Approche thérapeutique de prise en charge des malades mentaux

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Histoire de la psychiatrie en Afrique

La psychiatrie pendant l’ère précoloniale était essentiellement traditionnelle et basée sur les cultures africaines conformes aux cosmogonies, aux cultes. Cette psychiatrie a ses concepts et ses procédures de cure. Ce qu’elle était se résume en ce qui reste encore de nos jours comme pratique et ce qui est véhiculé par la tradition orale. Ici la maladie est considérée comme une agression extérieure venant soit de l’homme (sorcellerie, anthropophagie, magie, initiation, maraboutage) soit par des esprits.
La pénétration coloniale, épaulée et renforcée dès le départ par des militaires, des médecins, et des missionnaires, avait déclaré illégale la médecine traditionnelle africaine, la contraignant à la clandestinité.
La psychiatrie depuis les années 60, période de l’indépendance des Etats africains, est celle des grandes mutations et de transformations profondes. Elle porte les traces du passé alliant modernisme et africanité.

Classification des maladies mentales

Ces classifications sont sujettes à révision régulièrement, comme l’indique le ‘’Tr’’ (texte révisé) de la DSM-IV TR. Elles complètent les anciennes classifications qui utilisaient des modèles non validés scientifiquement, comme celui de Freud, Jung ou Adler qui conservent leur pertinence dans la singularité de l’entretien clinique mais qui sont souvent inutilisables dans un but de recherche, même épidémiologique. Nous avons trois classifications :
 la classification de la DSM-IV TR
 la classification de la CIM-10
 la classification de BERGERET
Nous allons décrire celle de la DSM-IV TR, car elle est la plus utilisée actuellement, et décrire quelques troubles dans la classification de BERGERET.

Classification du Manuel Diagnostique et Statistique 4ème édition (Texte révisé) DSM-IV TR 2000

Cette classification comporte 17 catégories de maladies mentales. Elle est la plus utilisée actuellement. Elle distingue :
 les troubles diagnostiqués pendant la première enfance, la deuxième enfance ou l’adolescence (retard mental, bégaiement, pica, encoprésie, énurésie, anxiété de séparation, tics…) ;
 le délirium, démence, trouble amnésique et autres troubles cognitifs ;
 les troubles mentaux dus à une affection médicale générale (trouble catatonique, modification de personnalité, trouble mental non spécifié dû à une affection généralisée) ;
 les troubles liés à une substance (alcool, amphétamine, caféine, cannabis, nicotine, opiacés…) ;
 la schizophrénie et autres troubles psychotiques (schizophrénie, trouble schizophréniforme, trouble schizo-affectif, trouble délirant, trouble psychotique bref, trouble psychotique partagé, trouble psychotique dû à une affection médicale générale, trouble psychotique induit par une substance, trouble psychotique non spécifié) ;
 les troubles de l’humeur (troubles dépressifs, épisode manique, épisode hypomaniaque, trouble dysthymique, troubles bipolaires I, II, cyclothymique, non spécifié) ;
 les troubles anxieux (attaque de panique, agoraphobie, trouble panique sans agoraphobie, trouble panique avec agoraphobie, agoraphobie sans antécédent de trouble panique, phobie spécifique, phobie sociale, trouble obsessionnel-compulsif, état de stress post traumatique, anxiété généralisée, trouble anxieux induit par une substance, trouble anxieux non spécifique) ;
 les troubles somatoformes (trouble somatoformes indifférencié, trouble de conversion, trouble douloureux, hypocondrie, peur d’une dysmorphie corporelle, trouble somatoformes non spécifié comme la pseudocyesis = croyance erronée d’être enceinte associée à des signes objectifs de la grossesse).
 les troubles factices ;
 les troubles dissociatifs (amnésie psychogène, fugue psychogène, trouble de dépersonnalisation);
 les troubles sexuels et troubles de l’identité sexuelle ;
 les troubles des conditions alimentaires (anorexie mentale, boulimie) ;
 les troubles du sommeil ;
 les troubles du contrôle des impulsions non classées ailleurs (kleptomanie, pyromanie) ;
 les troubles de l’adaptation ;
 les troubles de la personnalité (personnalité paranoïaque, schizoïde, schizotypique, antisociale, histrionique, dépendante) ;
 Autres situations qui peuvent faire l’objet d’un examen clinique (effets secondaires des neuroleptiques).

Classification de BERGERET

Nous parlerons ici des troubles psychotiques et des troubles de l’humeur.

