Soutenance mémoire
Du point de vue économique et social, le système d’enseignement d’un pays constitue le principal moyen dont il dispose, non seulement pour perpétuer les valeurs et compétences de sa population, mais aussi pour préparer cette population aux changements qu’appelle le progrès, tout système d’enseignement est le produit de la société au sein de la quelle il fonctionne. Il dépend de la structure sociale dominante et des aspirations culturelles de la population, des débouchés qu’offrent les diverses professions, de l’importance du budget national et des ressources fiscales Les recherches sur le processus de développement, ont montré que l’éducation constitue, avec le Capital matériel et le progrès technique, un moyen puissant et indispensable de développement. En 1990 lors de la conférence mondiale sur l’éducation, l’engagement de la communauté internationale était d’atteindre un objectif d’éducation primaire universelle (EPU ) et réduire l’analphabétisme à l’horizon 2000. L’objectif n’ayant pas été atteint. En l’an 2000, la communauté mondiale s’est engagée au sommet du millénaire des Nations Unies à assurer l’éducation primaire Universelle à l’horizon 2015. L’un des 8 objectifs dont la réalisation conduisant à une réduction générale de la pauvreté dans le monde. Vu les progrès accomplis jusqu’à ce jour, l’un des objectifs du développement pour 2015 semble hors de portée selon l’analyse du FMI . Des obstacles ont été observés à certains niveaux : d’abord les obstacles financiers, ensuite les obstacles non financiers comme la désincitation économique ( dans beaucoup des cas, les parents préfèrent à leurs enfants des travaux rémunérés ou bien des tâches domestiques ), les impératifs concurrents, la manque d’information et enfin les obstacles culturels et le manque de donnés pour évaluer surtout la qualité de l’éducation. Pour évaluer le progrès en matière d’éducation, on peut généralement porter l’attention sur les aspects quantitatifs et qualitatifs. Les indices nous permettant de mieux cerner le premier aspect sont le pourcentage des enfants qui fréquentent les écoles dans chaque niveau d’éducation existant dans un pays, la parité de fréquentation des écoles entre les garçons et les filles, la disparité d’accès à l’école entre les régions et dans les milieux de résidences que ce soit rural ou urbain. Dans les pays en développement où la part de population analphabète est importante, on doit prendre également comme indicateur l’évolution du nombre d’adultes analphabètes.
APPROCHE THEORIQUE SUR L’EDUCAION, IMPORTANCE OU DEFIS AUTOUR DE L’EDUCATION ET METHODOLOGIE
Définitions
l’éducation formelle
On appelle éducation formelle, » le système éducatif avec ses structures hiérarchiques et une succession chronologique d’étapes allant de l’école primaire à l’université et qui englobe toutes les études théoriques de caractère général, divers programmes spécialisés ainsi que des établissements dispensant une formation professionnelle et technique à temps complet. » ( Unesco 1964 ) .
l’éducation informelle
L’éducation informelle c’est par excellence la démarche selon laquelle » l’expérience de chaque jour, les influences et ressources éducatives du milieu, à savoir la famille, le voisinage, le lieu de travail et le loisirs, le marché, la bibliothèque et les grands moyens d’information permettent à chaque individu d’acquérir des moyens de penser, un système de valeurs, des connaissances et des compétences techniques. » (Unesco 1964) .
l’éducation extrascolaire
Selon P. H Coobs, l’éducation extrascolaire peut être définie comme » toutes les activités éducatives qui sont organisées en dehors du système » formel » … qu’elles fonctionnent de façon distincte ou qu’elles constituent une partie importante d’une activité plus générale …. Et définies de façon à servir une clientèle identifiable et à atteindre certains objectifs éducatifs. » D’après cette classification, le terme éducation donnée hors de l’école peut faire référence à l’éducation informelle et extrascolaire, alors que » l’éducation dispensée à l’école » peut aussi comporter des fonctions et des structures informelles et extrascolaires . ( Unesco, 1964) .
