Approches fondamentales des microfinances et des petites entreprises

Lorsqu’on parle de l’investissement, surtout dans le secteur privé, on a une tendance à mettre en image le financement dans la création ou le développement d’une unité de production (de biens ou de services). Il comprend en effet deux aspects : le financement et l’investissement (ou le projet). Ces deux composants sont complémentaires lorsque nous entrons dans l’analyse d’une firme. Pour financer ses investissements, une entreprise dispose plusieurs alternatives : recours aux actionnaires, recours aux fonds propres ou recours aux crédits (bancaires, institutions de MF, etc). Lorsque l’entreprise choisit de recourir à la dernière alternative, elle effectue ses demandes auprès des institutions financières qui sont susceptibles d’y répondre. Parallèlement, ces institutions doivent collecter les épargnes qui découlent même des entreprises et/ou des particuliers (les ménages, salarié, etc.) afin de pouvoir accorder de crédits et répondre aux éventuelles demandes. Ce qui justifie que dans les théories économiques, le financement est généralement résulté de l’excédent d’épargne, et l’investissement, de la possibilité de mettre en œuvre ou d’accroitre une ou plusieurs activités.

L’offre de financement dépend non seulement de la capacité (ou de la taille) des institutions qui l’accordent mais aussi du statut attribué aux firmes ou aux individus qui en font la demande. Dans un pays, ces institutions peuvent être distinguées en trois groupes selon l’importance de leurs activités : les banques centrales, les banques commerciales et les institutions de microfinances (IMF). Les premières ont pour activité l’émission de billets, l’intermédiation des principaux acteurs financiers et bancaires, et rendent ses services sous la gestion des pouvoirs publics. Quant aux secondes, elles sont composées par des institutions financières privées qui ont le statut commercial et disposent d’une grande envergure dans le financement des entreprises. Pour les dernières, elles sont établies particulièrement sur des différents concepts qui s’articulent dans deux sphères : la rentabilité financière et la rentabilité sociale. Elles se focalisent principalement sur le financement des particuliers, des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Micro et Petites Entreprises (MPE où se regroupent les petites entreprises familiales). Etant donné leur caractéristique et leur nombre, même dans les pays développés, les PME contribuent une majeure partie dans le développement économique et appartiennent normalement au secteur formel. Par contre, les MPE de par leur taille, ne contribuent que dans une petite niche de l’ensemble de l’activité économique d’un pays (emploi, productivité, finance, …) et appartiennent majoritairement au secteur informel .

APPROCHES FONDAMENTALES DES MICROFINANCES ET DES PETITES ENTREPRISES 

FONDEMENT THEORIQUE DES MICROFINANCES

La théorie de la microfinance a connu son fondement à travers nombreux concepts selon les objectifs de sa mise en œuvre. Le double objectif, la rentabilité sociale et la rentabilité financière sur lesquelles elle doit combiner et satisfaire en vue de sa pérennisation, occasionne l’orientation de ses concepts vers nombreux angles et à une évolution incessante dans son développement.

LES PRINCIPAUX CONCEPTS DE MICROFINANCE

ORIGINE DES CONCEPTS DE MICROFINANCE 

L’origine des concepts de microfinance se porte sur la nécessité constatée auprès de la catégorie de population ou du statut des individus ciblés et les politiques que les pratiquants optent dans sa mise en œuvre. Pour comprendre cette origine, il est indispensable de donner les définitions de proximités, de décrire l’historique et de fournir les éléments attrayants et les différentes approches tournant autour des concepts.

A. DEFINITIONS
– Institution de microfinance (IMF) :
L’Institut de Microfinance (IMF) est une organisation à but financièrement lucratif ou non, fournissant des services financiers conformément aux besoins des populations démunies.
– Microcrédit
EU WG (European Union Working Group)  : dans leur programme pluriannuel (MAP 2001-2005) pour l’entreprise et l’entrepreneuriat, pour les PME, il définit le microcrédit comme une sphère où le creux du marché doit être comblé en encourageant les institutions financières à jouer un rôle plus important. Selon l’EMN , les prêts visent à financer la création et le développement d’entreprises en matière d’investissement et/ou de fonds de roulement.
– Microfinance
La microfinance est le moyen de mettre des systèmes financiers au service des pauvres n’ayant pas accès aux institutions financières classiques (ROUSSEL, 2010). Selon le BIT (Bureau International de Travail) , elle désigne l’ensemble des services financiers parabancaires (prêt, garantie, prise de participation), de faible montant (inférieurs à 15.000 €) et destinés aux « exclus » des banques commerciales (chômeurs, TPE, inactifs, minorités, travailleurs pauvres, projets collectifs). La Microfinance constitue, selon certains auteurs ou entités optimistes du système, les meilleurs moyens pour éradiquer la pauvreté en mettant à la disposition des pauvres les services financiers leur permettant de créer ou de développer une activité productive afin d’accroitre leurs revenus et faire face à leur nécessité.

