ouverture s’appréhendent en concomitance avec la croissance économique. C’est pour cela que les revues de la littérature que nous verrons par la suite se sont analysées avec la croissance économique. D’ailleurs, l’analyse de problème de l’emploi fait de l’analyse de la croissance économique un outil le plus fondamental.
Approches traditionnelles de l’ouverture économique
David Ricardo, au 19e siècle, par sa théorie des avantages comparatifs, a démontré que plus un pays était ouvert, plus cela lui permettait de réorienter ses ressources rares vers des secteurs plus efficients et d’améliorer son bien-être. Les théories qui suivirent sont venues pour la confirmation de ces gains, en plus de rajouter ceux liés à la rémunération des facteurs de production. Cependant, même dans les nouvelles théories du commerce international qui prennent en compte les rendements d’échelle et la concurrence imparfaite, les gains restent statiques. C’est dans la théorie de la croissance qu’on peut alors venir chercher les gains dynamiques. Les modèles de croissance néo-classiques, issus du modèle de Solow , assument que le changement technologique est exogène. Dans un tel cadre, les politiques commerciales d’un pays ne peuvent donc pas être considérées comme un élément affectant sa croissance.
Approches nouvelles de l’ouverture économique
Depuis le début des années 1990, les nouvelles théories de la croissance considèrent le changement technologique comme étant endogène. Il devient alors possible de combiner la nouvelle théorie du commerce international et celle de la croissance endogène. Grossman et Helpman démontrent que l’ouverture permet d’augmenter les importations domestiques de biens et services qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à l’apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, le pays connaît un progrès technologique, sa production devient plus efficiente et sa productivité augmente. Nous nous attendons alors que les économies plus ouvertes croissent à un rythme plus rapide que celles plus protectionnistes. Cependant, les auteurs rajoutent que ces gains dépendent de plusieurs facteurs, dont la situation initiale. Cette dernière détermine la nature de la spécialisation du pays dans le long terme et donc son taux de croissance. L’ouverture d’une petite économie peut la conduire à se spécialiser dans un secteur de faible croissance, contribuant plutôt à laisser le pays dans le sous-développement. Dans ce cas, le pays devrait adopter des politiques protectionnistes durant les premières étapes de son développement, pour ensuite opter pour des politiques d’ouvertures appropriées.
Origines et enjeux de l’ouverture économique
Le vocable ouverture économique, dans un sens plus réaliste ne peut pas se détacher du terme mondialisation. Ce terme « mondialisation », apparaissant en 1953, désigne le fait d’un événement qui acquiert un caractère mondial. A partir de l’année 90, son sens s’est élargi et prit l’équivalence du mot anglo-saxon « globalisation » . L’idée de cette dernière accrédite que le monde est un globe. En d’autre terme, le monde est en voie d’unification sous l’effet des valeurs universelles. De nos jours, la mondialisation reste une actualité récente. Elle marque des phénomènes complexes et aux multiples retombées. Elle embrasse même les domaines de la fabrication, de l’investissement, de l’embauche et de la vente à l’étranger. Ainsi, elle jouxte la géopolitique en ce sens qu’elle s’attache à l’étude de l’ensemble des phénomènes qui entourent ce déplacement de l’intérêt économique. En effet, mû par le but d’atteindre cet intérêt économique, les décideurs, les opérateurs économiques de tous les pays ont voulu intégrer dans l’économie monde. L’ouverture économique trouve donc son origine principale dans le processus d’intégration économique. L’intégration économique est un processus qui conduit plusieurs économies distinctes à former un seul espace économique . Il existe cependant des différences de degré dans l’intégration. B. Balassa en distingue cinq :
– La zone de libre-échange se limite à un accord qui élimine les droits de douane et les restrictions au commerce entre des nations qui conservent cependant des barrières nationales particulières dans les échanges avec le monde extérieur à la zone.
– L’union douanière s’accompagne, de plus, d’un tarif extérieur en commun ;
– Le marché commun est une union douanière au sein de laquelle est organisée la mobilité des facteurs de productions (libre circulation des hommes et des capitaux).
– L’union économique complète le marché commun par une harmonisation des politiques économiques des pays membres.
– L’union économique et monétaire (UEM) ajoute une monnaie commune.
Aspects de l’ouverture économique
Quand nous parlons de l’ouverture économique ses modalités particulières les plus connues sont le commerce international et les différentes formes d’internationalisation du capital, plus particulièrement l’Investissement Direct Etranger (l’IDE). Si nous parlons du commerce international, deux sont les sens qui peuvent être entendus. Au sens strict, le commerce international englobe les opérations d’achats et de ventes de marchandises (c’est-à-dire des biens physiquement identifiables) réalisées entre espaces économiques nationaux. Il est mesuré(en valeur ou en volume) par le montant total des exportations ou des importations des marchandises qui sont enregistrées dans la balance commerciale. La différence entre la valeur des exportations et celles des importations constitue le solde commerciale.
Au sens large, le commerce international inclut les transactions internationales qui portent sur des activités des services-transports, assurances, tourisme, etc. Les échanges internationaux de biens et des services sont comptabilisés dans les comptes des transactions courantes de la balance des paiements. Sous cet angle, il y a un indicateur habituellement utilisé pour mesurer le degré d’internationalisation des économies, c’est le taux d’ouverture. Il est donné par les relations suivantes :
• (volumes des exportations/ volume du PIB) ×100.
• ((volume des exports. + Volume des importations.) /volume du PIB) ×100.
Quant à l’internationalisation du capital, nous enregistrons trois formes principales dont l’IDE, l’Investissement de Porte Feuille (IPF) et les emprunts. Malgré la présence de ces deux dernières formes, leurs impacts sur la création de l’emploi voire sur l’économie globale demeurent minimes si nous tenons compte de l’IDE. Etant défini comme « investissements qu’une entité résidente (investisseur direct) d’une économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d’une autre économie » , l’IDE suppose l’intervention de deux types d’entités. Ce sont les firmes multinationales à partir desquelles émanent l’IDE et les entreprises d’investissements directs qui reçoivent les flux d’IDE. Parmi tant d’approche de multinationalisation, retenons « l’approche éclectique de la multinationalisation » pour décrire les motifs poussant les firmes à investir à l’étranger. C’est une approche globale des facteurs explicatifs de l’IDE s’appuyant sur des principes tels que : la concurrence imparfaite, les avantages comparatifs ou l’internationalisation des transactions : c’est le paradigme Organisation Localisation Internalisation (OLI). Ce paradigme est une combinaison d’avantages conduisant une firme à investir à l’étranger. Une firme décide de s’implanter à l’étranger si trois types d’avantages sont réunis : l’Organisation, la Localisation et l’Internalisation. Expliquons brièvement ces avantages.
CONCLUSION
La question soulevée par cette étude était de savoir si les relations économiques qu’entretiennent Madagascar avec le reste du monde a promu son secteur industriel tant sur le plan marché du travail que dans sa contribution dans la croissance économique. Cette étude a voulu donc révélé un bilan de l’entrée en scène du pays dans l’ouverture économique et dans la libéralisation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I- Cadres théoriques et présentation du cadre de l’étude
CHAPITRE I- Approches multiples de l’ouverture économique
CHAPITRE II- Approches du marché du travail
PARTIE II – Effet de l’ouverture de l’économie sur les emplois à Madagascar
CHAPITRE I- Présentation de Madagascar
CHAPITRE II- Quelques chiffres sur la mondialisation économique dans quelques pays en
développement
CHAPITRE III- Relations entre ouverture économique de Madagascar et son marché du
travail
CONCLUSION
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