La pauvreté est un problème préoccupant beaucoup de pays dans le monde entier, elle existe dans tout les pays mais c’est son degré qui la diffère d’un pays à l’autre ; différentes politiques et stratégies sont élaborées pour la réduire comme l’instauration d’un système de microfinance dans le pays.
La microfinance s’est étendue à travers le monde et toucherait aujourd’hui environ 80 millions de personnes en raison de l’accroissement de la dette des pays en développement et l’insolvabilité de certains Etats qui ont rendu difficiles les relations financières. Ce développement très rapide a été fortement encouragé et soutenu par les organisations internationales et les agences de coopération multi-bilatérales.
Le système de microfinance fut largement adopté par les pays en voie de développement pour réduire la pauvreté des populations à faible revenu exclus du système bancaire traditionnel. La banque commerciale qui est actuellement un partenaire pour le financement de l’entreprise mais elle ne s’intéresse qu’aux clients fortunés et les grandes sociétés. Dans cette perspective, il s’agit de promouvoir des instruments de crédit qui s’adaptent aux besoins fondamentaux des populations à faible revenu. En d’autre terme, le système de la microfinance est un instrument non seulement approprié au financement du développement, mais aussi permet aux bénéficiaires de participer au développement du pays.
Concepts et analyse de la pauvreté
Généralités
De nos jours, tout le monde s’accorde sur le fait que la pauvreté est un phénomène complexe, pluridimensionnel, ne pouvant être réduit à sa simple expression monétaire, c’est àdire à un niveau insuffisant de ressources économiques pour vivre et satisfaire ses besoins fondamentaux. La Banque Mondiale déclare ainsi que la pauvreté a des « dimensions multiples, de nombreuses facettes et qu’elle est la résultante de processus économiques, politiques et sociaux interagissant entre eux dans des sens qui exacerbent l’état d’indigence dans lequel vivent les personnes pauvres ». Selon le PNUD, « la pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel, un manque de revenus pouvant être résolu de façon sectorielle. Il s’agit d’un problème multidimensionnel qui nécessite des solutions multisectorielles intégrées ». Dans le rapport Vaincre la pauvreté humaine (2000) du PNUD, un encadré définit spécifiquement l’« extrême pauvreté », la « pauvreté générale » et la « pauvreté humaine ». Ainsi, « une personne vit dans la « pauvreté extrême » si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels – habituellement définis sur la base de besoins caloriques minimaux. Une personne vit dans la « pauvreté générale » si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires – tels l’habillement, l’énergie et le logement – et alimentaires ». La « pauvreté humaine », quant à elle, est définie comme l’« absence des capacités humaines de base : analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée ». Cette dernière est intrinsèquement liée à la notion de développement humain, qui voit le jour au début des années quatre vingtdix, à la suite des travaux d’Amartya Sen. Le développement humain représente, selon les termes du PNUD, l’élargissement des possibilités et des choix offerts aux individus. Plus précisément, « les trois possibilités essentielles sont celles de vivre longtemps et en bonne santé, d’acquérir des connaissances et un savoir, et de pouvoir accéder aux ressources nécessaires pour vivre dans des conditions décentes ».
Il existe deux étapes dans toute étude visant à mesurer la pauvreté :
La phase d’identification de la pauvreté
Il s’agit d’établir un seuil de pauvreté ou une ligne de pauvreté qui est une dépense minimale par tête permettant à un individu de couvrir à la fois les besoins alimentaires minimum tels que le riz, la viande, etc., l’accès aux services médicaux, à l’habillement et l’accès à l’éducation.
On distingue trois importantes approches de la pauvreté :
i. la pauvreté objective : elle est définie par rapport à la situation économique et culturelle de la société où l’on fait l’étude, et selon les variables explicatives retenues.
ii. la pauvreté subjective : elle consiste à identifier la pauvreté par les variations des degrés de satisfaction des besoins de chaque personne interrogée. Pour ce faire, en premier lieu, on demande à chaque individu de définir le revenu minimum qui lui est nécessaire pour satisfaire ses besoins fondamentaux ; ensuite, la question est de savoir quel est le niveau minimum de revenu dont chaque individu interrogé devrait avoir pour qu’il puisse vivre dans une situation jugée comme normale.
iii. la pauvreté définie selon l’espace : dans cette approche, il faudrait analyser la répartition spatiale de la pauvreté dans les milieux urbain et rural.
La phase d’agrégation
Il définit l’indice de pauvreté qui est une vision synthétique de l’ampleur du phénomène et de son évolution. Cette deuxième phase permet de trouver toutes les informations nécessaires dans le calcul du nombre de pauvres au sein de la société en question. La façon la plus simple pour traiter ce problème serait de compter le nombre de pauvres rapporté à la population totale.
Cette mesure est appelée « headcount ratio ». Une autre mesure est l’intensité de la pauvreté ou « poverty gap », elle désigne le cas agrégé des revenus de tous les pauvres par rapport à la ligne de pauvreté.
Théories sur la pauvreté et la croissance économique
De nombreux économistes expliquent les différentes causes de la pauvreté et proposent diverses théories pour atteindre une croissance économique, qui est une condition nécessaire pour le développement d’un pays. Mais ce qui nous intéresse ici ce sont celles liées explicitement ou implicitement à la finance.
La théorie du cercle vicieux de la pauvreté de NURKSE
Les pays en développement, du fait de la faiblesse de la demande interne liée aux faibles revenus, sont incapables de lancer des projets d’investissement rentables et capables de déclencher le processus de développement. En ce qui concerne l’offre, la faible capacité d’épargne résulte du bas niveau de revenu réel qui lui-même reflète la faible productivité qui résulte, quant à lui, du manque de capital, étant lui-même le résultat de la faible capacité d’épargne ; ainsi, le cercle est fermé.