B. HISTORIQUE
Tout le monde, quel que soit son niveau de pauvreté, a toujours besoin de services financiers et en a recours à tout moment. Bon nombre de personnes font appel à des usuriers qui imposent généralement des taux d’intérêt élevés sur les prêts. L’histoire de la microfinance regorge d’exemples dans le monde en allant des clubs d’épargne et de crédits rotatifs informels à petite échelle en Angleterre, en Irlande et en Allemagne au XVIIIe siècle aux coopératives d’épargne et de crédit en Indonésie au XIXe siècle.

En Afrique, l’intégration, la formalisation et la reconnaissance de la microfinance en tant que volet du secteur financier a commencé à prendre de l’ampleur à la fin des années 1990. Au XXè siècle, la microfinance est passée par quatre phases distinctes :
✔ La première phase (1950-1970) qui a commencé dans les années 1950 et portait sur des crédits subventionnés et dirigés, ciblant souvent des individus dépourvus de moyens pour le remboursement des prêts. Ces programmes partaient de l’hypothèse selon laquelle le manque d’argent constituait le principal obstacle pour l’élimination de la pauvreté ;
✔ La deuxième phase (1970-1990) a été démarrée dans les années 1970, comprenait le microcrédit octroyé essentiellement par le biais d’ONG, à commencer par Grameen Bank au Bangladesh et par la suite par un grand nombre d’ONG qui ont tenté d’accorder des microcrédits aux pauvres. À cette époque, l’autonomie financière n’était pas aussi importante pour ces ONG ;
✔ La troisième phase (1990-1995) où a été occasionnée la formalisation des institutions de microfinance. En réponse à la demande, les IMF ont commencé à offrir davantage de services financiers, comme l’épargne et l’assurance. La microfinance a aussi montré qu’elle pouvait améliorer le bien-être socioéconomique de ses clients et de leurs familles. Enfin, une culture de crédit durable a vu le jour ;
✔ La quatrième phase, de 1996 à nos jours, est l’intégration de la microfinance et de ses institutions dans le secteur financier formel. La microfinance évolue tellement que le terme lui-même devient obsolète. L’intégration de la microfinance exige que les IMF et autres intermédiaires fonctionnent selon les mêmes normes de responsabilité, de transparence, de performance et de rentabilité que les banques commerciales et les autres institutions financières formelles.

C. LES ELEMENTS ATTRAYANTS ET LES APPROCHES DU CONCEPT
L’EXCLUSION BANCAIRE ET FINANCIERE
On dit qu’« une personne se trouve dans une situation de marginalisation ou d’exclusion financière quand elle ne peut plus normalement vivre dans la société qui est la sienne parce qu’elle subit un fort handicap dans l’accès à l’usage de certains moyens de paiement ou règlement, à certaines formes de prêts et de financement, aux moyens de préserver son épargne et de répartir dans le temps ses revenus et ses dépenses comme dans la possibilité de s’assurer contre les risques touchant sa propre existence et ses biens et dans celle de transférer des fonds et des revenus » (SERVET, 2006). Pour un agent économique, l’accès au financement bancaire n’est pas une chose facile. Il nécessite de conditions de niveau assez élevé puisque les préteurs exigent non seulement de la rentabilité de l’emploi des fonds mais aussi d’une garantie permettant d’assurer son remboursement. Ce qui, en fait, constitue un embarras pour les populations pauvres et à bas revenus. Ce phénomène aboutit à l’exclusion aux services financiers bancaires à l’égard de cette catégorie de population. Les termes «exclusion bancaire » ne se différent de celui de « exclusion financière » que lorsqu’on s’introduit dans le sens profond des termes. Le premier consiste à marginaliser le sujet par le défaut ou la limite de possibilité pour répondre aux exigences demandées par les banquiers selon leur politique d’octroi des services financiers. Par contre, la deuxième peut être le minimum de la première par le fait qu’il existe d’autres formes de financement moins rigides et de montant moins élevé, et peuvent être accessibles par toute classe sociale lorsque celle-ci accepte de prendre des risques.