Psychoses (ISRAËL L ,2003)

Définition

Les psychoses sont un ensemble de psychopathologies caractérisées par l’existence d’ «épisodes psychotiques ». Au niveau des manifestations, l’épisode psychotique se traduit par une altération du « sens de la réalité » et l’anosognosie (absence de conscience de l’état pathologique lors de l’épisode psychotique) est la règle.
Le thème psychose a été repris par de nombreux auteurs, dans des acceptions parfois radicalement différentes, parfois partiellement partagées. Il s’agit d’un thème générique dont il est difficile de donner une définition précise sans envisager l’ensemble des acceptions les plus courantes et les classifications qui leur correspondent.

Caractères généraux des psychoses

Les psychoses présentent en commun une série de caractères :
 le malade est en général inconscient de son état :
Le psychotique est enclin ou même contraint à venir demander de l’aide au médecin que sous l’influence d’un tiers, un parent proche le plus souvent. Mais ceci n’est ni exclus, ni absolu.
 il existe des troubles graves du comportement pouvant aboutir à une mesure d’internement
 les troubles ne sont pas compréhensibles psychologiquement :
Certes, le contenu des idées anormales est lié à la vie psychique antérieure des individus et on peut à la rigueur comprendre que dans son délire, tel malade dirige ses idées de persécution contre sa mère ou développe telles idées de grandeur, etc.…mais ce qu’on ne peut spontanément comprendre, c’est
pourquoi le malade délire.

Classifications des psychoses

Auparavant, les psychoses ont été classées en deux grands groupes. a-Psychoses fonctionnelles
o Aiguës : bouffées délirantes
o Chroniques : psychose maniaco-dépressive, schizophrénie, délires chroniques
b- Le DSM-4-TR, classification actuellement utilisée, groupe les psychoses principalement sous le titre « schizophrénies et autres troubles psychotiques » et en partie dans les troubles de l’humeur. On y retrouve :
 la schizophrénie et les troubles schizophréniformes ;
 le trouble bipolaire ;
 les troubles délirants (anciennement délires chroniques paranoïaques) ;
 les « troubles psychotiques brefs » (autrefois considérés comme des bouffées délirantes aigües sans évolution vers une pathologie chronique) ;
 les «troubles psychotiques organiques (toxiques, affection médicale générale) ;
 les troubles psychotiques non spécifiés, au sein desquels on retrouve notamment certaines formes de psychose puerpérale.
Certains, s’inspirant de nosographies alternatives (autres que celles servant de référence internationale : DSM-4-TR, CIM-10), considèrent le thème de psychose dans une acception différente ; soit descriptif d’un groupe de maladies comprenant schizophrénie, psychose maniaco-dépressive, délires chroniques paranoïaques, psychose puerpérale, paraphrénie et psychose hallucinatoire chronique. La nosographie dérivée des théories psychanalytiques considère qu’un groupe de « structure psychotique » de personnalité, défini par opposition aux névroses et du fait de mécanismes psychopathologiques hypothétiques partagés, serait à l’origine des symptômes de ces pathologies. Dans cette perspective, l’autisme est considéré comme une « psychose infantile ».

Etiopathogénie des psychoses

Plusieurs théories s’accordent à expliquer les psychoses :
 La théorie psychanalytique
Cette théorie a été développée par S. FREUD qui considère la psychose comme une solution à des conflits internes insupportables. Le « ça » tend à exprimer une situation de haine vis-à-vis de la personne aimée de manière à ce qu’il se crée une situation d’ambivalence autour de l’objet fusionnel qu’on aime et qu’on hait à la fois. Le sujet crée ainsi sa propre réalité pour satisfaire les désirs de son inconscient par l’intermédiaire des délires et des hallucinations
 La théorie systémique
C’est une théorie qui a permis de montrer comment les dysfonctionnements familiaux sont des facteurs de risque de la maladie psychotique chez un ou plusieurs de ses membres. En effet, la carence affective de la mère ou la surprotection de cette dernière pourrait jouer un rôle déterminant dans le développement du Moi psychotique. Il est démontré qu’un traumatisme psychique survenu dans les premières années de vie et notamment avant la deuxième année, est fortement sujet à une structuration de la personnalité sur un mode psychotique.
 La théorie biologique
L’épisode psychotique est ici considéré comme un dysfonctionnement du système dopaminergique. Ainsi on inclut dans les psychoses les pathologies comprenant une altération du sens de la réalité telles que la schizophrénie, la maladie bipolaire et les troubles psychizo-affectifs.

Expériences psychotiques

Hallucination

Les hallucinations sont définies comme des perceptions en absence de stimuli externes. Elles doivent être distinguées des illusions qui résultent de perceptions altérées de stimuli externes, mais avec conservation de la conscience dans la nature endogène de la perception.
Celles-ci peuvent affecter toutes les modalités sensorielles (vision, audition, olfaction, goût, toucher) et peuvent aller de sensations relativement simples (sonneries de téléphones, bruits de portes) jusqu’à des expériences complexes durant lesquelles les patients pensent interagir avec des images formées qui s’adressent à eux, qui éventuellement les télécommandent, ou des expériences de vol de pensées, de télépathie.