La théorie de l’évolution de SCHUMPETER
Dans sa théorie, Schumpeter attribue cinq rôles primordiaux à l’entrepreneur pour qu’il y ait une croissance économique dans un pays, à savoir :
– La fabrication d’un bien nouveau ;
– L’introduction de nouvelle méthode ;
– La réalisation d’une nouvelle organisation ;
– La conquête d’une nouvelle source de matières premières ;
– L’ouverture d’un nouveau débouché.
Toutefois, l’entrepreneur ne peut agir sans capital. En effet, sans moyen, il ne peut réaliser son apport subjectif. C’est là qu’entre en jeu l’intermédiaire financier. Le banquier, par le biais de crédits, fournit un pouvoir d’achat à ce dernier pour la réalisation de sa nouvelle combinaison. En d’autres termes, Schumpeter stipule que la monnaie, le crédit et la banque tiennent une place importante dans l’évolution économique : la monnaie est une condition nécessaire pour qu’il y ait octroi de crédits par le banquier, et ce crédit est productif car lui seul permet un emploi qualitativement différent et une nouvelle et meilleure combinaison des facteurs de production.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : Approches globales sur la pauvreté et la microfinance
Chapitre I : Concepts théoriques sur la pauvreté
1.1. Concepts et analyse de la pauvreté
1.1.1. Généralités
1.1.1.1. La phase d’identification de la pauvreté
1.1.1.2. La phase d’agrégation
1.1.2. Théories sur la pauvreté et la croissance économique
1.1.2.1. La théorie du cercle vicieux de la pauvreté de NURKSE
1.1.2.2..La théorie de l’évolution de SCHUMPETER
1.1.2.3. La libéralisation financière de Mac KINNON et SHAW
1.2. Les actions émis par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté
1.2.1. Le PAS
1.2.2. La DSRP
1.2.3. Le MAP
Chapitre II : Les concepts sur la microfinance
2.1. Une reforme de la microfinance
2.1.1. Contexte historique
2.1.2. Le consensus de Washington
2.1.2.1. Faire bénéficier les plus pauvres d’un compte épargne
2.1.2.2 .Octroyer des crédits aux pauvres
2.1.2.3 .Offrir des produits d’assurance aux emprunteurs
2.1.2.4 .Favoriser le développement des institutions de microfinance
2.1.3. Une insuffisance de la connaissance des impacts et des effets de la microfinance
2.1.4. Tenir compte des effets indirects, négatifs de la microfinance
2.2. Les institutions de microfinance ou IMFs
Deuxième partie : LA MICROFINANCE ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE : Etude de cas du réseau CECAM
Chapitre III : Diagnostic du réseau
3.1. Présentation de l institution
3.1.1. Origine et historique
3.1.2. Le réseau CECAM
3.1.3. Le statut de CECAM
3.1.4. Les clients ciblent
3. 1.5. Les ressources de la CECAM
3.2. Spécificités du réseau
3.2.1. Les services offerts
3.2.1.1. L’épargne ou le dépôt
3.2.1.1.1. Le dépôt à vue : argent en sécurité
3.2.1.1.2. Le plan épargne : coup de pouce à l’investissement
3.2.1.1.3. Le dépôt à terme : placement attractif pour patrimoine
3.2.1.2. Le crédit
3.2.1.2.1. Natures et caractéristiques de crédits
3.2.2. Les conditions d’octroi de crédit
3.2.2.1. Les comités d’octroi
3.2.2.2. Les qualités requises pour être bénéficiaire de crédit
3.2.3. Les obligations vis à vis de la CECAM
3.2.4. Perception de la garantie
Chapitre IV :Etude de cas du réseau CECAM
4.1. Analyse SWOT
4.1.1. Les forces de l’institution
4.1.1.1. Diversification des produits
4.1.1.2. Garant de la sécurité des dépôts
4.1.1.3. Taux d’implantation élevé
4.1.1.4. Répartition des risques
4.1.1.5. Mode de fonctionnement
4.1.1.6. Formation des élus
4.1.2. Les faiblesses de l’institution
4.1.2.1. La déviation du réseau de sa mission principale
4.1.2.2. La répartition des tâches
4.1.2.3. La différence du niveau intellectuel entre les élus et les salariés
4.1.3. Les opportunités
4.1.3.1. Une institutionnalisation progressive et ascendante pour consolider la structure financière du Réseau
4.1.3.2. La combinaison des crédits CECAM : un facteur d’amélioration de la production agricole et de la sécurité alimentaire pour les pauvres
4.1.3.3. Le crédit CECAM : une alternative crédible
4.1.3.4. Le crédit CECAM : un accélérateur de projet
4.1.3.5. Un appui du gouvernement
4.1.4. Les menaces
4.1.4.1. Le crédit K.O
4.1.4.2. Les épargnants
4.1.4.3. Les cambriolages ruraux
4.1.4.4. Les risques de non remboursement
4.1.4.5. Les aléas de la production agricole
4.1.4.6. Les limites de la combinaison des crédits
4.1.4.7. La concurrence
4.2. Essai d’analyse d’impact du crédit CECAM sur les bénéficiaires
4.2.1. Un apport significatif de ressources dans l’économie des ménages, y compris les pauvres
4.2.2. Le crédit comme facteur d’amélioration de la production agricole et de la sécurité alimentaire pour les groupes moyens et pauvres
CONCLUSION