Cependant, l’exclusion financière peut être distinguée de quatre manières citées ci après :
● l’exclusion à l’accès : défaut de répartition géographique des institutions et par politique d’annotation, en anglais « crédit scoring » ;
● les conditions et les stratégies : la rigidité de conditions et les stratégies de segmentation des clients entrainent l’exclusion de certaine couche de la population;
● l’autoexclusion : il s’agit l’exclusion volontaire : la complexité, la méfiance et la crainte. Aussi, les individus peuvent s’autoexclure pour des raisons morales, religieuses ou historiques, ou tout simplement de jugements à priori (GLOUKOVIEZOFF, 2004) ;
● Constitution d’une organisation informelle de finance : crédit mutuel. Dans les théories monétaristes, elle avait un aspect négatif pour la maturité des systèmes financiers en développement. Par contre, pour les économistes néo-structuralistes, il est considéré comme un secteur compétitif et agile (TAYLOR, 1983 ; JENSEN, 1989).

L’EXCLUSION FINANCIERE ET LA MICROFINANCE
Les hypothèses menées dans les trois premières phases de l’évolution de la microfinance montrent l’objectivité sincère dans l’axe sociale. Pourtant, cette évolution a une tendance, depuis le début, à détourner cet aspect vers l’objectivité financière ou économique, vu qu’à sa dernière phase les acteurs s’introduisent dans la formalisation des IMF. Cette formalisation implique que ces institutions vont adopter les règles similaires aux institutions bancaires de grande envergure. Si c’est le cas, la tendance de ces IMF est forcement à focaliser leurs activités plutôt sur la rentabilité financière et économique du secteur que sur la rentabilité sociale de la population. En effet, nous mettons encore en question une nouvelle structure d’exclusion financière qui va à l’encontre de la population, cette fois-ci les plus démunies : « exclusion microfinancière ». Cependant, malgré toute son évolution, la diversification des politiques menées dans la mise en œuvre de la microfinance ne permet pas d’entrevoir que ses concepts sortent en dehors des hypothèses initiales. Puisqu’elle est toujours mise à la disposition de tous et dans de conditions, quelquefois, plus rassurantes pour la raison de sa pérennisation : groupement des épargnants, des micro-entrepreneurs, des artisans, des commerçants, des agriculteurs, etc .

La convergence des stratégies adoptées par les IMF dans la segmentation de leur client réduit ces problèmes d’exclusion financière ou microfinancière et conduit à la distinction de l’aspect de la microfinance en nombreuses approches.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHES FONDAMENTALES DES MICROFINANCES ET DES PETITES ENTREPRISES
CHAP I: FONDEMENT THEORIQUE DES MICROFINANCES
SECTION I. LES PRINCIPAUX CONCEPTS DE MICROFINANCE
SECTION II. POLITIQUE, CONVERGENCE ET LIMITE DE LA MF
CHAP II : LE CONCEPT DES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
SECTION I. LA CREATION ET LE DEVELOPPEMENT DES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
SECTION II. LA MICROFINANCE ET LES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES FRANÇAISES
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE II: MICROFINANCES, MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES A MADAGASCAR ET METHODOLOGIES D’ANALYSE
CHAP I : CARACTERISTIQUES DES MICROFINANCES ET DES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES MALGACHES
SECTION I. POLITIQUES ET CARACTERISTIQUES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ET DES PETITES ENTREPRISES MALGACHES
SECTION II. LA MICROFINANCE ET LE DEVELOPPEMENT DES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES MALGACHES
CHAP II : METHODOLOGIES D’ANALYSE ET GENERALITE SUR LES OUTILS ECONOMETRIQUES
SECTION I. OBJECTIF ET HYPOTHESES DE L’ANALYSE ET DU MODELE ECONOMETRIQUE CHOISI
SECTION II. GENERALITE SUR LES OUTILS D’ANALYSE
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
PARTIE III : ELABORATION DES TESTS ET DES MODELES, ANALYSE DES RESULTATS ET DIRECTIVES POUR L’AMELIORATION
CHAP I : ELABORATION DES TESTS, DES MODELES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
SECTION I. ANALYSE COMPARATIVE ET TEST DE CORRELATION ENTRE LES DEUX SECTEURS D’ACTIVITE
SECTION II. TESTS ECONOMETRIQUES POUR LES MODELES DE REGRESSION LINEAIRE
CHAP II : CONCLUSION SUR LES RESULTATS ET DIRECTIVES POUR L’AMELIORATION DU RAPPORTS ENTRE LES IMF ET LES PE
SECTION I. SYNTHESE SUR L’ENSEMBLE DES ANALYSES
SECTION II. DIRECTIVES D’AMELIORATION ET PROPOSITION D’UN MODELE DE REGULATION
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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