Idées délirantes

Les idées délirantes sont caractérisées schématiquement par :
 leur évolution : on parlera de délire aigu ou chronique ;
 leurs mécanismes : souvent variés à savoir l’hallucination, l’imagination, l’interprétation, l’intuition;
 leurs thèmes : pouvant concerner la persécution, la mégalomanie, le mystique, la filiation, l’érotomanie etc ;
 leur structure : c’est-à-dire la manière dont le délire est organisé. C’est l’exemple du délire bien construit du paranoïaque ou du délire « bencal » d’une bouffée délirante aigüe. Le délire est alors dit systématisé ou non systématisé ;
 La réaction affective qui les accompagne, c’est-à-dire le niveau d’anxiété ou d’émotion engendré par ces idées délirantes, ce qui conditionne souvent l’urgence.

Anosognosie

Une des caractéristiques importantes de l’état psychotique est l’absence de conscience de la nature pathologique des symptômes. Classiquement, les patients, lors de ces épisodes, pensent que leur comportement, le contenu de leur pensée et les expériences hallucinatoires qu’ils vivent ne sont en aucune manière bizarres, inhabituelles ou étranges. Cela reste vrai même lorsque les idées délirantes, paranoïdes, sont impossibles. Les patients restent imperméables à toute rationalisation remettant en cause leur vécu. Cependant, cela doit être relativisé, puisqu’en fonction de la sévérité de la pathologie sous-jacente et du degré d’évolution depuis le début de l’épisode psychotique, une critique partielle des symptômes est parfois possible.

Psychose aiguë : la bouffée délirante polymorphe

Il s’agit d’un état psychotique aigu caractérisé par son mode de début très brutal. Elle est décrite comme « un coup de tonnerre dans un ciel serein ».
Les manifestations cliniques de la bouffée délirante polymorphe sont essentiellement :
 un délire marqué par son polymorphisme, de thèmes et de mécanismes variés et variables, mal structuré malgré une grande implication affective.
 une perte d’intimité du sujet par rapport à ses pensées qui sont devinées ou lues ce qui aboutit à une mécanisation du sujet (l’automatisme mental).
 parfois des désordres thymiques et une obnubilation de la conscience.
Le principal rôle de la bouffée délirante aiguë est l’évolution vers la schizophrénie. Les facteurs de risque d’une telle évolution sont : une personnalité pré- morbide schizoïde, une amélioration lente ou incomplète, l’importance de l’automatisme mental, l’absence de trouble de l’humeur, la pauvreté du délire, un début progressif ou l’absence de facteur déclenchant.

Psychose chronique : la schizophrénie.

La schizophrénie est un trouble grave qui se déclare généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Elle survient souvent sur une personnalité schizoïde. Une personnalité pré-morbide qui se caractérise par une tendance du sujet à s’isoler du monde extérieur, une hypersensibilité masquée ou intériorisée et une froideur (OMS, 2005)

Les modes d’entrée dans la schizophrénie:

– un début progressif sur un mode insidieux ; dans ce cas on parle de mutation schizophrénique et on peut observer une baisse du rendement, une tendance à l’isolement, un désintérêt pour les loisirs habituels et déplacement de l’intérêt sur certains domaines comme la sorcellerie, la magie, l’occultisme, les sectes …, la dysmorphophobie chez certains adolescents.

Les manifestations cliniques d’une schizophrénie installée

Ce sont :
– le syndrome dissociatif caractérisé par : l’ambivalence affective, la bizarrerie, le détachement et l’impénétrabilité ;
– le syndrome délirant chronique caractérisé par un délire polymorphe avec absence de structure et de logique. Le discours peut apparaitre distant, l’adhésion peut être partielle ou totale : on parle de délire paranoïde ;
– le barrage caractérisé par une suspension du discours du schizophrène qui s’arrête au milieu d’une phrase sans raison apparente. Le patient reprend son discours après quelques secondes en changeant ou non de thème sans paraître affecté du « blanc ».
Les complications les plus redoutées sont le syndrome déficitaire et le suicide.