Aspects économiques de l’éducation
Notion de développement et d’éducation
Au sens étroit, les plans de développent économique visent à augmenter le revenu national par habitant et à développer la capacité de production. Au sens large, ils ont pour objet d’améliorer les conditions de vie, ce qui est plus complexe. Les plans e développement social, au sens étroit, prévoient les mesures que doivent prendre l’Etat ou des collectivités pour assurer le minimum vital aux personnes dont les ressources sont insuffisantes. Dans un sens plus large, ils prévoient aussi les moyens de créer les structures les sociales, les systèmes de valeurs et les stimulants qui favorisent le progrès économique et social. En un sens encore plus large, ils répondent aux objectifs at aux besoins de la société dans son ensemble. Quant à la l’éducation, le monde lui-même est une société dualiste. Alors que dans les pays évolués, l’analphabétisme a pratiquement disparu, il y a 700 million s d’analphabètes dans les pays en voie de développement, et leur nombre s’accroît encore parce que l’expansion démographique est plus rapide que l’expansion de l’enseignement; dans les pays en voie de développement, il est fréquent que le taux de scolarisation ne dépasse pas 50 %. Alors que, dans les pays évolués, presque 100 % de la population de cinq à quatorze ans, est effectivement scolarisée.( Unesco1965, p 18) .
Quelques caractéristiques de l’éducation du point de vue de l’analyse économique
L’éducation présente certaines caractéristiques dont il faut tenir compte quand on l’analyse sous l’angle économique :
1. L’éducation a des incidences économiques directes sur le nombre et la valeur des travailleurs qualifiés, » les trois quarts environ de la production nationale étant dus à la main d’œuvre, dont la productivité dépend, en grande partie, de l’instruction. l’éducation » agit en outre directement sur l’économie en augmentant la somme des connaissances et en assurant leur diffusion.
2. Elle peut aussi avoir de nombreux effets indirects: » développer l’esprit d’initiative de la population; améliorer la structure de la consommation et favoriser la mobilité économique et sociale. ( … ) »
3. Pour les besoins de l’analyse, la demande en matière d’éducation peut se diviser en deux parties : » l’une pour la production, l’autre pour la consommation. ( … ) » et il faut aussi noter que l’individu comme la société se servent de l’instruction pour conserver de développement leurs systèmes de valeurs ( … )
4. » ( … ), on perd souvent de vue le rôle de l’éducation d’investissement économique. ( … ) il semble qu’on puisse considérer comme un investissement à la fois économique et social toutes les dépenses nationales d’enseignement qui ont pour effet d’augmenter le revenu. »
5. L’enseignement ne commence à rapporter qu’à relativement long terme, mais il se déprécie vite que la plupart des investissements matériels. » La planification de l’ensemble du système d’enseignement doit s’échelonner sur une période de dix à vingt ans. ( … ). Il faut choisir entre les investissements dans les divers niveaux de l’enseignement en fonction de critères qualitatifs et quantitatifs à long terme.
6. » Il existe une interdépendance étroite entre l’enseignement et le milieu socio-économique. L’expansion de l’enseignement est liée à la situation de l’emploi ( …. ) Mais il faut créer des stimulants et des moyens d’accès aux études afin d’orienter les élèves vers les emplois prioritaires pour l’exécution du programme de développement » .
7. » L’enseignement consomme lui même une grande partie de sa » production « . ( …). Il a surtout besoin de diplômés de l’enseignement secondaire et supérieur. Dans certains pays en voie de développement, la catégorie professionnelle supérieure la plus nombreuse est celle des enseignants qualifiés » . (Unesco 1965, p 21-24 ) .
Comment rattacher l’enseignement aux besoins du développement général
Les indices des ressources humaines qui peuvent aider à définir les objectifs généraux de l’enseignement du point de vue à la fois quantitatif et qualitatif .
Ces indices sont les suivants : l’effectif du personnel hautement qualifie (indiqué par le nombre d’enseignants, d’universités, d’hommes de science, de médecins, etc., pour 10 000 habitants ); le taux de scolarisation aux divers niveaux de l’enseignement; les matières de l’enseignement supérieur classés en deux catégories (sciences et techniques, d’une part, sciences humaines, droit et lettres, d’autre part). Ces indices font apparaître les variations de la distribution du niveau d’instruction et les pressions exercées pour l’expansion des différents nivaux à divers stades de l’expansion économique. (Unesco 1965, p 26 ) D’après les analyses de l’UNESCO ( 1965 ), dans les pays en développement, il existe une pression en faveur de l’expansion de l’enseignement secondaire et supérieur, parce que l’offre de personnel qualifié est à peine suffisante pour remplacer les étrangers et fournir le personnel nécessaire à la direction économique et politique d’un Etat moderne et puisqu’il est manifestement impossible de généraliser l’enseignement primaire avant longtemps. En outre, du fait que la vaste majorité de la population produit juste de quoi vivre, il est impossible de financer des écoles dans toutes les régions rurales, et l’éducation des adultes et l’action de vulgarisation agricole ont la priorité sur l’enseignement scolaire. ( Unesco 1965 ) Dans les pays partiellement développés, » la généralisation de l’instruction primaire bénéficie de la priorité absolue sous l’effet de pressions politiques, et le goulot d’étranglement dû à la pénurie de personnel qualifié commence à s’ouvrir. » ( Unesco 1965 ) .