Particularités des états dépressifs chez le Noir Africain (AYHI, 1977)

Troubles somatiques

Nombreuses et variées, les manifestations somatiques dominent le tableau de la dépression chez les africains. Elles sont plus souvent mises en avant.
L’asthénie physique entrainant parfois l’arrêt du travail, les céphalées intenses de toutes natures et de localisation diverses, les insomnies rebelles au traitement habituel, les symptômes gastro-intestinaux, les cénesthopathies diverses, l’agitation physique à laquelle s’associent souvent angoisse, délire de persécution et de fugue. Les manifestations cardio-respiratoires et génito-urinaires caractérisent et particularisent les états dépressifs chez le Noir Africain.

Troubles de l’humeur et du caractère

Le plus souvent, la thymie du déprimé africain est tournée vers le pôle de la tristesse et du pessimisme. Mais cette tristesse peut manquer et être parfois remplacée par une thymie morale voire exubérante à laquelle s’associent agitation et angoisse.
Il existe une rareté des idées de culpabilité, d’indignité, d’auto-accusation chez le déprimé africain ainsi qu’une rareté des conduites suicidaires avec absence d’idées de culpabilité.
Les délires de persécution et les hallucinations constituent la deuxième particularité après la somatisation de la dépression en Afrique. Le déprimé africain, mal à l’aise dans sa peau et dans son corps se dira persécuté, attaqué de l’extérieur tantôt par des hommes (sorciers), tantôt par des esprits ancestraux ou malins

Inhibition psychomotrice

L’asthénie n’est pas exclusive car elle peut être remplacée par des états d’agitation fréquents. Les troubles de mémoire, l’inertie mentale, les difficultés de concentration et le désintérêt sont difficilement exprimés comme plaintes par les malades, mais souvent retrouvés par le médecin.
*Les causes des maladies mentales proviennent des esprits malins, des génies de la terre.
Ces représentations qui expliquent l’origine de la maladie, permettent sa manifestation et sa guérison. Les normes culturelles et les conceptions du monde influencent non seulement la définition de la maladie mais aussi la nature de son traitement. Ainsi le malade mental est considéré come une victime. Cette interprétation de la maladie permet de comprendre l’itinéraire thérapeutique du malade mental qui passe le plus souvent d’abord chez le tradithérapeute. De plus, sur la minorité de malades qui est amenée à consulter directement en psychiatrie pour un trouble mental, plusieurs interrompent le suivi psychiatrique pour s’adonner aux cérémonies et traitements des tradithérapeutes ou aux prières.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE Généralité
1.1 Définitions des concepts
1.1.1 La santé mentale
1.1.2 Troubles mentaux
1.1.3 La psychiatrie
1.2 Classification des maladies mentales
1.2.1 Classification du Manuel Diagnostique et Statistique 4ème édition (Texte révisé) DSM-IV TR 2000
1.2.2 Classification de Bergeret
1.3 Approche thérapeutique de prise en charge des malades mentaux
1.4 Approche traditionnelle du traitement des maladies mentales
DEUXIEME PARTIE:Cadre et methode d’etude
2.1 Cadre d’étude..
2.1.1 Situation du cadre d’étude
2.1.2 Généralités sur le milieu d’étude
2.1.3 Les zones investigués
2.1.4 Présentation géographique des centres d’étude
2.2 Méthode d’étude
2.2.1 Type d’étude
2.2.2 Matériel et population d’étude
2.2.3 Echantillonnage
2.2.4 Variables étudiées
2.3 Méthode de collecte et de traitement des données
2.3.1 Représentations socio-anthropiques des troubles psychiatriques et données socio-démographiques des malades et phytothérapeutes au Bénin
2.3.2 Typologie et prévalence des maladies mentales au Bénin .
2.3.3 Collecte de données ethnobotaniques
2.4 Analyse et traitement des donnés ethnobotaniques
2.5 Difficultés rencontrées
TROISIEME PARTIE:Résultats de l’enquête ethnobotanique
3.1 Représentations socio-anthropiques des troubles psychiatriques et caractéristiques socio-démographiques des malades et phytothérapeutes au Bénin.
3.1.1 Représentations socio-anthropiques des troubles psychiatriques et leurs origines au Bénin
3.1.2. Caractéristiques socio-démographiques des malades et phytothérapeutes au Bénin
3.2 Typologie et prévalence des malades
3.3 Perception des populations sur l’efficacité du traitement traditionnel des maladies mentales
3.4 Recensement des plantes et recettes utilisées dans le traitement des principaux troubles mentaux au Bénin. .
3.4.1 Plantes recensées pour le traitement des troubles mentaux.
3.4.2 Recettes utilisées dans le traitement des principaux troubles mentaux au Bénin
3.5 Répertoire des plantes et recettes selon leur importance et selon la fréquence des troubles mentaux.
3.6 Identification et sélection des espèces les plus significatives en termes d’efficacité
3.7 Identification et sélection des espèces les plus significatives
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPIE

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