Les comparaisons internationales peuvent être aussi trompeuses qu’utiles, si elles ne sont pas étudiées en fonction des coûts relatifs et des variations de la structure économique et administrative, ainsi que d’une analyse des différences nationales en ce qui concerne la composition par âge de la population. L’avantage de la méthode comparative, appliquée avec prudence, est qu’elle permet de délimiter la zone où se trouve l’objectif précis à atteindre. Une autre méthode qu’il ne faudrait jamais négliger consiste à chercher les tendances irréversibles de la croissance et de la structure de l’économie qui créent inévitablement des besoins d’enseignement. Puisqu’on sait que l’expansion économique modifie les proportions de la population et de la main d’œuvre qualifiée affectée aux différents secteurs de l’économie, il suffit de prendre des taux d’expansion donnés et d’extrapoler les tendances structurelles qui y sont associées pour avoir une idée des transformations apportées aux niveaux et aux types d’enseignement.( Unesco 1965 ) .
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Table des matières
Introduction
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE SUR L’EDUCATION ET IMPORTANCE OU DEFIS AUTOUR DE L’EDUCATION
I – Définitions
1-1-L’éducation formelle
1-2-l’éducation informelle
1-3-l’éducation extrascolaire
II- Aspects économiques de l’éducation
2-1-Notion de développement et d’éducation
2-2 -Quelques caractéristiques de l’éducation du point de vue de l’analyse économique
2- 3-Rattacher l’enseignement aux besoins du développement général
2-4- Dépenses, coût et financement de l’éducation
2-5- Education et formation : les problèmes d’expansion et d’amélioration
III-Les choix et l’évaluation
4-1- Productivité de l’éducation
4-2- Les enseignants : priorités en matière de planification de l’offre et de la demande
4-2-1-Les tendances
4-2-2-Les options
IV- LES DEFIS AUTOURS DE L’EDUCATION
4-1- Les priorités de l’assistance internationale
4-2- Les efforts financiers
4-3-Assurer l’accès à l’éducation
4-4-Améliorer la qualité de l’éducation
4-5-Coopération extérieure et partenariats
V Méthodologie
5-1- Méthodologie
5-2-Le contenu de la quantité et la qualité de l’éducation
5-2-1- Quantité de l’éducation
5-2-2-Qualité de l’éducation
PARTIE II : ANALYSE DE LA SITUATION DE L’EDUCATION MALGACHE
I – Evolution de l’éducation à Madagascar
1-1- Accès à l’éducation , parité entre filles et garçons
1-1-1- Enseignement primaire
1-1-2- Enseignement secondaire
1-1-3- Enseignement technique et professionnel
1-1-4- Enseignement supérieur
1-2- Parité par lieu de résidence ( urbain et rural )
1-2-1- Enseignement primaire
1-2-2- Enseignement secondaire
1- 3- Les disparités provinciales en matière de scolarisation
2-3-1 Enseignement primaire et secondaire
2-3-2 – Enseignement technique et professionnel
2-3-3- Enseignement supérieur
1-4- L’alphabétisation des adultes
1-4-1- Disparité selon le sexe
1-4-2- Disparité entre les zones
1-4-3- Disparité entre les provinces
II – Les ressources humaines
2-1 – Dans l’enseignement primaire et secondaire général
2 -2 – Dans l’enseignement supérieur
III- Financement de l’éducation
3-1- Allocation
3-2-Analyse des ressources disponibles
3-3-Calcul du déficit de financement
Conclusion
Bibliographie
Annexes
